Bast89 Posté(e) 29 mars 2011 Posté(e) 29 mars 2011 (modifié) Bonjour à tous! Bientôt trois ans que je suis arrivé au Québec, euphorique et heureux comme jamais. Après l’obtention de mon bac en région parisienne, j’ai décidé de poursuivre mes études à Montréal. C’est, comme pour beaucoup, une envie de changement et un ras le bol de la France qui ont motivé mon départ. Je suis donc arrivé par une journée pluvieuse d’aout 2008. Et tout s’est passé à merveille : j’avais trouvé un appartement avant de partir, au centre-ville, et qui comblait toutes mes attentes. Les formalités à l’arrivée se sont bien déroulées et j’ai commencé les cours quelques semaines plus tard à l’Université de Montréal. Au contraire de certains français que j’ai rencontré plus tard dans mon séjour, je n’ai absolument pas subi de choc culturel ou de mal du pays. Mais c’est venu après et m’a subitement frappé à l’automne passé. Depuis ce temps, j’ai beaucoup réfléchi et ai décidé de rentrer à Paris. Retour prévu début aout 2011, presque trois ans jour pour jour après mon arrivée. Je vous épargne les détails de ma vie ici, et vais surtout parler de ce que j’ai aimé, mais aussi de ce qui a motivé mon retour en France, car je sais qu’avant de partir, je me suis beaucoup inspiré de témoignages qui m’ont aidé à appréhender certains aspects de la vie d’un étranger au Québec. J’avais aussi tiré un trait sur la France et Paris, et était convaincu que jamais je ne retournerais y vivre. Et pourtant… Vivre à Montréal comporte de nombreux aspects positifs. Je suis arrivé tout jeune, juste après le lycée, et mon séjour à boosté ma maturité : j’ai appris à vivre seul, dans un pays étranger. J’ai eu l’occasion de travailler dans de diverses entreprises, fait des stages, étudié. Globalement, une expérience enrichissante sur le plan personnel et professionnel. Et puis, on ne peut pas nier le fait qu’en venant de Paris, on est impressionnés par le sentiment de sécurité qui règne (presque) partout à Montréal. Il est également agréable de voir qu’il existe une certaine flexibilité dans beaucoup de domaines : heures d’ouvertures des magasins, flexibilité au travail, etc… Un sentiment général d’une vie plus « relax ». L’été à Montréal est une saison merveilleuse ou les parcs et piscines ne sont jamais trop loin, et ou la vie prend des airs de grandes vacances. On boit de la sangria sur les terrasses après le travail, on se ballade dans les rues arborées, on profite du soleil… Bref, une saison extraordinaire et des étés très plaisants. Et puis ce bilinguisme omniprésent, ces rencontres de personnes venant du monde entier, cette vie nocturne qui bouge quand même pas mal, font partie des aspects très plaisants ici. Malgré tout, je garde un sentiment amer sur pas mal de choses. Et tout d’abord, sujet brulant, les rapports entre français et québécois. Je vais dans une université francophone, et donc majoritairement peuplée de québécois. J’ai travaillé avec des québécois. Même si leur compagnie a toujours été courtoise et plaisante, je n’ai jamais réussi à lier des amitiés profondes avec eux. J’ai toujours ce sentiment d’incompréhension, il manque toujours quelque chose. Par la force des choses, je me suis tourné vers les immigrés, et particulièrement les français. Il y à ce sentiment de compréhension entre nous, on partage nos coups de blues, nos manques, notre mal du pays… Et ça fait du bien. Ce qui me manque le plus dans les interactions avec les québécois, ce sont ces débats passionnés, ces discussions intenses ou chacun surenchérit, bref, refaire le monde avec ses potes. Je trouve les rapports humains trop « lisses » ici, trop détachés, politiquement corrects. Je trouve ça hypocrite, et ça m’attriste. Ainsi, je me suis retrouvé à ne fréquenter quasiment que des français, ou des anglophones. Mais pas de québécois. Et je trouve dommage de vivre dans un lieu et d’en « éviter » les habitants. Ça a été le début de ma remise en question. (Je sais que je vais passer pour le français hautain et xénophobe, mais je tiens à préciser que je ne porte aucun jugement de valeur sur les québécois. J’exprime juste mon ressenti vis à vis des rapports qui existent avec les français, et des conflits, indéniables, qui en résultent). Mis à part ce problème d’incompréhension majeur, et qui à en parti motivé mon retour en France, comment ne pas évoquer l’hiver … Cet hiver qui n’en finit pas, ces crépuscules à 15h30 en décembre… Certes, on nous dit que le froid est sec et qu’il suffit de se couvrir, ce qui est vrai. Mais personnellement, m’emballer le corps de la tête aux pieds de novembre à mars, je trouve ça triste et difficile sur le moral. Cet hiver a été particulièrement difficile avec sa grisaille et son froid persistant. Je ne suis pas un amateur de froid et, même si je connaissais les moyennes saisonnières Montréalaises, je ne m’imaginais pas à quel point ça pouvait affecter le moral. Enfin, c’est tout bête mais… Paris me manque, énormément. En conclusion, je suis ravi d’avoir vécu trois ans à Montréal et ne regrette rien. Partir vivre à l’étranger donne cette ouverture d’esprit et ce regard différent sur son pays d’origine. Je me sens enrichi par cette expérience et inviterait tout le monde à faire de même. En revanche, tout n’est pas tout rose et il faut se mettre dans la tête qu’il est évident qu’un choc culturel et qu’un mal du pays arrive, tôt ou (très!) tard, et c’est bien normal. Certains arrivent à le surmonter, d’autres non. Apparemment, je fais partie de ceux qui, peut-être un peu lâchement, décident d’abandonner. Merci à ceux qui ont lu ce pavé! Ça fait du bien de dire ce qu'on pense et de prendre du recul sur une expérience de vie telle que celle que j'ai vécu. Bonne semaine à tous! Bastien. Modifié 29 mars 2011 par Bast89 cassis a réagi à ceci 1 Citer
rosalina Posté(e) 29 mars 2011 Posté(e) 29 mars 2011 MERCI BAST89 D'AVOIR PARTAGER VOTRE EXPÉRIENCE AVEC NOUS , BONNE CHANCE Citer
Habitués athena77 Posté(e) 29 mars 2011 Habitués Posté(e) 29 mars 2011 (modifié) Bonsoir, Merci pour le récit. Bonne chance pour la suite. Modifié 29 mars 2011 par athena77 Citer
Invité Posté(e) 30 mars 2011 Posté(e) 30 mars 2011 Slt, Je trouve courageux d'admettre ses limites. Bon retour parmi les tiens et si le retour se passe mal( ce que je ne te souhaite pas bien sûr) tu pourras toujours y retourner. Bon courage Citer
Habitués assialand Posté(e) 30 mars 2011 Habitués Posté(e) 30 mars 2011 intéressant, surtout l'aspect climatique, que dire de quelqu'un qui vient du sud, où même quand il pleut on sait que le soleil n'est pas très loin, le soleil cet astre si banal mais si vital..et puis le contact humain, ici on se fait des amis tout le temps et n'importe où, c'est vrai que pas pour très longtemps mais t'es sur de ne pas rester seul trop longtemps...tout ça donne à réfléchir vraiment, moi j'étais à Paris en hiver et puis un jour à la bastille, j'avais froid, il faisait un 0° je crois, et j'ai dit à mon amie je voudrais fermer les yeux et me retrouver à Alger!!! je l'ai espéré de toute mon âme, c'était trop gris, trop froid, aie aie t'as vraiment bien visé mon vieux! Citer
Habitués isseo17 Posté(e) 30 mars 2011 Habitués Posté(e) 30 mars 2011 Bravo : très joli texte, plein de vécu et de ressenti. Je vous souhaite de profiter encore une fois du bel été Montrealais avant de retrouver Paris. Bon vent à vous et merci d'avoir partagé cette belle expérience. Citer
Invité Posté(e) 30 mars 2011 Posté(e) 30 mars 2011 Ce n'est pas de la lâcheté, Bast, c'est un besoin profond. Et vous faites bien d'écouter votre petite voix intérieure. Vous connaissez le Québec, pourrez y revenir en vacances et y aurez quand même vécu de mon moment et surtout une riche expérience. Je vous souhaite un très bon retour et plein de bonnes choses pour la suite. Citer
Habitués rock79 Posté(e) 30 mars 2011 Habitués Posté(e) 30 mars 2011 Bonjour à tous! Bientôt trois ans que je suis arrivé au Québec, euphorique et heureux comme jamais. Après lobtention de mon bac en région parisienne, jai décidé de poursuivre mes études à Montréal. Cest, comme pour beaucoup, une envie de changement et un ras le bol de la France qui ont motivé mon départ. Je suis donc arrivé par une journée pluvieuse daout 2008. Et tout sest passé à merveille : javais trouvé un appartement avant de partir, au centre-ville, et qui comblait toutes mes attentes. Les formalités à larrivée se sont bien déroulées et jai commencé les cours quelques semaines plus tard à lUniversité de Montréal. Au contraire de certains français que jai rencontré plus tard dans mon séjour, je nai absolument pas subi de choc culturel ou de mal du pays. Mais cest venu après et ma subitement frappé à lautomne passé. Depuis ce temps, jai beaucoup réfléchi et ai décidé de rentrer à Paris. Retour prévu début aout 2011, presque trois ans jour pour jour après mon arrivée. Je vous épargne les détails de ma vie ici, et vais surtout parler de ce que jai aimé, mais aussi de ce qui a motivé mon retour en France, car je sais quavant de partir, je me suis beaucoup inspiré de témoignages qui mont aidé à appréhender certains aspects de la vie dun étranger au Québec. Javais aussi tiré un trait sur la France et Paris, et était convaincu que jamais je ne retournerais y vivre. Et pourtant Vivre à Montréal comporte de nombreux aspects positifs. Je suis arrivé tout jeune, juste après le lycée, et mon séjour à boosté ma maturité : jai appris à vivre seul, dans un pays étranger. Jai eu loccasion de travailler dans de diverses entreprises, fait des stages, étudié. Globalement, une expérience enrichissante sur le plan personnel et professionnel. Et puis, on ne peut pas nier le fait quen venant de Paris, on est impressionnés par le sentiment de sécurité qui règne (presque) partout à Montréal. Il est également agréable de voir quil existe une certaine flexibilité dans beaucoup de domaines : heures douvertures des magasins, flexibilité au travail, etc Un sentiment général dune vie plus « relax ». Lété à Montréal est une saison merveilleuse ou les parcs et piscines ne sont jamais trop loin, et ou la vie prend des airs de grandes vacances. On boit de la sangria sur les terrasses après le travail, on se ballade dans les rues arborées, on profite du soleil Bref, une saison extraordinaire et des étés très plaisants. Et puis ce bilinguisme omniprésent, ces rencontres de personnes venant du monde entier, cette vie nocturne qui bouge quand même pas mal, font partie des aspects très plaisants ici. Malgré tout, je garde un sentiment amer sur pas mal de choses. Et tout dabord, sujet brulant, les rapports entre français et québécois. Je vais dans une université francophone, et donc majoritairement peuplée de québécois. Jai travaillé avec des québécois. Même si leur compagnie a toujours été courtoise et plaisante, je nai jamais réussi à lier des amitiés profondes avec eux. Jai toujours ce sentiment dincompréhension, il manque toujours quelque chose. Par la force des choses, je me suis tourné vers les immigrés, et particulièrement les français. Il y à ce sentiment de compréhension entre nous, on partage nos coups de blues, nos manques, notre mal du pays Et ça fait du bien. Ce qui me manque le plus dans les interactions avec les québécois, ce sont ces débats passionnés, ces discussions intenses ou chacun surenchérit, bref, refaire le monde avec ses potes. Je trouve les rapports humains trop « lisses » ici, trop détachés, politiquement corrects. Je trouve ça hypocrite, et ça mattriste. Ainsi, je me suis retrouvé à ne fréquenter quasiment que des français, ou des anglophones. Mais pas de québécois. Et je trouve dommage de vivre dans un lieu et den « éviter » les habitants. Ça a été le début de ma remise en question. (Je sais que je vais passer pour le français hautain et xénophobe, mais je tiens à préciser que je ne porte aucun jugement de valeur sur les québécois. Jexprime juste mon ressenti vis à vis des rapports qui existent avec les français, et des conflits, indéniables, qui en résultent). Mis à part ce problème dincompréhension majeur, et qui à en parti motivé mon retour en France, comment ne pas évoquer lhiver Cet hiver qui nen finit pas, ces crépuscules à 15h30 en décembre Certes, on nous dit que le froid est sec et quil suffit de se couvrir, ce qui est vrai. Mais personnellement, memballer le corps de la tête aux pieds de novembre à mars, je trouve ça triste et difficile sur le moral. Cet hiver a été particulièrement difficile avec sa grisaille et son froid persistant. Je ne suis pas un amateur de froid et, même si je connaissais les moyennes saisonnières Montréalaises, je ne mimaginais pas à quel point ça pouvait affecter le moral. Enfin, cest tout bête mais Paris me manque, énormément. En conclusion, je suis ravi davoir vécu trois ans à Montréal et ne regrette rien. Partir vivre à létranger donne cette ouverture desprit et ce regard différent sur son pays dorigine. Je me sens enrichi par cette expérience et inviterait tout le monde à faire de même. En revanche, tout nest pas tout rose et il faut se mettre dans la tête quil est évident quun choc culturel et quun mal du pays arrive, tôt ou (très!) tard, et cest bien normal. Certains arrivent à le surmonter, dautres non. Apparemment, je fais partie de ceux qui, peut-être un peu lâchement, décident dabandonner. Merci à ceux qui ont lu ce pavé! Ça fait du bien de dire ce qu'on pense et de prendre du recul sur une expérience de vie telle que celle que j'ai vécu. Bonne semaine à tous! Bastien. Bonjour Bastien j'ai aimé ton récit et je pense que tu as parfaitement raison de prendre une très bonne décision, celle de rentrer. C'est bien dommage que tu n'avais pas eu ton choc culturel tout au début je me rappel deux semaine après mon arrivé à Gatineau je ne faisais que pleurer toutes les nuits "ma lune de miel" n'a durée qu'une semaine. j'ai ressentir un très Grand vide autour de moi .... mais finalement j'ai été le plus heureux.... Bastien prend encore un peut de temps et tu feras la découverte de certaines valeurs qui vont pesées dans la balance afin d'équilibrer ton système. Bonne chance à toi et du courage Citer
Laurent Posté(e) 1 avril 2011 Posté(e) 1 avril 2011 Merci Bastien pour ton témoignage très sincère. Il est en page d'accueil. C'est un moment de l'année qui peut pousser un peu plus les nouveaux venus à retourner chez eux car l'hiver au Québec est long et et un peu "enfermé". Tout le monde hiverne un peu chez soi. Ça fait aussi partie du choc culturel. Un message sur le sujet également sur la page d'accueil. Citer
mlaqc Posté(e) 1 avril 2011 Posté(e) 1 avril 2011 Salut Bastien, On n'a pas le même âge mais ta perception des québecois est tout à fait ce que je ressens et ce que ressentent également de nombreux immigrés. C'est sûr qu'on ne peut pas généraliser et mettre tout le monde dans le même sac. Je connais des québecois très sympas et très ouverts avec lesquels j'ai envie de partager une soirée mais bien souvent il s'agit de personnes qui ont beaucoup voyagé, qui fréquentent des gens de divers horizons ... Mais ca n'est pas la majorité. Alors c'est sûr que moi aussi je passe peut-être pour la française hautaine mais je me sens beaucoup plus d'affinités avec les personnes immigrantes comme moi : à poste égal, elles n'ont pas le même niveau de culture et d'éducation. Est-ce que c'est ça qui fait la différence, je ne sais pas. Est-ce que le québecois voit d'un mauvais oeil sa province peuplée en majorité par des immigrants ? Sûrement aussi mais comme il y a beaucoup d'hypocrisie dans les rapports, on ne le dit pas. J'essaie de relativiser ce point en me disant qu'en France, pour des immigrants, ça n'est pas facile non plus. En attendant, je me sens bien à Montréal parce que c'est une ville peuplée en majorité d'immigrants, comme moi, alors même si on n'a pas tous le même parcours. On a des points communs : à savoir, l'éloignement de la famille, de son pays... les difficultés à trouver son premier vrai travail. Tous ces problèmes, les québecois de souche, ne les connaissent pas, alors c'est sûr que ça va jouer dans les rapports. En attendant, bonne chance à toi pour ton retour en France ! Citer
Habitués Cherrybee Posté(e) 1 avril 2011 Habitués Posté(e) 1 avril 2011 Toi, il t'a manqué une blonde. . Je plaisante, mais juste un peu. C'est elle qui aurait pu t'introduire dans un vrai cercle d'amis québécois. Personnellement, je suis arrivée il y a 5 ans, mais mon cocon était tout fait. Amis français, amis québécois francophones et anglophones, mon chum avait déjà tout. Ce qui m'épate, c'est l'intégration de mon fils. Lorsqu'il venait en vacances, une fois par été, il s'est fait quelques amis québécois avec lesquels il sortait Lorsqu'il est arrivé définitivement, il n'avait pas de travail bien sûr. Ses amis le prenaient en charge toutes les fins de semaines, que ce soit sur le plan amical comme financier. Depuis qu'il a trouvé du travail, les sorties continuent, mais bien sûr, il s'assume financièrement. L'hiver ne l'a pas gêné, au contraire, comme tout nouvel arrivant,il adorait la sensation d'avoir un vrai hiver avec de la neige. Mais il est sûr que si cet aspect du Canada est trop rédhibitoire pour toi, il vaut mieux retourner vers un climat plus doux. Comme vous le dites tous, il y aura autant d'expériences différentes et de ressentis différents que d'immigrants. Bonne chance dans ta nouvelle vie! quebecoisbound a réagi à ceci 1 Citer
Bast89 Posté(e) 2 avril 2011 Auteur Posté(e) 2 avril 2011 Merci pour vos réponses et pour avoir posté ce sujet en première page! Toi, il t'a manqué une blonde. . Je plaisante, mais juste un peu. C'est elle qui aurait pu t'introduire dans un vrai cercle d'amis québécois. Personnellement, je suis arrivée il y a 5 ans, mais mon cocon était tout fait. Amis français, amis québécois francophones et anglophones, mon chum avait déjà tout. Ce qui m'épate, c'est l'intégration de mon fils. Lorsqu'il venait en vacances, une fois par été, il s'est fait quelques amis québécois avec lesquels il sortait Lorsqu'il est arrivé définitivement, il n'avait pas de travail bien sûr. Ses amis le prenaient en charge toutes les fins de semaines, que ce soit sur le plan amical comme financier. Depuis qu'il a trouvé du travail, les sorties continuent, mais bien sûr, il s'assume financièrement. L'hiver ne l'a pas gêné, au contraire, comme tout nouvel arrivant,il adorait la sensation d'avoir un vrai hiver avec de la neige. Mais il est sûr que si cet aspect du Canada est trop rédhibitoire pour toi, il vaut mieux retourner vers un climat plus doux. Comme vous le dites tous, il y aura autant d'expériences différentes et de ressentis différents que d'immigrants. Bonne chance dans ta nouvelle vie! Merci pour ce message. Mais le fait est que je suis homo. Sujet que je n'ai pas trop abordé car il ne concerne pas tout le monde, mais il est vrai que l'ouverture des esprits face à l'homosexualité est extrêmement avancée à Montréal. Jamais je n'ai vu une ville aussi "gay-friendly". En revanche, le "monde gay" Montréalais (Village, etc) m'à beaucoup déçu. Les gens qui y sortent consomment drogues sur drogues et sont, comment dire, "peu fréquentables". Et pour rejoindre ce que je disais dans mon premier post, je n'ai jamais "accroché" avec aucun Québécois. Le plan relationnel "amoureux" était presque pire que le fiasco du plan relationnel amical. J'ai donc vite abandonné... Désolé d'être aussi pessimiste mais je suis en ce moment dans une période de rejet total, et n'ai qu'une envie: rentrer chez moi parmis les miens! Citer
Habitués Cherrybee Posté(e) 4 avril 2011 Habitués Posté(e) 4 avril 2011 Merci pour vos réponses et pour avoir posté ce sujet en première page! Toi, il t'a manqué une blonde. . Je plaisante, mais juste un peu. C'est elle qui aurait pu t'introduire dans un vrai cercle d'amis québécois. Personnellement, je suis arrivée il y a 5 ans, mais mon cocon était tout fait. Amis français, amis québécois francophones et anglophones, mon chum avait déjà tout. Ce qui m'épate, c'est l'intégration de mon fils. Lorsqu'il venait en vacances, une fois par été, il s'est fait quelques amis québécois avec lesquels il sortait Lorsqu'il est arrivé définitivement, il n'avait pas de travail bien sûr. Ses amis le prenaient en charge toutes les fins de semaines, que ce soit sur le plan amical comme financier. Depuis qu'il a trouvé du travail, les sorties continuent, mais bien sûr, il s'assume financièrement. L'hiver ne l'a pas gêné, au contraire, comme tout nouvel arrivant,il adorait la sensation d'avoir un vrai hiver avec de la neige. Mais il est sûr que si cet aspect du Canada est trop rédhibitoire pour toi, il vaut mieux retourner vers un climat plus doux. Comme vous le dites tous, il y aura autant d'expériences différentes et de ressentis différents que d'immigrants. Bonne chance dans ta nouvelle vie! Merci pour ce message. Mais le fait est que je suis homo. Sujet que je n'ai pas trop abordé car il ne concerne pas tout le monde, mais il est vrai que l'ouverture des esprits face à l'homosexualité est extrêmement avancée à Montréal. Jamais je n'ai vu une ville aussi "gay-friendly". En revanche, le "monde gay" Montréalais (Village, etc) m'à beaucoup déçu. Les gens qui y sortent consomment drogues sur drogues et sont, comment dire, "peu fréquentables". Et pour rejoindre ce que je disais dans mon premier post, je n'ai jamais "accroché" avec aucun Québécois. Le plan relationnel "amoureux" était presque pire que le fiasco du plan relationnel amical. J'ai donc vite abandonné... Désolé d'être aussi pessimiste mais je suis en ce moment dans une période de rejet total, et n'ai qu'une envie: rentrer chez moi parmis les miens! Dommage, je t'aurais rétorqué que dans ce cas-là il te faut un beau "blond" mais, effectivement, tout en connaissant l'ouverture d'esprit face à l'homosexualité au Québec en général et à Montréal en particulier, je ne connais pas les pratiques dans le quartier gay. On ne voit que la partie émergée de l'iceberg. Je te souhaite un bon retour chez toi pour le printemps. En plus, tu ne retournes pas dans la pire des villes Citer
Mar Ge Posté(e) 21 avril 2011 Posté(e) 21 avril 2011 Quand on quitte le Midi de la France pour aller travailler à la Capitale et qu'on revient quelques années plus tard, on n'appelle pas ça de la lâcheté mais le retour de l'enfant prodigue ! Alors pourquoi serait-ce de la lâcheté de repartir vers ton chez-toi parisien ? Dans la vie, il n'y a pas qu'une destination ! Il faut suivre son coeur, même et surtout quand il a mal au coeur ! Tu as fait le choix d'une belle expérience, et peut-être pas la dernière. Bon retour ! Citer
Habitués smdich Posté(e) 22 avril 2011 Habitués Posté(e) 22 avril 2011 Bonjour à tous! Bientôt trois ans que je suis arrivé au Québec, euphorique et heureux comme jamais. Après lobtention de mon bac en région parisienne, jai décidé de poursuivre mes études à Montréal. Cest, comme pour beaucoup, une envie de changement et un ras le bol de la France qui ont motivé mon départ. Je suis donc arrivé par une journée pluvieuse daout 2008. Et tout sest passé à merveille : javais trouvé un appartement avant de partir, au centre-ville, et qui comblait toutes mes attentes. Les formalités à larrivée se sont bien déroulées et jai commencé les cours quelques semaines plus tard à lUniversité de Montréal. Au contraire de certains français que jai rencontré plus tard dans mon séjour, je nai absolument pas subi de choc culturel ou de mal du pays. Mais cest venu après et ma subitement frappé à lautomne passé. Depuis ce temps, jai beaucoup réfléchi et ai décidé de rentrer à Paris. Retour prévu début aout 2011, presque trois ans jour pour jour après mon arrivée. Je vous épargne les détails de ma vie ici, et vais surtout parler de ce que jai aimé, mais aussi de ce qui a motivé mon retour en France, car je sais quavant de partir, je me suis beaucoup inspiré de témoignages qui mont aidé à appréhender certains aspects de la vie dun étranger au Québec. Javais aussi tiré un trait sur la France et Paris, et était convaincu que jamais je ne retournerais y vivre. Et pourtant Vivre à Montréal comporte de nombreux aspects positifs. Je suis arrivé tout jeune, juste après le lycée, et mon séjour à boosté ma maturité : jai appris à vivre seul, dans un pays étranger. Jai eu loccasion de travailler dans de diverses entreprises, fait des stages, étudié. Globalement, une expérience enrichissante sur le plan personnel et professionnel. Et puis, on ne peut pas nier le fait quen venant de Paris, on est impressionnés par le sentiment de sécurité qui règne (presque) partout à Montréal. Il est également agréable de voir quil existe une certaine flexibilité dans beaucoup de domaines : heures douvertures des magasins, flexibilité au travail, etc Un sentiment général dune vie plus « relax ». Lété à Montréal est une saison merveilleuse ou les parcs et piscines ne sont jamais trop loin, et ou la vie prend des airs de grandes vacances. On boit de la sangria sur les terrasses après le travail, on se ballade dans les rues arborées, on profite du soleil Bref, une saison extraordinaire et des étés très plaisants. Et puis ce bilinguisme omniprésent, ces rencontres de personnes venant du monde entier, cette vie nocturne qui bouge quand même pas mal, font partie des aspects très plaisants ici. Malgré tout, je garde un sentiment amer sur pas mal de choses. Et tout dabord, sujet brulant, les rapports entre français et québécois. Je vais dans une université francophone, et donc majoritairement peuplée de québécois. Jai travaillé avec des québécois. Même si leur compagnie a toujours été courtoise et plaisante, je nai jamais réussi à lier des amitiés profondes avec eux. Jai toujours ce sentiment dincompréhension, il manque toujours quelque chose. Par la force des choses, je me suis tourné vers les immigrés, et particulièrement les français. Il y à ce sentiment de compréhension entre nous, on partage nos coups de blues, nos manques, notre mal du pays Et ça fait du bien. Ce qui me manque le plus dans les interactions avec les québécois, ce sont ces débats passionnés, ces discussions intenses ou chacun surenchérit, bref, refaire le monde avec ses potes. Je trouve les rapports humains trop « lisses » ici, trop détachés, politiquement corrects. Je trouve ça hypocrite, et ça mattriste. Ainsi, je me suis retrouvé à ne fréquenter quasiment que des français, ou des anglophones. Mais pas de québécois. Et je trouve dommage de vivre dans un lieu et den « éviter » les habitants. Ça a été le début de ma remise en question. (Je sais que je vais passer pour le français hautain et xénophobe, mais je tiens à préciser que je ne porte aucun jugement de valeur sur les québécois. Jexprime juste mon ressenti vis à vis des rapports qui existent avec les français, et des conflits, indéniables, qui en résultent). Mis à part ce problème dincompréhension majeur, et qui à en parti motivé mon retour en France, comment ne pas évoquer lhiver Cet hiver qui nen finit pas, ces crépuscules à 15h30 en décembre Certes, on nous dit que le froid est sec et quil suffit de se couvrir, ce qui est vrai. Mais personnellement, memballer le corps de la tête aux pieds de novembre à mars, je trouve ça triste et difficile sur le moral. Cet hiver a été particulièrement difficile avec sa grisaille et son froid persistant. Je ne suis pas un amateur de froid et, même si je connaissais les moyennes saisonnières Montréalaises, je ne mimaginais pas à quel point ça pouvait affecter le moral. Enfin, cest tout bête mais Paris me manque, énormément. En conclusion, je suis ravi davoir vécu trois ans à Montréal et ne regrette rien. Partir vivre à létranger donne cette ouverture desprit et ce regard différent sur son pays dorigine. Je me sens enrichi par cette expérience et inviterait tout le monde à faire de même. En revanche, tout nest pas tout rose et il faut se mettre dans la tête quil est évident quun choc culturel et quun mal du pays arrive, tôt ou (très!) tard, et cest bien normal. Certains arrivent à le surmonter, dautres non. Apparemment, je fais partie de ceux qui, peut-être un peu lâchement, décident dabandonner. Merci à ceux qui ont lu ce pavé! Ça fait du bien de dire ce qu'on pense et de prendre du recul sur une expérience de vie telle que celle que j'ai vécu. Bonne semaine à tous! Bastien. Merci pour ce témoignage très honnête et bonne chance à vous en France . Citer
Habitués psedo007 Posté(e) 22 avril 2011 Habitués Posté(e) 22 avril 2011 wow très intéressante expérience, merci pour ce partage et bon chance pour ton retour a paris. Citer
Habitués Deblou Posté(e) 27 avril 2011 Habitués Posté(e) 27 avril 2011 Je suis du même avis que les autres. jJe ne vois aucune lâcheté dans ton récit. On ne peut pas dire que tu admets avoir commis une erreur puisque tu dis toi même avoir "grandit" avec cette expérience. Tu es parti très jeune de Paris. Par ras le bol dis tu mais avoue qu'à 18 ans, on ne connait pas tout de la vie. Tu as peut être juste besoin de faire connaissance avec le Pays qui t'a vu naître. Et puis pourquoi est ce que le Canada correspondrait forcément à tout le monde? Bon retour à Paris. Les derniers moments sont toujours les plus difficiles, les plus longs. Citer
Habitués CatHell Posté(e) 28 juillet 2011 Habitués Posté(e) 28 juillet 2011 Je ne vois aucune lâcheté non plus,et au contraire je suis très impressionnée par ton parcours. Par contre en lisant tous ces témoignages de personnes qui veulent rentrer en France au bout d'un certains temps je me demande combien sont satisfait une fois en France au point de vraiment y rester ? Personnellement je m'attends en qq sorte à un 2ème choc culturel.Surtout qu'on ne peut pas comparer les relations que l'on a avec qqs immigrés Français au Canada avec les habitants en France. Citer
Habitués IT ENGINEER Posté(e) 28 juillet 2011 Habitués Posté(e) 28 juillet 2011 très bon récit , bonne chance pour ton retour Citer
JHK Posté(e) 28 juillet 2011 Posté(e) 28 juillet 2011 bonne chance à toi. Il n'y a rien de lâche à retourner au bercail.Un retour aux sources aide toujours pour faire le point. je pense que tu as pris la bonne décision et je suis persuadé que tu auras bientôt d'autres envies. Bon retour chez toi. Citer
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