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Travailleurs étrangers - Ottawa modifie les règles d’embauche

Ottawa — Devant la grogne populaire suscitée le printemps dernier par quelques irritants du Programme des travailleurs étrangers temporaires, le ministre de l’Emploi et du Développement social, Jason Kenney, a rappelé, mercredi, l’entrée en vigueur d’une série de modifications le 31 juillet dernier. Celles-ci ne concernent pas les emplois liés au secteur agricole.

Tel que le soulignait Le Devoir le 2 août, le gouvernement conservateur impose maintenant aux employeurs des frais d’utilisation de 275 $ pour chaque poste destiné à un travailleur étranger, une mesure qui suscite la grogne chez les employeurs canadiens.

Jason Kenney, a aussi réitéré mercredi que, tel qu’annoncé en avril, l’anglais et le français sont les deux seules langues dont la maîtrise peut être indiquée comme condition d’emploi. Des exceptions sont consenties dans de rares cas particuliers - lorsque l’employeur peut démontrer qu’une autre langue est essentielle à l’emploi offert, par exemple pour un poste de guide touristique ou de traducteur.

Enfin, les employeurs doivent doubler la durée et la portée des annonces de postes à pourvoir, afin de permettre aux Canadiens d’être mieux informés des emplois disponibles.

En avril, Ottawa avait abandonné un des aspects les plus controversés du programme, qui aurait permis aux employeurs de payer les travailleurs étrangers temporaires jusqu’à 15 % de moins que la moyenne des salaires payés pour ce poste.

« Ces nouvelles améliorations visent à assurer que les Canadiens et les Canadiennes jouissent d’un accès prioritaire aux possibilités d’emploi qui se présentent », a indiqué mercredi le ministre Kenney.

Le programme avait été durement éprouvé au printemps dernier lorsque la Banque Royale avait accordé en sous-traitance son soutien technologique, ce qui s’était soldé par des mises à pied de travailleurs canadiens alors que le sous-traitant faisait venir des travailleurs étrangers.

Une autre controverse avait également défrayé la chronique en décembre, alors qu’une compagnie minière voulait embaucher 201 travailleurs chinois en Colombie-Britannique. L’employeur avait spécifié que le mandarin était la langue requise pour être en mesure d’obtenir des visas de travailleurs étrangers temporaires.

La porte-parole adjointe du Nouveau Parti démocratique en matière de ressources humaines et de développement des compétences, Marjolaine Boutin-Sweet, croit que les modifications apportées au programme ne changent rien au problème. « On surutilise les travailleurs étrangers temporaires. Il y a beaucoup de compagnies qui font appel à ces travailleurs simplement pour faire baisser les salaires. Ils ne font pas assez d’efforts pour avoir des travailleurs canadiens », estime-t-elle.

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