Habitués cherry Posté(e) 18 juin 2008 Habitués Posté(e) 18 juin 2008 (modifié) doublon... Modifié 18 juin 2008 par cherry Citer
Habitués Angela Posté(e) 18 juin 2008 Habitués Posté(e) 18 juin 2008 Le mercredi 18 juin 2008Au-delà des excusesYves BoisvertLa PresseLe juge Harry S. LaForme préside une des commissions d'enquête les plus importantes de l'histoire canadienne ou du moins il aimerait qu'elle joue ce rôle.Mais en dehors des cercles autochtones, qui a entendu parler de la Commission de vérité et de réconciliation, qui a commencé ses travaux le 1er juin?Elle coûtera 60 millions (bien plus que Gomery), elle durera cinq ans, et elle sillonnera le Canada pour recueillir des témoignages et écrire la «page manquante dans l'histoire», page honteuse, celle des pensionnats autochtones.***Juge à la Cour d'appel de l'Ontario, Harry S. LaForme est un Indien Mississauga (Ojibwa) et le premier autochtone à siéger à une cour d'appel au Canada. Deux autres commissaires siègent avec lui : Claudette Dumont-Smith, Algonquine du Québec spécialiste de la santé autochtone, et l'avocate Jane Brewin Morley.«Pendant deux ans et demi, notre travail sera de trouver la vérité, dit le juge LaForme, dans un entretien téléphonique. Nous allons recueillir des témoignages, mais pas à la manière formelle de la commission Gomery, par exemple. En fait, nous allons nous adapter à chaque communauté. Dans certains cas, ce sera en présence d'aînés, dans d'autres cas, ce sera par écrit, dans d'autres cas dans des cercles de parole, etc.«Les deux années et demie qui suivront seront axées sur la réconciliation ; je ne sais pas encore comment nous allons procéder, mais nous allons impliquer le public canadien et le gouvernement.»http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/mi...=1&cr=Photo Harry S. LaFormePhoto PC Les audiences ne commenceront pas avant la fin de l'été. Sept « événements nationaux » auront lieu.Cinq ans, n'est-ce pas beaucoup demander au public, qu'on a grand peine à intéresser à la situation des autochtones ?«Peut-être, concède le juge LaForme. Mais il faut commencer par accepter le dommage causé par les pensionnats autochtones à la relation entre le Canada et les peuples autochtones. Ces pensionnats ne sont qu'un exemple de l'esprit qui a mené à cette relation. Une relation inégale, dominé-dominant, fondée sur la méfiance, sur l'incompréhension. Je suis peut-être idéaliste, mais je crois qu'on peut réparer cette relation.»Il faut toutefois commencer par les faits, y compris les motivations de ceux qui ont mis sur pied ces pensionnats, gouvernements et églises.«La première valeur de cette commission sera donc d'éduquer, de refaire les archives (ces pensionnats ont existé pendant 150 ans) ; il y aura un rapport de mi-mandat. Mais la vraie valeur de nos travaux viendra des recommandations que nous pourrons faire pour l'avenir.«Les problèmes d'il y a 50 ans sont les mêmes : les Indiens sont les pauvres parmi les pauvres, ils sont plus malades, mal logés, ils meurent plus vite.«Ces pensionnats étaient destinés à tuer l'Indien dans l'enfant, comme on disait. Mais toutes les politiques visaient le même but : assimiler. Mon grand-père est le dernier dans la famille qui parlait ojibwa. Quand les agents du ministère des Affaires indiennes venaient à la réserve, ils assistaient aux réunions et ceux qui parlaient indien perdaient leur droit de parole.»***Quand on lui demande s'il connaît des gens passés par les pensionnats qui ont vécu une expérience positive, il prend une pause, soupire, et finit par répondre «Non». «Je sais qu'il y en a, mais je n'en connais pas.»Quant à lui, il a eu la chance d'avoir un père qui est allé chercher un emploi à Buffalo. Il revenait les fins de semaine dans la réserve, mais a été élevé en ville. «Je n'ai réalisé que des années plus tard que j'ai évité ces pensionnats parce que mon père avait trouvé un emploi ailleurs.» Plusieurs de son âge, eux, ont été arrachés à leur famille, victimes de mille abus.Étonnamment, c'est en ville, à 22 ans, qu'il a réellement découvert son identité autochtone. «Mon frère (maintenant chef de la réserve) m'avait demandé d'entraîner une équipe de basketball avec des Indiens de plusieurs nations qui vivaient en ville. J'ai vécu une expérience extraordinaire, marquante. Moi, j'étais un jeune homme très en colère. Le fait d'être indien ne semblait m'avoir rien apporté de bon. Et ces jeunes-là, qui étaient aussi pauvres, qui vivaient toutes sortes de difficultés, avaient une incroyable fierté de leur identité.»Harry LaForme est retourné sur la réserve, à une heure et demie de Toronto, et il a commencé à s'impliquer politiquement. On était au milieu des années 70, et le mouvement autochtone prenait son essor. Il a vu que la lutte se transporterait devant les tribunaux. Il a fait son droit à Osgoode Hall, la prestigieuse école de Toronto, et après un bref passage dans un grand bureau, a fait essentiellement du droit autochtone. Il a siégé à différentes commissions, puis a été nommé juge à la Cour supérieure de l'Ontario en 1994, et à la Cour d'appel 10 ans plus tard.***Quand est venu le temps de choisir un président pour cette commission, à laquelle s'est engagé le gouvernement dans le règlement des poursuites concernant les pensionnats, le juge LaForme a été un candidat unanimement recommandé.Il a hésité longtemps. Puis il a pensé à son fils de 7 ans et il a considéré qu'il n'avait guère le choix.Les autochtones canadiens vivent généralement dans un état de pauvreté digne du tiers-monde.À ceux qui disent que l'argent de cette commission aurait été mieux dépensé en logement et en éducation, il réplique ceci : «Il faut bien sûr construire des maisons et des écoles, mais on n'aura pas réglé le plus important, qui est cette relation, ce manque de respect envers les autochtones ; il faut en arriver à parler de nation à nation, et être reconnus comme une partie importante de l'histoire du Canada.» Aller au-delà des excuses, en somme.http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/ar...art&print=1 Citer
Habitués kyris54 Posté(e) 23 juin 2008 Habitués Posté(e) 23 juin 2008 je viens juste de regarder le discours de Stephen Harper en intégralité sur APTN, suivi par les réactions des amérindiens et je dois dire que ce discours était surement nécessaire mais certainement pas une fin en soi... à en juger par les réactions de certains autochtones, 5 minutes de belles paroles ne remplacent pas la vie de dizaines et dizaines d'enfants disparus (je veux bien les croire) pendant ces années noires, sans compter les violences morales, physiques et sexuelles subies par beaucoup... ils ont utilisé les mêmes procédés qu'aux USA en interdisant aux enfants de parler leur langues, de pratiquer leurs rites, etc. finalement, ceux qui s'en sont sortis le mieux et non sans souffrance, ce sont ceux qui ont dit "amen" à tout, sans rechigner...mais j'ai du mal à imaginer le déchirement qu'ils ont du ressentir quand on les a enlevés a leur parents... ils en pleurent encore aujourd'hui... beaucoup n'ont jamais revu leur famille... cette femme, surement grand-mère, raconte encore comme si c'était hier le jour où son petit frère a disparu, en même temps que 2 autres petits garçons... je pense sincèrement qu'aucune parole, aussi forte soit-elle, ne puisse remplacer cela... Citer
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