Petit coup de bleu...

[Pimili]

Ca fait quelques jours que ce "coup de bleu" est apparu, vendredi pour être précise. Ce jour-là, en cours de japonais, on a regardé un film magnifique, qui montre des paysages splendides et qui décrit la beauté d'une vie simple dans un village. Après avoir regardé ce film j'ai fait mes adieux à Christèle, ma professeure de japonais, l'une des personnes les plus gentilles qu'il m'ait été donné de rencontrer.

Quelle sensation étrange lorsque nous nous sommes saluées une dernière fois !

Puis hier ça a été les adieux à mon p'tit frère, qui repartait chez lui à Rouen. Les adieux ont été plutôt brefs, car sinon on aurait pleuré tous les deux et on a préféré se lancer des vannes niaiseuses ! Je ne sais pas quand je vais revoir mon p'tit frère, et déjà il me manque terriblement. D'autres adieux vont venir s'ajouter, plus ou moins tristes, plus ou moins difficiles?

Malgré cette tristesse il y a un autre côté de moi qui est très heureux de partir, de revoir enfin mon petit ami après 4 mois, de revenir au Québec. C'est bizarre, mais en même temps que cette tristesse, des souvenirs des bons moments passés au Québec ont fait leur réapparition, sous forme d'images, d'odeurs, de goûts?Comme s'ils avaient choisi ce moment difficile pour me soutenir !

Je ressens un peu cette sensation de flottement, d'être coincée entre deux mondes, le monde d'avant et celui d'après, sans rien entre les deux, comme s'il n'y avait pas de présent?un peu comme après la réception de la brune (voir l'excellente chronique de Petiboudange "Post-partum brune bleu", à laquelle j'ai eu l'honneur et la chance de participer). Tout est redevenu étrange, la sensation des touches de mon clavier, le bruit des grenouilles qui coassent dans la mare à côté de mon bureau, les collègues qui bougent autour de moi et qui vivent leur vie, comme s'il n'y avait rien?Pas facile à décrire tout ça et je suis sûre qu'il y en a qui pensent "elle est pas fraîche celle-là !"?

Quand on part, malgré la joie engendrée par ce départ, il y a toujours une petite pointe de tristesse qui nous broie le c?ur, et c'est pas très agréable ! Mais bon, vivre des moments difficiles et d'autres qui sont formidables fait partie du processus d'immigration, et je ne suis ni la première ni la dernière à qui ce "coup de bleu" arrivera.

Allez je me motive et je reprends mon travail car dans un quart d'heure c'est champagne au bureau ! Paraît que c'est la fête des secrétaires?.Si je trouve les gens bizarres après ça, là par contre ce sera normal !

Paméla

PS = Merci Mr Petiboudange pour le terme "bleu" que je me suis réapproprié sans vergogne !

[AugustClo]

T'inquietes c'est tout a fait normal

Perso, je ne me suis jamais sentie autant seule que pendant mon processus d'immigration... pourtant j'habitais chez mes parents pendant ce temps la! C'est juste qu'on vit des choses differentes des autres et qu'ils ne comprennent pas forcement donc oui tout nous semble etrange autour comme on semble etrange aux autres

Pour le coup de blues c'est celui des aurevoir... quoi de plus normal? . Celui la m'est arrive le lendemain de mon arrivee (oui oui je suis longue a la detente :blushing: ) mais c'etait pas vraiment par rapport aux personnes laissees en France, plus par rapport a un choix que j'ai fait en venant ici (pas LE choix de venir ici mais un autre qui en a decouler...). Mais t'inquiete pas, les premieres demarches vont t'aider a oublier...

[Zemida]

Certainement normal tout çà, non ?

Allez, çà va passer, et ceux qui t'aiment ne t'oublieront pas et viendront vite te rendre visite de l'autre côté de la flaque

Et puis y'a MSN Messenger (ou autre), c'est quand même génial de pouvoir continuer de se parler et de se voir avec autant de distance ! Vive l'informatique !

Je comprends tout à fait ce que tu ressens : mon fils va s'envoler fin juillet pour rejoindre sa blonde et continuer ses études au Québec. Il est impatient de partir, mais plus la date se rapproche et plus il a des "coups de blues" aussi !! Et oui, il est tiraillé entre "être pressé de partir" et se dire qu'il va "être séparé de sa famille" pendant quelques mois !

Allez fonce, ta vie est devant toi ... L'important est de bien vivre ce changement et de profiter pleinement de chaque instant qui passe, de façon à n'en garder que les bons souvenirs !

Bon voyage vers ton destin ...

A+

Zémida

[fortsympa]

Oui ne t'en fait pas, c'est tout a fait normal, et puis tu sais, c'est des moments uniques que tu vis donc tu les ressents de manieres differentes.

des que tu auras pose le pieds a Montreal, tout sera different dans ta tete et le petit coup de blues ne sera qu'un souvenir

[petiboudange]

Pimili, message perso pour toi:

習わぬ経は読めぬ

[ならわぬ　きょう　は　よめぬ]

懇

C'est tout à fait normal ce qui t'arrive.

C'est difficile, mais je pense que c'est on peut plus sain.

C'est comme la fièvre qui permets de faire évacuer la maladie

Je suis là si besoin

[Lachtite]

J'aimerais pouvoir te remonter le moral Pimili, trouver les mots, mais je suis moi même au fond du trou, j'attends cette punaise de brune, j'ai l'impression que je ne l'aurais jamais....

Mais je pense que c'est très sain ce que tu vies, tu as un deuil à faire, le deuil de tous ceux que tu quittes et tt ce que tu laisses derrière toi..... ça me parait effectivement normal.... Même si ça doit être bizarre d'être tiraillée entre ces 2 extremes.....

Bon courage à toi, et écoute les messages de ceux passés par là.... Je suis sure que dès que tu seras là bas, ça ne sera plus qu'un souvenir.....

Bizzzzzz

[rimouski29]

C'est tout à fait normal ce qui t'arrive.

C'est difficile, mais je pense que c'est on peut plus sain.

C'est comme la fièvre qui permets de faire évacuer la maladie

C'est pas comme ca que je l'aurais dit. Mais j'aime beaucoup le mot "sain". C'est tellement approprié.

Car si il y a tristesse il y a sentiments.

Je trouve dans mon cas préférer ressentir de la tristesse que rien du tout.

Et je trouve bien plus agréable même si parfois c'est dur de savoir que l'on quitte en emmenant quelque chose avec soi (souvenir, tristesse).

Moi ce que j'ai du mal a supporter, mais c'est aussi du au fait que je devient une grande fille (a 28 ans quand même, mais c'est par ce que je fais ENCORE des études), c'est que je sais que plus rien ne sera jamais comme avant.

La manière dont je vivais. C'est ca que je regrette le plus, le fait de vivre la vie tranquille et simplement, prendre des heures pour bouffer, toute l'année et particulièrement les week-end et pendant les vacances scolaires. Ca c'est fini, ici le repas est fini en 15 minutes même pas, c'est dur de vivre qu'à 2. En fait, c'est ca le problème le mode de vie différent couplé aussi et surtout avec une vie de famille différente, beaucoup trop petite à mon gout (à 2 on a vite fait le tour).

Voila j'ai réussi a faire dévier le fil du sujet sur mes déprimes à moi. Désolé Pimili.

[petiboudange]

Rimouski comme Pimili comme moi et comme d'autres, on grandit tout simplement

Rimouski, ton image du "rien ne sera jamais comme avant" me fait tilter: je n'arrive pas à finir un sujet de maitrise parce que ma plus grande peur est de réussir et donc que ma vie "ne sera plus jamais comme avant" après ça justement.

Une prof de ma première année de maitrise disait très justement: un mémoire de maitrise est un enfant; on ne le porte à terme que si on est prêt à l'assumer, sinon il avorte!

Horrible image dans la forme mais le vécu est tellement ça!

Voila donc pourquoi je trouve ça sain. On dit qu'on devient vieux quand on cesse d'apprendre. J'ajouterai qu'on devient bête quand on cesse d'avoir peur.

Le mieux reste de voir le bon dans le mauvais et d'apprendre à tirer profit de nos angoisses.

Certains deviennent peintres, musiciens ou sportifs. Moi j'écris pour passer mes angoisses (ouais enfin j'écris de tout et sur tout sauf sur cette foutue maitrise!!!).

Alors que tu écrives parallèlement aux angoisses de Pimili, Rimouski je pense que ce n'est pas un problème.

Et puis, c'est dans l'adversité qu'on reconnait ses semblables, tu viens de trouver un écho à tes angoisses dans celle de Pimili

Oh my god en relisant mon texte, j'ai trouvé plein de proverbes et aphorismes! Je devrai arrêter de lire mon petit manuel de la zenitude dans le train le matin, ça déteint sur mon écrit

[Pimili]

Merci à "tous" pour vos gentilles réponses?eh oui, ce ne sont quasiment que des filles qui ont répondu à mon message, mais il y a quand même Fortsympa qui a répondu et en grammaire française, c'est le masculin qui l'emporte !

C'est vrai que ma réaction est saine et je suis contente de l'avoir, même si c'est une sensation de tristesse?

Mais c'est tellement frustrant parce qu'on sait pourquoi on a réaction, on sait que c'est normal, on s'attend à ce que ça arrive, on sait que ça va passer, mais malgré tout on ne peut rien faire contre cette tristesse. Elle est là et il faut attendre, la laisser passer.

Aussi Rimouski, tu as bien fait de parler de ton sentiment car cette tristesse, passagère, due à l'approche du départ, n'est que le reflet d'une autre chose : la peur (un peu) du changement. Donc ça rejoint bien ton sentiment !

Cependant, dans ma vie, je n'ai jamais eu aucun regret, j'ai toujours assumé parfaitement mes choix et le choix d'immigrer ne fera pas exception ! Et pis les difficultés, ça se surmonte !

Encore merci de vos encouragements !

Paméla

@ Petiboudange : les proverbes et les aphorismes, c'est pas dû à ton manuel zen, c'est parce que tu grandis/vieillis