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Gérard Bouchard dénonce les nationalistes qui «sèment la peur»


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Le lundi 09 juin 2008

Gérard Bouchard dénonce les nationalistes qui «sèment la peur»

Denis Lessard

La Presse

Des «ténors nationalistes» se sont emparés des conclusions du rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables et tentent actuellement de creuser le clivage entre les Québécois et les nouveaux arrivants. On sème la peur, on exacerbe la méfiance collective au risque «daffaiblir la nation québécoise».

Hier, la mise en garde est tombée, drue. Elle vient de Gérard Bouchard, le coprésident de la commission qui, le mois dernier a déposé son rapport fort attendu sur la question des accommodements raisonnables. Publié aujourdhui dans les pages Forum de La Presse, lappel à la responsabilité de luniversitaire souverainiste du Saguenay vise, à regret, précise-t-il, «certains représentants de la famille politique à laquelle (il appartient) depuis plus de quarante ans».

Joint hier à lUniversité du Québec à Saguenay, M. Bouchard a refusé de préciser à qui sadressait sa sortie très incisive. Mais dans les milieux péquistes, on sait quil na pas du tout apprécié que la chef péquiste Pauline Marois ridiculise les conclusions du rapport sur la base des seules révélations de The Gazette, une semaine avant sa publication.

Mme Marois avait commenté : «Encore un peu et on se rappellera Elvis Gratton», en stigmatisant à lavance un rapport qui décrirait les Québécois comme des «Canadiens dorigine française» plutôt que des «Québécois de souche». Dans les films de Falardeau, Elvis Gratton se décrivait comme un «Canadien américain francophone dAmérique».

Les porte-parole de tous les partis, de toutes tendances «doivent faire preuve de vigilance, de prudence et de responsabilité», souligne luniversitaire. Le Québec «sort à peine dune période de turbulence, il est peut-être venu près dun véritable dérapage et la situation reste très volatile», prévient-il.

Pour M. Bouchard, «sous de fausses représentations» des leaders nationalistes «sont en train de déplacer le débat vers des terrains où tous les Québécois auront à perdre». Il est surtout piqué au vif parce que certains lont accusé «davoir manqué à (son) devoir (...) qui était de veiller aux intérêts du groupe majoritaire» dont il est issu».

«Profondes déformations»

Parlant de « profondes déformations » des recommandations du rapport, M. Bouchard sen prend surtout à «quelques leaders nationalistes qui sont en train de prendre linitiative du débat pour lui imprimer une orientation néfaste, susceptible de creuser des clivages ethniques et dinstituer des tensions déplorables entre Québécois». Pour luniversitaire on peut parler dune «rupture radicale avec lhéritage de René Lévesque».

Il sinsurge contre le mauvais procès quon a fait à la suggestion du rapport de mettre de côté lexpression «Québécois de souche», pour désigner les Québécois dascendance française. «Ce vocable est imprécis, inapproprié et il gêne plusieurs Québécois de toutes origines, particulièrement ceux et celles qui sont établis ici depuis quelques générations et se sentent complètement intégrés». Selon lui, il faut «fortifier la tendance qui tend à supprimer ou à atténuer les clivages ethniques Eux/Nous», une flèche en direction de la plateforme mise de lavant lautomne dernier par Pauline Marois.

M. Bouchard relève une série de «faussetés couramment colportées» sur les conclusions du rapport de la commission quil a coprésidée. La Commission ne demande pas au groupe majoritaire daccorder plus daccommodements, ne fait pas la promotion dun multiculturalisme «à la Trudeau», pas plus quelle ne prône le retour en force du religieux dans les institutions publiques, résume-t-il.

M. Bouchard sen prend au passage à ceux qui cultivent «linsécurité, langoisse identitaire» de la majorité francophone. «Voilà exactement le genre de discours propre à affaiblir la nation québécoise en la divisant et à la ramener en arrière au temps de la survivance peureuse et frileuse dont chacun, avec raison, veut prendre congé», a lancé M. Bouchard. «À tant insister sur la faiblesse des Québécois dorigine canadienne-française (...) on nose plus souligner les responsabilités collectives qui leur incombent (comme à tout groupe majoritaire au sein dune nation)», précise M. Bouchard.

Autrement dit, le petit monsieur est piqué au vif par les critiques sur son rapport. Mais à quoi sattendait-il au juste ? Que tout le monde approuve ses conclusions ? Pour ça, il aurait fallu quil tienne compte des questionnements de la majorité au lieu de leur dire quils avaient rêvé tout ça et que cette crise avait été inventé de toute pièces par les médias Le bon peuple encore une fois étant trop puéril pour ne pas se rendre compte quil a été manipulé par TVA et TQSDe la vraie potée pour intellectuel condescendant. Et à légo démesuré

Et à ce que je sache, l'histoire nous a appris que les campagnes de peur étaient surtout la spécialité des tenants du fédéralisme depuis 40 ans... <_<

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Dans de précédents sujets, on s'est beaucoup chicané sur les sujets liés à la culture québecoise, l'identité québecoise et l'intégration des immigrants. Cet article tombe à point car il reprend les idées que je tentais d'expliquer et que certains n'ont pas compris ou plutôt pas voulu comprendre. Face à certains incidents, on est tenté au nationalisme fort. On pointe du doigt les anglophones, les musulmans, le multiculturalisme canadien et les immigrants peu dociles. A tort ou à raison, on ne sort pas vainqueur d'un tel combat et cela ne fera qu'affaiblir la nation québécoise.

Je suis méprisant ? Maudit français ? Pas assez reconnaissant ? Je ne comprends rien ? Bien au contraire, les immigrants dont je fais parti viennent au Canada car ils aiment ce pays et particulièrement la province dans laquelle ils ont choisi de s'installer. Le temps passe et on s'intégre à la société. Je pensais à tort que la question identitaire était un choix qui ne regardaient que les Québecois. C'est bien eux qui méne la danse mais les immigrants ont aussi indirectement leur rôle à jouer quand ils décident de venir s'installer au Québec. Pas un rôle décisionnel mais un rôle participatif en faisant tous les efforts nécessaires pour réussir leur intégration et faire comprendre que malgré leur culture c'est bien de la richesse qu'ils viennent apporter au Québec tout autant que de la richesse qu'ils viennent chercher pour construire leur vie.

Je vis au Québec, je travaille, je cherche ma place, je lis la presse, j'écoute ce qu'il se dit, je questionne, je partage mon expérience, j'avance des idées... en un mot : je m'intégre. Certes, ce n'est pas sans grincement de dents auprès de certains vieux routards du forum et je sais qu'ils n'hésiteront pas à me renvoyer la balle dans ce sujet mais au moins je suis sûr que les choses progressent dans le bon sens.

Réponse d'un "vieux routard" :P

Deux trois choses; j'ai lu ce texte de Gérald Bouchard et il m'est venu quelques réflexions.

Premièrement je me disais que si j'avais Bouchard devant moi je lui ferait lire certain écrit de Capitaine Caverne pour qu'il voit de ses yeux c'est quoi un immigrant qui utilise son rapport pour justifier sa non-intégration, qui ne veut rien savoir de la culture (au sens large) Québécoise, qui ne s'y intéresse pas, qui la méprise (par rapport a l'extraordinaire culture grandiosement francaise de France), qui ne connait pas Bernard Derome, Jean-Luc Mongrain ou Sophie Thibault, Pierre Foglia ou Martineau, qui ne regarde aucune émission de télé Québécoise, encore moins des films et des romans et qui donc ne s'intéresse pas a l'imaginaire Québécois et qui malgré ces carences évidentes a l'intégration au Québec, dans quelques années aura le droit de vote.

Deuxièmement je ne peux que constater que Bouchard vit et travaille au Saguenay ou l'intégration des immigrants n'est pas vraiment un problème. Mais a Montréal l'histoire est tout autre. Encore hier soir a Radio-Canada il y avait un reportage sur les enfants de l'école Cote St-Luc a Montréal. Ces enfants (a 80% allophones) sont bien sur obligé d'aller a l'école francaise, mais comme l'indiquait la reporter, la seconde qu'ils sortent de la classe, dans les corridors et dans la cour d'école, ils conversent TOUS en anglais. La directrice de l'école disait qu'ils considèrent qu'ils pourront très bien vivre en anglais au Québec et que finalement c'est un peu chiant d'être obligé d'apprendre le francais. Tu vois ca c'est bien plate que Bouchard aie complètement évacué cette problèmatique comme étant une lubie de la part des Québécois. Mais bien sur au Saguenay, les enfants allophones ne penseraient même pas a converser entre eux en anglais. Je ne penses pas que Bouchard aie saisi cette problèmatique toute montréalaise.

Troisièmement un truc plutôt comique c'est qu'il (Bouchard) se scandalise des propos d'un de ses propres collaborateurs (Winstock) qui déclarait que finalement l'interculturalisme proposé par la commission n'est pas bien différent du multiculturalisme a la Trudeau. Ce qui prouve bien que ce rapport est imprécis et ouvre la porte a toutes sortes d'interprétations...et dans ce sens Capitaine Caverne se sert de cette imprécision du rapport pour l'interpréter a sa facon, c'est a dire pour rabaisser les Québécois de souche (oups faut pas dire ca ! )

jimmy

Modifié par jimmy
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J'ai remarqué que Bouchard ne sait pas très bien lui-même où il s'en va. Son discours manque de cohérence. Quand on l'entend s'exprimer dans une émission d'affaires publiques, ça ne prend pas longtemps avant qu'il ne contredise soit une conclusion de son rapport, soit ce qu'il a dit cinq minutes plus tôt.

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oh boy!

on dirait le camp fédéraliste lors du référendum et qui essayait de nous faire peur avec leurs épouvantails à moineaux...zéro crédibilité...comme l'autre là qui ne connaît rien de la culture québécoise et qui se permet de nous faire la leçon! <_<

peanut

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C'est bien beau de lire des livres sur l'histoire du Québec, mais ce serait bien aussi de t'informer sur la culture présente du Québec, histoire de mieux comprendre les enjeux actuels...

Petite question: est-ce que tu connais Marie-France Bazzo? :innocent:

peanut

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C'est bien beau de lire des livres sur l'histoire du Québec, mais ce serait bien aussi de t'informer sur la culture présente du Québec, histoire de mieux comprendre les enjeux actuels...

Petite question: est-ce que tu connais Marie-France Bazzo? :innocent:

peanut

C't question! :D

Les gens qui se respectent ne regardent pas la télé et encore moins telequebec :P

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Gérard Bouchard est un aplatventriste de la pire espèce qui a ZÉRO crédibilité...

Gérard Bouchard (au premier plan) est surtout piqué au vif parce que certains lont accusé «davoir manqué à (son) devoir (...) qui était de veiller aux intérêts du groupe majoritaire» dont il est issu, écrit-il.

Très bien dit. C'est exactement ça.

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Où as-tu vu que je prônais le radicalisme? :blink: Cite moi une phrase où je suis radicale...par contre, toi on en trouve des masses! Mais on commence à te connaitre...quand tu n'as plus d'arguments, tu joues à la victime oppressée par les vilains québécois de ce forum et tu tournes les talons...On appelle ça être manipulateur des sentiments, mais je ne suis pas dupe! :P

peanut

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Gérard Bouchard n'a pas tort et les souverainistes pur sirop d'érable ne sont pas les seuls à instruire son procès en sorcellerie. Il n'y a qu'à lire attentivement ce qui s'écrit sur ce forum pour en être convaincu. Les Québécois devront comprendre un jour qu'ils n'ont pas à attendre et encore moins à exiger des immigrants qu'ils fassent le travail à leur place. L'insécurité identitaire des Québécois est réelle et justifiée, mais ils en sont les premiers responsables. Il est ridicule de vouloir faire croire que le Québec francophone est menacé par quelques juifs hassidiques et une poignée de musulmanes voilées. C'est franchement pas sérieux. Ce qui menace le Québec c'est d'abor et avant tout son assimilation tranquille du fait de la formidable force d'attraction culturelle, politique et économique des États-Unis et du Canada anglais. Le mauvais procès qu'on fait aux immigrants est l'expression pathétique de l'impuissance du Québec à se projeter dans l'avenir et à prendre une direction claire et préise. Il est plus facile de reprocher au tenancier d'un dépanneur de ne pas parler français que de s'en prendre à une compagnie emblématique du Québec comme Bombardier pour avoir choisi et exigé, sans faire sourciller les ayatollah de la nation "distincte" de faire appeler sa prochaine génération d'avions: C SERIES au lieu de Série C. C'est un petit exemple, mais il est très révélateur de l'ambivalence des Québécois, une attitude dont ils sont les seuls responsables...

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Il est plus facile de reprocher au tenancier d'un dépanneur de ne pas parler français que de s'en prendre à une compagnie emblématique du Québec comme Bombardier pour avoir choisi et exigé, sans faire sourciller les ayatollah de la nation "distincte" de faire appeler sa prochaine génération d'avions: C SERIES au lieu de Série C.

Bon point! D'habitude, c'est français de France, cette sale manie. Mais p'têt qu'ils ont débauché un dircom de chez Thales-Alcatel-france teuleucom! :niark1:

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Et bien moi ce qu'il dit Gérard Bouchard ça me rentre dans une oreille et ça me sort de l'autre.

En fait j'utilise la même technique qu'eux ... car il est évident qu'ils n'ont pas "entendus" les gens lors des différentes rencontres de la commission.

Il faut dire qu'ils avaient déja leurs conclusions en tête avant même de commencer les rencontres ... zéro crédibilité et zéro intégrité et surtout zéro courage ... à mon humble avis.

Mais quand nous regardons nos politiciens, tous partis confondus ... rien d'étonnant à ça.

Modifié par Lilideslacs
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pt Caverne Écrit Aujourd'hui, 10:27 AM

CITATION(peanut @ 10-06-2008 à 8:13) *

C'est bien beau de lire des livres sur l'histoire du Québec, mais ce serait bien aussi de t'informer sur la culture présente du Québec, histoire de mieux comprendre les enjeux actuels...

Petite question: est-ce que tu connais Marie-France Bazzo? innocent.gif

peanut

C'est ce genre d'attitude qui est tannante et tu ne sembles pas te rendre compte de l'agressivité dont tu fais preuve, que ce soit contre moi ou même contre des québecois qui interviennent sur le forum. Je ne comprends pas comment tu peux être représentatif des québecois en pronant le radicalisme. Par contre, je comprends très bien ce que tu veux dire par les enjeux actuels pour justifier ton radicalisme wink.gif Sur ce, je me suis expliqué et je n'ai pas envie de me relancer dans une discussion stérile avec les 3 mêmes

Euh, je cherche l'agressivité et le radicalisme dans le texte de Peanut et je ne vois pas (j'aimerais bien d'ailleurs qu'elle soit plus radicale ^_^ ...après tout comme disait l'autre on ne l'est jamais trop :P )

Mais plus sérieusement, j'aimerais bien connaitre ta réponse le Capitaine; connais - tu Marie-France Bazzo ?

Mats :

Ce qui menace le Québec c'est d'abor et avant tout son assimilation tranquille du fait de la formidable force d'attraction culturelle, politique et économique des États-Unis et du Canada anglais. Le mauvais procès qu'on fait aux immigrants est l'expression pathétique de l'impuissance du Québec à se projeter dans l'avenir et à prendre une direction claire et préise.

Ben tu vois, cela fait 400 ans que l'on vit ici, dont 200 avec nos voisins États-Uniens...et on est encore francophone.

Alors que certains immigrants allophones (pas tous, mais un maudit paquet) ca leur prend 4 minutes pour adopter l'anglais comme langue d'usage.

Faque oui, disons que les immigrants sont souvent sous haute surveillance...et avec raison, tsé.

jimmy

Modifié par jimmy
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Dans de précédents sujets, on s'est beaucoup chicané sur les sujets liés à la culture québecoise, l'identité québecoise et l'intégration des immigrants. Cet article tombe à point car il reprend les idées que je tentais d'expliquer et que certains n'ont pas compris ou plutôt pas voulu comprendre. Face à certains incidents, on est tenté au nationalisme fort. On pointe du doigt les anglophones, les musulmans, le multiculturalisme canadien et les immigrants peu dociles. A tort ou à raison, on ne sort pas vainqueur d'un tel combat et cela ne fera qu'affaiblir la nation québécoise.

Je suis méprisant ? Maudit français ? Pas assez reconnaissant ? Je ne comprends rien ? Bien au contraire, les immigrants dont je fais parti viennent au Canada car ils aiment ce pays et particulièrement la province dans laquelle ils ont choisi de s'installer. Le temps passe et on s'intégre à la société. Je pensais à tort que la question identitaire était un choix qui ne regardaient que les Québecois. C'est bien eux qui méne la danse mais les immigrants ont aussi indirectement leur rôle à jouer quand ils décident de venir s'installer au Québec. Pas un rôle décisionnel mais un rôle participatif en faisant tous les efforts nécessaires pour réussir leur intégration et faire comprendre que malgré leur culture c'est bien de la richesse qu'ils viennent apporter au Québec tout autant que de la richesse qu'ils viennent chercher pour construire leur vie.

Je vis au Québec, je travaille, je cherche ma place, je lis la presse, j'écoute ce qu'il se dit, je questionne, je partage mon expérience, j'avance des idées... en un mot : je m'intégre. Certes, ce n'est pas sans grincement de dents auprès de certains vieux routards du forum et je sais qu'ils n'hésiteront pas à me renvoyer la balle dans ce sujet mais au moins je suis sûr que les choses progressent dans le bon sens.

Gérard Bouchard dénonce les nationalistes qui «sèment la peur»

Gérard Bouchard (au premier plan) est surtout piqué au vif parce que certains lont accusé «davoir manqué à (son) devoir (...) qui était de veiller aux intérêts du groupe majoritaire» dont il est issu, écrit-il.

Des «ténors nationalistes» se sont emparés des conclusions du rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables et tentent actuellement de creuser le clivage entre les Québécois et les nouveaux arrivants. On sème la peur, on exacerbe la méfiance collective au risque «daffaiblir la nation québécoise».

Hier, la mise en garde est tombée, drue. Elle vient de Gérard Bouchard, le coprésident de la commission qui, le mois dernier a déposé son rapport fort attendu sur la question des accommodements raisonnables. Publié aujourdhui dans les pages Forum de La Presse, lappel à la responsabilité de luniversitaire souverainiste du Saguenay vise, à regret, précise-t-il, «certains représentants de la famille politique à laquelle (il appartient) depuis plus de quarante ans».

Joint hier à lUniversité du Québec à Saguenay, M. Bouchard a refusé de préciser à qui sadressait sa sortie très incisive. Mais dans les milieux péquistes, on sait quil na pas du tout apprécié que la chef péquiste Pauline Marois ridiculise les conclusions du rapport sur la base des seules révélations de The Gazette, une semaine avant sa publication.

Mme Marois avait commenté : «Encore un peu et on se rappellera Elvis Gratton», en stigmatisant à lavance un rapport qui décrirait les Québécois comme des «Canadiens dorigine française» plutôt que des «Québécois de souche». Dans les films de Falardeau, Elvis Gratton se décrivait comme un «Canadien américain francophone dAmérique».

Les porte-parole de tous les partis, de toutes tendances «doivent faire preuve de vigilance, de prudence et de responsabilité», souligne luniversitaire. Le Québec «sort à peine dune période de turbulence, il est peut-être venu près dun véritable dérapage et la situation reste très volatile», prévient-il.

Pour M. Bouchard, «sous de fausses représentations» des leaders nationalistes «sont en train de déplacer le débat vers des terrains où tous les Québécois auront à perdre». Il est surtout piqué au vif parce que certains lont accusé «davoir manqué à (son) devoir (...) qui était de veiller aux intérêts du groupe majoritaire» dont il est issu».

«Profondes déformations»

Parlant de « profondes déformations » des recommandations du rapport, M. Bouchard sen prend surtout à «quelques leaders nationalistes qui sont en train de prendre linitiative du débat pour lui imprimer une orientation néfaste, susceptible de creuser des clivages ethniques et dinstituer des tensions déplorables entre Québécois». Pour luniversitaire on peut parler dune «rupture radicale avec lhéritage de René Lévesque».

Il sinsurge contre le mauvais procès quon a fait à la suggestion du rapport de mettre de côté lexpression «Québécois de souche», pour désigner les Québécois dascendance française. «Ce vocable est imprécis, inapproprié et il gêne plusieurs Québécois de toutes origines, particulièrement ceux et celles qui sont établis ici depuis quelques générations et se sentent complètement intégrés». Selon lui, il faut «fortifier la tendance qui tend à supprimer ou à atténuer les clivages ethniques Eux/Nous», une flèche en direction de la plateforme mise de lavant lautomne dernier par Pauline Marois.

M. Bouchard relève une série de «faussetés couramment colportées» sur les conclusions du rapport de la commission quil a coprésidée. La Commission ne demande pas au groupe majoritaire daccorder plus daccommodements, ne fait pas la promotion dun multiculturalisme «à la Trudeau», pas plus quelle ne prône le retour en force du religieux dans les institutions publiques, résume-t-il.

M. Bouchard sen prend au passage à ceux qui cultivent «linsécurité, langoisse identitaire» de la majorité francophone. «Voilà exactement le genre de discours propre à affaiblir la nation québécoise en la divisant et à la ramener en arrière au temps de la survivance peureuse et frileuse dont chacun, avec raison, veut prendre congé», a lancé M. Bouchard. «À tant insister sur la faiblesse des Québécois dorigine canadienne-française (...) on nose plus souligner les responsabilités collectives qui leur incombent (comme à tout groupe majoritaire au sein dune nation)», précise M. Bouchard.

http://www.cyberpresse.ca/article/20080610...8/5050/CPPRESSE

+1 cpt .

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J'ai déjà donné mon opinion sur la lecture que les commissaires ont fait de la couverture médiatique: autant les médias ont en effet dramatisé et omis certains détails, autant le fond du problème, à la base du tollé public, reste entier. Pour le reste, sauf pour de petites exceptions sans conséquences (ex: les policiers sans signes religieux, ce qui va à l'encontre d'un jugement de la Cour Suprême de toute façon), le rapport se résume à : "Tout va bien. Soyez ouverts et adaptez-vous au meilleur de vos possibilités. Voici la Charte et la Commission des droits vendues aux minorités pour vous aider". L'égalité des hommes et des femmes est à peine mentionnée dans le rapport (on en parle, mais on ne dit pas vraiment ce que ça implique concrètement); on propose d'enlever le crucifix à l'Assemblée Nationale - un symbole à peine visible plus historique que religieux dans le Québec moderne, une applique selon Foglia - mais en contrepartie, on ne voit pas de problème à ce que des enseignants, qui représentent l'état et le savoir et qui devraient être neutres devant de jeunes enfants, portent des signes ostentatoires; on nous dit qu'on doit se fendre en quatre pour les repas (le porc est interdit aux juifs/musulmans, le boeuf aux hindous, sans compter les mentions casher et halal); on propose à l'état de publier un calendrier multiconfessionnel pour fixer les dates d'examen et autres événements importants; etc, etc, etc. Bref, méchant casse-tête, alors que le but était notamment de décomplexifier le truc.

Qui dit interculturalisme suppose qu'il y a une culture qui se veut commune à tous, avec respect des différences de chacun et échanges. Or là, on nous dit que la culture québécoise "canadienne française", celle de la majorité donc, celle qui accueille l'autre, existe peut-être, mais qu'elle n'a pas plus de valeur et n'a pas préséance sur les autres. What the fuck? À quoi intègre-t-on les Néo-Québécois si ce n'est pas à celle-là? Comment donc se retrouver si on ne se donne pas ce cadre de référence à la base? Si on n'assume pas l'évidence au point qu'on veuille jouer sur les mots? :mellow: Ah oui! Le français... Comme c'est là, les commissaires ont abordé la question de la langue en ménageant la chèvre et le chou (les stats sont inquiétantes, mais...), et on n'a eu droit à date qu'à une vaine promesse de Charest - franciser les immigrants avant leur arrivée! - , qui ne changera absolument rien au résultat. En plus, pour ajouter à la confusion, on est tellement généreux et colons qu'on paye aussi des cours d'anglais aux immigrants (ça leur tente pas de se les payer eux-mêmes, criss! :ouafouaf:). Comme si ce n'était pas suffisant, on nous dit aussi qu'aucun droit et aucune liberté ne prime sur l'autre (ex: égalité hommes-femmes vs liberté religieuse). Bref, à les lire, il faut être neutre devant l'éternel en permettant tout et son contraire au meilleur de nos possibilités et sans contraintes excessives. C'est ça leur définition de l'interculturalisme? Ça se résume à des échanges mais il n'y a que les lois qui sous-tendent le truc? Ben désolée, mais ça ressemble pas mal au multiculturalisme trudeauiste, qui met toutes les cultures sur le même pied, qui valorise l'individu devant le collectif et qui tente de satisfaire tout le monde, avec le méga-bordel que ça créé. Bien que les commissaires soient contre les manifestations extrêmes du multiculturalisme (ex: l'école pour les Noirs en Ontario), on voit bien que le Québec est en train de faire pareil ici, et je ne trouve pas que les commissaires ont été assez clairs à ce propos. Tout ce qu'ils font, c'est de proposer de regarder ça de plus près, ils ne se mouillent jamais.

Il ne suffit pas de se dire interculturel pour l'être. Il faut être conséquent. Dire qu'on veut intégrer suppose qu'il y a qqch dans lequel on intègre, une société qui est déjà là et qui a sa culture, ses valeurs et ses façons de faire. Ce n'est pas du vide et ça ne se résume pas à parler la même langue, même si c'est déjà ça de pris. Or, les commissaires disent qu'on ne peut pas évoquer un conflit de valeurs comme une contrainte excessive, sauf si ces valeurs sont publiques et s'appuient sur une loi (loi sur l’instruction publique, loi sur la santé et les services sociaux, loi sur la santé et la sécurité du travail, etc). Les autres valeurs, bah... Pourtant, si "intégrer" implique que l'on nie une partie essentielle de nous-mêmes, on n'intègre plus, on se tasse. On ne peut pas par exemple brandir l'égalité des hommes et des femmes d'un côté, et encourager de l'autre des mesures qui la nie (non-mixité en piscine, hijab permis pratiquement partout, blablabla), c'est contradictoire. On ne peut pas se dire à moitié laïque, en cherchant à éliminer toutes références à notre passé catholique (même si je m'en fous un peu), tout en encourageant presque les autres religions à s'épanouir (le but est la neutralité soit, mais c'est l'impression bizarre qu'on en a). Je n'ai absolument rien contre les compromis au nom de l'intégration, mais entre le compromis et la compromission, la nuance est mince. Et je ne trouve pas que les commissaires ont bien cerner cette nuance, trop occupés qu'ils étaient à appliquer leurs théories universalistes et vaseuses dans leurs recommandations, sans tenir compte du malaise ambiant, médias ou non. Ils admettent qu'il y a bel et bien malaise, ils mettent ça sur le sentiment schizophrénique minoritaire des Québécois, mais pour le reste, c'est le statu quo.

Modifié par cherry
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Deux textes intéressants, auquels j'adhère, pris dans le blogue de l'ancien ministre péquiste (de l'immigration notamment), politicologue, sociologue et professeur universitaire Joseph Facal. À noter que Facal est lui-même immigrant, ses parents ayant immigré de l'Uruguay en 1970 alors qu'il était enfant. C'est un homme intègre, libéral et très allumé que je verrais bien à la tête du PQ d'ailleurs.

La majorité minoritaire

22 mai 2008

par Joseph Facal

Une petite réaction rapide, à chaud comme on dit, au rapport Bouchard-Taylor, sorti il y a quelques heures, et dont je viens de terminer de lire lintégralité.

On y reviendra évidemment en long et en large. Les médias sattarderont surtout, comme dhabitude, sur les recommandations, notamment celles qui ont trait à des points controversés comme le crucifix et le hidjab.

On insistera aussi beaucoup, vous verrez, sur lopinion des commissaires selon laquelle il y a un malaise identitaire au Québec, mais pas de crise autour des accommodements raisonnables à proprement parler.

Pour moi, trois idées importantes ressortent de ce rapport touffu. Jinsiste surtout sur elles car il ne faudrait pas quelles passent inaperçues ou presque.

Dabord, que le nombre dimmigrants que nous laissons entrer doit correspondre à notre capacité daccueil, et que le Québec est déjà, depuis les années 1940, lune des sociétés au monde qui reçoit le plus dimmigrants par habitant. Mario Dumont appréciera.

Ensuite, les deux commissaires expliquent longuement pourquoi le multiculturalisme à la canadienne est inadapté à la réalité québécoise : essentiellement, parce quon trouve ici, contrairement au reste du Canada, un groupe ethnique francophone très majoritaire et très légitimement inquiet pour lavenir de sa langue et de sa culture.

Enfin, disent-ils, on ne peut raisonnablement demander aux Québécois francophones de se comporter comme une majorité confiante, alors quils sont, dans les faits, une minorité au Canada, «malmenée par lhistoire».

Tiens, tiens, nous rapprocherions-nous du fond de laffaire ?

On pouvait pourtant craindre le pire. Dès le début de sa démarche, Gérard Bouchard avait, rappelez-vous, loué la «maturité» dun groupe de jeunes qui ne voyait aucun problème à «accommoder» nimporte qui et nimporte quoi. Vous étiez donc immature si vous pensiez autrement.

À cette époque, plutôt que découter respectueusement les inquiétudes exprimées lors des audiences, Gérard Bouchard se reprochait même de ne pas avoir assez contribué à «bâtir largumentaire» pour vaincre les résistances de ceux qui ne pensaient pas comme lui.

Certes, comme lannonçaient les extraits publiés par The Gazette, le rapport fait reposer sur les épaules de la majorité francophone, qui nest bien sûr pas encore assez ouverte, pas encore assez accueillante, la responsabilité principale de lintégration des immigrants.

On sent aussi que les deux commissaires se désolent, sans jamais le dire, de ce que les Québécois de souche ne partagent pas leur enthousiasme presque sans réserves pour la diversité ethnique. Mais on se doutait de ça.

Je nous revois encore - mon père, ma mère et moi - arrivant au Québec en 1970. Mes parents savaient que rien ne serait facile. Personne ne les obligeait à venir ici.

Il ne leur serait même pas venu lidée de demander à la société qui les accueillait de changer pour les accommoder. Il allait de soi que cétait à eux de le faire.

Évidemment, cétait avant que les sociétés occidentales soient rongées de lintérieur par le sentiment de culpabilité, la mauvaise conscience, le relativisme et la sacralisation des droits individuels.

Ce nest pas la diversité ethnique qui est un problème dans le Québec daujourdhui.

Cest dabord notre réticence à affirmer quil est parfaitement normal que les Québécois francophones soient attachés à leurs traditions et à leurs valeurs, et quils fixent clairement les règles du jeu.

Et cest ensuite de faire comprendre que les francophones ne sont pas encore vraiment maîtres chez eux.

http://www.josephfacal.org/la-majorite-minoritaire/

Une fausse couche

29 mai 2008

par Joseph Facal

Maxime Bernier sera bientôt une réponse dans un jeu-questionnaire. Continuons plutôt à chasser le gros gibier.

Le rapport Bouchard-Taylor va sans doute connaître le même sort que les autres rapports commandés par le gouvernement Charest.

Pourquoi ? Parce que les seuls ou presque qui ont louangé ce rapport sont la formation dextrême-gauche Québec solidaire, qui se dit féministe mais accepterait une enseignante voilée devant nos enfants, et des individus qui disent parler au nom des minorités ethniques. Il ny a pas beaucoup de votes là-dedans.

Laccueil semble infiniment plus froid, comme on pouvait le prévoir, de la part de la majorité francophone qui fait et défait les gouvernements. Son solide bon sens persiste à triompher de tous les efforts pour la déprogrammer et la rééduquer.

Et croyez-moi : Jean Charest sait compter.

Plus les jours passent, plus on cerne avec précision les causes du profond malaise que suscite ce rapport, dont on sent pourtant que chaque ligne a été pesée.

Limmigrant arrive chez nous. Il veut se faire une place. La question est alors : qui doit changer le plus pour que son intégration se fasse ? Lui ou la société daccueil ?

Le rapport Bouchard-Taylor a le mérite de la clarté : cest à la majorité qui le reçoit de faire le gros du chemin.

Cest peut-être clair, mais cest profondément erroné et inquiétant, si on se soucie bien sûr de faire perdurer ce qui a été construit ici depuis quatre siècles.

Lysiane Gagnon, pourtant peu suspecte de sympathie envers le PQ et lADQ, notait très justement que presque toutes les propositions concrètes du rapport visent en effet à faciliter la vie des immigrants.

Plutôt que de poser dentrée de jeu quil y a ici une majorité forgée par 400 ans dhistoire, qui doit être le tronc dun arbre que les immigrants viennent irriguer et enrichir de leurs apports, le rapport pose que cest cette majorité, fautive dêtre comme elle est, qui est le principal obstacle à lintégration des immigrants.

Le rapport a certes le mérite de critiquer le multiculturalisme à la canadienne. Mais cest pour proposer en lieu et place un «interculturalisme» que Daniel Weinstock, un des membres du comité-conseil de la commission, définit comme le multiculturalisme canadien additionné de la loi 101.

Si cela vous inquiète, cest parce que votre vision du multiculturalisme canadien, nous explique sentencieusement ce monsieur, est «caricaturale» et que vous ne faites «pas suffisamment confiance au pouvoir dintégration» des institutions québécoises.

Cest pourtant chez nous, me semble-t-il, que le gouvernement paie des cours danglais aux immigrants, leur répond en anglais quand ils en font la demande, tolère que 40% dentre eux ne finissent pas leurs cours de français, que 50% dentre eux fréquentent des cégeps anglophones, et que 60% dentre eux travaillent en anglais.

Un rapport entièrement construit sur un acte daccusation à lendroit de la majorité ne me semble pas promis à une longue vie en dehors des milieux dont le métier est de dynamiter la société qui les fait vivre, sous prétexte de la faire évoluer.

On ne sen plaindra pas.

http://www.josephfacal.org/une-fausse-couche/

Il a raison: le rapport est une belle brique - qui a coûté plusieurs briques - et qui ne servira pas à contruire quoi que ce soit d'autres que de la frustration, chose que Charest ne veut pas ultimement. Tant mieux donc s'il n'en tient pas compte et "tablette" le rapport, même si on a perdu temps, argent et énergie. Retour à la case départ ou presque, donc. Au moins, on peut se servir de ce rapport comme référence à confronter, en proposant de vraies solutions et pas seulement de la pensée magique universaliste. Aux belles théories vaseuses, passons à la pratique claire et concrète, et surtout logique et conséquente.

Selon moi, au sentiment d'insécurité identitaire des Québécois, seul un geste fondateur - précisions dans la Charte des droits pour pallier aux interprétations allant à l'encontre de nos valeurs, renforcement de la loi 101, laïcité moins élastique, citoyenneté québécoise, constitution québécoise et/ou souveraineté - pourrait calmer cette peur de disparaître, et ce n'est certainement pas en tassant la chose du revers de la main et en continuant dans la même veine, voire en empirant la chose en préconisant une approche malhonnêtement présentée (multiculturalisme déguisé en interculturalisme), qu'on va y arriver. Ce que Bouchard accuse ses co-légionnaires de faire, lui et son comparse Taylor l'ont fait tout seuls comme des grands: cultiver linsécurité et langoisse identitaire de la majorité francophone. Leur ton paternaliste n'a en rien aidé à régler le problème à la source, au contraire, même si leur but était légitime.

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Il a raison: le rapport est une belle brique - qui a coûté plusieurs briques - et qui ne servira pas à contruire quoi que ce soit d'autres que de la frustration, chose que Charest ne veut pas ultimement. Tant mieux donc s'il n'en tient pas compte et "tablette" le rapport, même si on a perdu temps, argent et énergie. Retour à la case départ ou presque, donc. Au moins, on peut se servir de ce rapport comme référence à confronter, en proposant de vraies solutions et pas seulement de la pensée magique universaliste. Aux belles théories vaseuses, passons à la pratique claire et concrète, et surtout logique et conséquente.

Selon moi, au sentiment d'insécurité identitaire des Québécois, seul un geste fondateur - précisions dans la Charte des droits pour pallier aux interprétations allant à l'encontre de nos valeurs, renforcement de la loi 101, laïcité moins élastique, citoyenneté québécoise, constitution québécoise et/ou souveraineté - pourrait calmer cette peur de disparaître, et ce n'est certainement pas en tassant la chose du revers de la main et en continuant dans la même veine, voire en empirant la chose en préconisant une approche malhonnêtement présentée (multiculturalisme déguisé en interculturalisme), qu'on va y arriver. Ce que Bouchard accuse ses co-légionnaires de faire, lui et son comparse Taylor l'ont fait tout seuls comme des grands: cultiver l’insécurité et l’angoisse identitaire de la majorité francophone. Leur ton paternaliste n'a en rien aidé à régler le problème à la source, au contraire, même si leur but était légitime.

Le rapport de la commission Bouchard-Taylor avait pour but de dresser un état des lieux des accomodements raisonnables et d'en tirer des recommandations. L'état des lieux est là et montre qu'hormis quelques rares cas extrêmes, il n'y a pas de réel danger pour la société québecoise. Comme le dit le rapport, la plupart des accomodements se sont réglés hors tribunaux. Je comprends la déception de certains qui ont entrevu une solution à l'extrémisme.

Plus inquiétant à mon goût est de faire reposer cette peur de perdre son identité sur le dos des immigrants. Ces textes laissent sous-entendre que le Québec serait sur le point de se soumettre aux immigrants. Est-ce le cas ? Non, ceux sont bien les immigrants qui s'intégrent au Québec et non le Québec qui s'adapte aux immigrants. Les rares cas d'accomodement raisonnable sont loin d'être représentatifs des immigrants. C'est bien les immigrants comme moi qu'on accuse de ne pas s'intégrer, ne pas connaître la culture québecoise et de ne pas vouloir s'intégrer. C'est fort mal connaître les immigrants et c'est fort mal me connaître, bien que je sache que c'est la peur qui dicte cette réaction.

Il y a bien une angoisse identitaire et un travail à faire là dessus. Mais l'interculturalisme ne pourra pas exister dans la relation maître/soumis qui parsème ces textes. Juste une citation : "L’immigrant arrive chez nous". Si tu veux que les immigrants s'intégrent, il faut commencer par leur dire qu'ils sont chez eux. C'est bien dans le Journal de Montréal qu'on lit les pires conneries.

Je suis loin d'être la seule à voir dans ce rapport plus du beau blabla qu'autre chose. Je répète: Joseph Facal, qui n'est pas un deux de pique et qui est un immigrant lui-même, le voit comme ça lui aussi. Idem pour Foglia, Petrowski, Vastel, tous des immigrants eux aussi et qui sont loin d'être des gens qui prônent l'extrémisme. Et ils ne cherchent pas à se faire élire...

J'en ai franchement marre qu'on cherche, comme tu le fais, à NOUS culpabiliser car on ose dire qu'on existe. L'interculturalisme suppose une culture de base commune à tous. La langue française est essentielle mais n'est pas suffisante. Et si pour toi, c'est déjà trop de dépasser cette définition très limitée de ce qu'est un Québécois, tu n'as vraiment rien compris à la culture dans laquelle tu baignes et que tu prétends avoir embrassée.

Je répète pour une enième fois: l'argument de la minorité chez telle ou telle communauté, c'est de la grosse merde. Idem pour le nombre de cas devant les tribunaux. Je me fous pas mal que ça ne concerne qu'un faible pan de la population, le verdict reste le même: on est au Québec, une nation qui n'a pas attendu votre arrivée pour exister et s'épanouir, et qui a le droit de dire que telle pratique ou telle demande ne devrait pas être encouragée passivement en fermant simplement les yeux. Mettez ça dans votre pipe et prenez une bonne bouffée, quitte à vous étouffer avec, car quel que soit ce que vous pensez ou ce que des commissaires pensent, ça ne changera pas. Personne ne met le problème identitaire des Québécois sur le dos des immigrants, mais on n'est pas assez caves pour l'accentuer en nous niant encore plus. Capishe?

Ce n’est pas la diversité ethnique qui est un problème dans le Québec d’aujourd’hui.

C’est d’abord notre réticence à affirmer qu’il est parfaitement normal que les Québécois francophones soient attachés à leurs traditions et à leurs valeurs, et qu’ils fixent clairement les règles du jeu.

-Un immigrant qui se considère comme faisant partie du "nous", Joseph Facal

Modifié par cherry
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+ 1 Cherry.

J'avais espéré, bien naïvement, que la commission apporterait des balises claires pour tous les immigrants ... voici ce que nous sommes ... ce que nous voulons comme société ... à prendre où à laisser.

Au lieu de cela on laisse encore place à des zones d'ombre immenses et en plus, pour ajouter à l'odieux de la chose, on cherche à nous culpabiliser d'exister.

Résultat les nationalistes purs et durs vont se servir de tout ça comme d'une épée de Dermoclès au dessus de nos têtes ... les modérés vont se radicaliser ... et tout ça n'apportera rien de bon ... rien de rassembleur et de constructif et tout ça pour quoi ? Par manque de courage tout simplement.

Merdeeeeeee me semble que ce serait si simple pourtant ... il faut donner des balises CLAIRES ... point final ...

Amender les chartes ... qu'elles soient plus représentatives de la société ACTUELLE ... et des valeurs collectives que nous voulons mettre de l'avant et promouvoir.

Au lieu de cela nous laissons des individus/groupes nous amener tout droit dans le mur avec des comportements/valeurs qui ne sont absolument pas les notres.

Ça me fait grrrrrrrrrrr tout ça.

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Gérard Bouchard n'a pas tort et les souverainistes pur sirop d'érable ne sont pas les seuls à instruire son procès en sorcellerie. Il n'y a qu'à lire attentivement ce qui s'écrit sur ce forum pour en être convaincu. Les Québécois devront comprendre un jour qu'ils n'ont pas à attendre et encore moins à exiger des immigrants qu'ils fassent le travail à leur place. L'insécurité identitaire des Québécois est réelle et justifiée, mais ils en sont les premiers responsables. Il est ridicule de vouloir faire croire que le Québec francophone est menacé par quelques juifs hassidiques et une poignée de musulmanes voilées. C'est franchement pas sérieux. Ce qui menace le Québec c'est d'abor et avant tout son assimilation tranquille du fait de la formidable force d'attraction culturelle, politique et économique des États-Unis et du Canada anglais. Le mauvais procès qu'on fait aux immigrants est l'expression pathétique de l'impuissance du Québec à se projeter dans l'avenir et à prendre une direction claire et préise. Il est plus facile de reprocher au tenancier d'un dépanneur de ne pas parler français que de s'en prendre à une compagnie emblématique du Québec comme Bombardier pour avoir choisi et exigé, sans faire sourciller les ayatollah de la nation "distincte" de faire appeler sa prochaine génération d'avions: C SERIES au lieu de Série C. C'est un petit exemple, mais il est très révélateur de l'ambivalence des Québécois, une attitude dont ils sont les seuls responsables...

Un argument bidon, Bombardier et son dirigeant de 1964 à la semaine dernière sont ouvertement des purs et durs fédéralistes juste une coche en bas de powercorporation. Vous savez, du genre a envoyé une lettre signé par le grand patron en insistant fortement les employés a voté non au référendum de 1995. Devrions-nous en être surprit de cette mentalité de colonisé ?

Mais qui alimentent le fédéralisme ? C'est ceux qui disent que ce n'était pas mieux dans le temps du PQ alors qu'ils sont ici que depuis 2003, c'est ceux qui recherche un parti de gauche mais fédéraliste. c'est ceux qui quittent la France pour venir au Québec pour apprendre l'anglais. C'est tout ceux qui voudrait faire avancer le Québec en autant que le mot souveraineté ne fasse plus parti du vocabulaire parce que pour eux être souverainiste c'est être isolationniste.

Parce que si se serait juste le vote de ceux d'origine Canadienne Française qui comptait les fédéralistes comme Beaudoin ou Desmarais n'aurait jamais goûté au pouvoir depuis 30 ans au Québec sauf peut être en 85. Alors si nous ne sommes pas un peuple ouvert au point où nous laissons dicter la politique Québécoise et Canadienne par ceux qui ne Sont pas d'origine Canadienne Française nous sommes quoi ciboire !!!

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J'avais espéré, bien naïvement, que la commission apporterait des balises claires pour tous les immigrants ... voici ce que nous sommes ... ce que nous voulons comme société ... à prendre où à laisser.

Au lieu de cela on laisse encore place à des zones d'ombre immenses et en plus, pour ajouter à l'odieux de la chose, on cherche à nous culpabiliser d'exister.

La commission Bouchard-Taylor concernait les demandes excessives de certains immigrants. Ça ne répondait pas aux attentes de certains et ça n'a jamais prétendu être le cas. On en est même venu à parler de faire une constitution. Tu en conviendras qu'il ne serait pas joli que les accomodements raisonnables soient le prétexte à faire une constitution. En tout cas, c'est tout faire pour qu'elle se fasse sur de mauvaises bases.

Là oú tu devrais être rassurée, c'est d'une part que les candidats sont sensibilisés à la culture québecoise. Que se soit sur le forum ou sur le site du Bureau d'Immigration, tout est fait pour expliquer ce qu'est le Québec. Et d'autre part, un immigrant ne ressemble en rien à une personne qui cherche à imposer sa culture et qui réclame des accomodements raisonnables. Mais bien sûr, dans ce beau discours, on échappera pas à avoir quelques brebis galeuses.

:lol::lol::lol:

Trop fort

Non mais regardez qui parle :chechemeu:

Comme tu las déjà dis toi-même sur ce forum, tu na aucune connaissance de la culture québécoise...

Tu aurais voulu prouver le contraire de ce que tu avance que tu naurais pas fait mieux.

Hilarant.

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