Invité Posté(e) 30 mai 2004 Posté(e) 30 mai 2004 Grand passionné de l'histoire de la seconde guerre mondiale, j'ai envie de rappeler à quelques jours des comémorations du 60ème anniversaires du débarquement en europe, le rôle des forces canadiennes dans cet évenement.Source: Ministère des Anciens Combattants du Canada"Le 5 juin, le temps était orageux. L'opération fut donc reportée même si de nombreuses unités étaient déjà en mer. La température ne semblait pas vouloir s'améliorer, mais les météorologues alliés prévoyaient une légère accalmie le lendemain. Sachant que la lune et la marée ne seraient pas propices à l'opération avant un autre mois, le général Eisenhower donna le feu vert. Il ne pourrait plus être question de faire marche arrière.Les aviateurs et les marins canadiens comptèrent parmi les premiers à engager le combat. Le Corps d'aviation royal canadien participait déjà depuis plusieurs mois au bombardement de cibles clés allemandes dans la zone d'invasion : les routes, les ponts, les chemins de fer, les terrains d'atterrissage, les centres de commandement et de transmission. Le jour J, les membres du CARC se joignirent aux 171 escadrilles alliées qui lancèrent l'attaque le jour J. À l'approche de l'heure H, les bombardiers Lancaster du groupe no 6 du CARC pulvérisèrent les défenses côtières allemandes au moyen de milliers de tonnes d'explosifs. Les pilotes de combat canadiens combattirent la Luftwaffe du ciel sombre et aidèrent à assurer avec brio la suprématie des airs aux Alliés. Ils assurèrent une protection aux soldats sur la plage et attaquèrent les formations terrestres allemandes. Depuis 1940, les escadrilles no 441, 442 et 443 du CARC étaient les premiers avions alliés à quitter le sol français pour aller au combat. Ils continuèrent à faire des ravages parmi les colonnes ennemies, à soutenir les offensives tout au long de la campagne et à faire pencher la balance tactique en faveur des Alliés.La Marine royale du Canada envoya 109 navires et 10 000 marins pour se joindre à l'armada massive de 7 000 navires alliés qui prirent la mer le jour J. Malgré une mer agitée et la pluie, ils réussirent à contenir la flotte allemande dans les ports. Les dragueurs de mines participèrent à la dangereuse, mais indispensable tâche d'ouvrir, pour la flotte d'invasion, une voie sûre à travers la Manche. Les destroyers canadiens comme le NCSM Algonquin et le NCSM Sioux réduisirent au silence les batteries ennemies de la défense côtière et assurèrent la couverture des attaques terrestres lancées au cour des jours qui suivirent. Les croiseurs marchands armés NCSM Prince Henry et NCSM Prince David transportèrent les troupes canadiennes et les péniches de débarquement et ramenèrent plus tard les blessés canadiens en Angleterre. Les flottilles de péniches de débarquement de la MRC transportèrent les troupes d'infanterie et les chars d'assaut et leur assurèrent un soutien supplémentaire d'artillerie.À l'aube du 6 juin, les parachutistes alliés - comprenant 450 Canadiens - commencèrent sauter ou à atterrir en planeurs derrière les défenses côtières allemandes. Des rafales de vent les avaient dispersés, moins nombreux que l'adversaire et ne portant que des armes légères, ils réussirent néanmoins à capturer un quartier général allemand, à détruire un pont clé, à s'emparer d'un carrefour important, tout en semant la confusion et le désordre dans les rangs ennemis.Pendant ce temps, les soldats canadiens qui devaient débarquer sur la plage Juno s'approchaient prudemment de la côte dans leurs péniches de débarquement. Transis et souffrant du mal de mer, ils ne perdaient quand même pas courage. Dans le secteur « Mike », la plupart des chars d'assaut des 1st Hussars parvinrent jusqu'au rivage sans encombre afin de couvrir le débarquement des troupes des Regina Rifles tout juste après 8 heures. Heureusement, puisque le bombardement préliminaire n'avait pas permis de réduire au silence les positions de défenses allemandes. Seuls des coups portés directement à travers les fentes d'observation pouvaient détruire les abris de mitrailleuses bétonnés quasi invincibles. Grâce à leurs efforts concertés, les chars d'assaut et l'infanterie parvinrent à quitter la plage et à se rendre jusqu'au village de Courseulles-sur-Mer pour y livrer des combats de maison à maison. Ils arrivèrent à l'intérieur des terres vers la fin de l'après-midi. D'autres soldats des Regina Rifles n'atteignirent jamais la plage. Une compagnie de réserve subit des pertes terribles lorsque sa péniche de débarquement heurta des mines cachées par la marée haute.La compagnie du Victoria's Canadian Scottish et la plupart des troupes des Royal Winnipeg Rifles du secteur « Mike » parvinrent à se rendre jusqu'à la plage sans trop de difficulté, grâce notamment au tir précis des canons de la Marine qui neutralisèrent la batterie allemande qui dominait ce secteur de la plage. La compagnie des Winnipeg à l'extrémité ouest de Courseulles n'eut pas la même chance. Les bombardements avaient raté leurs cibles et les péniches de débarquement étaient encore loin du rivage lorsqu'elles furent assaillies par le tir des canons. Comme l'indique le journal de l'unité, les troupes n'hésitèrent toutefois pas un instant à donner l'assaut. De nombreux hommes furent tués dès l'instant où ils se mirent à marcher dans l'eau qui leur arrivait à hauteur de poitrine. Les survivants parvinrent quand même à repousser les défenseurs de la plage, à désamorcer les mines et à occuper les villages côtiers environnants. La victoire fut néanmoins coûteuse. En moins de quelques heures, la compagnie perdit les trois quarts de ses hommes.Les hommes du régiment des « Little Black Devils » - tel qu'on l'avait surnommé - ne faillirent pas à leur tâche si difficile qu'elle fut et firent preuve d'un courage et d'une détermination extraordinaires. Ils ne furent pas les seuls. Le commandant des Winnipeg Rifles rendit plus tard hommage au « courage, à l'habileté et au sang-froid » des 1st Hussars qui soutinrent maintes fois son bataillon tout au long du jour J sans même penser à leur propre sécurité ni à leur propre fatigue... »Dans le secteur « Nan » de la plage Juno, le North Shore Regiment et le Queen's Own Rifles essuyèrent le feu des emplacements de pièces ennemies qui avaient résisté au bombardement préliminaire. Les défenseurs d'une casemate blindée infligèrent de lourdes pertes aux North Shores et détruisirent plusieurs chars Sherman du Fort Garry Horse avant d'être réduits au silence. Les autres compagnies du North Shore atteignirent la grève sans encombre, mais il leur fallut six heures et l'appui des blindés pour s'emparer de Tailleville.Le Toronto Queen's Own Rifles fut la plus éprouvée de toutes les unités canadiennes le jour J. Le bombardement initial de leur secteur du « Nan » avait à peine ébranlé les fortifications de l'ennemi. Les chars d'assaut DD étaient censés avancer dans l'eau et précéder l'infanterie. Mais comme le raconte un commandant de char « les hautes vagues les forcèrent à débarquer après l'infanterie à quelques centaines de mètres de la bouche des canons défendant la plage. » Seulement quelques-uns participèrent aux combats.Une demi-heure en retard, la péniche de débarquement transportant le Queen's Own atteignit la grève sans encombre. On assista ensuite à un véritable bain de sang. Les hommes s'élancèrent dans une course folle et à découvert vers une digue située à quelque 183 mètres de distance. Un canon allemand 88, qui était dissimulé, se mit à tirer sur le peloton de tête d'une compagnie et en anéantit les deux-tiers avant d'être réduit au silence. Une poignée d'hommes purent s'échapper.Une deuxième compagnie du Queen's Own débarqua directement devant un emplacement fortifié ennemi indemne, et 50 p. 100 des hommes succombèrent à l'attaque jusqu'à ce que trois tireurs viennent à bout de l'adversaire au moyen de grenades à main et d'armes portatives. Le Queen's Own dut en payer le prix, mais ses hommes réussirent à quitter la plage. Le journal de guerre de ce régiment - l'un des plus vieux de l'armée canadienne - témoigne de l'esprit inaltérable qui animait les hommes malgré les conditions pénibles.Les unités de réserve du Canadian Scottish Regiment et du Régiment de la Chaudière arrivèrent tout juste après la première attaque. Le Canadian Scottish Regiment subit les pertes les plus faibles de tous les bataillons canadiens, le jour J. En outre, comme la marée montait, de nombreuses péniches de débarquement du Régiment de la Chaudière heurtèrent des mines submergées et les occupants n'eurent d'autre choix que de jeter leur matériel par-dessus bord et de nager jusqu'au rivage. Les hommes des deux régiments se mirent à déferler sur la plage. À midi, la 9e Brigade d'infanterie approchait de la grève pour consolider les gains durement obtenus par la Division.Une seule unité canadienne parvint à atteindre son objectif le jour J. La première ligne de défense allemande fut néanmoins complètement annihilée. Le soir venu, les troupes canadiennes avaient avancé à l'intérieur des terres plus loin que tous les autres Alliés. Un véritable exploit. Les pertes furent moins élevées que prévues, mais elles furent quand même importantes. Un journaliste canadien raconte que « les corps des Allemands morts jonchaient les dunes à côté des emplacements de canon ». « À leurs côtés, des Canadiens en tenues de combat maculées de sang, gisaient dans le sable et l'herbe, sur les fils métalliques et autour des forts de béton. ... Ils n'avaient savouré que quelques minutes de leur victoire. C'est tout. » Trois cent quarante Canadiens donnèrent leur vie pour assurer le succès du jour J. Cinq cent soixante quatorze autres furent blessés et quarante-sept furent faits prisonniers. Et le succès fut effectivement retentissant. Les Britanniques et les Américains avaient également débarqué et pénétré à l'intérieur des terres. Les têtes de plage des Alliés formèrent rapidement un front continu. Vers la fin du jour J, les Alliés avaient débarqué 155 000 soldats en France par voie des airs et de la mer, 6 000 véhicules dont 900 blindés, 600 canons, et 4 000 tonnes d'approvisionnements, et ce, à la stupéfaction de l'ennemi. Le Mur de l'Atlantique avait été percé. Mais la bataille ne faisait que commencer. La tête de pont devait être raffermie et prolongée avant que la Wehrmacht ne repousse les Alliés dans la mer. "les droit de reproduction de cet extrait sont respectés. Citer
Invité Posté(e) 30 mai 2004 Posté(e) 30 mai 2004 par ailleurs, pour ceux que l'histoire interresse, je vous suggère d'aller jetter un oeil sur le récit du raid de Dieppe : Raid de DieppePresque inconnu (en tout cas en france), ce raid a eut une certaine importance sur le déroulement de la guerre.Un raid mené le 19 aout 1942 dans le port français de Dieppe essentiellement par les commandos Canadiens.Ce raid s'est soldé par une boucherie, mais de l'avis de beaucoup d'historiens, les leçons que l'on en a tiré ont sauvé des dizaines de milliers de vie le 6 juin 1944. Citer
Invité Posté(e) 30 mai 2004 Posté(e) 30 mai 2004 désolé, je suis toujours dans mon trip historique...après recherche, je note que 45000 soldats Canadiens sont morts pendant la seconde guerre mondiale sur l'ensemble des fronts. Pour 11 millions d'habitants à cette époque.de plus d'après de que je peux lire, le canada a joué un rôle économique et diplomatique important pendant cette guerre.à la fin de la guerre, la marine canadienne était la 3ème du globe, et son aviation la 4ème.Pas mal pour un "petit" pays.Bon, je vous fous la paix maintenant. Citer
Invité Posté(e) 30 mai 2004 Posté(e) 30 mai 2004 Une "tranche" de l'Histoire que je ne connaissais pas.Merci Nourson Citer
Invité Posté(e) 30 mai 2004 Posté(e) 30 mai 2004 c'est ma passion comme qui dirait.j'ai découvert ce raid il y a quelques années. en france on en parle peu, comme de la débacle française... on évite de parler des défaites en générale Mais comme cela concerne les canadiens, je suppose que ce fait d'armes est plus connu ici. Citer
Habitués jimmy Posté(e) 30 mai 2004 Habitués Posté(e) 30 mai 2004 Merci Oursonjoyeux. Je crois que c'est important que tout le monde sache cette histoire.Merci ben,jimmy Citer
Invité Posté(e) 31 mai 2004 Posté(e) 31 mai 2004 Ils ont également failli débarquer sur St-Pierre-et-Miquelon.S Citer
Invité Posté(e) 31 mai 2004 Posté(e) 31 mai 2004 moi j'ai un vestige de cette époque, une chaise de l'armée américaine qui me vient de mon grand-père... comme il est pas Américain, je me dois d'envisager le fait qu'il l'a peut-être gardée pour leur rendre service dans leur déménagement retour vers les US... Citer
Habitués scanlolo Posté(e) 1 juin 2004 Habitués Posté(e) 1 juin 2004 salut OursonJoyeux,Passionné d'histoire, je connaissais l'histoire de la boucherie de Dieppe et c'est très bien de la rappeler à tous ceux qui ne la connaisse pas.Pour ceux quisont du coté d'Ottawa, il faut absolument passer au musée de la guerre qui explique toute l'histoire militaire du CanadaA+Laurent Citer
Invité Posté(e) 1 juin 2004 Posté(e) 1 juin 2004 Salut,Pour les passionnés d'histoire : échec encore plus occulté que celui de Dieppe, la répétition ratée du débarquement, l'exercice Tiger, le 28 avril 1944 et dont seul Arte a parlé :http://www.arte-tv.com/fr/semaine/244,year...Num=405913.htmlhttp://www.livresdeguerre.net/forum/sujet.php?sujet=434Christophe. Citer
Habitués Alain Posté(e) 6 juin 2004 Habitués Posté(e) 6 juin 2004 Salut!Fort intéressant, Ourson Joyeux.Merci.Alain Citer
Invité Posté(e) 6 juin 2004 Posté(e) 6 juin 2004 Merci Oursonjoyeux! C'est un bon texte, hyper intéressant ... et qui me laisse un peu retournée ... Citer
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