Habitués Denisovan Posté(e) 29 juin 2019 Habitués Posté(e) 29 juin 2019 Alexia Martel-Desjardins Selon l'Institut de la Statistique du Québec (ISQ), l'Abitibi-Témiscamingue se situe au 3e rang parmi les régions du Québec avec les salaires hebdomadaires moyens les plus élevés. En 2018, la rémunération hebdomadaire moyenne pour un travailleur de l'Abitibi-Témiscamingue était de 977,14$. La Côte-Nord et le Nord-du-Québec arrivent en tête de file avec un salaire hebdomadaire moyen de 992,54$, suivie par l'Outaouais, avec 980,21$. Chantal Routhier, économiste senior chez Desjardins, explique qu'il y a une corrélation entre les salaires et l'état du marché minier. Si on s'attend à ce que l'industrie ralentisse, à ce moment-là on peut effectuer soit des mises à pied ou diminuer des heures de travail, ce qui va avoir un impact sur le salaire final que l'employé va obtenir, indique-t-elle. De plus, Valérie Shaffer, agente de recherche à l'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue, observe qu'avec l'importance de l'industrie minière, la région manque de diversification dans son économie. Quand ce moteur-là va moins bien, et bien ça a des répercussions sur d'autres industries qui gravitent elles aussi autour, dit-elle. Le salaire moyen d'un travailleur minier est de 108 000 $ par année. Cela se situe nettement au-delà du salaire annuel moyen des salariés, qui est de 29 000 $, selon les données de 2017 obtenues par l'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue. Valérie Shaffer souligne que, par conséquent, le secteur minier joue sur la moyenne des salaires pour la région. Elle remarque que la croissance des salaires ne va pas affecter tous les travailleurs de la même façon. Dans les dernières années, de 2014 à 2018, l'augmentation a été plus importante chez les hommes que chez les femmes, et puis ça, on l'observe parce qu'il y a certaines industries qui se portent bien, explique-t-elle. C'est-à-dire l'extraction minière, les services publics, la construction, la fabrication, donc des industries où les hommes sont beaucoup plus présents. Malgré le fait que l'Abitibi-Témiscamingue enregistre des salaires hebdomadaires moyens élevés, la région est loin d'être celle où ils augmentent le plus rapidement. Avec une hausse de la rémunération hebdomadaire moyenne de 12 % de 2014 à 2018, elle arrive au 8e rang parmi les 17 régions du Québec. Le coût des loyers monte aussi De plus, les loyers dans la région semblent suivre la tendance à la hausse des salaires. Selon une étude de l'Institut de Recherche et d'Informations Socioéconomiques (IRIS), pour l'agglomération de Rouyn-Noranda, le taux d'inoccupation des logements a diminué de plus de moitié de 2017 à 2018, passant de 3,2 % à 1,2 %. De plus, le prix moyen du loyer en 2018 était de 609 $ par mois, alors qu'il en était de 576 $ par mois en 2014, ce qui correspond à une augmentation de près de 6 % en quatre ans. À lire aussi : Rouyn-Noranda n'est pas à l'abri de la crise du logement Bruce Gervais, coordonnateur de l'Association des locataires de l'Abitibi-Témiscamingue, estime que la région subira les effets de cette hausse encore plus intensément dans les prochaines années, notamment à cause de l'impact de l'industrie minière sur le marché immobilier de la région. Ça veut dire que le pire nous attend pour les prochaines années, remarque-t-il. Nous on va le vivre encore plus durement dans trois, quatre ans, et avec les mines qui vont "bloomer" à ce moment-là encore plus. Rouyn-Noranda n'est pas la seule ville où le coût des loyers grimpe. Selon le rapport annuel sur le marché locatif de la Société canadienne d'hypothèques et de logements (SCHL), Val-d'Or et Amos se placent respectivement au 4e et 5e rang des municipalités québécoises où le coût des loyers a le plus augmenté en 2018. Des défis qui touchent toute la province Chantal Routhier nuance que l'augmentation des salaires touche l'ensemble du Québec, puisque la province vit une période d'expansion économique. La diminution de la population en âge de travailler, le vieillissement démographique, les pressions à la hausse sur les départs à la retraite devraient aussi venir jouer sur une hausse des salaires, explique-t-elle. La région, comme l'ensemble du Québec, fait face au manque de main-d'oeuvre. Selon l'étude régionale de Desjardins pour la Région administrative de l'Abitibi-Témiscamingue en 2018, en 2021, pour 100 départs à la retraite, seulement 77,8 personnes intégreront le marché du travail. Pour l’ensemble du Québec, l'indice de remplacement de la main-d'oeuvre sera de 81,3 %. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1203150/salaire-moyen-abitibi-temiscamingue-2018 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1140594/taux-chomage-abitibi-temiscamingue-septembre-octobre-novembre Citer
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