Laurent Posté(e) 26 janvier 2007 Posté(e) 26 janvier 2007 Le Québec, 400 ans et toutes ses dentsTardive, la reconnaissance par la Chambre des communes canadienne dune « nation » québécoise nen est pas moins un symbole bienvenu.André Boisclair Libération - vendredi 26 janvier 2007 Les mots, même dans une langue précise comme le français, revêtent plusieurs sens. Les mots « nation », « peuple », « pays » et « patrie » en sont de bons exemples. Le contexte peut aussi leur donner une coloration différente. Exalter la nation ici et maintenant na pas les mêmes conséquences quautrefois ou quailleurs. Se réclamer du nationalisme dans une grande puissance européenne au passé colonialiste, cest risquer laccusation de délit damnésie ou dinsensibilité. Le faire au Québec, cest faire preuve dune vision libératrice et moderne.La Chambre des communes du Canada adoptait le 27 novembre, à une forte majorité, une motion reconnaissant tardivement le fait que les Québécois forment une « nation ». Truisme parfait pour les Québécois eux-mêmes, mais brusque révélation pour le « rest of Canada ». Cest tout de même le 400e anniversaire de la naissance de cette nation que nous nous apprêtons à célébrer en 2008.Quoi quil en soit et en dépit du fait que lon appelle notre Parlement « Assemblée nationale » depuis 1968 , la reconnaissance par le ROC de lexistence de la nation québécoise ne peut que renforcer davantage le sentiment dappartenance des Québécois à leur véritable patrie : le Québec. A terme, cela ne peut que contribuer au succès de loption indépendantiste. Il faut souligner néanmoins quune motion à la Chambre des communes na pas force de loi. Dans les faits, les Québécois ne sont ni plus libres, ni plus autonomes quavant. Mais les symboles font aussi partie de la vie et de lévolution des peuples.Ne sachant trop à qui ni à quoi référait leur propre motion, le gouvernement minoritaire de Stephen Harper a dabord attribué une portée ethnique à la nation nouvellement reconnue, pour aussitôt se raviser et confirmer la nature civique et territoriale de la nation québécoise. Pour nous, indépendantistes québécois, cette distinction est tout à fait fondamentale.Les mots « nation », « peuple », « pays » et « patrie » ont un sens très différent lorsquils sont utilisés par une collectivité non souveraine. Sil est vrai que le Québec est souverain dans un certain nombre de compétences le Canada étant une fédération , limportante réforme constitutionnelle de 1982 a bien démontré que la nation québécoise était clairement assujettie, sur le plan juridique, à la nation canadienne. De la même façon, est québécois le citoyen canadien qui réside au Québec. Or, comment définir la nation sur une base aussi vague et imprécise que la résidence ? Vu du Québec, tout citoyen français fait forcément partie de la nation française. De la citoyenneté découle une adhésion, une volonté de participer au projet commun. De la résidence, cette volonté ne sinfère pas. En somme, au Québec, le mot « nation » ne reçoit pas encore lacception onusienne.Les humains sont marqués par leur histoire. Quils se soient appelés Français en fondant Québec, Canadiens en leur succédant, Canadiens-Français quand ce fut devenu nécessaire, Québécois dès quils ont pu, les gens de chez nous ne se sont jamais autodéterminés, ils nont jamais été les décideurs ultimes de leur destin collectif. Cest sans doute pour cette raison que nous voulons notre nation la plus large et la plus accueillante possible. Pour nous, est québécois tout citoyen canadien résidant au Québec qui veut lêtre ; peu importe sa langue, sa religion ou son origine ethnique. Bien que très métissés par lhistoire (sangs amérindien, irlandais, écossais et anglais, notamment), les descendants des colons français existent toujours. Ce sont les Québécois dits de souche. Ils sont à la base du projet national québécois. Ils sont aussi, bien sûr, à lorigine du mouvement indépendantiste québécois. Ils se sont débattus depuis quatre siècles pour continuer dexister en cette terre dAmérique. Toutefois, les anglophones du Québec, les Premières Nations (aborigènes) dont nous avons nous-mêmes reconnu le statut en 1985 et tous les autres qui arrivent chaque jour des quatre coins de la planète sont réputés faire partie, au même titre que les Québécois de souche, de la « nation » québécoise. Malgré une citoyenneté aux contours imprécis, être québécois suppose cependant ladhésion aux valeurs humanistes et progressistes qui nous animent comme peuple. Ainsi, grâce notamment à leffet combiné de nos chartes de la langue française et des droits et libertés de la personne, des milliers de nouveaux arrivants viennent grossir les rangs des Québécois pour contribuer, en français, aux succès de cette petite nation.Cette jeune nation de 7,5 millions dhabitants que jaspire à diriger na jamais prétendu avoir limportance de la France dans lhistoire universelle. Toutefois, nous tirons une certaine fierté du niveau de confort économique et social que nous avons réussi à élaborer tout en travaillant avec acharnement à la protection et au développement de notre langue, de notre culture et de notre statut constitutionnel. Le Québec, pris isolément, se compare à la bonne moyenne des pays de lOCDE en termes de PIB par habitant (à parité de pouvoir dachat). Nation commerçante depuis toujours, le Québec tire bien son épingle du grand jeu nord-américain de lAlena. Nos succès mondiaux en affaires comme dans le domaine culturel témoignent chaque jour de notre pertinence.Nous croyons autant dans la pérennité de lEtat-nation et des identités nationales que dans une mondialisation aux valeurs humanistes. Nous croyons que le combat de la diversité culturelle, maintenant balisé par une convention internationale dinitiative québécoise, est un combat moderne.Le laboratoire européen auquel vous, Français, participez activement, représente pour nous un intérêt évident dans la définition de nos rapports futurs à nos partenaires continentaux. Nous suivons de près votre évolution. Mais, quelles que soient les conclusions auxquelles vous en arriverez dans une Europe à 27, et malgré la variation du sens des mots, nous savons déjà, de ce côté de lAtlantique, que la célébration de la nation et de lidentité nest pas à craindre lorsquelle est humaniste. Seule lexclusion empreinte ou non de nationalisme doit faire peur, très peur.André Boisclair chef de lopposition officielle à lAssemblée nationale du Québec. source : http://www.liberation.fr/rebonds/230991.FR.php Citer
Habitués petiboudange Posté(e) 26 janvier 2007 Habitués Posté(e) 26 janvier 2007 Mets-en quand j'ai lu le titre, je savais que c'était du boisclair.Le coup des dents sans doute... J,ai tro vu Laflaque je crois En tout cas.. Citer
Tremblé Posté(e) 26 janvier 2007 Posté(e) 26 janvier 2007 Le Québec, 400 ans et toutes ses dentsTardive, la reconnaissance par la Chambre des communes canadienne dune « nation » québécoise nen est pas moins un symbole bienvenu./rebonds/230991.FR.phpUn gros oubli dans son texte: deux sondages ont montré que 80% des Canadians étaient contre la reconnaissance de la nation québécoise, peu importe le sens qu'on donne à ce sens!Une question aux Basques de ce forum: est-ce que les immigrants et les Français qui habitent le Pays Basque sont vus comme Basques par les Basques d'origine?Note: J'aurais écrit: Canadiens français. Le trait d'union c'est pour l'adjectif, genre la société canadienne-française Citer
Habitués tof Posté(e) 26 janvier 2007 Habitués Posté(e) 26 janvier 2007 Le coup des dents sans doute... J,ai tro vu Laflaque je crois "Je veux donner aux Québécoises, et Québécois, les outils dont ils ont besoin, pour s'affirmer, de toute leur force, au sein de la communauté des peuples..." Citer
Habitués Curieuse Posté(e) 26 janvier 2007 Habitués Posté(e) 26 janvier 2007 Cette jeune nation de 7,5 millions dhabitants que jaspire à dirigerBen il va « aspirer » longtempsCest loin dêtre gagné. « laspirateur » aurait intérêt à soigner son asthme avant Citer
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