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A petits feux, lentement mais sûrement, les usa s'écrasent la gueu


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Pour votre culture personnelle, voici un article paru le 30 septembre 1999 dans le New-York Times (qu'on ne pourra pas taxer de journal Républicain), sur un sujet qui touche directement ce que l'on est en train de vivre en ce moment... et de la responsabilité d'une certaine administration : http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html...agewanted=print

Enjoy ! ;)

Un extrait de cet article ...

Fannie Mae, the nation's biggest underwriter of home mortgages, has been under increasing pressure from the Clinton Administration to expand mortgage loans among low and moderate income people and felt pressure from stock holders to maintain its phenomenal growth in profits.

Deux belles sources d'aveuglement se sont conjuguées. Folie de la "croissance" à tout prix + démagogie "démocrate".

La volonté de faire un beau geste pour les personnes qui n'ont beaucoup de crédit a certainement joué un rôle.

Un splendide cadeau empoisonné leur était offert. Ils y ont goûté. Le beau "rêve américain" que voilà : vivre au-dessus de ses moyens.

Il fallait que ça foire.

Le propos de Petit-Prince est peut-être de signaler que c'est à cause de ces (...) pauvres. Bin oui, tout le monde aime consommer.

Pourrait-on en conclure qu'il suffit à présent d'être plus sage dans la répartition des crédits pour que tout s'équilibre ?

En tout cas l'idée est à retenir et je suis sûr que les institutions bancaires américaines la retiennent, au point d'ailleurs qu'il y a ce plan de 700 milliards pour les décongestionner.

Mais le mal est fait. Dans leur conviction de tout pouvoir se permettre, les autorités américaines, financières ou autres, ont été trop loin.

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Pour votre culture personnelle, voici un article paru le 30 septembre 1999 dans le New-York Times (qu'on ne pourra pas taxer de journal Républicain), sur un sujet qui touche directement ce que l'on est en train de vivre en ce moment... et de la responsabilité d'une certaine administration : http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html...agewanted=print

Enjoy ! ;)

C'est effectivement une des sources du problème, mais qui a été largement amplifié par tout ce qui s'est pratiqué sur les 10 dernières années (et là, pour le coup, le résultat est pour beaucoup imputable au laisser-aller de l'administration en place, sans parler du gouffre financier d'une guerre basée sur un gros bobard, une fiole de farine et un powerpoint fait à l'arrache...).

La cause principale du marasme actuel est essentiellement la titrisation à outrance de ces crédits et le fait que nombre d'investisseurs en ont acquis et vendu en utilisant l'effet de levier et le transfert de risque (c'est-à-dire en misant sur une valeur attendue à la revente supérieure à celle de leurs fonds propres, censés les couvrir en cas de problème).

Après 3 crises et près d'une quinzaine d'années sans récession, ces mêmes investisseurs et institutions financières avaient fini par "oublier" la notion de risque. Les subprimes étaient considérés sûrs car, même en cas de saisie pour cause de non-paiement, la valeur d'un bien devait continuer de monter, car c'est bien connu que "l'immobilier, ça ne baisse jamais" (vers l'infini et au-delà ???).

Si on ajoute à ça l'opacité des différentes institutions financières, la sophistication des produits et leur dissémination un peu partout (plus personne n'est réellement capable de s'y retrouver), la connivence des agences de notations avec ceux qui les paient... et pour faire bref, l'appât du gain !...

Il ne faut donc pas réduire la cause à ce que cet article mentionne, mais bien y ajouter tout ce qui a été fait pour créer, alimenter et amplifier cette course vers plus de gains, plus de complexité et donc moins de visibilité, sans oublier le comportement moutonnier des soi-disants experts financiers qui ont usé et abusé de ce système de levier jusqu'à l'essorer et en perdre le contrôle.

Cette crise est surtout celle du crédit en règle générale ; les subprimes n'étant que la partie visible pour le moment ! Quand la base d'une pyramide se lézarde, c'est l'ensemble qui vacille !

A date, comme plus personne ne s'y retrouve, tout le monde se méfie et c'est le mode panique qui prédomine, c'est-à-dire qu'après avoir été dans un extrême, on a brusquement basculé dans un autre.

Mais c'est vrai que là, pour le coup, le marché n'a pas vu (ou plutôt n'a pas voulu voir) arriver la main invisible qui est censée le réguler "naturellement" et il se l'est prise en plein dans la gueule !! Pourtant, beaucoup d'économistes en parlaient depuis un moment...

En tout cas, c'est ce que j'en comprends à mon niveau...

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Geez,

merci de cette vachement bonne analyse.

Pour votre culture personnelle, voici un article paru le 30 septembre 1999 dans le New-York Times (qu'on ne pourra pas taxer de journal Républicain), sur un sujet qui touche directement ce que l'on est en train de vivre en ce moment... et de la responsabilité d'une certaine administration : http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html...agewanted=print

Enjoy ! ;)

C'est effectivement une des sources du problème, mais qui a été largement amplifié .....

La cause principale du marasme actuel est essentiellement la titrisation à outrance de ces crédits et le fait que nombre d'investisseurs en ont acquis et vendu en utilisant l'effet de levier et le transfert de risque (c'est-à-dire en misant sur une valeur attendue à la revente supérieure à celle de leurs fonds propres, censés les couvrir en cas de problème).

........

Si on ajoute à ça l'opacité des différentes institutions financières, la sophistication des produits et leur dissémination un peu partout (plus personne n'est réellement capable de s'y retrouver), la connivence des agences de notations avec ceux qui les paient... et pour faire bref, l'appât du gain !...

Il ne faut donc pas réduire la cause à ce que cet article mentionne, mais bien y ajouter tout ce qui a été fait pour créer, alimenter et amplifier cette course vers plus de gains, plus de complexité et donc moins de visibilité, sans oublier le comportement moutonnier des soi-disants experts financiers qui ont usé et abusé de ce système de levier jusqu'à l'essorer et en perdre le contrôle.

......

Mais c'est vrai que là, pour le coup, le marché n'a pas vu (ou plutôt n'a pas voulu voir) arriver la main invisible qui est censée le réguler "naturellement" et il se l'est prise en plein dans la gueule !! Pourtant, beaucoup d'économistes en parlaient depuis un moment...

......

Mots-clé : complexité, opacité, comportements moutonniers (esprit grégaire, conformisme, suivisme) et je résumerais tout cela par l'âme de l'Amérique : OBSCURANTISME.

Qu'ils se prennent donc la "main invisible" dans la tronche et un joli coup de botte quelque part ailleurs.

  • Habitués
Posté(e)
Mots-clé : complexité, opacité, comportements moutonniers (esprit grégaire, conformisme, suivisme) et je résumerais tout cela par l'âme de l'Amérique : OBSCURANTISME.

Malheureusement, ce sont des travers que l'on retrouve dans chaque société, à toutes les époques et sous de tas de régimes différents ! Ce qui se passe aux US n'est qu'une vue grossie de ce que sont nos sociétés modernes où plus rien n'est relié au réel.

Le monde entier a mis les pieds dans la bouillie actuelle, tous aveuglés par l'appât d'un gain facile, rapide et à haut rendement, sans penser que ça tournerait court. L'accès au crédit facile et bon marché a aussi facilité cela, en même temps qu'il a amplifié le désastre et tout le monde ne jurait que par ce fonctionnement.

Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, n'avait-on pas en France un président qui souhaitait introduire le crédit hypothécaire rechargeable pour soutenir la consommation, sur le modèle de réussite US ? Et voilà que maintenant, il voudrait presque pendre haut et court les responsables (quels responsables, d'ailleurs si ce n'est beaucoup de monde, à tous les niveaux ??)...

Le système ne s'effondrera peut-être pas, les hauts-responsables n'en souffriront sûrement pas, mais un bon paquet de petits épargnants, investisseurs ou "propriétaires" à qui on avait vendu du 100% sûr "qui perd pas et qui monte tout le temps" (et qui, souvent, ont acheté aveuglément sans regarder) vont s'en mordre les doigts assez profond... ceux que j'appelais la base de la pyramide et qui vont la faire tanguer un peu, au moins.

Le constat le plus triste est que l'homme ne tire aucun enseignement de ses erreurs et que seule la peur du gendarme le raisonne. C'est encore plus vrai quand il fonctionne en troupeau pour la course à la carotte, pour ne pas rater le bon wagon...

Chaque système peut être bon pour tous. Mais, à chaque fois, il est immanquablement et systématiquement perverti et détourné de son but premier par l'homme, pour le bénéfice de quelques-uns seulement !

  • Habitués
Posté(e)
Ce qui se passe aux US n'est qu'une vue grossie de ce que sont nos sociétés modernes où plus rien n'est relié au réel.

L'importance du fondamentalisme religieux ne saute-t-il pas aux yeux quand on observe les mentalités américaines ?

Que ce soit en Amérique ou ailleurs, le vrai malaise est là, dans l'interminable coexistence entre ça et les technologies modernes, qui nécessiteraient des mentalités dégagées de tout fardeau "spirituel" c'est-à-dire grégaire, mensonger et irrémédiablement stupide.

En tout cas, ne faisons pas porter le chapeau à la modernité.

Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, n'avait-on pas en France un président qui souhaitait introduire le crédit hypothécaire rechargeable pour soutenir la consommation, sur le modèle de réussite US ?

(Encore ce Sarkozy ?)

Tu me fais penser à Mitterrand, qui avait voulu créer de l'emploi par une augmentation du pouvoir d'achat. Evidemment ça a foiré : les français achetaient des produits d'un peu partout dans le monde. Et le franc français, ce n'était pas le dollar ! Ce que les américains ont pu se permettre ces dernières années, et qu'ils ont d'ailleurs envie de continuer à se permettre (tant que le monde entier les assiste), les français ont seulement pu en rêver.

Le système ne s'effondrera peut-être pas, les hauts-responsables n'en souffriront sûrement pas, mais un bon paquet de petits épargnants, investisseurs ou "propriétaires" à qui on avait vendu du 100% sûr "qui perd pas et qui monte tout le temps" (et qui, souvent, ont acheté aveuglément sans regarder) vont s'en mordre les doigts assez profond... ceux que j'appelais la base de la pyramide et qui vont la faire tanguer un peu, au moins.

Je ne nierai pas que la crise de confiance risque fort d'être passagère. Ces "petits épargnants" rêvent d'un retour à la normale.

Mais le vrai enjeu de cette crise, c'est le règne du dollar tout-puissant à travers le monde.

La crise de confiance qui se développe à son égard pourrait le faire chuter pour de bon : il suffirait qu'un mouvement de panique se forme un jour, parmi les responsables des banques centrales qui, jusqu'à présent, souhaitent que le dollar continue d'être le dollar, étant donné les quantités énormes (déficit commercial américain) qu'ils détiennent.

Les amis de l'Amérique sont assez puissants pour que cette issue soit douteuse, j'en conviens.

  • Habitués
Posté(e)

L'effet de levier : Quand la crise se résume à votre hypothèque

27 septembre 2008 - 06h00

La Presse

Francis Vailles

La crise du crédit a pris de l'ampleur en raison d'un phénomène appelé l'effet de levier. Ce bidule financier paraît complexe à première vue, mais il peut s'expliquer simplement par ce que bien des familles ont comme principale dette, l'hypothèque.

Prenons l'exemple de Bob et Luce qui ont acheté une maison de 100 000$ en mettant 5000$ de comptant. Le prêt hypothécaire de 95 000$ est assuré par la SCHL.

Au moment de l'achat, l'économie roule à fond de train si bien qu'au bout de cinq ans, la maison vaut 120 000$. S'ils vendaient, Bob et Luce empocheraient grosso modo 25 000$, après le remboursement de l'hypothèque. Autrement dit, la mise de fonds de 5000$ se transformerait en un capital de 25 000$ en cinq ans.

Ce gain fantastique est possible grâce à ce qu'on appelle justement l'effet de levier. Grâce à l'endettement, il est possible de multiplier son gain en capital et de s'enrichir. Dans le cas de la maison de Bob et Luce, le ratio de levier à l'achat était de 20, soit la valeur de la maison divisée par le capital. Plus le ratio est grand, plus le risque de gain est élevé.

Transposons maintenant la situation aux institutions financières. Au Canada, les banques ont le droit d'utiliser un levier maximum qui équivaut à 20 fois leurs fonds propres. Autrement dit, comme Bob et Luce, ils peuvent détenir des actifs 20 fois plus importants que les fonds propres des actionnaires. Ailleurs dans le monde, le ratio de levier des banques peut atteindre 40 fois les fonds propres.

Quand l'économie tourne, les actifs augmentent et les profits sont fantastiques. Grâce à l'effet de levier, les présidents de banque engrangent des salaires mirobolants. C'est l'euphorie. Mais que se passe-t-il quand l'économie flanche? Quand les actifs perdent de la valeur?

Dans le cas de Bob et Luce, si la maison avait été achetée dans une mauvaise période et perdu, disons, 15 000$, elle ne vaudrait plus que 85 000$. La propriété aurait donc une valeur moindre que le prêt hypothécaire de 95 000$. Pour le couple, la meilleure décision serait alors de donner les clefs à la banque.

C'est ce qui se produit avec le système financier américain actuellement. Les institutions ont un ratio de levier qui est tel que la perte de valeur de leurs actifs les pousse au bord du gouffre. Plus leur ratio est important, plus les dégâts sont grands quand les actifs se déprécient.

Dans le cas des banques d'affaires américaines, le ratio de levier dépasse 25, a calculé le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney. Autrement dit, dès que leur dépréciation des actifs est de plus de 4%, leur situation devient problématique.

Dans les faits, quand Bob et Luce donnent les clefs à la banque, cette dernière ne perd pas d'argent. Elle cogne à la porte de la SCHL et lui demande de combler la différence, puisque la maison du couple est assurée par la SCHL.

C'est la même chose pour les banques américaines. Leurs actifs en dépréciation sont garantis par des assureurs. Le problème, c'est qu'un de ces gros assureurs américains, AIG, fait face à un si grand nombre de demandes qu'elle se trouve elle-même en difficulté. C'est comme si la SCHL était inondée de demandes.

C'est cet effet systémique qui oblige le gouvernement américain à proposer la création d'un fonds de 700 milliards pour éponger les actifs contaminés.

Washington n'en est pas à son premier sauvetage: en 1989, il a créé un méga-fonds pour racheter les prêts hypothécaires en difficulté des caisses d'épargnes Savings & Loans. Dix ans plus tard, on estimait à 123 milliards le coût du plan de sauvetage pour les contribuables américains.

Cette fois, le problème n'est pas qu'américain. Et il risque d'être pire en Europe. Par exemple, l'Allemande Deutsche Bank a un ratio de levier de 50. Son endettement de 2000 milliards d'Euro équivaut à 80% du PIB allemand! Dans le cas de l'Anglaise Barclays Bank, la dette de 1300 milliards de livres (levier de 60) correspond grosso modo au PIB de la Grande-Bretagne.

«En Europe, ce sera plus difficile. Comment vont-ils faire pour coordonner un plan qui répondent aux doléances de tous les pays?», s'interroge Vital Proulx, gestionnaire de portefeuille chez Hexavest.

Bref, le fameux effet de levier n'a pas fini de faire des dégâts.

  • Habitués
Posté(e) (modifié)
«En Europe, ce sera plus difficile. Comment vont-ils faire pour coordonner un plan qui répondent aux doléances de tous les pays?», s'interroge Vital Proulx, gestionnaire de portefeuille chez Hexavest.

Bref, le fameux effet de levier n'a pas fini de faire des dégâts.

Est-ce à dire que l'Europe va s'écraser encore plus lamentablement la gueule que les USA, par la faute d'un sauvetage plus difficile à organiser ?

C'est Osquare qui va pas être content... :lol:

Redflag

Modifié par Redflag
  • Habitués
Posté(e)
«En Europe, ce sera plus difficile. Comment vont-ils faire pour coordonner un plan qui répondent aux doléances de tous les pays?», s'interroge Vital Proulx, gestionnaire de portefeuille chez Hexavest.

Bref, le fameux effet de levier n'a pas fini de faire des dégâts.

Est-ce à dire que l'Europe va s'écraser encore plus lamentablement la gueule que les USA, par la faute d'un sauvetage plus difficile à organiser ?

C'est Osquare qui va pas être content... :lol:

A part le Royaume-Uni et l'Espagne qui, en raison de la tendance qu'ils avaient sous (respectivement) Blair et Aznar à suivre les tendances américaines, connaissent des problèmes similaires à ceux des Etats-Unis dans leur secteur immobilier, l'Europe semble nettement moins exposée que les Etats-Unis.

C'est d'ailleurs une politique de monnaie forte qui y est appliquée. L'Europe n'a pas le choix car c'est le dollar qui est roi.

Le contexte est complètement différent.

Mais si l'Europe venait, elle aussi, à se casser la gueule ... Où est le problème ??

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