Il manquerait plus de 800 professeurs dans les universités
La Fédération des professeurs dévoile une étude sur les fonds de fonctionnement des établissements
Aux rumeurs et extrapolations qui minent le débat sur l’enseignement supérieur, les professeurs servent une étude détaillée du financement des fonds de fonctionnement des universités. Ils constatent ce qu’ils soupçonnaient déjà : le nombre de professeurs n’a pas augmenté proportionnellement à la fréquentation étudiante qui, elle, a fait un bond significatif.
« En 2005-2006, on a rattrapé le nombre de profs qu’on avait en 1994-1995, mais on n’en a presque pas eu de plus, alors que les effectifs étudiants n’ont pas diminué du tout », a souligné Max Roy, le président de la Fédération québécoise des professeurs d’université (FQPPU). « Il y a plus de monde dans la famille, et l’autobus est de la même grosseur ! »
Selon Michel Umbriaco, l’un des fondateurs de la TELUQ et auteur principal du rapport de recherche, il manquerait au moins 813 professeurs dans les universités québécoises. La Fédération calcule qu’il faudrait investir 300 millions de dollars maintenant pour pallier ce problème.
La FQPPU fait également remarquer que, contrairement à celle des profs, la masse salariale des cadres et du personnel de gérance a bondi de 154 % de 1999 à 2009, passant de 126 à 308 millions. « On a donc une plus grande bureaucratie, a soutenu M. Roy. On ne veut pas faire une guerre à un autre corps d’emploi, notre but est de dire qu’il y a des besoins. Peut-être que toutes les embauches du côté de la gérance sont parfaitement justifiées, il y a plus de besoin en soutien aux profs et plus de reddition de comptes. Sauf que ç’a été fait en sacrifiant l’académique. […] Ça en pénalise la qualité. »
Cette « disproportion » se reflète par un manque de ressources pour les étudiants et par des classes plus nombreuses. Même les étudiants se plaignent d’avoir peu de contact avec leur prof, parce que celui-ci est souvent seul pour plus d’une centaine d’entre eux. « Ça vient bien cibler le genre de revendication qu’on doit avoir », a dit M. Roy.
Pas de desseins corporatistes
Il se défend toutefois d’avoir voulu produire cette étude pour des desseins corporatistes. « On n’a pas fait ce travail-là uniquement parce qu’il y avait le sommet. C’était déjà prévu. On l’a fait pour échapper aux rumeurs et aux approximations, pour avoir quelque chose de solide, a dit M. Roy. On a voulu que ça devienne un instrument de service pour tous ceux qui veulent réfléchir à l’université. On voulait échapper aux guerres de chiffres. »
Le rapport de recherche de 250 pages comptabilise une foule de données sur la provenance du financement des universités et de la fluctuation des effectifs, tant du personnel cadre que des étudiants et des enseignants. On note par exemple une augmentation du nombre de chargés de cours de même qu’une augmentation de leur charge de travail : ceux-ci donnent plus de cours qu’avant.
Après une première étude qui a permis d’établir que les fonds de fonctionnement étaient grevés au profit des immobilisations, une troisième étude portant sur la recherche et son financement devrait sortir à l’été.
Question
immigrer.com
source : http://www.ledevoir.com/societe/education/371017/il-manquerait-plus-de-800-professeurs-dans-les-universites
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