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Le chômage augmente chez les immigrants malgré leur plus grande qualif


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Reçue aujourd'hui à mon travail:

http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-sociales-psychologie/20100419-le-chomage-augmente-chez-les-immigrants-malgre-leur-plus-grande-qualification.html

Lundi, 19 Avril 2010 00:00 Journal FORUM

En 2006, le taux de chômage chez les Québécois nés au pays était de 5,2 % alors qu'il se situait à 11,2 % chez les travailleurs immigrants. En Ontario, les taux de chômage pour ces deux mêmes catégories étaient respectivement de 4,4 % et de 6,2 %, tandis qu'en Colombie-Britannique ils s'élevaient à 4,8 % et à 5,5 %.

Les écarts entre les taux de chômage chez les travailleurs natifs de ces provinces et chez les travailleurs immigrants sont donc de 0,7 % en Colombie-Britannique et de 1,8 % en Ontario contre 6 % au Québec.

Au Québec, la situation s'est même inversée au cours des 25 ans qui ont précédé la collecte de ces données; en 1981, le taux d'emploi des immigrants était supérieur à celui des Canadiens de naissance vivant au Québec, soit 74,5 % contre 67,5 %.

«Le taux de chômage chez les natifs du Canada étant comparable dans les trois provinces, cela revient à dire que, si le Québec réussissait à intégrer ses immigrants aussi bien que le font l'Ontario et la Colombie-Britannique, son taux de chômage global serait équivalent à celui de ces deux provinces», signale le professeur Brahim Boudarbat, coauteur, avec la doctorante Maude Boulet, de cette étude réalisée au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations. Tous deux sont de l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal.

Plus scolarisés

Les données relatives au Québec sont d'autant plus étonnantes que le niveau de scolarité des immigrants a fait un bond prodigieux depuis 1981; à cette époque, seulement 15,4 % des immigrants arrivés ici durant les cinq années précédentes avaient au moins un diplôme de premier cycle universitaire, proportion qui avait grimpé à 51 % en 2006.

Le fait d'avoir un diplôme universitaire serait-il donc un désavantage pour un immigrant? Non, puisque le taux d'immigrants qui possèdent un tel diplôme est sensiblement le même en Colombie-Britannique et en Ontario, soit 46 % et 50 %.

Maude Boulet et Brahim Boudarbat suggèrent de sinspirer de lAustralie, qui investit beaucoup dans la préparation des candidats avant quils soient acceptés.

Le Canada a d'ailleurs modifié sa politique d'immigration afin d'accorder plus de points aux candidats titulaires d'un diplôme universitaire. «Dans les années 80, les immigrants étaient sélectionnés en fonction de leur métier et selon les besoins immédiats du marché du travail, fait observer Maude Boulet. Le Canada recherche maintenant de la main-d'uvre qualifiée capable de s'adapter et qui puisse, à moyen ou long terme, s'intégrer plus facilement.»

Est-ce à dire que cette politique est un échec? Non, car elle semble fonctionner dans les autres provinces.

Une autre explication pourrait être liée à la nécessaire connaissance du français pour intégrer le marché du travail au Québec. Mais, toujours entre 1980 et 2006, le taux d'immigrants québécois qui ne parlaient ni français ni anglais a été réduit de plus de moitié, passant de 53 % à 21 %. C'est aussi au Québec qu'on trouve la proportion d'immigrants bilingues (français-anglais) la plus élevée au Canada, soit 37 % comparativement à 4,4 % en Ontario et à 3,4 % en Colombie-Britannique.

Il se pourrait cependant que ce taux de bilinguisme soit encore trop faible pour un contexte comme celui de Montréal. Quoi qu'il en soit, Maude Boulet rejette l'explication linguistique en se basant sur les données selon les régions d'origine. «Chez les immigrants francophones originaires du Maghreb, le taux d'emploi est de 64,3 % alors qu'il est de 70 % pour le reste de l'Afrique. Chez ceux qui viennent de l'Asie méridionale, il est de 55,4 % comparativement à 74,5 % pour l'Asie du Sud-Est. La langue ne peut pas expliquer ces différences», soutient-elle.

On remarque par ailleurs que le taux d'emploi est de 70 % chez les Latino-Américains, ce qui montre que des non-francophones s'intègrent mieux que des francophones du Maghreb.

Facteurs sociologiques, politiques et culturels

Les deux chercheurs avancent trois facteurs possiblement en cause et pouvant agir de façon concomitante. Le premier concerne les employeurs. «Il est possible que les employeurs accordent moins de valeur aux diplômes étrangers, de la même façon que nous attribuons des cotes aux diverses universités, avance Brahim Boudarbat. Cette évaluation peut être fondée ou être la conséquence d'un manque d'information sur les établissements concernés. Dans ce dernier cas, il faudra régler le problème des équivalences. Il se peut aussi que ce soit une attitude de discrimination envers les immigrants.»

Le deuxième facteur interpelle le gouvernement du Québec, qui a la responsabilité des services d'accueil et d'aide à l'intégration des immigrants; dans les autres provinces, ces services relèvent principalement du gouvernement fédéral. «Le gouvernement du Québec réagit lentement et accuse un retard par rapport aux changements qu'apportent les autorités fédérales, affirme le professeur. Dans le cas du pointage alloué à l'expérience canadienne, notamment celui lié aux études au Canada, le Québec a mis deux ans à corriger le tir.»

Finalement, les auteurs de l'étude se questionnent sur les comportements des immigrants eux-mêmes. «Entre 1981 et 2006, le principal changement survenu a trait au pays d'origine des immigrants», souligne Brahim Boudarbat. Au Québec en 2006, les Africains formaient le groupe d'immigrants le plus important, soit 36 % de l'ensemble contre 8,5 % en Colombie-Britannique. Dans cette dernière province et en Ontario, ce sont les Asiatiques qui dominaient, représentant respectivement 68,5 % et 50,4 % de l'immigration comparativement à 17 % au Québec.

«Dans certaines cultures, on attend d'être pris en charge par le gouvernement, alors que d'autres cultures incitent à être plus indépendant et à se débrouiller», reconnait le professeur.

«Il est possible que les Asiatiques acceptent plus facilement des emplois inférieurs à leur qualification, ajoute Maude Boulet. C'est une hypothèse plausible.»

L'hypothèse culturelle est étayée par la situation des femmes, dont le taux d'emploi va de 64 % au Québec à 71 % dans les deux autres provinces, une autre différence que les auteurs attribuent potentiellement à la culture et à la religion du pays dorigine, qui peuvent inciter les femmes à demeurer à la maison.

De l'avis des deux chercheurs, des études qualitatives devront être menées pour qu'on en apprenne plus sur les raisons du sous-emploi au sein de la population immigrante.

Quoi qu'il en soit, le message qu'ils veulent transmettre est qu'il y a des ressources gaspillées. «L'immigration est bénéfique à long terme et nous en avons besoin, déclare le professeur Boudarbat. Mais il faut mieux intégrer les immigrants, sinon nous aggravons notre problème.»

Pour mieux intégrer ces travailleurs, les chercheurs de l'étude suggèrent de s'inspirer de l'Australie, qui investit davantage dans la sélection et la préparation des candidats avant qu'ils soient acceptés, notamment en leur demandant de s'assurer de l'équivalence de leurs diplômes, une orientation qui semble faciliter leur intégration au marché du travail.

Vos commentaires?

Posté(e)

Merci pour ce lien fort intéressant Cherrybee. Ces données viennent corroborer ce qui avait déjà été posté à ce sujet.

Je retiens ceci : beaucoup de talent gaspillé. Et effectivement, en contexte d'après-crise, avec un Québec lourdement endetté et une gestion plus serrée des effectifs dans les entreprises et au gouvernement (on en sait quelque chose wink.gif ), le problème pourrait empirer si le gouvernement n'y voit pas rapidement.

  • Habitués
Posté(e)

L'hypothèse culturelle est étayée par la situation des femmes, dont le taux d'emploi va de 64 % au Québec à 71 % dans les deux autres provinces, une autre différence que les auteurs attribuent potentiellement à la culture et à la religion du pays dorigine, qui peuvent inciter les femmes à demeurer à la maison.

Voilà un point qui m'intrigue particulièrement... des réactions ?

  • Habitués
Posté(e)

L'hypothèse culturelle est étayée par la situation des femmes, dont le taux d'emploi va de 64 % au Québec à 71 % dans les deux autres provinces, une autre différence que les auteurs attribuent potentiellement à la culture et à la religion du pays dorigine, qui peuvent inciter les femmes à demeurer à la maison.

Voilà un point qui m'intrigue particulièrement... des réactions ?

La réponse est dans le rapport complet, page 57: c'est à cause de la religion musulmane et du poids démographique des immigrants de culture musulmane au Québec (plus élevé qu'ailleurs au Canada).

http://www.cirano.qc.ca/pdf/publication/2010RP-05.pdf

Inutile de traiter les auteurs de noms d'oiseaux, un d'eux est Marocain.

  • Habitués
Posté(e)

Cette citation de cet article de l'Université de Montréal est particulièrement intéressante...

On ne peut pas comparer le Canada anglophone et le Québec puisque que les critères de sélections

des immigrants sont différents ( les critères de sélections sont plus sévères au Canada anglais)

et les immigrants proviennent de régions du monde différents et ça c'est l'article de l'Université

de Montréal qui le confirme... Bref c'est comme comparer des pommes et des oranges...

Finalement, les auteurs de l'étude se questionnent sur les comportements des immigrants

eux-mêmes. «Entre 1981 et 2006, le principal changement survenu a trait au pays

d'origine des immigrants», souligne Brahim Boudarbat. Au Québec en 2006,

les Africains formaient le groupe d'immigrants le plus important,

soit 36 % de l'ensemble contre 8,5 % en Colombie-Britannique.

Dans cette dernière province et en Ontario, ce sont les Asiatiques qui dominaient,

représentant respectivement 68,5 % et 50,4 % de l'immigration comparativement à 17 %

au Québec.

«Dans certaines cultures, on attend d'être pris en charge par le gouvernement,

alors que d'autres cultures incitent à être plus indépendant et à se débrouiller»,

reconnait le professeur.

«Il est possible que les Asiatiques acceptent plus facilement des emplois inférieurs

à leur qualification, ajoute Maude Boulet. C'est une hypothèse plausible.»

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