Invité Posté(e) 23 juillet 2004 Posté(e) 23 juillet 2004 Slt a tous, Je me suis rendu 2 fois dans ma vie a Mtl,Qc,et a chaque fois,mes amis utilisaient,ainsi que d'autres,ces 2 mots que sont "Colice" et "tabernake". Etant tres curieux et desirant de trouver une reponse(genes de Bac L ou Bac A pour les anciens ) ,j'aimerai avoir une explication COMPLETE sur l'origine de ces mots/expressions,SVP.Merci d'avance.Lolo. Citer
Invité Posté(e) 23 juillet 2004 Posté(e) 23 juillet 2004 ca ne serait pas plutot Calice et Tabernacle (bien écrit et avec une majuscule) Ostie ? Citer
Habitués Zogu Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 Orthographe correcte de ces jurons, ainsi que leur mot source:"câlisse" ou "côlisse" = calice"tabarnak" = tabernacle"tabarnouche" = tabernacle"tabarnane" = tabernacle"tabarslack" = tabernacle"ostie" = ostie"crisse" = Christ"ciboire" ou "siboire" = ciboire"saint-ciboire" = Saint + Ciboire"maudine" ou "maudit" = maudit"sacrament" = sacrement"calvaire" = calvaireAutres sacres et jurons:"côrosse" = carosse"maudite marde" = maudite + merde"simonaque" = ??? (origine inconnue selon le Dictionnaire des canadianismes Larousse)Il en existe évidemment des centaines d'autres.NOTE: Dans la littérature québécoise, un certain consensus existe quant à l'orthographe de ces sacres et jurons. Voir par exemple les oeuvres et lexiques de Tremblay, Lemelin ou Ducharme. Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 ca ne serait pas plutot Calice et Tabernacle (bien écrit et avec une majuscule) Ostie ? Hostie Citer
Habitués BiscuitDérable Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 Beaucoup de ces mots viennent de l'église:Colice - Le câliceTabarnak - Le TarbernacleCriss - Le ChristOstie - Les petites pastilles blanches qui ne goûtent rien qu'on donne en collation durant la messe.Beaucoup d'entre nous utilisent le "Fuck" de l'anglais. Mon ancien patron était américain et ces oreilles tordaient en 4 lorsqu'il m'entendait le dire. Mais pour moi, "Fuck" est un peu plus comme "Zute alors!". D'ailleurs, je ne sais pas si je suis le seul québécois à penser ainsi, mais j'ai l'impression que les sacres des autres langues sont 10x pire que nos sacres. Peut-être que c'est parqu'on entend les notre trop souvent? Autres mots un peu moins courant : Siboire, enfant de chienne, jériboire, calvince du nord, chien sale.Tu peux aussi faire des combinaisons : Mon gros chriss de tabarnak d'enfant de chienne.Biscuit. Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 Le guide du parler vulgaire québécois http://www.cyberjean.com/quebec/jurons.htm Citer
Habitués Zogu Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 Hostie Oups, c'est l'habitude! Stie!Euh en passant la page de "Cyber Jean" donne des renseignements pas très exacts sur l'orthographe des sacres... aurait-elle été écrite par un français québécophile, par hasard? Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 Euh en passant la page de "Cyber Jean" donne des renseignements pas très exacts sur l'orthographe des sacres... aurait-elle été écrite par un français québécophile, par hasard? Le p'tit mozusse de Français ! Oui c'est possible...J'ai essayé de creuser dans ma tête pour voir d'où viendrait "simonaque" et à part "simone a qu'à" je sèche Citer
Habitués Redflag Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 Me suis toujours demandé si "sacramin" venait pas de de "sac à main" désolé Redflag Qui aime bien la combinaison full-délire-méga-l'fun de Biscuit Ben tant qu'à y être... Citer
Habitués Zogu Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 D'ailleurs, je ne sais pas si je suis le seul québécois à penser ainsi, mais j'ai l'impression que les sacres des autres langues sont 10x pire que nos sacres. C'est parce que les étrangers se cogent le petit orteil plus fort. Ils ont besoin d'incantations beaucoup plus puissantes afin que Coind'bureau, le colérique dieu du petit orteil, soit satisfait. Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 23 juillet 2004 Habitués Posté(e) 23 juillet 2004 C'est intéressant de penser que les jurons des autres sont plus choquants que les nôtres. Pour moi un mot en tant que tel ne signifie rien (il n'y a qu'à considérer les mots écrits dans des alphabets inconnus), c'est l'être humain qui charge de sens un mot et j'avoue que les jurons québécois ou autres me laissent "indifférent", c'est plutôt l'intonation qui me fera réagir. Citer
Invité Posté(e) 23 juillet 2004 Posté(e) 23 juillet 2004 Slt a tous Merci pour toutes ces reponses Donc en resume,utiliser des mots de religion(ici eglises) servent a insulter? Encore calice,en avoir plein le calice,je veux bien comprendre,mais tabernacle....je vois pas Pas mal sacramin,RedFlag Interessant en tout cas,d'autres propositions?Lolo Citer
Benito Posté(e) 24 juillet 2004 Posté(e) 24 juillet 2004 Une question : pourquoi de nombreux québécois me demandent de sacrer ? Est-ce parce que ça vous fait rire d'entendre un français dire : tabarnak. Moi j'suis bien mieux habituer à nos bonnes vieilles injures : pu..., mer...., fais ch...Dans mon apprentissage du sacrement québécois je me cantonne à queleques expressions du genre : "crisser mon camp" Citer
Habitués Zogu Posté(e) 24 juillet 2004 Habitués Posté(e) 24 juillet 2004 Salut Lolo! Je comprends ton étonnement devant les sacres québécois. Mais il ne faut pas oublier que jusqu'à récemment, le peuple québécois était très dévot, très religieux, très catholique... et donc, de crier "crisse de ciboire!" à quelqu'un était vu comme très choquant. Il y avait grand respect des choses religieuses, et donc, les mots religieux imposaient un respect.Le sacre était utilisé, à cette époque, pour faire sortir son interlocuteur de ses gonds. Crier "t'es un criss de ____" à quelqu'un signifiant en général qu'on désirait une rixte et quelques tapochages en règle.Mais les temps ont changé, le Québec a commencé à secouer ses chaînes vers 1948 (texte du "Refus global")... puis le mouvement s'est fortement accéléré à partir de 1962 avec la "Révolution Tranquille" et la laïcisation de l'état et des services sociaux.Peu à peu, donc, le sacre est devenu monnaie courante. Lorsque j'étais enfant, au début des années 1980, on entendait moins sacrer qu'aujourd'hui. Et ce qu'on entendait, c'était surtout dans la cour d'école, pas en classe! Aujourd'hui les enfants sacrent après leurs professeurs, et ceux-ci n'ont pas beaucoup de recours.Par contre, les sacres ont très rapidement envahi la littérature populaire, voire la haute littérature. Parfois les personnages de roman ou de théâtre sacrent.... mais que dire du poète, du chanteur ou du narrateur qui sacre? Certains en sont tombés en bas de leur chaise. Ca a commencé tôt, début années '70, avec Charlebois en chanson, Tremblay en théâtre, Gauvreau en poésie, etc. On peut citer en outre Denis Vanier, Réjean Ducharme, Lucien Francoeur, etc.Cette situation n'est pas unique. Voir par exemple la réaction de rejet du clergé qui a accompagné la Révolution Française. Et en 1870, lors de la Commune de Paris, les gens crachaient sur les curés et sur les objets religieux. Au Québec, dans les années '70, on ne crachait pas sur les prêtres, mais on sacrait à tour de bras!!!Aujourd'hui les sacres ne choquent plus, mais ils sont toujours considérés comme "manquant de classe". Donc, on les utilise hors des milieux professionnels et officiels.Pour terminer, voici un poème de la très estimée poétesse québécoise Genevière Desrosiers [1970-1996]. Son style d'écriture a été salué comme étant à la fois touchant et profondément sarcastique. Le texte est tiré de son recueil "Nombreux seront nos ennemis" (éditions L'Oie de Cravan, 1999).CRISSUne fleur de cactus dans un coeur d'épinetteou l'histoire d'un québécois errant au sud de la terre.Criss que c'est l'bordel tabarnak.Ces jours où la destruction devient une paix.On tuerait tout ce qui se tue.Même le steak haché. Même les chiots. Même les arbres.Et surtout, surtout, les péniches calmes ondoyantes sur une eau tout aussi calme.Je ne veux voir personne que je ne peux détruire. Je vais donc rester seule avec ma chaleur épuisante et inutile et une musique ressemblante.Câlisse. Câlisse. Câlisse.Le seul qui ait froid, c'est mon foie.Je pleure ma nervosité, je pleure ma virginité.Et je ne pleure pas.Geneviève Desrosiers, "Nombreux seront nos ennemis", p.38Voilà pour le volet culturel Citer
Invité Posté(e) 24 juillet 2004 Posté(e) 24 juillet 2004 Slt a tous,Slt Zoqu, Une fois replacees dans leur contexte,les injures deviennent plus comprehensibles,c'est vrai.J'avais oublie l'evolution de la societe quebecoise ces 50 dernieres annees;tout devient plus clair maintenant. Merci beaucoup pour tes lumieres,et ce joli poeme.Lolo. Citer
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