Encore les oubliés de Buffalo à Gaspésie-Les Îles

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Gaspésie-Les Îles : les oubliés de l'immigration Imprimer

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  L'analyse des dossiers de nombreux immigrants accuse un retard important en raison …

L'analyse des dossiers de nombreux immigrants accuse un retard important en raison des compressions fédérales.

La fermeture du bureau d'Immigration Canada à Buffalo a allongé les délais d'attente, parfois de 18 à 24 mois, des immigrants qui tentent d'obtenir une résidence permanente au Canada. Plusieurs se sont ainsi nommés les oubliés de Buffalo.

Le nouveau Matanais, Yann Gonthier, est exactement dans cette situation. Il attend son statut de résident permanent depuis deux ans. Son dossier est maintenant traité à Ottawa. Il pourrait attendre encore un an avant d'avoir une réponse.

Un stress quotidien

Chaque jour, lui et sa conjointe, Jessie Harrisson, surveillent le courrier. « J'attends, raconte M. Gonthier, l'enveloppe signée du ministère de l'Immigration du Canada. Je rafraîchis ma boîte de courriel toutes les 15 secondes pour voir si je n'ai pas reçu un courriel de l'immigration, je consulte le site web. C'est un stress incroyable que je ne suis plus capable de supporter. »

Yann Gonthier a tout du profil de l'immigrant bien intégré à sa communauté. Arrivé de l'île de la Réunion avec un statut d'étudiant, il a par la suite obtenu un diplôme d'études collégiales du Cégep de Matane et s'est rapidement trouvé un emploi dans une entreprise de la région.

Lui et sa conjointe attendent maintenant un enfant. Ils aimeraient bien d'ailleurs aménager un nid douillet pour leur futur bébé, mais sans statut de résident permanent, M. Gonthier ne peut pas obtenir de prêt hypothécaire.

Sa conjointe Jessie Harrisson ne comprend pas pourquoi ils sont ainsi pénalisés par la décision d'Ottawa d'économiser dans son budget consacré à l'immigration. « Il va falloir encore payer la visite médicale, perdre une journée de travail pour monter, plus l'essence et tout ça, plus les frais. À un moment donné, il faudrait passer à autre chose », commente Mme Harrisson.

10 000 personnes en attente

Ce couple n'est pas le seul à souhaiter un règlement rapide. Quelque 10 000 immigrants sont dans cette situation, soit 9508 personnes qui ont fait une demande de résident permanent et 700 personnes qui demandent un statut de résident temporaire. Les oubliés de Buffalo ont même créé un site internet pour sensibiliser la population à leur problème.

Selon Sadia Cogruhé, porte-parole de l'opposition en matière d'immigration et députée du NPD dans la circonscription de Saint-Lambert, les gens vivent des situations pécuniaires intenables. « C'est de la responsabilité, et ça j'insiste pour le dire, du ministre de l'Immigration de vraiment faire en sorte que le traitement des oubliés de Buffalo se fasse dans l'urgence absolue », déclare la députée du NPD.

Dans l'Est du Québec, la responsable de l'immigration à la Conférence régionale des élus du Bas-Saint-Laurent, Sylvette De Rome, dénonce la gestion fédérale de ces dossiers qui nuit aux efforts de la région pour attirer des personnes immigrantes afin de contrer la dénatalité et le manque de travailleurs. « Ça crée des inquiétudes par rapport aux personnes immigrantes sans parler des employeurs qui engagent ces personnes », relève Mme Derôme.

Interrogé à ce sujet, le ministère de l'Immigration a répondu par courriel que le transfert des dossiers vers Ottawa permettra d'offrir un service plus rapide aux immigrants.

Le gouvernement promet que tous les dossiers d'immigration transférés de Buffalo à Ottawa seront traités d'ici la fin du printemps 2013. Le bureau de Buffalo a été fermé le 29 mai 2012.

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