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Des infirmières choisissent le Nouveau-Brunswick mais fuient au Québec


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Des infirmières formées à l'étranger sont recrutées et séduites par le Nouveau-Brunswick. Sur place, elles sont confrontées à des obstacles administratifs considérables. Elles ont aujourd'hui fui la province pour s'établir au Québec. Voici leur histoire.

 

TEXTE ET PHOTOS : NICOLAS STEINBACH 

 

 Si c’est pour une reconversion professionnelle, foncez, il y a une très belle page à écrire au Nouveau-Brunswick. Si c’est pour être infirmière, fuyez . Ces mots sont de Charlotte Binetruy, 31 ans, infirmière en Suisse pendant huit ans. Recrutée pour ses compétences, elle avait choisi de s’établir au Nouveau-Brunswick avec sa famille. Mais elle a aujourd’hui quitté la province.

La pénurie des infirmières est sévère au Nouveau-Brunswick. Confrontées à un labyrinthe bureaucratique, elles sont plusieurs infirmières francophones, arrivées au Nouveau-Brunswick par le programme des candidats de la province, à avoir déménagé au Québec en raison des nombreuses barrières à la reconnaissance de leurs acquis. Une saignée dans un système de santé déjà en crise.

 

Charlotte Binetruy et Thibaut Hehlen

Charlotte Binetruy et Thibaut Hehlen s’acclimatent tranquillement à leur vie à Lac-Mégantic, au Québec. Ils ont inscrit leur fils Louis, 6 ans, à l’école. Thibaut songe à ouvrir une petite compagnie d'entretien de spa extérieur et Charlotte a commencé à travailler au Centre de santé et de services sociaux du Granit en juillet. Ce n’était pas la vie qu’ils avaient choisie.

On n’a pas choisi le Québec, mais le Nouveau-Brunswick, indique Charlotte. La famille avait d’abord jeté son dévolu sur Edmundston. Charlotte avait même une proposition d’embauche à l’hôpital de la région.

C’est sur Charlotte que repose le dossier d’immigration. Sa profession est très demandée au Nouveau-Brunswick. La moitié de toutes les infirmières diplômées prendront leur retraite dans les prochaines années. À ce rythme, il manquera 1300 infirmières d’ici la fin de la prochaine décennie. De plus, avec une des populations qui vieillissent le plus rapidement au pays, les besoins en santé vont augmenter.

Bien que les agents d’immigration aient prévenu le couple que la reconnaissance des acquis est difficile dans la province, jamais Charlotte n’aurait pensé faire face à tant d'obstacles.

C’est assez déstabilisant parce qu’on a vraiment l’impression de ne pas savoir travailler et de vraiment être prises pour des incapables.

 Charlotte Binetruy, infirmière

Après avoir envoyé son cursus scolaire pour la reconnaissance de son diplôme et fait l’examen d’évaluation des compétences de l’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB), on l’informe qu’elle doit suivre des cours de mise à niveau étant donné que ses réponses sont jugées insatisfaisantes sur quatre modules, soit environ 10 % de tout l’examen.

 C’est 35 heures [de cours] sur 13 mois. Pas par semaine. Sur le 13 mois, c’est 35 heures de cours plus l’investissement personnel de la maison. (...) Treize mois où je ne peux pas travailler, où je vais devoir être formée et remise à niveau. Treize mois, c’est un temps incalculable. 

 Je comprends tout à fait qu’il faut se mettre à niveau, on vient d'Europe, on arrive en Amérique du Nord. Ce ne sont pas les mêmes médicaments. Ce ne sont pas les mêmes pratiques. Ce n’est pas tout à fait le même rôle. Ce que je remets en question, c’est le programme qu’on propose.

Malgré tout, Charlotte poursuit le processus. En août 2018, elle reçoit un courriel du Centre de développement professionnel des infirmières immatriculées (RNPDC) qui l’informe de la suspension des cours de mise à niveau pour une période indéterminée.

 Il n’y a plus de programme, il n’y a plus rien, nous on est sur le bord d’arriver au Canada. Notre immigration est prête, notre résidence permanente va arriver. On a vendu notre appartement en France. On s’est défait de tous nos biens. J’ai refusé des postes en Suisse. 

Charlotte soutient que l’ordre des infirmières lui aurait même proposé d’aller au Québec.

L’AIINB, les différents intervenants que j’ai eus à mon dossier, m’ont dit : c’est vrai que c’est compliqué au Nouveau-Brunswick, y a pas de solution. S’il y a une solution avec le Québec, vous pouvez y aller et revenir par la suite.

 
suite : https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/368/infirmieres-nouveau-brunswick-fuire-quebec-immigration-etranger
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