Habitués Petit-Prince Posté(e) 13 juin 2004 Habitués Posté(e) 13 juin 2004 Demain lundi, aura lieu le débat des chefs en langue française. Il opposera :- Paul Martin, l'actuel premier ministre du Canada, chef du Parti Libéral du Canada- Stephen Harper, chef du Parti Conservateur du Canada (issu de la fusion du PCC avec l'Alliance Canadienne)- Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois- Jack Layton, chef du Nouveau Parti DémocratiqueCe débat sera d'une grande importance tant l'écart entre Paul Martin et Stephen Harper est réduit. Le Parti Conservateur a pris les devants dans les sondages, mais il est clair que son avance est tellement mince qu'il s'agit plus là d'une lutte au coude-à-coude. Rien n'est joué à ce niveau de la campagne.Malgré tout, il faut savoir que les débats des chefs de ces dernières années ont parfois joué un rôle décisif dans la campagne. Ainsi en 1984, Brian Mulroney, un nouveau venu sur la scène fédérale, a remporté son élection suite au débat qui l'a opposé à John Turner, mal préparé. De la même manière, c'est le débat opposant Jean Charest à Bernard Landry qui a sellé la défaite du Parti Québécois en 2003 (La campagne 2003, 2e partie).D'ailleurs, on peut assez facilement faire un lien entre 1984 et 2004... En 1984, John Turner succède à Pierre Trudeau, actuellement, Paul Martin succède à Jean Chrétien. Paul Martin, tout comme John Turner, n'est pas élu. Il a juste pris la suite de son prédécesseur avant la fin de son mandat.Tout comme Brian Mulroney en 1984, Stephen Harper, chef de l'opposition officielle à Ottawa, est un nouveau venu sur la scène fédérale. Il aura donc tout à prouver durant ce débat.Mais, Stephen Harper n'a pas le talent de communicateur qu'avait Brian Mulroney. Brian Mulroney était un personnage plein d'humour et de répartie, Stephen Harper, même s'il est plus jovial que Joe Clark, est quelqu'un de moins extraverti. Malgré tout, Stephen Harper part avec un gros avantage : personne ne voyait les Conservateurs gagnants pour cette élection. Harper devait limiter la casse et gagner des sièges au parlement... Maintenant, il se trouve dans une position bien différente alors qu'il n'a jamais été aussi près de remporter cette élection.De l'autre côté, Paul Martin a également de forts handicaps. Le scandale des commandites, mais surtout, un défaut dévastateur en politique : il n'arrive pas à se sentir à l'aise devant les caméras et il a beaucoup de mal à convaincre.Pour ce débat en langue française, qui sera surtout destiné aux Québécois, c'est le chef blociste qui pourra tirer son épingle du jeu. En effet, Gilles Duceppe et les souverainstes québécois sont loin devants dans les sondages. À moins d'un accident, le Bloc remportera largement les élections en ce qui concerne le Québec. Le libéraux subissent le manque de popularité de la branche québécoise de leur parti (avec Jean Charest), mais aussi les effets du scandale des commandites qui leur a fait perdre beaucoup de terrain.Le Bloc fait de plus une bonne campagne, qui contraste avec leurs adversaires directs du PLC. Malgré tout, Gilles Duceppe manque de professionnalisme et, même s'il a l'habitude de ce genre de débat, il n'a pas le charisme et un talent de communicateur suffisant pour soulever les foules et les passions. Gilles Duceppe reste fade et ne doit son succès qu'à la vague de fond souverainiste et à un rejet des libéraux autant fédéraux que provinciaux.Reste, Jack Layton, québécophile sincère qui n'a rien à perdre et qui souhaiterait voir le NPD ravir des sièges aux libéraux en position de faiblesse. Layton fait une très bonne campagne, mais le NPD garde une image de parti trop à gauche pour les Canadiens, trop contestataire et non-institutionel. Jack Layton d'ailleurs, très habillement, montre une image respectable de chef politique sincère et combatif. Le NPD gagne d'ailleurs des points dans les sondages...Cependant, ce débat en français n'est qu'une répétition... Tout ce jouera lors du débat en anglais, le lendemain. C'est là que, fort probablement, se joueront les élections. Mais il est à parier que les trois candidats de l'opposition axeront leurs attaques contre Paul Martin. C'est lui et lui seul qui a tout à perdre.Suite demain soir... Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 14 juin 2004 Habitués Posté(e) 14 juin 2004 Métro du 14 juin 2004 :Martin pas aussi à laise en français.Les lacunes en français de Paul Martin pourraient le désavantager à loccasiondu débat télévisé des chefs de ce soir. La ministre du Développement social,Liza Frulla, qui a aussi été animatrice de télévision, reconnaît que cest une barrière linguistique quil devra surmonter. Le chef libéral na maîtrisé le français quà lâge adulte en dépit de ses origines franco-ontariennes. (PC)Je pensais qu'avec un nom pareil il était Québécois comme Jean Chrétien mais finalement il n'a pas parlé un mot de Français toute son enface et adolescence ?! Citer
Habitués Petit-Prince Posté(e) 14 juin 2004 Auteur Habitués Posté(e) 14 juin 2004 Ah ? Jean Chrétien parlait français ? Tu connais la blague que l'on fait sur Jean Chrétien ? ... On dit que Chrétien est bilingue.... Bilingue car il parle aussi mal le français que l'anglais ! Pour Paul Martin, il me semble que son père était francophone (et homme politique aussi d'ailleurs), mais pas sa mère qui était une anglophone (à confirmer parce que je ne suis pas certain). Puis lorsqu'on vit en Ontario, le français, c'est pas quelque chose qui est évident forcément (voir le sujet intitulé "le français invisible").Après, il a travaillé dans les affaires où l'on sait bien que c'est l'anglais qui prédomine. Voilà donc que Paul Martin a failli être un autre assimilé dans ce beau pays bilingue qu'est le Canada ! Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 14 juin 2004 Habitués Posté(e) 14 juin 2004 Ca risque d'être chaud pour lui dans un débat francophone.Par contre ça a peut-être été dit mais c'est un débat pour les francophones ? C'est juste pour le Québec ? Ou alors ils peuvent parler en anglais et ils sont traduits automatiquement ? Citer
Invité Posté(e) 14 juin 2004 Posté(e) 14 juin 2004 Merci pour ce point politique !!!"Cependant, ce débat en français n'est qu'une répétition... Tout ce jouera lors du débat en anglais, le lendemain. C'est là que, fort probablement, se joueront les élections."Voila qui devrait répondre à la question Nicoco Citer
Habitués Petit-Prince Posté(e) 14 juin 2004 Auteur Habitués Posté(e) 14 juin 2004 Le débat en anglais aura lieu demain mardi sur les réseaux anglophones. C'est pour cela que je parle de simple répétition ce soir (merci Frenetik, y'en a au moins un qui suit ! ). Pour le débat francophone, le réseau en langue française de Radio-Canada se charge de la diffusion d'un océan à l'autre. Donc, un francophone de Vancouver pourra autant en profiter qu'un francophone de Moncton. Aucune traduction en anglais ne sera faite, par contre, les réseaux d'information anglophones reprendront certaines déclarations qu'ils auront fait traduire pour agrémenter leurs émissions de nouvelles. Citer
Invité Posté(e) 14 juin 2004 Posté(e) 14 juin 2004 le NPD garde une image de parti trop à gauche pour les Canadiens, trop contestataire et non-institutionel. Vous n'auriez pas pu nous envoyer quelques millions d'electeurs canadiens pour les européennes ? Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 14 juin 2004 Habitués Posté(e) 14 juin 2004 C'est pas que je ne suis pas ( ), mais je trouve ça bizarre et un peu déséquilibré de faire débattre des personnes dont le Français n'est pas la langue maternelle uniquement en français (et vice versa le lendemain). Ou alors c'est pas du "débat" comme chez nous, chacun a préparé son petit discours sur chaque sujet et n'en sortira pas... Citer
Habitués Petit-Prince Posté(e) 14 juin 2004 Auteur Habitués Posté(e) 14 juin 2004 Non, non, il s'agit d'un vrai débat... avec un temps de parole et même si des arguments sont préparés à l'avance, les candidats doivent aussi répondre aux arguments des autres.De plus, Paul Martin, même s'il a parfois des hésitations, est tout de même capable de bien parler le français. Il est juste mal à l'aise... Citer
Invité Posté(e) 14 juin 2004 Posté(e) 14 juin 2004 merci Frenetik, y'en a au moins un qui suit ! C'est pas parce qu'on dit rien qu'on suit pas Moi je suis ... pour en savoir plus ... mais j'dis rien .. car j'y connais rien ! Citer
Habitués Alain Posté(e) 14 juin 2004 Habitués Posté(e) 14 juin 2004 Salut!Pour compléter ce que PP disait:La mère de Paul Martin (Eleanor, ou Nell) était bien anglophone.Son père, francophone, portant le même nom que son fils, a été un parlementaire réputé, est décédé en 1992.L’honorable Paul Martin père a exercé une influence profonde. Il a fait partie du Cabinet libéral pendant près d’un quart de siècle, sous la direction de quatre premiers ministres différents – William Lyon Mackenzie King, Louis Saint-Laurent, Lester Pearson et Pierre Trudeau. Il a été un ministre influent et est considéré comme l’un des architectes de la politique sociale de l’après-guerre, une politique qui est l’une des réalisations les plus durables du Parti libéral. Alain Citer
Habitués JayJay Posté(e) 14 juin 2004 Habitués Posté(e) 14 juin 2004 mais je trouve ça bizarre et un peu déséquilibré de faire débattre des personnes dont le Français n'est pas la langue maternelle uniquement en français (et vice versa le lendemain). Ou alors c'est pas du "débat" comme chez nous, chacun a préparé son petit discours sur chaque sujet et n'en sortira pas... Pourquoi? L'État canadien se vante très souvent de sa réalisation la plus progressiste qui est le bilinguisme. Un premier ministre canadien sera forcément bilingue. Il serait très étonnant que le Québec vote du côté d'un parti qui aurait un chef unilingue anglais. Ce n'est pas arrivé depuis des lustres. L'inverse est vrai, on n'imagine pas un PM qui serait francophone seulement. Au besoin, comme dans le cas de Preston Manning il y a qq années, je crois qu'il y avait un traducteur/interprète. Au Canada, nous sommes experts des traducteurs/interprètes. À la Chambre des communes, tous peuvent s'exprimer dans la langue de leur choix (français ou anglais) et bénéficient d'un interprète qui traduit tout au fur et à mesure. Ça fait très drôle qd on écoute les débats, d'ailleurs. Habituellement un politicien a son propre interprète, qui finit par "penser pour lui", par anticiper ce qu'il va dire. Effectivement, ils ont des fiches de préparation pour tous les sujets, ils ont des réponses pré-préparées à tous les types de questions (fictives) qui pourraient survenir. La majorité des politiciens suivent des cours de langue intensifs; ce fut le cas, notamment, de Lucien Bouchard qui ne parlait pas un mot d'anglais au début (il a marié une Américaine, ça l'a aidé). Joe Clark a suivi des cours de français toute sa vie (sa femme, une anglophone, pouvait également passer pour une francophone, et elle l'a beaucoup aidé). Le bilinguisme, c'est une condition absolue pour un chef politique ici. Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 14 juin 2004 Habitués Posté(e) 14 juin 2004 Je ne critique pas le fait qu'un PM soit bilingue Je me demande juste si on peut réellement être incisif et vif quand on doit parler dans une langue qui n'est pas maternelle et qui a fortiori a été apprise sur le tard. Je trouve que ça peut être un handicap. Je dis ça parce que je me demande si quand un politicien anglophone s'exprime en français il semble ridicule et un politicien francophone qui parle anglais l'est aussi vis à vis des anglophones. Citer
Habitués Nicolas Posté(e) 15 juin 2004 Habitués Posté(e) 15 juin 2004 Métro du 15 juin 2004.Premier round sans K.O.Le débat des chefs en français a quand même donné lieu à de vifs échanges Personne na été jeté au tapis lors du débat télévisé des chefs hier soir, mais il sest tout de même produit quelques étincelles, principalement entre Gilles Duceppe et Paul Martin.Certes, le chef libéral et premier ministre sest fait rappeler à plusieurs moments du débat lincontournable scandale des commandites, mais, étonnamment, cest à propos de lassurance-emploi que Paul Martin sest fait le plus secouer par son rival bloquiste, qui la accusé davoir vidé la caisse.Gilles Duceppe sen est aussi pris au chef conservateur, Stephen Harper, quil a accusé dêtre rétrograde sur la question du droit des femmes à lavortementet des mariages gais.À son tour, le chef bloquiste a reçu quelques flèches. Paul Martin a, en effet, rappelé que Gilles Duceppe ne pouvait rien garantir pour la bonne raison quil ne formera jamais un gouvernement.Dans la même veine, Stephen Harper a affirmé quil était dans lintérêt du Québec davoir des ministres à la table du cabinet.En clôture à ce débat, Paul Martin a affirmé que seuls deux dentre eux pouvaient devenir premier ministre. En parlant de lui, il a indiqué que les Canadiensavaient le choix entre un chef qui veut investir en santé et lautre, Stephen Harper, qui veut acheter des porte-avions.Pour sa part, le chef conservateur sest adressé aux Québécois en disant quen votant pour son parti, le Québec pourra répudier les scandales libéraux et rejeterlisolement que leur propose le Bloc Québécois.Quant au néo-démocrate Jack Layton, il a tiré son épingle du jeu en promettant lhonnêteté, la compassion et de faire de lenvironnement une vraie priorité,mais il a cependant tenu un rôle de simple figurant.Rappelons que les thèmes choisis (éthique et bonne gouvernance, économie et finances publiques, santé, ainsi que justice et enjeux sociaux) nétaient pas connus des chefs avant le début de lémission.À la sortie du Centre national des Arts dOttawa, les quatre chefs se sont particulièrement dits satisfaits de leur performance, chacun ayant consolidé sespositions, «mais rien pour impressionner les gens», aux dires de certains analystes.Le débat en anglais, qui aura lieu ce soir, risque dêtre plus relevé puisque trois des chefs débattront dans leur langue maternelle. *****************************************************- Près des deux tiers des électeurs canadiens comptentsur le débat des chefs pour les aider à faire leur choixélectoral le 28 juin, selon un sondage Ekos réalisé lasemaine dernière auprès de 2117 Canadiens pour lecompte du Toronto Star et de La Presse.- Ainsi, 40 % des personnes sondées considèrent que lesdébats télévisés influencent «très fortement» leur choix,alors que 24 % disent quils sont «modérément»influencés par les débats.*****************************************************Layton ne réussit pas à simposer Le chef néo-démocrate Jack Layton, considéré comme celui qui navait rien à perdre du débat des chefs en français, semble ne pas avoir marqué de points danscette joute. Aux yeux des observateurs, il est apparu comme un simple figurant, ne réussissant pas à faire ressortir les idées nouvelles de son parti et donnant limpression de faire jouer la même «cassette». Depuis le début de la campagne, il a su employer les formules chocs, mais celles-ci ont paru plutôt ternes durant le débat. (Métro)Gilles DuceppeLe chef du Bloc Québécois, le seul chef dont la langue maternelle est le français, semble avoir dominé le débat qui se déroulait hier à Ottawa.À deux reprises, il a demandé à Paul Martin de donner des précisions sur limplication politique des ministres libéraux dans laffaire des commandites et sur «largent sale» quaurait recueilli le Parti libéral par le biais du scandale. Ces questions sont restées sans réponse.M. Duceppe a aussi accusé Paul Martin davoir réduit les dépenses en santé de façon draconienne. Le chef libéral a rétorqué quil navait pas le choix à causedu déficit, mais que la situation avait changé depuis. Il a affirmé que la santé était sa priorité et que les provinces étaient assurées de recevoir un nouveau financement année après année. Il a déclaré que le chef bloquiste ne pouvait rien promettre parce quil ne formerait jamais le gouvernement.«Pour punir les libéraux, il faut avoir loption de remplacer le gouvernement, et vous ne lavez pas», a soutenu Stephen Harper, qui paraissait bien à laise de sexprimer en français. «Mais les Québécois nen veulent pas», a répondu M. Duceppe. Le premier ministre Paul Martin sest montré relativement peu combatif , évoquant même la possibilité dun gouvernement minoritaire.Il a continué, comme le veut sa stratégie, à diaboliser son adversaire conservateur, quil a accusé de proposer une plate-forme électorale irréaliste sur le plan financier. «Il y a un trou noir de 50 milliards là-dedans, a-t-il lancé. Je connais les chiffres.»M. Martin a semblé marquer des points lorsquil a rappelé que Stephen Harper sétait prononcé en faveur de lenvoi de soldats canadiens en Irak lan dernier. Citer
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