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Le bonheur de Pierre : cousins, mais pas trop


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Le samedi 26 janvier 2008

Le bonheur de Pierre : cousins, mais pas trop

La Presse

Quelques maisons bordent une route sinueuse et enneigée. Un peu plus bas, le resto La patate à Michel offre, avec son décor de bois rond, ses bois d'orignaux et sa peau d'ours, une vue imprenable sur le Saguenay, glacé. Le plateau du film Le bonheur de Pierre semble tout droit sorti de l'imagination d'un touriste français rêvant au Canada et ses inévitables grands espaces.

Sainte-Rose-du-Nord, nichée entre Tadoussac et Chicoutimi, a tout pour répondre aux fantasmes d'un touriste en mal de dépaysement. En cette journée de janvier, la neige et les températures à faire geler les poils du nez y sont tout aussi authentiques que les motoneiges garées près de la marina.

Depuis le début du tournage du film Le bonheur de Pierre, ce petit village de 400 âmes vit au rythme des techniciens et assistants (une soixantaine), du producteur (Guy Bonnier), du réalisateur (Robert Ménard) ainsi que des vedettes françaises (Pierre Richard et Sylvie Testud) et québécoises (Rémy Girard et Louise Portal).

Alors, Le bonheur de Pierre fait le bonheur des habitants de Sainte-Rose. Figurants, hôtes ou simples curieux, les villageois se réjouissent plutôt qu'ils ne déplorent l'arrivée en masse de Montréalais et de Français. Sainte-Rose, c'est un peu l'envers de Sainte-Simone, le village imaginaire du film, dans lequel l'édile (Rémy Girard) va tout faire pour bouter le Français (Pierre Richard) hors du Saguenay.

«Le bonheur de Pierre, ça joue sur les deux clichés: les maudits français et la cabane au Canada», résume Rémy Girard. Sur le tournage ce jour-là, l'interprète du maire Michel Dolbec, originaire du Saguenay, avait retrouvé l'accent local, maniait le tractopelle comme la motoneige, le tout avec un casque de poil sorti tout droit d'un épisode de Davy Crockett.

Dolbec et sa femme, Louise (Louise Portal), possèdent presque tout Sainte-Simone. Tout, sauf une auberge, dont vient d'hériter un Français, Pierre Martin (Pierre Richard). Comble de malchance, le «cousin» prend non seulement possession de son bien, mais s'y installe avec sa fille, la très parisienne Catherine (Sylvie Testud).

«Elle est d'une mauvaise foi impossible, d'une fermeture d'esprit incroyable. Les gens ont un accent, ils prennent des mots différents pour s'exprimer, et ça, ça la rend dingue, se marre Sylvie Testud, tombée sous le charme de la région. Ici, il y a toutes les composantes des rêves des enfants: les fjords, les trappeurs, les traîneaux. J'ai l'impression de voir se réaliser tous les rêves d'enfant C'est à vivre.»

....Il faut plus qu'un tournage d'hiver pour effrayer Robert Ménard: «On n'en tourne pas, des films en hiver. Pourtant, l'hiver, c'est très cinématographique.» C'est aussi à l'hiver, le prochain, que la comédie prendra l'affiche au Québec, avant d'être montrée en France et aux pays qui voudront bien distribuer Le bonheur de Pierre, les beautés de Sainte-Simone et de ses habitants.

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