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Ontario - Immigration francophone : état critique


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L'ACTION - Nouvelles

Immigration francophone : état critique

07 septembre 2011

par Jorge Oliveira

Suzanne Huot a présenté sa thèse de doctorat sur limmigration francophone à lACFO de London, au cours de sa Pause-Café Culturelle, vendredi 19 août. Le professeure en ergothérapie à luniversité de London y fait une critique virulente du rôle de létat.

Il y a les mots, ceux du gouvernement. Et il y a les faits, ceux que vivent les immigrants francophones. Cest ce hiatus que Suzanne Huot a sondé dans sa thèse sur les immigrants francophones en situation minoritaire. Vaste question qui pourrait paraître indigeste à première vue mais qui savère passionnante après coup.

Il aura fallu deux ans dentretiens, de décryptages des discours officiels et de rédaction pour livrer cette somme denseignements de 349 pages qui lève un coin du voile sur les conditions dintégration des immigrants francophones. « Jai commencé à mintéresser à ce sujet en 2005. Et puis très vite, je me suis focalisée sur les nouveaux arrivants francophones, et notamment comment ils vivaient leur quotidien en situation minoritaire », commente Suzanne Huot.

Pour mener son ethnographie à bien, Suzanne Huot a donc beaucoup parlé. Beaucoup questionné. Et ce pour obtenir trois points de vue différents essentiels, ceux de limmigrant, du gouvernement et des intervenants des centres communautaires (ACFO, Collège Boréal, Fondation Trillium, etc.). « On se rend compte que chaque acteur a son propre discours et quils divergent tous dans leur perception de limmigration », explique Mme Huot qui dresse du parcours dintégration réussi un portrait plus nuancé que celui souhaité par les instances officielles.

Alors que limmigrant voit la clé de son intégration dans lassimilation des usages sociaux, le gouvernement, lui, ne juge de sa réussite en fonction de sa situation économique. « Au fil de mes entretiens avec les immigrants, certains qui avaient pourtant un emploi et une situation matérielle confortable mont confié que les difficultés principales résidaient dans les règles sociales. Ce sont les usages sociaux qui leur posaient le plus de problèmes. Autrement dit, adopter lattitude adéquate dans une situation précise », commente encore Mme Huot.

Suzanne Huot a passé au tamis de son analyse des centaines de textes officiels traitant de limmigration. Des discours qui mettent tous laccent sur la possibilité pour limmigrant francophone au Canada de pouvoir vivre sans encombre son appartenance linguistique. Le hic, cest que ces derniers ne passent pas lépreuve des faits.

« Le gouvernement dit aux francophones de venir dans un pays qui reconnaît le français comme langue officielle. Mais une fois sur place, on leur fait comprendre que leur intégration, économique notamment, passe par lapprentissage de langlais », critique Suzanne Huot, qui pointe les carences dun état qui de fait pratiquerait un double discours.

« Les institutions mettent en avant les caractéristiques de limmigrant idéal, mais ne sinterrogent jamais sur les propres valeurs de la société canadienne, alors que les minorités francophones, elles, changent radicalement de vie en se pliant à dautres murs culturelles. »

Mis en miroir critique, la thèse de Suzanne renvoie donc aux institutions et à la société dans son ensemble un reflet peu flatteur.

« Encourager limmigration francophone à sétablir au Canada pour, dit-on, revitaliser les communautés minoritaires et leur dire ensuite de se plier à la langue majoritaire, tout en leur déniant la légitimité de leur diplôme, on ne peut pas dire que ce soit vraiment cohérent. On peut y voir une forme de discrimination de la part de la société », poursuit-elle.

Les détracteurs de Suzanne Huot ne manqueront pas de pointer du doigt les failles dune étude qui repose sur le parti pris de son auteure, elle-même francophone qui a grandi à Welland en situation minoritaire. « Cest une chose que jassume complètement dès lors quil sagit dune critique, argue-t-elle. Toutes les études de ce type sont subjectives. »

La présentation de son étude sest soldée par une table ronde avec les personnes interrogées au cours de ses recherches, les intervenants de lACFO et les immigrants. « Je voulais partager les fruits de mon travail avec ceux qui y ont participé, explique Suzanne Huot. Comble dironie, la thèse, rédigée en anglais, est inaccessible aux personnes sollicitées dans cette étude. « Personne ny échappe, pas même ceux qui en dénoncent la prédominance », ironise la professeure.

source : http://www.laction.ca/nouvelles.asp?nID=15742

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Dire que le Canada est un pays bilingue est une simplification excessive.

D'abord, que la langue est une compétence provinciale, pas fédérale.

Par contre, le gouvernement fédéral est obligé à faire son mieux pour fournir ses services dans les deux langues.

Dans le monde réel, ce n'est pas évident de se faire servir en français dans un organisme fédéral hors du Québec.

Dans les meilleurs des cas, on trouvera une personne qui parle français et anglais, puis une grande masse qui ne parle qu'anglais.

La réalité est que juste une province est francophone (le Québec) (*), une autre est officiellement bilingue (le Nouveau-Brunswick) (**)

puis le reste sont toutes anglophones (**)

(*) Le Québec est unilingue francophone, pourtant le gouvernement offre ses services en français et en anglais, voire en espagnol (???)

(allez sur http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/index.html puis regardez en haut à droite). Cherchez l'erreur...

(**) Même si le français est une des langues officielles au Nouveau-Brunswick, faut absolument parler l'anglais pour vivre et réussir là-bas.

En fait, le français est en déclin dans toutes les communautés canadiennes hors du Québec.

(***) Il y a des communautés francophones dans les comtés ontariens qui bordent le fleuve Outaouais, à Saint-Boniface (Manitoba), dans

les Atlantiques, mais leur condition est assez fragile puis faut pas croire qu'on peut passer toute sa vie sans parler un mot d'anglais à

Hawkesbury (ON) ou à Caraquet (NB). À Ottawa, capitale du pays bilingue, juste 15% de la population parle français.

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