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Services de garde: grave pénurie de personnel à la CS des Découvreurs

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Le ratio éducateur-élève est souvent dépassé, des employés sont sous-qualifiés et le personnel est à bout de souffle, déplore le syndicat.

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Maternelle à quatre ans: Québec veut une classe par commission scolaire pour la rentrée

DAPHNÉE DION-VIENS

Le Soleil

(Québec) Le syndicat qui représente les employés des services de garde de la commission scolaire des Découvreurs tire la sonnette d'alarme. La pénurie de personnel est si importante cette année que la sécurité des élèves est menacée, affirme-t-on.

«Cette année, c'est vraiment pire que les autres années. Au lieu de tenter de régler le problème, on ne fait que mettre un plaster sur une hémorragie. Tôt ou tard, ça va sauter.»

Isabelle Houde est présidente du syndicat du personnel de soutien scolaire de la commission scolaire des Découvreurs, qui couvre l'ouest de Québec. Les problèmes de recrutement existent depuis belle lurette dans le réseau des services de garde, mais cette année, la situation est particulièrement problématique, explique-t-elle.

Lors de la rentrée en septembre, une trentaine de postes permanents n'étaient pas pourvus, du jamais-vu. Et c'est sans compter le personnel à trouver pour les congés de maternité, les congés de maladie et autres remplacements temporaires. «Dans une école, sur 15 personnes, il en manquait 11 en début d'année scolaire», affirme Mme Houde.

Résultat : le ratio éducateur-élève est souvent dépassé, des employés sont sous-qualifiés et le personnel est à bout de souffle, déplore le syndicat.

Selon la convention collective, un éducateur doit superviser une vingtaine d'enfants. À cause de la pénurie, le ratio atteint souvent 25 ou 26 élèves, affirme Mme Houde : «On a même vu un éducateur avec 40 élèves», dit-elle.

Dans d'autres cas, le personnel en place n'est tout simplement pas qualifié, poursuit la présidente : «Si vous vous rendiez dans certains services de garde, je ne suis pas sûre que vous voudriez y envoyer votre enfant.»

Certaines remplaçantes, dont le français n'est pas la langue maternelle, ont de la difficulté à communiquer avec les enfants et les parents. «C'est inquiétant au niveau de la sécurité des élèves. Certaines personnes ne comprennent même pas les questions qu'on leur pose», raconte Mme Houde.

D'autres n'ont pas de formation en secourisme et en réanimation cardiorespiratoire, alors qu'il s'agit pourtant d'une exigence, ajoute-t-elle.

Intimidation

La pénurie de personnel entraîne un manque d'encadrement des enfants, ajoute Mme Houde. En plus du nombre élevé d'enfants à surveiller, ceux-ci sont plus souvent laissés à eux-mêmes, sans activité encadrée, ajoute-t-elle.

«Quatorze groupes d'enfants en jeu libre dans la cour d'école, ça fait pas mal de monde. Et un enfant qui est en jeu libre, il pense pas mal plus à faire de trouble que lorsqu'il joue au basket ou au soccer. C'est plus difficile à surveiller et là, il peut y avoir plus d'intimidation.»

L'émission J.E. rapportait récemment le cas d'un enfant de six ans qui s'est fait tabasser par d'autres garçons dans la cour de récréation de l'école des Coeurs-Vaillants, dans Sainte-Foy.

La situation est jugée si préoccupante que le syndicat a réalisé une analyse de facteurs de risques, en novembre, dont les conclusions ont été transmises à la direction des ressources humaines de la commission scolaire.

«Il y a un manque de sécurité flagrant dans les services de garde», peut-on lire dans un document rédigé par le syndicat, qui affirme par ailleurs que «la santé physique et psychologique du personnel éducateur est en danger».

De son côté, la commission scolaire des Découvreurs a refusé de répondre à nos questions. La direction des ressources humaines «préfère ne pas faire de commentaires sur le sujet en ce moment», s'est contenté d'indiquer la porte-parole Claire Savard.

Pourtant, des solutions simples pourraient être mises en place, selon le syndicat. Pour faciliter le recrutement, la commission scolaire pourrait avoir davantage recours aux stagiaires qui suivent une formation en services de garde, explique Mme Houde.

La situation ne semble toutefois pas aussi critique dans les autres commissions scolaires de la région de Québec. À la commission scolaire des Navigateurs, la pénurie de personnel en services de garde existe depuis des années, mais la situation ne s'est pas nécessairement aggravée au fil des ans, affirme la présidente du syndicat, Lyne Bergeron. Même son de cloche du côté du syndicat de la commission scolaire des Premières-Seigneuries.

Il n'a toutefois pas été possible mercredi de joindre le syndicat du personnel de soutien scolaire de la commission scolaire de la Capitale.

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