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neha

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    neha a réagi à kuroczyd dans Tempête de neige majeure au Québec   
    Quand ce n est pas encore gris ou sale, je trouve ça encore beau
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    neha a réagi à Orenda dans 14 mois à Montréal   
    Bonjour,
     
    cela fait des mois que je ne me suis pas connectée. Je me suis dit que j'allais laisser un petit mot pour faire un bilan rapide de mon expérience. Je suis débordée de travail donc je vais à l'essentiel.
     
    J'ai commencé un diplôme de traduction professionnelle à Concordia en septembre 2014. J'ai été très bien accueillie et je n'ai pas regretté mon choix même si j'ai été assez déroutée par le fonctionnement de l'université ici, qui fait que ça devient vite compliqué de finir sa formation dans le temps annoncé. En fait, au moment où je suis arrivée, Concordia inaugurait sa nouvelle maîtrise en traduction professionnelle et j'ai pu faire une demande pour glisser vers ce programme. Je vais donc bientôt obtenir ma troisième maitrise. J'ai un peu l'impression d'être un cancre qui triple sa classe mais bon. J'avais aussi été prise à l'UdeM, mais, ayant déjà étudié en prépa (à Henri IV svp), à la Sorbonne et à Warwick, j'en avais ma claque des établissements prestigieux mais pète-sec, je voulais profiter de la vie. Finalement, Concordia est très bonne en traduction, victime de son propre succès même, de nombreux étudiants quittent les autres facs pour y venir. Aux derniers Jeux de la traduction, Concordia a littéralement écrasé les autres facs et remporté TOUS les prix. Donc, non seulement j'ai fait le bon choix, mais en plus je me retrouve à faire la seule maîtrise en traduction qui sera reconnue par l'Ordre des Traducteurs (OTTIAQ). Quel coup de bol !
     
    Je n'ai eu aucun mal à m'acclimater et je n'ai pas éternué une seule fois de l'hiver, je n'ai pas non plus eu de problème de dépression saisonnière comme je le craignais, en fait, je suis dans une forme olympique, je suis un peu surprise mais je me porte vraiment bien depuis que je suis ici.
     
    Mon problème principal a été de trouver du travail. Je travaillais comme traductrice pour une boîte qui payait honteusement mal (non, sérieusement, impossible de trouver plus bas, j'ai regardé) et ne respectait pas mon travail. Mais je me suis accrochée car je ne trouvais pas autre chose et en plus je me suis rendu compte que toutes les annonces pour des jobs de traducteur débutant demandent 3 ans d'expérience. Alors j'ai tenu un an et j'ai démissionné. On était alors en avril, "l'été" commençait et j'ai voulu chercher un travail. J'ai envoyé un tas de CV, je n'ai jamais eu de réponse. Pas une seule. Assez inquiète, je suis allée montrer mon CV à une conseillère d'orientation qui n'y a pas trouvé à redire. Je commençais donc à me demander quoi faire s'il était aussi difficile de trouver un poste, mais plutôt que de déprimer, j'ai fait du sport et j'ai travaillé pour moi. J'ai commencé à traduire un recueil de poésie et des articles de psychologie, j'ai lu, j'ai blogué, j'ai trouvé par hasard un groupe sur Facebook pour les jeunes langagiers (LSPC-CLEP) où j'ai trouvé des ressources, du réseautage, et où quelqu'un a posté une annonce pour une traduction de site Internet bénévole. J'ai répondu et eu la mission (car j'avais des compétences dans le domaine en question). Pour me remercier, un des bénévoles m'a demandé de lui transmettre mon CV pour sa boîte qui employait des traducteurs, sans pouvoir me garantir quoi que ce soit. Il se trouve que la boîte (une GROSSE boîte) m'a fait passer un test et m'a prise comme sous-titreuse en mai, mais sans me confier de mission. Sauf le 15 août, où ils ont commencé à me bombarder de projets. Juste avant la rentrée, bien sûr !
     
    En parallèle, j'ai commencé à m'intéresser à un sujet totalement décalé, après avoir eu un travail de terminologie à faire dessus, et totalement par hasard j'ai trouvé qu'une association spécialisée dans le domaine ouvrait tout juste une antenne au Québec. J'ai écrit pour proposer mes services. C'est rendu que je suis présentement leur directrice des communications !!
     
    J'ai aussi trouvé ma première cliente, qui me fait traduire un morceau de sa thèse de sociologie en catastrophe pour une somme modique, je le sens passer et cela me met en difficulté vis à vis de mon travail universitaire, mais c'est la vie.
     
    Cerise sur le gâteau, j'avais prévenu que je voulais faire un stage l'été prochain, mais Concordia m'a demandé si je serais volontaire pour faire un stage cet hiver car ils manquent de candidats. Je viens de réussir le test très sélectif d'une agence vraiment sympa et dynamique, et située à quelques minutes à pied de chez moi. Je me trouve donc en position d'aller demander à Concordia de me laisser faire des tutorats à la place de certains cours (il est interdit de prendre plus d'un cours en plus d'un stage, mais moi je dois prendre trois cours minimum à chaque fois, pour le visa), car bien sûr il est hors de question que j'attende 2017 pour prendre les cours que je vais manquer à cause du stage. Moi, ça m'arrange. Rendue à ma troisième maîtrise, certains cours sont vraiment trop destinés à des jeunes qui débarquent, c'est compréhensible, mais je n'y apprends rien alors que j'ai plein de projets personnels utiles à développer. Donc je vais leur dire : donnant-donnant !
     
    En résumé : après une période d'inquiétude, tout semble en train de se combiner fort joliment pour moi, donc même si je suis assez surmenée, je savoure ce moment de succès car je suis venue ici pour me reconvertir et gagner ma vie pour faire des projets qui me tiennent à cœur, alors quand j'ai vu que personne ne voulait m'employer j'ai commencé à désespérer de m'intégrer quelque part un jour. Je précise que l'agence qui me prend en stage a pour politique d'être sélective car après les stagiaires sont employés en interne. Donc c'est un progrès majeur que je suis en train de faire en ce moment car il est possible que mon avenir à moyen terme soit réglé !
     
    Je tiens à dire qu'en tant que personne Asperger (ça ne se voit pas forcément que je le suis, mais les gens voient que je suis un peu disons... différente), je me sens vraiment bien accueillie ici. Quand je demande à porter mon casque dans la salle informatique, personne ne me regarde de travers, quand je fais un faux-pas social, les gens sont compréhensifs, etc. Ça me facilite vraiment la vie. J'ai pris beaucoup d'assurance et je peux être moi-même sans qu'on me fasse remarquer toutes les deux minutes que je "fitte" moyennement. Disons que mon seul souci est que j'ai pris un tel coup de jeune ces derniers mois que les gens croient tous que je sors du Cégep alors que je suis trentenaire. Ils s'adressent à moi en conséquence et ça peut être assez ennuyeux en fait. Et quand je suis face à un mauvais prof, c'est assez délicat, ayant été prof moi-même. Parfois, j'ai envie de les virer et de faire cours à leur place, tellement ils manquent de pédagogie et d'idées.
     
    Je suis une personne qui n'a aucune idée de ce qu'est le dépaysement ou le mal du pays. Je me suis sentie chez moi ici immédiatement, et mon ancien pays ne me manque jamais, même si j'y étais bien. Pour moi, la décision de reprendre des études était un gros échec. J'avais déjà eu du mal à trouver un travail et à ne plus être dépendante de mes parents, il était humiliant de me retrouver à nouveau dans cette situation, et j'ai vraiment commencé à paniquer cet été. Je suis à présent rassurée et je peux dire que je suis très heureuse dans ma vie à Montréal.
     
    Bienvenue à tous les nouveaux et bon courage à tous car je sais que ce n'est pas tout le monde qui vit l'immigration aussi positivement.
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    neha a reçu une réaction de doudoucaribou dans Une seule raison de rester au Canada   
    T'aime bien parler pour rien....
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    neha a réagi à Shore dans Une seule raison de rester au Canada   
    Voila une des meilleurs raisons. Rassemblement de pilotes de brousses devant chez nous sur la piste de glace gratté par mon chum avec bien sur mon surveillant préféré pour la sécurité des avions qui fait le guet devant mon C172 . Je crois bien qu'il faisait -23 au thermomètre ce dimanche matin mais j'aime l'hiver, cela permet bien des amusements. Et puis on peut pas dire que mon fils grandi dans un environnement étouffant.




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    neha a réagi à tohonu dans Les français sont-ils mal vu au québec? Interrogations   
    Je pensais naivement que c'etait l'inverse et que justement, les pieds tout justes sortis des chaussures et les champignons aidaient a la qualite du vin.


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    neha a réagi à Automne dans Une seule raison de rester au Canada   
    ça sert à rien de discuter avec intensa le Troll du forum. elle a été bannis, elle revient souvent avec d'autres pseudos. d'ailleurs, intensa, pourquoi tu a ouvert un nouveau compte alors que ton dernier est toujours actif?

    et Mapple je vais répondre à ta question parce que la seule raison qu'elle est venue ici et qu'elle y reste, c'est parce qu'elle a suivi son conjoint ici.
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    neha a réagi à SarahJade dans Ma vision de l'immigration   
    La vie en France s'est beaucoup dégradée (sauf leur système de santé qui est mieux qu'ici), donc oui certains fuient pour tenter d'avoir une vie meilleure.
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    neha a réagi à Othmac dans Une seule raison de rester au Canada   
    mes enfants sont ma seule raison d etre ici
    ils sont bien ici et j ai pas envie de leur gacher ce bonheur
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    neha a réagi à amy211 dans Une seule raison de rester au Canada   
    Moi je dirais, la qualité de vie, l'acces plus simple a la proprieté (maison ou condo), voiture ( moins cher et spacieuse) et SURTOUT l'acces a l'appartement (location) beaucoup plus facile lorqu'on habite Paris... En gros vivre et pas survivre... Bien sur pour les enfants aussi...
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    neha a réagi à Mapple Syrup dans Une seule raison de rester au Canada   
    Bien sûr qu'il y a des employeurs qui poursuivent leur employé pour ne pas avoir respecté leur préavis! J'ai du passer deux heures de TD à étudier les décisions de justice sur la question dans mon cours de droit du travail. Il y a des employeurs qui peuvent prouver un véritable préjudice (pertes enregistrées par l'entreprise dans les activités de l'employé qui n'a pas de successeur à temps etc.) Bien sûr on ne peut pas forcer l'employé à rester en fonction, mais je peux vous dire que les indemnités à verser font parfois très mal!

    Au-delà des poursuites, vous savez comme moi que quitter un emploi comme un voleur peut affecter votre carrière puisque vos anciens employeurs sont les garants de vos recommandations futures. Dans n'importe quel cas, il faut toujours partir de manière professionnelle. Et manquer à son délai de préavis n'est pas bien vu (à juste titre) et n'est pas professionnel.

    Je pense aussi que les deux semaines de préavis au Québec est un avantage immense par rapport à la France. J'ai pu quitter très rapidement un emploi que je détestais pour un autre et je n'ai pas eu à faire attendre mon nouvel employeur. C'est simplement génial de passer un entretien pour un job qu'on veut vraiment et trois semaines plus tard, être déjà dans ses nouvelles fonctions, avec ses nouveaux titres, son nouveau salaire, plutôt que de passer deux mois à faire de la "transmission de dossiers" chez son ancien employeur.

    Et vous intensa, puisqu'apparamment le délai de préavis et les belles augementations salariales ne sont pas des arguments pour vous, qu'est-ce qui vous fait rester?
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    neha a réagi à tohonu dans Quelques anecdotes surprenantes sur l'hiver à Montréal   
    .. et se lancer dans la neige, dos en premier, pour faire l'ange :-)

    L'hiver ou je suis est la encore pour un bout de temps meme si les temperatures se rechauffent pas mal, il est annonce -15 et c'est "chaud". Terminees les journees ou l'on sort et que l'air est empli de ces critaux de glace un peu feeriques qui flottent, de cet air piquant le nez (et collant les narines). Apres la periode hivernale profonde ou la lumiere est rasante, le soleil pas tres haut dans le ciel, cette luminosite jaune pale pendant les quelques heures de la journee, commence la periode ou le soleil se leve pas mal tot le matin. Il innonde litteralement la riviere gelee, les collines enneigees. Tout est d'une blanc immacule, la riviere (la koksoak) est fumante et les tons de blancs et de bleus se partagent le paysage. Le salon de la maison ou je vis (en fait un transit ou on est 3 colocataires) donne sur Nuuvuuk bay, entre le canape et la koksoak, juste la fenetre nous separe. C'est une invitation permanente aux ballades seul sur la glace (pas forcement recommende) ou marcher seul sur les collines. Pas de limite, pas de barriere, pas d'interdiction ou de terrain prive. tu traces ton chemin du point A au point B en suivant des traces toutes faites ou en faisant tes propres traces; juste eventuellement prevenir un ami et lui dire que l'on va aller de tel point a tel point par securite.
    Dommage qu'il n'y ait pas tant de neige par ici. Contrairement a la Baie James, l'air est moins humide ici donc les chutes de neige, les grosses epaisseurs de neige c'est assez rare. Depusi 2010 j'ai du voir un hiver avec de beaux niveaux de neige. Le reste du temps c'est de la poudrerie qui vole d'un bout a l'autre des rues, qui fait des congeres, mais pas le 50cm ou 1m de neige qui bloquerait toute circulation.

    La fin de l'hiver arrive doucement, la koksoak casse vers fin Mai ou peut-etre plus tot cette annee. Une fois la riviere libre, on peut dire que cest l'ete. Les plages vont etre petit a petit squattees, des baigneurs vont faire leur apparition. Jamais de tres grosses chaleurs bien que cela puisse monter a +30C, mais le lendemain il peut faire +5C uniquement. Apres avoir passe plusieurs mois dans le froid, le +15C est considere comme chaud. Les +30C de Montreal et son humidite difficiles a supporter, le corps a du mal a s'adapter. C'est le temsp de la vie dans les camps.
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    neha a réagi à Zazza dans Une seule raison de rester au Canada   
    Ça n'a rien de bidon, c'est un engagement qui fait parti du contrat, si tu le considères comme bidon c'est que tu es malhonnête, c'est tout !
    Un employeur est en droit de te demander une "indemnité compensatoire de préavis", le fait que dans les fait l'employeur ne le demande pas ne veut pas dire que cet engagement est bidon, tu as vraiment une drôle de façon de penser je trouve

    Si tu fraudes les impôts et que tu ne te fais jamais sanctionner, ça veut dire que c'est bidon ??

    Par contre je peux t'assurer que si tu es quelqu'un d'honnête qui a toujours respecté son patron et ses engagements envers lui, la durée du préavis peut être négociable sans partir comme un voleur !
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    neha a réagi à peter macaloai dans 2 ans + tard   
    Je n'interviens que tres peu sur le forum mais ce sujet me touche assez particulièrement.

    Pour faire court en CM2 mes parents ont demenagés aux US, où j'ai été scolarisé 1 an, puis au Canada anglophone 3 ans, avant un retour en France (en classe de 5eme).

    Le probleme du décalage est de 2 ordres AMHA.

    - Le premier "technique" concerne l'acquisition de methodes et savoir. Quand j'etais au Canada, tout allait tres bien car les methodes sont vraiment bonnes et orientés vers l'apprentissage. C'etait une methode fun pour apprendre (en plus de la proximité avec les profs exprimées plus haut). Le probleme du retour est qu'il faut que les parents soient derrières pour aider l'enfant à comprendre les eventuels petits retards mais aussi, voir surtout, la methode de fonctionnement francaise qui est "le prof sait et dit, on est noté sur la méthode et non sur le résultat et c'est parfois du bourrage de crane".

    Les deux ont leurs avantages et inconvenients (qui se voient toutes les deux dans le monde du travail). Donc le seul conseil que je donnerai aux parents qui vont d'un sens ou de l'autre : Soyez derriere vos enfants pour les aider à comprendre. Je n'ai pas eu la chance d'avoir des parents qui ont été compréhensif à ce niveau et j'ai à la fois vecu de mauvais moment où je me suis fais engueulé pour des choses dont je n'ai pas l’entière responsabilité (entre le travail, les connaissances à remettre à niveau et le fait que l'ambiance de la cours de recre n'est pas la meme, c'est pas toujours facile ) et à la fois subit une enorme perte de confiance en soit, à la fois de ne pas reussir alors que 2 mois plus tot j'etais le meilleurs de ma classe et à la fois parce qu'au Canada on pousse pour que l'enfant soit meilleurs tandis qu'en France on le bache pour lui faire comprendre qu'il est mauvais et qu'il faut qu'il fasse plus. Encore une fois il y a du bon et du mauvais des 2 cotes.

    - L'autre décalage est dans les methodes, dans la facon de gerer les choses, le relationnel, la gestion d'une certaine autonomie. Cela le decalage est certe là (oui j'ai tutoyé mes profs à mes 2 premiers cours de retour en France avec un gros silence de mort de la part des autres :D ). Ce décalage est à mon avis bénéfique et permet à une personne d'être meilleurs et d'avoir une vision de la vie plus grande et un abords des situations sous un angle un peu different. Ni Francais ni "Nord-amricain". La seule contrepartie étant que tu ne sais si tu es reelement d'ici ou de la bas et que tu peux avoir des envies/besoins de changement en permanence.

    Voila brièvement mon avis. Sur des questions spécifiques je peux éventuellement vous aider avec le point de vue du gamin que j'etais à l'époque.

    Pour info apres avoir été 12-13 ans en France et avoir fini ma scolarité, je suis retourné au Canada Francophone dans lequel je suis depuis 3 ans.
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    neha a réagi à Chimel dans Une seule raison de quitter le Québec   
    Il est normal de ne pas tout aimer ! En tant que Québécois je suis allé vivre 1 an à Vancouver. Dès les premières semaines je n'ai pas ressenti de bonnes vibrations . Les gens étaient bien mais c'était pas pour moi. Le point positif est mon retour à Montréal ! J'apprécie maintenant des chose que je n'aurais pas remarqué avant ... Je ne crois pas que quelqu'un puisse quitter pour UNE seule raison .
    La pire anecdote de l'histoire de la Nouvelle-France vient de la femme d'un joueur des Expos ( défunte équipe de baseball majeur ) fin des années 80. Elle ne trouvait pas ses croustilles "Doritos " et devait se rendre à Plattsburgh NY pour en trouver ! Ha ! Ha ! On ne sait pas quoi faire de nos Doritos ...Disons qu'elle n'a pas cherché longtemps ! Je terminerai en citant ce grand poète " On ne peut pas plaire à tout le monde "
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    neha a réagi à kuroczyd dans Une seule raison de quitter le Québec   
    C est pourtant vrai, ça va dépendre de vos habitudes alimentaires. Si je devais jeter un chiffre pour 4, un 200$-250$/semaine ne me semblerait pas bête pour la partie nourriture
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    neha a réagi à Automne dans Une seule raison de quitter le Québec   
    nous on est pour l'instant 3 ( 2 adultes, 1 enfant 3ans ) et on s'en sort avec 120$ par semaine. on mange bien, on prépare tout nos repas etc..
    c'est vrai qu'on ne bois pas , donc, l'alcool ça fait grimper assez vite l'épicerie
    pour le fromage, juste mon mari en mange et il va à la fromagerie fritz kaiser, il se stocke pour 1 mois et ça lui coûte 30$.
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    neha a réagi à Norore dans 2 ans + tard   
    À leur arrivée à l'école en court d'année, ils ont un parrain et une marraine dans leur classe qui les ont suivi et orienté ds les premières semaines, nos avions pas mal d'appréhension mais tout c'est fait sans problème, plus de peur que de mal.
  18. J'aime
    neha a réagi à Ungeduld dans Quelques anecdotes surprenantes sur l'hiver à Montréal   
    J'ai 50 ans, et j'aime toujours autant l'hiver. Cette luminosité particulière... Pour moi, c'est une saison magique.

    Pas nécessaire d'être un adepte des sports d'hiver pour aimer l'hiver. J'adore prendre une grande marche quand il fait un froid sec et que le soleil brille, tôt le matin. La neige fait éclater la lumière dans toutes les directions, les bruits sont étouffés. Le froid et la lumière me mettent invariablement de bonne humeur.

    Les seuls moments où je déteste l'hiver, c'est en novembre et en mars, quand la neige est fondante et que l'on patauge dans la slush. Sinon, l'hiver est un enchantement pour moi - alors qu'en été, je supporte mal les fortes températures et je trouve la lumière trop crue.

    Je ne pourrais pas vivre dans un pays sans neige. J'aperçois en ce moment à travers la fenêtre la neige qui tombe en gros flocons, et ce spectacles me rend toujours aussi euphorique que lorsque j'étais enfant et que j'attendais impatiemment les premières neiges pour construire des forts et lancer des balles de neige aux autobus et aux voitures.
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    neha a réagi à kuroczyd dans Retour en France après 24 ans de Québec   
    Le problème avec le fait de vivre dans un endroit qui ne te plait pas va à l'encontre du tout bon sens. Ce qui se passe ailleurs, se passe ailleurs ... et à la rigueur on s'en fout.
    Il vaut mieux vivre dans en endroit en accord avec ses valeurs non ?
  20. J'aime
    neha a réagi à Cherrybee dans Retour en France après 24 ans de Québec   
    En France, y en a un paquet qui n'ont pas de bon sens. Quel soulagement que ces règlements en cours ici!
  21. J'aime
    neha a reçu une réaction de Fuschiagirl dans 2 ans + tard   
    J'ai une question à leur arrivée à l'école quelqu'un leurs à expliquer comment ça fonctionne ou ils ont juste suivi le mouvement ?
    J'ai un garçon de 7 ans et j'avoue que le changement de système scolaire m'inquiète un peu.
  22. J'aime
    neha a réagi à geckooa dans Règle prioritaire de l'immigration : Ne vous négligez pas !   
    Premier jour de travail aujourd'hui, 4 mois et demi après mon arrivée !

    Environ 50 candidatures et pourtant c'est par le réseau que j'ai obtenu un emploi. Un appel le jeudi soir pour débuter lundi. 20h/sem comme l'exige mon visa.


    Envoyé par l'application mobile Forum IC
  23. J'aime
    neha a réagi à kuroczyd dans Règle prioritaire de l'immigration : Ne vous négligez pas !   
    L immigration est une épreuve très éprouvante et c est bien pire si on le fait en famille avec des enfants et avec un peu de vécu dans son pays ou l on a déjà construit qq. chose. Des personnes qui n ont pas bougé de chez eux de leur vie ou qui ne sont parties qu en vacances ne peuvent pas le comprendre. C est une entreprise très prenante car une rupture avec tout un monde que l on a connu pour faire sien un nouveau monde avec d autres codes.
    D un autre côté, c est une expérience très enrichissante et excitante. Cela ouvre les yeux sur plein de choses que l on croyait mauvaises dans son pays et sur lesquelles on pouvait se plaindre sans connaître la vraie vie de tous les jours ailleurs (les lunettes touristiques sont tellement déformantes ). Bref, ça permet de relativiser la vie et de mûrir. Si l'on prend l expérience de manière humble et de ne venant pas en conquérant, cela permet d intégrer dans sa propre vie d autres manières de penser et de voir le monde.
    Pour quelqu un qui fait cette démarche de manière volontaire et pour un maximum de chances de réussite, il faut en plus d'une immense envie, un moral d'acier. Si on n a pas quelque part de lunettes roses en arrivant et qu on le fait à moitié en reculons, cela aura peu de chances de marcher.
    Ce trac me fait penser à mon saut en parachute: on en a très envie, on vaut le faire jusqu au dernier moment mais quand la porte de l avion s ouvre, que l on s asseoit sur le bord avec les pieds dans le vide juste avant de sauter et que l on voit le vide devant soi, on se dit 'mais qu est ce que je fais dans cette galère !' Là, si on en a pas très envie, on ne pourra jamais franchir le pas.
    Une dernière choses, une immigration lointaine coûte toujours plus que l on s attend: en arrivant; soit on s est préparé comme un fou et on connaît la plupart des ficelles en arrivant (mais c est toujours évident) soit on paiera la choses plus cher et on plombera le budget prévu.

    Si on est motivé et aventurier, il faut absolument tenter l expat et au final, quand on voit tout ce qu l on a fait pour avoir tous ces papiers, le dernier trac pour prendre le vol du départ, ce n est pas grand chose
  24. J'aime
    neha a réagi à herveste dans Bilan au Saguenay-Lac-Saint-Jean après 8 ans   
    Bonjour,

    Ce sont les petites heures du matin. Mon bébé a eu une nuit difficile... et moi aussi. Pour retrouver le sommeil, j'ai lu quelques courriels (email en bon français). Un ami, immigrant vivant au Saguenay (vous verrez que ce détail a toute son importance), m'avait transféré un article. Édité sur "immigrer.com", l'article relatait l'expérience d'une immigrante française (du pseudo Schumarette) au Saguenay. Elle dénonçait principalement la fermeture de la société saguenéenne. Pour réagir à l'article, je me suis inscrit sur le site. Mais il semble qu'après un délai, il n'est plus possible de répondre. Quand bien même l'article semblait être une succession de critiques acerbes, il semble quand même qu'au fond l'essentiel ait été dit : le problème de l'intégration des immigrants.

    J'ai parcouru ensuite plusieurs articles dans lesquels plusieurs faisaient un bilan de leur séjour au Québec après quelques mois ou quelques années. Dans l'ensemble plusieurs ont été ravis de leur séjour. Dans mon cas, le bilan est très mitigé. Il conviendrait avant tout de rappeler qu'une expérience à Montréal peut être très différente par rapport au reste du Québec. Au Saguenay où je vis, la population est très homogène : 95 % de blancs, francophones et catholiques. À Montréal, c'est une autre histoire. La diversité culturelle et linguistique est chose du quotidien. Un immigrant peut absorber le choc culturel et le dépaysement. Au Saguenay, l'histoire ne s'écrit pas de la même manière. Pour bien comprendre mon parcours et mon expérience, j'essaierai de vous faire un récit de mes huit années au Québec. Je ne sais pas encore si je pourrai être bref.

    L'histoire commence en décembre 2005. J'avais à l'époque 27 ans. En attendant de pouvoir trouver un emploi dans mon domaine - j'avais terminé un Master en coopération transfrontalière et interrégionale - j'ai donné des cours d'espagnol dans une école privée hors contrat à Versailles. Seulement, le temporaire est devenu permanent. Après trois ans de maigres salaires, j'avais perdu toute confiance au système méritocratique français. En effet, j'avais terminé premier de mon Master, ce qui devait être l'assurance d'une insertion professionnelle réussie. Un jour, alors que je réalisais quelques heures de cours particuliers à la municipalité d'Issy-les-Moulineaux, je suis tombé sur une affiche. "Venez rencontrer les universités du Québec", pouvait-on lire sur l'affiche. Par curiosité j'ai fait le déplacement. Je n'étais pas forcément enthousiasmé à l'idée de retourner à l'université. Je n'avais pas non plus les fonds nécessaires pour tenter l'aventure. L'engouement était incroyable lors de la rencontre. Des jeunes de mon âge s'affairaient aux tables pour recueillir de précieux renseignements, dans l'éventualité imminent d'un départ. Comment ne pas jouer le jeu ? Je me suis moi-même informé avec minutie sur les programmes existants. Le représentant de l'Université du Québec à Rimouski, après avoir pris connaissance de mon cheminement universitaire, m'a suggéré de faire un doctorat en développement régional. Un doctorat ! Je n'avais jamais pensé à cela. Personne ne me l'aurait même suggéré en France. J'aurais été un autre candidat, un numéro.
    Pour vous passer les détails, je me suis aussitôt employé à recueillir les fonds nécessaires. J'en ai fait des heures de cours à domicile aux quatre coins de la région parisienne ! Il faut dire que le jeu en valait la chandelle. Mes espoirs ont été frustrés lors de ma première demande de permis d'étude. J'avais été accepté au doctorat, mais il me fallait justifier de ma solvabilité avant de partir. Mon dossier avait été rejeté, faute de moyens financiers suffisants. Un ami, sans doute sensibilisé par ma déception, m'avait avancé les fonds nécessaires. Aujourd'hui je lui dois ce que j'ai.

    Je suis parti de Bordeaux le 6 septembre 2006 pour Chicoutimi. Le doctorat se donne conjointement avec les Universités du Québec à Rimouski et à Chicoutimi. Après une connexion manquée, j'ai passé la nuit à Paris. Le lendemain, non sans une excitation mêlée de crainte, j'ai embarqué... pour un vol sans retour. Le 7 septembre 2006 vers 13 heures (heure de l'Est), j'étais sur le sol canadien. De Montréal j'ai pris un vol pour Québec. C'est là que l'aventure a commencé. Les odeurs interpellent toujours les sens lorsqu'on arrive nouvellement dans un endroit. Mon plus grand dépaysement était cependant le fait d'être la seule minorité visible de la gare d'autobus. Je suis effectivement né de père Français et de mère Ivoirienne. L'autre plus grand dépaysement a été mon voyage à travers la réserve faunique du Parc des Laurentides. Imaginez-vous faire un voyage de plus de deux heures en autobus, à travers une gigantesque forêt ; aucune habitation en chemin. Juste une aire de repos pour prendre un café et se dégourdir les jambes. Premier constant, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean est enclavée ; un autre détail qui a son importance. À 21 heures j'ai posé mes valises à Chicoutimi, dans la noirceur des premières journées automnales.

    Mes premiers instants ont été fantastiques ! J'étais en résidence universitaire. J'avais pour colocs : un Montréalais, un Français et un Terre-Neuvien. Ce dernier est encore un très bon ami. Les cours étaient intéressants. La petite taille du groupe, quatre étudiants à Chicoutimi et quatre autres à Rimouski, était propice aux échanges. J'apprécie beaucoup la modestie des professeurs au Québec, dans l'ensemble. Le contact est très facile entre les professeurs et les étudiants. L'ambiance en classe est très franche et cordiale. Le premier hiver déchaîne, chez les moins habitués, un enthousiasme sans limite. J'étais retourné à l'enfance (façon de parler car j'ai passé une partie de mon enfance dans la chaleur et l'humidité africaine), dévalant les pentes de neige sur un tapis glissant. Je me suis fait un bon réseau d'amis. Mais après six ou sept mois, je n'avais pas encore connu de Québécois, les seuls étant des non originaires de la région, ceux qui vivaient autant l'isolement que des immigrants. Certains m'avaient mis en garde contre la relative fermeture des gens du cru. Je n'avais pas à me questionner davantage, j'étais bien avec mes amis étrangers ou anglophones. L'université garantissait un îlot, sorte de refuge pour les "autres".

    Le deuxième année est plus difficile. La routine se met en place. L'hiver est long ; six mois de neige dans l'année. Un immigrant à pied peut parler mieux de l'hiver qu'un Québécois à bord de son auto chauffée. Des chauffards arrogants vous font sentir vulnérables lorsqu'ils passent proche de vous pour vous envoyer de la neige. Je précise que la courtoisie n'est pas leur fort. Les bonnes manières non plus. J'ai connu beaucoup de frustrations la deuxième année. Plusieurs de mes amis étaient repartis. Je vivais dans une chambre louée dans un sous-sol. L'obscurité jouais sur mon mental. Côté finances, j'avais pu trouver un cours à donner pendant un session à l'université. Un professeur d'origine Belge (un autre détail qui a son importance) m'avait sollicité pour ce cours.

    La troisième année, mon cheminement universitaire avait ralenti. Je n'avais plus le moral. C'est alors que j'ai rencontré une Québécoise de la région. Les filles ici ne sont pas enclines à s'enticher des étrangers, encore moins de basanés. Ma copine était déjà sortie de chez elle. Elle connaissant bien Bordeaux pour y avoir fait un stage. C'est une originale en quelque sorte. La vie est devenue plus agréable pour moi. J'ai commencé à rencontrer des Québécois. Je pouvais sentir une maladresse chez plusieurs peu habitués à parler à un étranger. Ils semblaient plus distraits par mon accent que par le fond de mes propos. Et puis je ne partageais pas les mêmes sujets de conversation. J'étais encarté intellectuel, ce qui n'est pas une tare en soi. Mais au Saguenay, les hommes sont plus manuels. Rien contre ça, mon père est mécanicien. L'intellectuel est dénigré. Pour beaucoup, la poursuite des études doit s'accompagner d'une volonté d'augmenter son standard de vie, comme si avec le nombre d'années d'études venait une échelle salariale objective. J'ai dû passer pour un imbécile lorsque je n'affichais pas de prétentions salariales au-delà de la centaine de milles par année. Bref, ce n'était pas valorisé de faire un doctorat : j'ai suscité davantage le respect lorsque j'ai commencé à faire des triathlons et courir des marathons en bas de trois heures.

    J'ai obtenu ma résidence permanente le 9 mars 2009, après trois ans de démarches. Cela me donnait le droit de postuler des prêts et bourses du ministère. Au Québec, les bourses ne sont pas accordées sur critères sociaux comme en France. Certaines sont données au mérite, d'autres font partie d'un programme de prêts du gouvernement. Bien que modiques, ces bourses suffisaient à payer le loyer et à manger. Les loisirs étaient rares. Pour arrondir les fins de mois, j'ai cherché un emploi. Les emplois étudiants sont très rares ici, du moins pour les étrangers. Je sais que plusieurs de mes étudiants ont un emploi, contrairement aux diplômés étrangers qui cherchent désespérément. Bien qu'étant très heureux en couple, j'avais perdu le goût de poursuivre mes recherches. J'étais peu valorisé, peu encadré. Je pouvais témoigner de certaines injustices. Des collègues Québécois négociaient leurs notes pour avoir des bourses, alors que nous étrangers étions tenus de donner le meilleur. Pour couronner le tout, je voyais les bourses et les charges de cours m'échapper. Le seul Québécois du programme, car ils poursuivent rarement après la première session du doctorat, avait bourses et charges de cours. Il trouvait quand même le moyen de se plaindre. Un aspect puéril commun à plusieurs.

    On me disait qu'il fallait faire du bénévolat, s'impliquer pour trouver un emploi. C'est très vrai. Au Saguenay, l'avantage est que si tu veux travailler sans être rémunéré, c'est très simple. Je me suis retrouvé directeur de conseil d'administration, journaliste du journal de l'université, conférencier et autres fonctions, du jour au lendemain. J'ai ainsi pu garnir mon CV. Ce serait un conseil pour les Français qui arrivent ici : l'implication est aussi importante dans le CV que l'expérience professionnelle. Pendant ce temps, je cherchais toujours un emploi. Parfois j'avais des réponses ; dans la majorité des cas pas de nouvelles.

    En 2012, j'ai connu un regain d'énergie. J'avais repris mes recherches. Ma copine (la même) avait trouvé un bon emploi. Nous avions emménagé dans un appartement plus grand. Les projets d'avenir étaient clairs. J'étais serein. Mes parents étaient venus me rendre visite pour la première fois. J'étais reconnu dans le milieu du sport. On a même parlé beaucoup de moi lors du marathon de Boston en 2013. Mais au fond de moi, je ne me sentais pas toujours le bienvenu. J'avais pris pour habitude d'éviter les attroupements pour ne pas m'exaspérer du manque de cordialité de plusieurs. Les gens ne tiennent pas la porte, ils s'impatientent très vite, ils ne demandent pas poliment, ils sont matérialistes. Sur ce dernier point, ma copine devait toujours se justifier auprès de ses amies de toujours vivre en appartement. Pour exister socialement ici, tu dois avoir ta maison avec sous-sol aménagé pour les longues soirées d'hiver. Les hommes aiment faire de la motoneige, regarder les matchs de hockey et boire de la bière. Autant dire que je n'avais aucun atome crochu avec les messieurs. Étrangement, j'avais plus de conversations avec les plus anciens ; ceux issus de familles de 10 enfants et qui ont connu les manques et les privations. Je préférais ces personnes faites de l'étoffe des bonnes gens, à l'arrogance des jeunes ou d'âge intermédiaire, obnibulés par les engins mécaniques. Toujours en 2012, j'ai décidé de faire la demande de citoyenneté canadienne. J'avais passé 1095 jours en sol canadien. À ce propos, plusieurs vous déconsidèrent lorsque vous leur expliquez que vous allez devenir canadien. Une connaissance souverainiste m'a dit qu'il avait honte du Canada. C'est une remarque personnelle, mais il est sûrement plus facile pour un immigrant que se sentir canadien qu'un Québécois de se sentir canadien. Les anglophones n'ont pas toutes les vertus, mais ils ne sont pas les fautifs de tout. Ils sont parfois un objet de fantasme tel, que plusieurs préfèrent apprendre l'espagnol plutôt que l'anglais. D'autres se vautrent dans leur monolinguisme, se targuant au passage d'être les défenseurs du français, lorsque leurs lointains cousins Français auraient trahi leur langue au gré de tous ces anglicismes. Les Québécois en effet, pensent que les Français n'utilisent que des anglicismes. La différence c'est que nous le savons, eux non. Ils vont dire "canceller" pour "annuler" sans vergogne.

    Enfin en décembre 2013 j'ai déposé ma thèse. Pour vivre, car je n'avais plus de bourses, j'ai monté ma firme de consultant en développement territorial. Je propose des diagnostics territoriaux pour les collectivités territoriales et des études d'impacts socio-environnementaux pour les compagnies minières. Jusqu'à présent mes clients sont anglophones. Quand je prends le téléphone pour négocier avec un Québécois, il me parle de mon accent et de mes origines ; comme si cela importait pour conclure une affaire ! Le 1 mars est né mon fils. Avec les félicitations arrivaient les questions de notre entourage : allez-vous toujours rester en appartement ? J'ai finalement soutenu ma thèse le 26 mai 2014, après près de huit ans de travail discontinu. J'avais néanmoins livré un travail acharné pendant la grossesse de ma femme. Le jury m'a même attribué la mention excellente. Oui mais après ? Un évaluateur externe originaire du Nouveau-Brunswick (un autre détail qui a aussi son importance) m'avait suggéré de faire carrière en tant que professeur d'université. J'ai trouvé l'idée intéressante. J'ai alors publié plusieurs articles et rapports. Puis est arrivé l'emploi de rêve : un poste de professeur à l'Université du Québec à Rimouski, exactement de mon champ de compétences. Même si je savais que la compétition allait être rude, je savais avoir des chances légitimes. J'ai postulé avec tout ce que j'avais d'arguments solides. Je n'ai jamais eu de réponse. J'ai compris que les dés étaient pipés. Quel naïf. À Chicoutimi j'avais vu des choses similaires. Des postes étaient affichés en respect de la loi, mais le candidat était déjà choisi ; question de formalité. Par exemple, une femme qui est arrivée après moi au doctorat, a obtenu un poste permanent de professeur sans avoir obtenu son diplôme. Aux autres comme moi, il faut faire une très bonne thèse, publier, voire faire un post-doc. Je ne connais pas l'identité de la personne qui a été embauchée à Rimouski, mais je suppose qu'il s'agit de la fille d'un des professeurs. Le népotisme sans vergogne avec l'argent public.

    Aujourd'hui je considère avoir plus de chances de trouver un emploi dans le Canada anglais, bien qu'étant francophone. Mon départ est chose sure. Ma femme (ma copine est devenue ma femme) est triste car attachée à sa région. Elle a cependant compris tout le défi de m'insérer professionnellement au Saguenay. Les réseaux sont tricotés serrés. Les emplois et les contrats sont accordés à la famille, puis aux amis ; aux immigrants s'il reste des miettes. Mais vous savez qu'en contexte de crise, les miettes ne tombent plus par terre. Je ne sais pas si je perds tout optimisme. Peut-être que les choses iront mieux dans quelques mois et que je conclurai sur une note positive. Si c'était à refaire bien sûr je le referai, car je suis aujourd'hui une personne avec de plus grandes qualités, bien plus que si j'étais resté en France. Il faut cependant connaître la réalité, celle de quelqu'un qui a passé huit années dans une région éloignée du Québec. C'est autre chose que quelques mois, au même trois ans à Montréal. En tant qu'immigrant, il faut s'armer de patience. Oh j'oubliais, j'ai obtenu le citoyenneté canadienne le 16 octobre 2014. Peut-être que je pourrai avoir un emploi au gouvernement fédéral. Je dis bien fédéral, car même un ami Québécois (car j'en ai quelques-uns) m'a dit que la fonction publique québécoise était pour les Québécois francophones, entendez par la : "Pour les pures laines." Malgré ce récit qui peut sembler parfois sombre, je vous invite malgré tout à tenter l'aventure. Cela en vaut la peine.

    Amitiés à mes compatriotes Français.
  25. J'aime
    neha a réagi à JeremydeCassis dans Bilan après 13 ans au Québec (arrivé à 9 ans)   
    Après avoir lu tous les coms... voici le mien :

    Je pense tout simplement que l'auteur du post a "subi" tout simplement le choix de ses parents qui s'en sont venus au Québec sans avoir "peut-être" assez bien préparer et réaliser les différences qu'engendrait un tel projet d'immigration dans bien des domaines.
    Celui de devoir aussi éduquer leurs enfants sur les différences et le fait de devoir s'adapter pour pouvoir s'y sentir bien.
    Certes, cela n'est pas donné à tout le monde (sinon on serait plus que 8 millions au Québec...), ce n'est pas forcément facile... mais si c'est vraiment votre choix alors... pas de raison de ne pas y arriver !
    On vit n'importe où dans le monde à partir du moment où on se retrousse les manches et on accepte de partir d'en bas...

    Perso cela m'a réussi... et je ne suis pas "Dieu" !

    La nuit qui tombe plus tôt ? MAIS qui se lève aussi plus tôt ! 2 heures plus tôt pour le coucher et le lever de soleil par rapport à Marseille.
    Suffit de le comprendre pour mieux s'adapter. Ici on est des lèves-tôt !!!
    Sinon c'est sûr... pour les grasses-matineux chroniques... çà va pas le faire !

    Le système de pourboire??? Perso, je paie ma coiffeuse 15$ dont 3$ de pourboire... çà me gênes pas du tout vu que je suis gagnant en parité de pouvoir d'achat face à la France, et elle est très souriante envers-moi !

    La Bouffe? Suffit de savoir cuisiner et se donner un peu les moyens de "fouiner" pour dégoter les bons produits. Pas trop de soucis avec çà à Québec.
    Y a même de la Danette !!!

    L'Hiver couteux ? Normal ! On est pas dans un pays chaud... faut s'équiper !
    Mais on a aussi plus de pouvoir d'achat qu'en France...
    Le plus bel exemple ??? Le prix de l'immobilier... 2 à 3 fois moindre qu'en France en proportion.

    Être appellé "Le Français" ? Oui et alors ? Où est le problème... c'est la vérité !

    Du Racisme ? NON, plutôt de la réticence à vouloir vivre avec des personnes n'ayant pas les mêmes valeurs comme de partout ailleurs envers ceux qui ne veulent pas s'adapter à une société qui les acceuillent.
    Corrigez-moi si je me trompe.

    L'accent ??? Quand on comprend que c'est nous-même qui avons l'accent alors on a tout compris... On est au Québec ! Pas en France ou ailleurs... icite on parle Québécois... suffit juste de vouloir le comprendre même si parfois c'est pas facile.
    Dans ce cas là je le prends à la rigolade plutôt que de "juger".
    Je pense notamment à 2 personnes âgées à mon travail avec qui je ne comprends strictement rien à cause de leur prononciation. Un vrai fou rire à chaque fois !
    Et surtout... apprendre les différence entre le Québécois et le Français.

    Alors de là à dénigrer le Québec pour tous les poins qui ont été cités... je dis NON !

    Le seul vrai point important à mon avis : le temps d'attente aux urgences ou pour avoir un médecin.
    Mais toute société à ses avantages et inconvénients.
    Moi cela ne me gênes pas face aux restes des avantages.
    Certes c'est plate le moment venu mais bon... c'est comme çà... faut s'adapter !

    Je préfère payer mes restos plus chers qu'en France... mais pouvoir devenir rapidement proprétaire que l'inverse !

    Le tout étant de bien choisir ce qu'on souhaite avant de passer le pas...
    Un projet d'immigration se réfléchi mûrement et ne se prend pas à la légère.
    C'est sûr que si on a pas choisi de s'en venir alors, la seule solution si on ne veut pas ou on est pas capable de s'adapter étant de... partir.
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