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Les nouvelles technologies au service des universités québecoises

Par L'express Hors-Série, publié le

25/06/2010 à 11:35 Impossible de s'endormir pendant les cours d'Ariel Fenster! Professeur de chimie à l'université McGill, à Montréal, ce Français d'origine n'est pas seulement un redoutable communicateur. Il sait aussi jouer des nouvelles technologies pour captiver son auditoire.

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Impossible de s'endormir pendant les cours d'Ariel Fenster!

Jean-François Lemire

Impossible de s'endormir pendant les cours d'Ariel Fenster! Professeur de chimie à l'université McGill, à Montréal, ce Français d'origine n'est pas seulement un redoutable communicateur. Il sait aussi jouer des nouvelles technologies pour captiver son auditoire.

En ce bel après-midi d'avril, le grand amphi du pavillon Leacock est plein à craquer. Six cents étudiants se tassent dans les gradins. Tous ont le doigt rivé sur leur clicker - ou télévoteur - un petit appareil au format carte de crédit qui permet de répondre aux questions à choix multiples posées par l'enseignant. Les solutions s'affichent sur des écrans géants, indiquant le pourcentage d'étudiants qui ont bien ou mal répondu.

"Cela me permet de rectifier le tir et de revenir sur une notion mal comprise, explique Ariel Fenster, l'oeil pétillant sous une chevelure grise. Et aux jeunes de rester éveillés!" "Dans un grand amphi, c'est facile de décrocher, reconnaît Frédéric Reynaud, étudiant en sciences de 19 ans, originaire de la région parisienne. Mais, avec les clickers, on ne fait pas qu'écouter: on s'implique, on donne son opinion et, du coup, on apprend mieux!" Et puisque les réponses sont anonymes, même les timides participent.

Cours sur Ipod et tableaux interactifs

Au Québec, comme ailleurs en Amérique du Nord, les universités n'ont pas tardé à prendre le virage technologique. Une batterie d'outils est mise en place pour stimuler la motivation des étudiants et favoriser leur réussite. Cours en fichiers MP3 qu'on peut réécouter à son rythme, tableaux interactifs, simulations 3D... Pour prendre des notes, la plupart des étudiants utilisent leur ordinateur portable, généralement branché sur le système WiFi de l'université. De quoi réjouir les Français (environ 6 500 étudient au Québec chaque année), plus accoutumés aux salles de cours vétustes et au matériel informatique désuet ou insuffisant qu'aux équipements high-tech. "En quatre ans, j'ai dû me servir deux fois d'un cahier et d'un crayon!", raconte Tristan Grebot, 23 ans, un Dijonnais qui poursuit une maîtrise en technologies de l'information à HEC-Montréal.

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Pendant les cours d'Ariel Fenster, à l'université McGill, les étudiants répondent aux questions à l'aide de leur clicker.

Jean-François Lemire

Les façons d'enseigner aussi changent. Le cours magistral cède peu à peu la place à "l'apprentissage par problèmes". Devenu un guide, le professeur soumet des cas concrets aux étudiants - qui travaillent en équipe pour les résoudre. Et la formation se déroule de plus en plus de façon hybride, combinant les séances à l'université et à distance. La plupart des universités offrent désormais des cours en ligne, simultanément avec ceux in situ et/ou en différé, destinés à une clientèle locale et internationale.

Tous les cours du professeur Ariel Fenster sont enregistrés - en son et images. "C'est très utile, surtout avant les examens, reconnaît Jan Palecka, 19 ans, étudiant en génie mécanique. Réécouter les cours sur mon iPod dans le métro, ou chez moi, me permet de garder les notions bien en tête." Cela change aussi la dynamique de la classe. "J'ai toute leur attention, car ils ne sont pas uniquement préoccupés par la prise de notes, confirme Ariel Fenster. Cela permet de passer plus de temps à faire des démonstrations." Les cours disponibles en totalité sur le Web demeurent encore une exception au Québec. En revanche, presque toutes les universités ont créé leur propre site Internet. Les étudiants peuvent aussi y contacter leurs professeurs, déposer leurs travaux, cliquer sur des livres numériques, partager des documents, travailler en réseau et échanger des informations sur des forums de discussion ou des blogs.

Plus actifs dans leur apprentissage

Ce système favorise-t-il l'absentéisme? "Pas du tout!", répondFaouzi Benjelloun, responsable des technologies et du soutien pédagogique à la faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval, à Québec, un Marocain installé au Québec depuis 27 ans. "L'un des objectifs de l'intégration pédagogique des nouvelles technologies était de rendre les étudiants actifs dans leur apprentissage. Même si les cours sont disponibles sur le Web, ils viennent chercher autre chose en classe: le savoir-faire du professeur, son expérience du terrain, qui vont au-delà de la théorie."

"Les étudiants viennent en cours pour écouter, et pas pour chahuter!"

"La grosse différence avec la France, c'est qu'ici, les étudiants sont attentifs et motivés, observe Frédéric Reynaud. Quand ils viennent en cours, ce n'est pas pour chahuter, mais pour écouter." Le fait que ceux-ci doivent débourser des frais de scolarité compte pour beaucoup dans cet état de fait. L'accès aux nouvelles technologies n'est d'ailleurs pas gratuit: des "frais technologiques" sont obligatoires, dont le montant varie selon les universités.

Tout est fait pour inciter les étudiants à sortir de leur chambre. Les espaces lumineux, conviviaux et aérés remplacent peu à peu les salles austères d'antan. Des lieux confortables et accueillants conçus aussi bien pour le travail d'équipe que pour l'étude en silence et en solo. À la cyberthèque de l'Université McGill, par exemple, les étudiants peuvent travailler par terre, adossés à de gros coussins, sur des banquettes en U ou attablés dans des pièces vitrées, dotées d'un équipement technologique de pointe.

Soumis à des situations extrêmes

La faculté de médecine de l'Université Laval, à Québec, abrite un véritable hôpital virtuel - le Centre Aprentiss - où les futurs professionnels de la santé s'entraînent sur des mannequins-patients high-tech. Alités dans des salles imitant celles d'un hôpital, ces "malades" réagissent comme des humains (gémissements, allergies...) aux médicaments et traitements qui leur sont administrés. "Soumis à des situations extrêmes, les étudiants acquièrent la confiance et des compétences qui leur seront précieuses lors de complications réelles", explique le Dr Gilles Chiniara, professeur au département d'anesthésiologie et responsable pédagogique du Centre Apprentiss.

Les simulations n'existent pas qu'en médecine. À la faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval, les étudiants peuvent élever un troupeau de moutons virtuel, de la naissance à l'abattoir. Et, dans la vraie-fausse salle des marchés d'HEC Montréal, des séances de simulation de négociations sont réalisées avec l'information financière nationale et internationale.

Le jeu en réseau pimente aussi souvent les simulations - y compris lors des examens. À HEC Montréal, l'examen final d'un des cours de technologies de l'information met en compétition des équipes d'étudiants d'une même classe, utilisant le logiciel employé par des entreprises comme Bombardier ou Hydro-Québec pour gérer leurs opérations. "L'objectif est de prendre des décisions d'affaires rapides pour optimiser les ventes d'une entreprise de produits céréaliers", raconte Julien Perret, un Bourguignon de 22 ans. "Ça a été l'examen le plus excitant de ma vie!"

source : http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/les-nouvelles-technologies-au-service-des-universites-quebecoises_901467.html

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/les-nouvelles-technologies-au-service-des-universites-quebecoises_901467.html#TjUP3R4z4iQ7EO0G.99

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