Habitués tomcamp Posté(e) 22 janvier 2005 Habitués Posté(e) 22 janvier 2005 La question la plus simple et la plus évidente que tout immigrant se pose est:Comment réussir une bonne intégration? C'est vrai, on parle souvent de la différence entre son pays d'origine et sa terre d'adoption, de nos espérances et de nos galères mais presque jamais de la manière de se sentir à l'aise dans ce nouvel environnement. J'entends déjà certains affirmer haut et fort que pour s'intégrer il n'y a pas de recette miracle et que cela dépend des cas. Seul(e) ou en famille, sociable ou réservé(e), son statut au départ et tout ce qui s'en suit. Or, si je ne me trompe pas cette affaire là concerne l'individu en premier lieu. Il faut donc partir de l'exemple du résident lambda fraîchement débarqué. Les premières semaines, il tente de prendre des points de repères et se crée des habitudes. Il est dans ce que j'appellerai la phase d'ADAPTATION. Il découvre le dollar et oublie sa monnaie, la configuration des lieux pour mieux se repérer ou les modes de transport pour mieux se déplacer. Il doit en somme, parvenir à équilibrer sa vie d'avant et celle d'aujourd'hui en actualisant les choses: la santé, la justice, l'éducation ou l'alimentation sont des points parmi tant d'autres qui peuvent nous surprendre. Ainsi, il semble nécessaire de trouver un compromis entre ses propres coutumes et les moeurs en vigueur. Il paraît mal venu d'arriver conquérant sur un sol étranger en faisant abstaction de certaines règles. Je ne pense pas qu'il faille opter pour une parfaite ligne de conduite mais cela requiert un minimum de savoir vivre. Car au bout du compte, dans cette affaire nous sommes les étrangers et il est facile de nous le faire sentir selon notre conduite. Croire que tout nous est dû, imaginer que le monde nous attend comme l'arrivée du messie, sont deux conceptions à proscrire. Jouer la carte de l'humilité est sans doute le meilleur moyen de s'attirer la sympathie des locaux...C'est pourquoi, se créer un noyau viable n'est pas chose évidente. Il faut faire des efforts et "mettre de l'eau dans son vin" pour se faire une place. Dans le meilleur des cas, des amis ou parents sont là pour nous soutenir mais dans le pire, on est seul face à la nouveauté. Rien ne sert de désespérer ou de regretter son choix, mieux vaut prendre son mal en patience pour pouvoir évoluer. Ainsi, on rentre dans la phase OBSERVATION. L'immigrant épie les moindres faits et gestes de son voisin pour en apprendre le maximum. On écoute les conversations, observons les visages afin de percer les secrets de la communauté. On endosse en somme le costume d'agent secret le temps de quelques jours, histoire de récolter quelques informations. Au Québec, on sourit au contact des intonations et des expressions variées, lexique qu'il nous faudra tôt ou tard assimiler. Mais là encore cela se fait naturellement si nous prenons la peine d'apprendre et d'écouter...En fait pour évoluer en solo sans béquille de soutien, il ne faut pas brûler les étapes. Laisser faire le temps et les rencontres pour aller de l'avant. Pour sûr, on aimerait que tout aille plus vite et avoir un réseau de relation sitôt l'avion posé. Or, où que l'on soit, il semble que le constat soit le même partout: observer d'abord pour restituer ensuite; se fondre dans la masse puis révéler son moi. Ne pas imaginer que tout est acquis d'emblée mais faire ses preuves au quotidien. On débouche ainsi sur la phase COMMUNICATION. Le contact est plus aisé, la parole moins hésitante, on prend plus d'assurance. Notre sociabilité prend alors son essor pour aller vers autrui et chercher des échanges. Au fil des discussions on parvient à façonner les contours de notre espace. Simples contacts au départ, les affinités progressent vers des liens de durée ou d'autres plus éphèmères. Et peu à peu, nous sommes totalement libres de nos mouvements. Non pas que nous étions captifs lors de notre arrivée mais nous avions plus peur de faire des erreurs...Puis un jour, nous nous rendons compte de notre INTEGRATION. Nous ne sommes plus un étranger fraîchement débarqué mais un membre lambda de cette société. A ce moment précis, nous sommes en phase avec notre environnement, sans doute plus épanouis et heureux d'être ici. Bien sûr la route est encore longue et non moins difficile mais nous avons accompli une étape importante: trouver un nouveau port d'attache où poser ses bagages.Pour ma part, j'ai vécu cette expérience lors d'un déménagement du Sud Est au Sud Ouest de la France. Il m'a fallu m'acclimater à ma nouvelle région, à la mentalité et à tout ce que l'on imagine. Mais au prix de quelques efforts, je pense ne m'en être pas trop mal sorti. Il est donc temps de voir plus grand et encore plus loin en visant le QUEBEC!! J'aurai ainsi la chance de poursuivre ma route sur un autre continent et découvrir un monde bien différent du mien! TOM Je laisse la parole à tous les immigrés, aux immigrants en attente et à tous ceux et celles qui voudront bien intervenir! Citer
Habitués Tartine Posté(e) 23 janvier 2005 Habitués Posté(e) 23 janvier 2005 Un beau texte, TOM... encore une fois! Certains s'y retrouverons peut-être, mais pour ma part je n'ai pas l'impression d'avoir vraiment suivi une démarche "consciente" au niveau de l'intégration. Probablement parce que mon parcours n'a pas été dès le début celui de la personne décidée à immigrer, mais plutôt l'optique de venir faire un stage à l'étranger et rentrer au pays. Et puis, vers la fin de mon séjour, j'ai eu la chance de trouver un job intéressant dans mon domaine, et j'ai décidé que je voulais rester au Canada de façon plus permanente. A ce moment-là, je m'étais déjà "intégrée", pour ainsi dire - mais le processus s'est fait plus ou moins sans que je m'en aperçoive! De plus, je pense que la phase d'observation/adaptation, même si elle est certainement plus intense au début, s'inscrit dans la durée. Cela fait 3 ans que je suis ici, et je découvre encore... simplement parce qu'on n'a pas forcément l'occasion de tout "tester" tout de suite.Tartine Citer
Habitués Dariane Posté(e) 24 janvier 2005 Habitués Posté(e) 24 janvier 2005 Super texte! Belle réflexion bien sensée!Tous les futurs immigrants devraient le lire...Pour ma part c'est pratiquement ce que j'ai fait lorsque je suis venue en France... Hé oui le sens inverse! Citer
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