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Immigration: la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) entre


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Publié le 06 décembre 2011 à 00h00 | Mis à jour le 06 décembre 2011 à 10h23

Immigration: la DPJ entre deux feux

Marie-Claude Malboeuf

L'intervenante Saloua Hassoun s'occupe de cas d'immigrants en lien avec la

DPJ.

Que faire quand un jeune immigrant se sent menacé par sa famille? La mort soudaine des

jeunes filles Shafia montre bien qu'évaluer ce genre de dossier est particulièrement

difficile. Et souvent controversé. Comment aborder les parents nés ailleurs, et comment

protéger leurs enfants? Encore aujourd'hui, des approches contradictoires s'affrontent. Et

déclenchent les passions.

Faire passer un examen de reprise en douce à un élève asiatique pour éviter qu'il soit

frappé par ses parents immigrants à la suite d'une mauvaise note... Cette situation - qui

est réellement arrivée dans une école de l'arrondissement de Saint-Laurent - illustre à

quel point on manque encore de repères lorsqu'on veut protéger un enfant issu d'une

autre culture.

«L'enseignant voulait bien faire. Quand le jeune n'a pas de marques, que ses parents

valorisent l'éducation et l'encadrent, on hésite généralement à le signaler à la Protection

de la jeunesse (DPJ)», constate Tanya Saint-Jacques, qui donne de la formation aux

directeurs d'école au sujet des accommodements raisonnables et a longtemps coordonné

le Comité écoles et communautés de Saint-Laurent.

«Certains profs tentent de raisonner les parents», dit-elle, mais ils ne s'y risquent pas

toujours. «Quand les jeunes viennent de cultures plus conservatrices et se comportent

mal, on est plus prudents, on tente de s'arranger avec l'élève», confirme l'orthopédagogue

Alain Marois, qui a travaillé dans plusieurs écoles primaires avant de diriger l'Alliance des

professeurs de Montréal.

«Ça prend l'accord de l'école, parce que c'est trop délicat, précise-t-il. On est déchiré entre notre devoir de reconnaître la responsabilité parentale et l'intérêt de l'enfant.»

«Une patate chaude»

À la DPJ, dans les écoles ou les CLSC, c'est le même discours: la loi québécoise s'applique à tous les enfants, sans exception. Lorsque la sécurité ou le développement

d'un enfant sont menacés, il faut agir. Ce qui varie - parfois du tout au tout -, ce sont plutôt les gestes qu'on considère comme étant dans son intérêt.

«Quand une famille immigrante est en cause, on n'est pas naturel. C'est une patate chaude. On a toujours peur d'en faire trop ou pas assez, d'essuyer des reproches, et

ça peut souvent arriver», déplore Rachida Azdouz, psychologue, spécialiste en relations interculturelles à l'Université de Montréal.

Encore de nos jours, plusieurs philosophies s'affrontent, parfois dans le même établissement, constate pour sa part la pédopsychiatre Cécile Rousseau, affiliée au

Centre de santé et des services sociaux (CSSS) de la Montagne.

Dans les CSLC de milieux pluriethniques ainsi qu'au Centre jeunesse de Montréal, l'approche ethnoculturelle de Mme Rousseau commence à l'emporter, même si, de

son propre aveu, «elle déclenche les passions puisqu'elle va à contre-courant des préjugés, qui sont en nette augmentation depuis [les attentats terroristes du] 11

septembre».

Un exemple extrême: convaincre la poursuite de ne pas porter d'accusations criminelles (ou de stopper le processus judiciaire) contre des parents immigrants ayant, dit-

elle, «puni leurs enfants beaucoup trop fort selon les normes québécoises».

«Ces jeunes se retrouvent souvent totalement déstabilisés et deviennent terriblement suicidaires, souligne l'ethnopsychiatre. Le processus au criminel censé les protéger

peut devenir un processus de honte terrible. Cela ne va aider personne, mais empirer la situation.»

Les parents doivent respecter la loi, dit-elle. «Mais les condamner comme s'ils avaient voulu détruire leur enfant est une injustice parce qu'ils n'avaient pas cette

intention-là. Ils avaient peur qu'il fasse quelque chose de plus grave.»

Par ailleurs, chaque année, ses équipes aident de nombreuses adolescentes étouffées par des parents qui les enferment à la maison, les forcent à porter le voile ou

menacent de les marier de force.

Alerter la DPJ n'est pas toujours souhaitable, estime la Dre Rousseau. «J'ai vu des familles si heurtées et humiliées par le signalement qu'elles ont abandonné leur

enfant, qui perd du même coup toute sa communauté, dit-elle. C'est une blessure profonde dont le jeune guérit très mal. Mieux vaut l'accompagner sans qu'il perde des

choses importantes pour lui; sinon, il va lui-même nous le reprocher dans 5 ou 10 ans.»

Les parents immigrants ont rarement tous les torts, rappelle-t-elle. «On regarde le risque chez eux, mais eux regardent le risque chez nous: l'hypersexualisation, par

exemple.»

Autre facteur à considérer: «Quand on place un enfant, on ne pense pas toujours à ce qu'il adviendra de sa langue d'origine ou de ses pratiques religieuses», souligne

Ghayda Hassan, professeure de psychologie à l'UQAM et spécialiste de l'approche transculturelle.

source et suite : http://www.cyberpresse.ca/actualites/201112/05/01-4474932-immigration-la-dpj-entre-deux-feux.php

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Pendant ce temps en Belgique

Quatre membres d'une famille pakistanaise ont été reconnus coupables en Belgique de l'assassinat de leur parente de 20 ans qui refusait un mariage arrangé, un meurtre qualifié de "crime d'honneur" pour la première fois dans l'histoire judiciaire du royaume.

Sadia Sheikh, une jeune Belge d'origine pakistanaise, avait été abattue le 22 octobre 2007 de trois balles par son frère Mudusar, âgé aujourd'hui de 27 ans, dans la maison familiale de Charleroi (sud) où elle s'était rendue, attirée par la promesse d'une réconciliation. La jeune femme, qui vivait à l'occidentale, avait quitté le giron familial pour suivre des études de droit à Charleroi et vivre une relation amoureuse avec Jean, un Belge de son âge. Ses parents, commerçants dans la ville, avaient auparavant tenté d'arranger un mariage avec un cousin habitant au Pakistan qu'elle n'avait jamais rencontré. Le "mariage" avait même été célébré via internet par un imam en 2005.

Vendredi, après trois semaines de procès et une journée de délibération, le jury de la cour d'assises de Mons (sud-ouest) a reconnu coupables le père, la mère, le frère Mudusar et une des soeurs de Sadia, Sariya, d'assassinat, avec la "circonstance aggravante" qu'il s'agissait d'un "crime d'honneur". Le père et le frère ont également été reconnus coupables d'avoir tenté de forcer la jeune femme à se marier contre son gré.

Mudusar, le frère de Sadia, avait dès l'ouverture du procès reconnu la préméditation de son geste, expliquant avoir depuis longtemps envisagé de tuer sa soeur, à qui il reprochait d'avoir souillé l'honneur de la famille en vivant une vie dissolue et en s'éloignant de lui, alors qu'ils étaient jusque-là très proches. Mais il avait cherché à convaincre le jury qu'il avait agi seul, son père, sa mère, et sa soeur Sariya n'ayant selon lui pas participé à un complot familial. Il s'était même accusé lors de la première audience d'avoir tenté de tuer Sariya, blessée au bras au moment des faits. Le parquet n'a pas été convaincu et avait soutenu la thèse du complot, alors que le père, la mère et la soeur de la jeune femme ont campé sur leurs positions et plaidé l'acquittement.

Des incohérences dans leurs déclarations sur les circonstances du meurtre, le fait qu'un mariage avait bien été arrangé ou des déclarations antérieures de la mère, qui avait déclaré qu'elle préfèrerait voir sa fille morte plutôt que mariée avec un Belge, ont convaincu le jury de leurs responsabilités, selon les attendus du verdict.

Énoncé n°1 :

"Sadia Sheikh, une jeune BELGE d'origine pakistanaise"

Énoncé n°2 :

"Je préfère la voir morte plutôt que mariée à un BELGE"

Une haine que ne peut contenir la DPJ

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/09/97001-20111209FILWWW00548-belgique-un-crime-d-honneur-juge.php

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