Habitués Petit-Prince Posté(e) 26 juin 2006 Habitués Posté(e) 26 juin 2006 ps(2): Je remplacerais "nationalisme" par "affirmation nationale". C'est un peu la voie de Morales en Bolivie, qui est de gauche sans être le chien de poche de Chavez ou le lapin de Bush (bref, il est farouchement bolivien).Je comprends tout à fait... mais... n'est-ce pas une manière de faire dans le "politiquement correct" ? "Affirmation nationale" à la place de "nationalisme", parce que "nationalisme" pourrait, peut-être, choquer du monde. On a eu un peu le problème en France où la gauche, qui était pourtant très nationaliste (d'ailleurs, le terme de Nation vient de la révolution), a laissé ce terme lui échapper et a été repris par de Gaulle, abandonné par les néo-gaullistes, puis repris par le Front-National... tant et si bien que maintenant, tout le monde rejette ce terme, pour leur plus grand plaisir... Ajoutons encore les identitaristes, un peu coincés entre modérés et extrémistes, qui souhaitent créer un nationalisme moderne... mais on y trouve du bon, comme du moins bon. Dommage...Par rapport au vocabulaire, il y a aussi une question de génération... Les séparatistes, ce sont un peu les fidèles de Falardeau et des plus intransigeants. Ils ont leur utilité, mais leur discours part d'une rancoeur, alors qu'il faudrait partir beaucoup plus d'une notion positive et constructive.Cette question de vocabulaire me fait aussi beaucoup penser au terme "Canadiens", qui est devenu "Canadiens-Français", puis, Québécois. Que penseraient les Patriotes de tout ça ? Citer
Habitués maxtaz Posté(e) 26 juin 2006 Habitués Posté(e) 26 juin 2006 ...et vous, quelle est votre saveur politique?Max et moi aimerions bien avoir une vue économique de ce "souverainisme".Culturellement, la langue française et tout, ok on commence à avoir notre idée, mais que gagnerai/économiserai le Québec s'il gagnait une certaine indépendance vis à vis du Canada fédéraliste ? Merci de nous répondre objectivement Max et Benzo Citer
Habitués petiboudange Posté(e) 26 juin 2006 Habitués Posté(e) 26 juin 2006 (modifié) Ben en fait il existe deux types de nationalisme depuis toujours:- le nationalisme centraliste, unitaire et xenophobe, celui que prône effectivement l'extrême droite et qui se solde toujours par un projet de pays truc au truquistes (habitants de trucs donc) en rejetant tous les immigrants, les communautés minoritaires etc.- le nationalisme de rupture, de séparation et bien souvent identitaire. C'est celui qui a conduit à la décolonisation, aux luttes des colonies diverses et variées à prendre leur indépendance par rapport à leur "colons", dans le calme ou dans le sang. Il arrive que les deux s'opposent. Que l'un soit une réponse à l'autre. Que le nationalisme officiel (celui diffusé par l'État légitime, la nation dominante ou la faction de population au pouvoir) soit xénophobe ou au contraire dans une visée de rupture.Il n'y a pas une seule facette du nationalisme et depuis que les mouvements des nations existent, il n'y a pas eu une seule et unique forme homogène de nationalisme, mais pratiquemment un nationalisme par nation en voie de devenir!Donc, rejeter le terme nationalisme pour la connotation qu'il pourrait prendre? Mouais... je suis pas persuadée que c'est ce qu'il y a de plus primordial dans les mouvements "d'affirmation nationale", mais pourquoi pas, ce ne serait qu'un changement de "tenue" pour un même "personnage" du paysage politique du Québec, non? Modifié 26 juin 2006 par petiboudange Citer
Habitués Zogu Posté(e) 26 juin 2006 Auteur Habitués Posté(e) 26 juin 2006 (modifié) Je comprends tout à fait... mais... n'est-ce pas une manière de faire dans le "politiquement correct" ? "Affirmation nationale" à la place de "nationalisme", parce que "nationalisme" pourrait, peut-être, choquer du monde.Oui, mais je crois que le vocabulaire doit évoluer avec la société; il est tout aussi vivant et dynamique que nous. Le "nationalisme" a été associé aux dérives de certains chanoines, de Duplessis même (qui le voyait comme une manière de se protéger contre le syndicalisme et contre la menace du communisme). Je crois que l'affirmation nationale est un outil dont se dote une nation, et c'est justement ce qui fait défaut actuellement sur la scène politique québécoise (après que le Québec ait été inondé de drapeaux unifoliés par les copains de Sheila Copps, après l'austérité intellectuelle des années Bouchard, après l'étape tâtillonne de Landry)... nous avons perdu un peu de notre motivation, nous fêtons moins fort et paradons moins longtemps. Choisissons l'affirmation nationale comme un outil, et non pas le nationalisme comme un objectif -- la SSJB l'avait compris autrefois, mais elle a fini par s'encroûter dedans.Au nationalisme de repli, au nationalisme de libération nationale (rupture), nous pouvons opposer un troisième nationalisme qui est celui de l'affirmation (rayonnement). Nous pouvons en voir l'expression dans la vitalité du cinéma québécois et dans l'ouverture de délégations du Québec à l'étranger.Cette question de vocabulaire me fait aussi beaucoup penser au terme "Canadiens", qui est devenu "Canadiens-Français", puis, Québécois. Que penseraient les Patriotes de tout ça ?Encore une fois, il est question de dynamisme et de capacité d'adaptation. Après que le "O Canada" et que tous les symboles originaux des canadiens-français n'aient été récupérés par une nation canadienne-anglaise en mal d'identité et de symboles, il a fallu s'en créer d'autres. Car sans symboles forts et rassembleurs, que deviendrions-nous?Cela ne s'est pas fait instantanément; j'ai lu récemment un bouquin sur le sujet, qui montrait le désarroi des canadiens-français face à la "machine à fabriquer l'identité canadienne". Il y a eu expérimentation avec le drapeau tricolore, avec le coq français, avec la feuille d'érable verte, avec le castor, avec le drapeau du sacré-coeur, etc. La création d'une identité québécoise moderne est le résultat d'un processus qui s'est échelonné des années 1940 jusqu'à la fin des années 1970.Certains ont vu la création de l'identité québécoise comme un repli (stratégique ou autre). Je ne suis pas d'accord. Ce mouvement s'est amorcé alors même que les francophones des autres provinces redécouvraient leur force et leur identité propre. En particulier les Acadiens. On ne peut quand même pas accuser le Québec d'avoir abandonné les Acadiens ET de les avoir "forcés" à développer leur propre identité! Ils ne nous ont jamais demandé notre avis, ils sont bien assez grands pour faire cela tout seul (d'autant plus qu'en tant que peuple ils sont légèrement plus vieux que nous!) Les Québécois n'ont jamais abandonné les francophones du reste du Canada, parce que le peuple de la vallée du Saint-Laurent était une culture à part entière et distincte des Métis, des Acadiens et de tous les autres.Je crois que les Patriotes et Papineau n'auraient rien à dire de l'évolution de notre identité culturelle. Leur but était l'établissement d'une République et ce but n'a pas encore été atteint. Si nous y arrivons en tant que canadiens, canadiens-français, québécois, francophones ou laurentiens... peu importe... nous ferons la fierté du fantôme de De Lorimier (qui erre sous le pont de son ami) lorsque nous aurons rejeté la monarchie et établi une République sur ce territoire-ci et pour ces gens-ci. Modifié 26 juin 2006 par Zogu Citer
Habitués Zogu Posté(e) 26 juin 2006 Auteur Habitués Posté(e) 26 juin 2006 (modifié) Et j'ajouterais:Endosser l'idée d'une identité linguistique seule, bref d'une seule et unique francophonie pancanadienne... c'est utiliser un rouleau compresseur culturel qui nie l'existance des identités historiques et des berceaux de ces cultures francophones toutes distinctes: les Québécois de la vallée du Saint-Laurent, les Acadiens de l'est, les Métis du Manitoba, etc. Chacun de ces groupe mérite le nom de nation ou de peuple, et il mérite la reconnaissance officielle et un droit à l'autodétermination (qui mènera à divers aménagements constitutionnels, socio-économiques ou linguistiques).Sans quoi nous avons quoi? Une langue, un territoire et pas d'Histoire. Un canadien errant amnésique, qui déblatère coast to coast...Cette question fondamentale pourrait trouver un parallèle dans l'émancipation des peuples autochtones. Autrefois on disait "les indiens", puis on a commencé à faire des distinctions: Inuit, Amérindiens. Éventuellement nous avons dû reconnaître que chaque groupe forme une nation à part entière, avec sa culture, ses acquis historiques et ses revendications propres; nous parlons maintenant de Premières-Nations.Tel est l'enjeux de la souveraineté du Québec: le droit à l'autodétermination du peuple québécois, mais aussi la reconnaissance et le respect des autres nations francophones du pays, sans amalgamation et sans dilution culturelle. Libérons LES Francophonies du Canada. Modifié 26 juin 2006 par Zogu Citer
Habitués petiboudange Posté(e) 26 juin 2006 Habitués Posté(e) 26 juin 2006 Et j'ajouterais:Endosser l'idée d'une identité linguistique seule, bref d'une seule et unique francophonie pancanadienne... c'est utiliser un rouleau compresseur culturel qui nie l'existance des identités historiques et des berceaux de ces cultures francophones toutes distinctes: les Québécois de la vallée du Saint-Laurent, les Acadiens de l'est, les Métis du Manitoba, etc. Chacun de ces groupe mérite le nom de nation ou de peuple, et il mérite la reconnaissance officielle et un droit à l'autodétermination (qui mènera à divers aménagements constitutionnels, socio-économiques ou linguistiques).Sans quoi nous avons quoi? Une langue, un territoire et pas d'Histoire. Un canadien errant amnésique, qui déblatère coast to coast...Cette question fondamentale pourrait trouver un parallèle dans l'émancipation des peuples autochtones. Autrefois on disait "les indiens", puis on a commencé à faire des distinctions: Inuit, Amérindiens. Éventuellement nous avons dû reconnaître que chaque groupe forme une nation à part entière, avec sa culture, ses acquis historiques et ses revendications propres; nous parlons maintenant de Premières-Nations.Tel est l'enjeux de la souveraineté du Québec: le droit à l'autodétermination du peuple québécois, mais aussi la reconnaissance et le respect des autres nations francophones du pays, sans amalgamation et sans dilution culturelle. Libérons LES Francophonies du Canada.Alors maintenant tu reprends tes deux dernières interventions et tu réponds à mon questionnaire Pour le dernier point, je te rejoins complètement, il y a plus d'une francophonie au Canada et toutes méritent d'être reconnue et d'avoir droit à des aménagements légitimes... Citer
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