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  • Habitués
Posté(e)

Bonjour,

Notre chroniqueur de Sherbrooke partage avec nous ses réflexions sur la fuite.

À lire en page d'accueil.

Laurence

  • Habitués
Posté(e)

article de qualité, O'Hana analyse trés bien le phénomène de fuite qu'aucun immigrants ne peut se permettre de nier ! merci de cette contribution qui est à méditer pour tout ceux qui prépare leur cavale (en tout cas pour moi)....

  • Habitués
Posté(e)

tout simplement superbe !!! :D

  • Habitués
Posté(e)

Merci, O'Hana, pour cette chronique, belle et lucide.

Ça me va faire réfléchir.

  • Habitués
Posté(e)

quelle chronique! qui m'amene a reflechir! mais c'est superbe, très réfléchie et documentée

une chronique qui sort de l'ordinaire, une autre vision

MERCI a toi pour ce superbe écrit! et continue tes chroniques, très enrichissantes....ça sonne envie d'acheter le bouquin pour aller plus loin, et de flaner dans cette librairie de sherbrooke...

Posté(e)

Très belle chronique O'Hana!!! J'ai adoré!

Cependant, je dirais que dans certains cas (dont le mien...) on vient chercher quelquechose en particulier qui ne nous est pas permis dans notre quotidien en France (ou ailleurs)... Est-ce là vraiment une fuite?... Je n'en suis vraiment pas sûr... Je le vois plutôt comme une extension de mes possibilités... Aller chercher son rêve et élargir sa vision du monde n'est pas synonyme de fuite. J'aime mon pays, ma famille, mes amis... Ils me manquent mais le Canada m'ouvre d'autres horizons que je ne peux pas m'interdire d'explorer... Pourtant comme tu l'as très bien écrit je ne dis pas que je ne reviendrai jamais vivre dans mon pays d'origine...

Merci pour cette chronique!

Tanguy

  • Habitués
Posté(e)

Cependant, je dirais que dans certains cas (dont le mien...) on vient chercher quelquechose en particulier qui ne nous est pas permis dans notre quotidien en France (ou ailleurs)

Tu fuis l'impossibilité de faire certaines choses, non ? ;)

  • Habitués
Posté(e)

La question que pose O'Hana et qui me semble essentielle : Si je choisis d'émigrer, qu'ai je l'intention de fuir ? À ce stade, me concernant je n'ai pas la réponse. Le sytème de santé, la politique, mes compatriotes, l'enseignement pour mon fils ? Mais ai je réellement besoin d'émigrer pour fuir tout ça ? Là j'ai la réponse c'est NON ! et quelque soit la réponse que je pourrais donner à cette question, je me dis que non seulement je n'aurais pas besoin d'émigrer pour fuir, mais je suis fortement convaincu que si j'émigre, je n'échapperai pas à tout ce qui me mets en colère, me fait peur ou m'angoisse. Peut être comme O'Hana, aurai je la réponse une fois là bas.

Merci O'Hana pour ta chronique

  • Habitués
Posté(e) (modifié)

Très belle chronique O'Hana, comme d'hab. C'est vrai que l'on cerne mieux ce que l'on fuit en nous quand on change d'environnement et donc de point de vue. On est soit la même personne, mais le miroir n'est pas le même... ;) La beauté de la chose, c'est que non seulement on voit plus clair, mais on peut s'y attaquer, et que le contexte si différent (autre culture, autres moeurs) peut nous aider à le faire.

Modifié par cherry
  • Habitués
Posté(e) (modifié)

hm...... très profond et sincère...

J'espère que tu trouveras bientôt ton havre de paix.

Je pense en effet qu'on fuit tous quelque chose et assez souvent nos familles d'ailleurs.

Mais un élément qui s'ajoute à tout ça dans mon cas, c'est qu'on finit aussi quand même par ne plus avoir envie d'aller ailleurs après plusieurs fuites (conscientes ou non).... dans le sens où on finit par se dire, 'ben là, ça va faire! C'est pas parfait, mais j'ai rien trouvé de mieux ailleurs" et quand on n'a pas envie de retourner d'où on vient, et bien ça motive à apprendre à aimer où l'on est arrivé...

Par contre quand le mal du pays intervient, là, c'est très difficile de tenir...

Donc il existe une grosse différence de comportement et 'moral' entre les immigrants qui n'ont pas vraiment le choix (physique ou émotif) de revenir sur leur pas et ceux à qui la Terre natale a toujours manqué et qui peuvent finalement facilement y retourner.... là, la décision est toujours en suspens et on finit par vivre sans vraiment s'impliquer là où l'on est, parce qu'on sait que peut-être on repartira, peut-être un jour...

Se dire qu'on ne restera pas quelque part est très dangereux car ça rend l'intégration et l'engagement impossibles, on vit en suspens, en attendant et alors rien n'arrive vraiment car on n'est pas vraiment dedans. Justement la possibilité de nouvelle fuite est trop difficile à oublier et ça empêche d'essayer plus ou mieux... Tout ça est évidemment très inconscient et donc difficile à gérer...

Bien sûr on peut toujours repartir, mais il faut absolument vivre sans penser à ça sinon on passe à côté de la vie, il me semble...

Je connais pas mal de monde qui sont repartis vers leur pays d'origine et ça leur a été nécessaire pour se rappeler pourquoi ils avaient voulu partir à l'origine. Parfois ils sont même revenus à nouveau ici, plus serein.

En tout cas, tout ça est très personnel et personne ne peut nous aider vraiment dans nos choix et décisions de bonheur.

C'est difficile tout ça.

Maintenant, pour ça comme pour beaucoup de choses, immanquablement, la réponse semble être la même : savoir vivre uniquement dans le présent et non dans le passé ni dans l'avenir...

Les gens qui y arrivent vraiment sont admirables... Il faut s'y essayer aussi, sinon, sur notre lit de mort, on se dira "J'aurais pu faire tant de choses si j'avais été un peu plus au coeur du présent et non pas à réfléchir à ce qui était avant et ce qui pourrait être après..."

Bon courage

Modifié par FrenchPeg
  • Habitués
Posté(e)

Nous n'avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,

Nous n'avons fait que fuir,

Et sur la longue route,

J'ai connu des rideaux de pluie à draper des cités souveraines et ultimes,

Des cerceaux déchirés couronnant les chapelles de la désespérance,

Quelques traversées de continents,

J?ai connu bien des tempêtes et tornades

J?ai erré de trop nombreuses nuits pour éclairer mes jours

Une fuite incessante des autres et de moi-même,

Une fuite

Puis j?ai posé mes valises pleines et mon coeur gros

Redis-moi d'où tu viens ?

Redis-moi d'où tu viens ?

J?ai découvert l'azur d?un drapeau bleu et blanc,

Je me souviens que né sous le lys, je croîs sous la rose

Je me souviens, je me souviens...

Aujourd?hui j?ai trouvé un pays et des gens

Que je chéris pour longtemps

salut

Ben

PS : j'ai beaucoup aimé ta chronique

  • Habitués
Posté(e)

Bonjour à toutes et tous,

J'aimerai simplement rappeler suite à cette magnifique chronique de O'Hana qu'il existe un excellent film de Jean Resnais intitulé ¨ Mon oncle d'Amérique ¨ illustrant précisément l'ouvrage du professeur Laborit ¨L'Éloge de la fuite ¨.

Ce film sorti en 1980 est interprété Nicole Garcia et Gérard Depardieu. Je me souviens très bien avoir assisté à la projection lors de sa sortie à Montréal et avoir été interloqué par le propos et la présentation du sujet.

Ce n'est pas un film à la facture classique, loin de là. Par contre, je n'ai jamais oublié les leçons du professeur et j'ai essayé, lorsque possible, de voir si je pouvais les mettre en application pour moi-même.

Tourelou

  • Habitués
Posté(e)

... c'est drole...a chaque fois que je te lis je me dis:"qu'est ce qu'il va encore me dire de moi?"....car c'est exactement ça, on se retrouve dans chaqune de tes paroles....

Merci O'Hana...ce nom te va si bien.... :blush:

Sarmi

Posté(e)

Salut la gang de fuyeux potentiels ou confirmés :)

Merci bien pour vos commentaires : vous aurez compris que c'est une expérience toute personnelle que je livre dans cette chronique. Mais ce qui est le plus intéressant - et je suis sûre que vous l'aurez constaté également - est que plus on va au fond de soi individuellement parlant, plus on peut réaliser qu'il s'y trouve des choses que tout le monde a d'une façon ou d'une autre (universellement parlant).

ça sonne envie d'acheter le bouquin pour aller plus loin, et de flaner dans cette librairie de sherbrooke...

Coin King Ouest et Wellington au centre-ville de Sherbrooke Lacann : je trouve extraordinaire d'avoir une telle librairie (qui vend aussi des cd usagés) dans une ville située en région dite intermédiaire. Avec un peu de chance, tu tomberas sur la propriétaire qui est toujours disponible pour jaser de livres avec passion !

on vient chercher quelquechose en particulier qui ne nous est pas permis dans notre quotidien en France (ou ailleurs)... Est-ce là vraiment une fuite?... Je n'en suis vraiment pas sûr... Je le vois plutôt comme une extension de mes possibilités...

Chacun sa perspective en effet Tanguy ... ;) Dans la mienne - qui était exactement similaire à la tienne à une époque - j'ai considéré que ma recherche "d'extension de possibilités" relevait essentiellement d'une résignation à espérer trouver justement ces possibilités dans mon pays d'origine. Partir - pour voyager ou pour immigrer - c'est selon moi trouver dans cet ailleurs ce quelque chose que je n'ai pas ici. Donc, cet ici ne me satisfait pas complètement. De là, deux options : soit je me bats pour avoir ici ce que je veux, soit je fais mes valises pour espérer le trouver là-bas.

mais je suis fortement convaincu que si j'émigre, je n'échapperai pas à tout ce qui me mets en colère, me fait peur ou m'angoisse.

Exactement. Car tout part de soi. Quand on immigrer, on emmène avec soi sa colère, ses doutes, ses frustrations mais aussi, heureusement, ses joies et ses espoirs. C'est le compromis entre ce que je peux apporter à mon pays d'accueil et ce que mon pays d'accueil peut m'apporter (pour paraphraser la célèbre citation de JFK !). Ce que ne dit pas moins Cherry d'ailleurs dans sa réponse.

Maintenant, pour ça comme pour beaucoup de choses, immanquablement, la réponse semble être la même : savoir vivre uniquement dans le présent et non dans le passé ni dans l'avenir...

Oui, en effet, une autre caractéristique de la fuite : on est dans une situation mouvante, plus vraiment là-bas mais pas vraiment ici. Tout est possible (rentrer dans son pays d'origine, rester ici, repartir vers un autre pays), ceci empêchant de profiter pleinement du présent. Tout est relatif cependant. Car à la fuite j'associe la responsabilité individuelle et cette responsabilité, on ne peut pas l'engager avec qui que ce soit ou dans quoi que ce soit quand on a le cul entre deux chaises.

Merci à Benjam1 pour ces vers,

Merci à Mig21 pour rappeler cet excellent film qu'il faut absolument que je revoie !

Merci à Carmen pour cet écho à nos deux vies ...

Merci à toutes et tous,

O'Hana

  • Habitués
Posté(e) (modifié)

Car à la fuite j'associe la responsabilité individuelle et cette responsabilité, on ne peut pas l'engager avec qui que ce soit ou dans quoi que ce soit quand on a le cul entre deux chaises.

O'Hana

Oui je sais bien que c'est ce que tu penses, mais je comprends juste pas pourquoi il faut se sentir ainsi "responsable" au point d'en être mal à l'aise ... J'estime que je respecte le monde qui m'entoure et que j'aime certaines personnes et pourtant je ne me sens pas "responsable" envers eux. Je suis qui je suis et je fais de mon mieux et au-delà de ça, ça ne m'appartient pas, comme tu dis souvent, et alors, ce que les autres prensent dans cette autre sphère-là ne m'atteint pas, parce que je sais avoir sincèrement fait de mon mieux et d'avoir respecter et aimer les autres.

Je crois que justement, pour faire écho à d'autres de nos discussions, c'est toujours le problème de vivre pour les autres et non pour soi, là-dedans....

Il faut respecter les autres et être fiable mais pas à notre propre détriment....

J'ai "abandonné" ma famille, je rentre les voir aussi souvent que je peux, je leur fais des cadeaux, etc. S'ils trouvent que ce n'est pas suffisant, c'est "leur" problème car je trouve sincèrement que mes efforts envers eux sont à la hauteur des leurs et que je les aime et respecte sincèrement, donc, c'est comme si l'équilibre ainsi atteint permet d'être heureux dans mon présent... parce que je n'ai rien à me reprocher.

Je suis heureuse, je sais que ça les rend heureuse et je tiens à ce que leur bonheur ne dépende pas de moi. Je ne veux pas avoir la responsabilité de tout leur bonheur.

En plus, je pense que justement le concept de "responsabilité" est aussi une manière de se projeter dans l'avenir ou dans le passé. Non?

Il ne peut pas vraiment y avoir de concept de "responsabilité" quand on parle au présent. Au présent, ça équivaut au respect, c'est tout. La responsabilité, il me semble que c'est quand on estime que les autres s'attendent à quelque chose de notre part et qu'on pense devoir quelque chose à quelqu'un... quelque chose comme ça.... Il faut se débarrasser de ça à mon avis pour vraiment être heureux, sinon on s'étouffe.

La seule chose dont on est vraiment responsable c'est de soi-même (sauf évidemment dans le cas d'un tout petit enfant sans défense bien sûr).

J'ai juste l'impression que sinon, on se met trop de pression...

mais bon... c'est un peu compliqué tout ça...

mais c'est juste que dans ta mention de "responsabilité", je vois, je sais pas, de la douleur, de la tristesse, de la difficulté, de la frustration, de la culpabilisation...

Je crois que j'ai arrêté d'avoir le "cul entre deux chaises", il y a 5 ans et quelques, le jour des 35 ans de mariage de mes parents pour qui j'étais l'invitée surprise en étant rentrer d'Irlande sans prévenir pour le week-end. Ma mère et moi avons éclaté en sanglot dans la cuisine lorsque je lui ai demandé si je la rendais très malheureuse à vivre loin d'elle. Elle m'a pris dans ses bras et m'a dit en pleurant "mais non ma chérie!! je suis plus heureuse que tu sois loin et heureuse, plutôt que tu sois près mais malheureuse!"

Jusque là ça m'était pas mal insupportable de m'imaginer que je faisais du mal aux gens en étant moi-même... Après ça, ça a été et je rappelle ça souvent à ceux qui l'oublient:

Normalement, ceux qui nous aiment sont heureux si on est heureux...

C'est juste que sinon... ton affaire de ne pas s'engager parce qu'on n'est pas "sûr"... il me semble que c'est un cercle vicieux... à ne pas pouvoir "s'engager" parce que l'on fuit, on ne peut pas non plus "VOIR" autour de nous et trouver l'endroit où être heureux... Il faut juste pas penser à l'après et donc, vivre dans le présent, et se donner dans le présent, sinon on ne se donne juste jamais il me semble...

En tout cas, bonne continuation et bon courage.

Prends soin de toi et j'espère que tu trouveras bientôt la bonne chaise ... remarque... essaie donc de t'asseoir par terre! C'est peut-être la solution :D

(surtout en tailleur, les mains sur les genoux, paumes vers le ciel, le dos bien droit, la respiration calme et la tête vide :) 10 min le matin, 10 min le soir, pour se recentrer.... )

Modifié par FrenchPeg
Posté(e)

Salut Peggy,

Des choses bien intéressantes que tout cela.

Dans la responsabilité dans l'immigration, je distingue deux choses : l'aspect matériel et l'aspect relationnel.

Dans l'aspect matériel, difficile de prendre certaines responsabilités si tu ne sais pas combien de temps tu vas rester dans le pays. Dilemne à laquelle j'ai été confronté lorsqu'est venu le temps pour moi, par exemple, de changer d'auto. Je voulais une voiture neuve et n'ayant pas 25 000 piasses dans mon compte, j'ai pris un prêt. Bien sûr, je peux la revendre (même à perte si la situation l'exige) mais comprends-tu ce que je veux dire ? Idem professionnellement. Idem pour une maison. Il arrive un moment donné où il faut se brancher (j'accepte-tu la job ou pas ? Je le signes-tu ce contrat d'achat ?) et cela prend un minimum de prévision devant soi (serai-je encore là dans un an, deux ans, etc).

Contrairement à l'aspect matériel qui peut se régler plus "facilement", l'aspect relationnel l'est beaucoup moins : pendant les trois ans de mes études ici, je ne savais pas si je voulais rester au Québec ou pas. Cela a eu pour conséquence 1) d'entretenir l'espoir de mon retour par ma famille et 2) d'entretenir un certain sentiment ambïgu chez mes amis québécois. Légitime. La responsabilité peut alors devenir paralysante à ce moment, car quoi que tu fasses, il y aura un "perdant" (soit les amis d'ici soit la famille là-bas).

Certes, cela ne m'appartient pas. Je dois mener ma vie en fonction de moi et non en fonction des autres. Mais même si cela ne m'appartient pas, cela m'affecte quand même car les conséquences de mes actes affectent mon entourage (et inversement).

Vivre dans le présent ? Bien sûr. Aide-moi tout d'abord à résoudre le paradoxe de Krishnamurti : plus je le lis, plus j'y apprend qu'il ne faut pas que je le lise pour vivre dans le présent. Et il explique le pourquoi du comment dans ses pages : mais pour le connaître (le pourquoi), faut que je le lise !! ^_^

En tout cas, c'est encore une belle journée aujourd'hui !

O'Hana

  • Habitués
Posté(e) (modifié)

hm....

Oui....

et puis ...

non.... :)

Il arrive un moment donné où il faut se brancher (j'accepte-tu la job ou pas ? Je le signes-tu ce contrat d'achat ?) et cela prend un minimum de prévision devant soi (serai-je encore là dans un an, deux ans, etc).

Et bien oui, tu réfléchis, prends ta décision et vis avec au fur et à mesure, au jour le jour... au présent...

Je signe pour un appart le 2 novembre mais j'ai pris les mesures déjà pour pouvoir le revendre si je ne m'y plais plus et également de pouvoir facilement le louer.... donc je suis capable de bien vivre cette décision dans le présent sans me mettre trop de pression, ni me bloquer dans l'avenir... au cas où... Rien n'est vraiment irréversible...

[...]d'entretenir l'espoir [...] La responsabilité peut alors devenir paralysante à ce moment, car quoi que tu fasses, il y aura un "perdant" (soit les amis d'ici soit la famille là-bas).

[...] les conséquences de mes actes affectent mon entourage (et inversement).

si tu vis ces relations sincèrement dans le présent, tu entretiens rien, tu aimes et tu es aimé, c'est tout... C'est bizarre cette notion si présente d'entretien, d'attentes, etc. etc. Il me semble qu'il peut très bien n'y avoir aucune notion d'espoir .... Oui, on veut tous être rassuré... C'est humain mais c'est pas pour ça que c'est bien et qu'il faut rassurer tout le monde.... Ta blonde va te demander des preuves que tu vas rester (une maison, un enfant, etc.), c'est là que ça devient ingérable certes. Mais ce n'est pas forcément ceux qui te demandent de prouver que tu t'engages qui ont raison. Si on SAIT qu'on est aimé, on ne demande pas de preuve de ce genre il me semble. Un peu comme si, si je SENS que tu m'aimes vraiment, je serai heureuse que tu existes où que tu sois. Si je SENS que tu ne m'aimes pas, même tout prêt, je serai malheureuse...

Bien sûr, ça m'embête de perdre un ami de vue, mais à part une fois devant le fait accompli, je vois pas l'intérêt d'y penser. De tous mes amis rencontrés ces dernières années, je m'inquiétais récemment qu'ils puissent disparaître un jour. j'ai demandé, un jour, tout à coup, à l'une de mes amies qui je pensais serait la dernière à partir d'ici (Karine) et elle m'a simplement dit 'non, je pense pas que je serai toujours à Montréal... j'aimerais bien aller ailleurs... Vancouver, whatever...' Étrangement, (peut-être suis-je guérie!!), ça ne m'a pas peiné, ni fait peur... On profite du moment où on peut encore être ensemble et puis c'est tout... après on verra, mais ça ne sert à rien d'y penser...

Cette notion de "perdant" est vraiment bizarre... J'ai vraiment pas l'impression que tu devrais même la considérer du tout.... Je sais pas.... ça marche pas.... On ne peut pas faire plaisir à tout le monde tout le temps et on ne peut pas PLAIRE à tout le monde tout le temps.... On prends des déicsions qui nous semblent les meilleures pour nous et puis on voit venir... Si c'était la bonne décision, tant mieux.. sinon, on en prend une autre..... Mais hésiter et rester en effet le cul entre deux chaises sert à rien.... Pis, si tu meurs demain, tout le monde sera perdant, alors tu fais quoi, tu restes chez toi, au cas où?.... On ne peut JAMAIS savoir ce qui va se passer dans une vie. Si par exemple ta famille n'a pas accepté que tu sois ici, c'est cette non acceptation le problème, et non pas que tu sois ici. Les êtres humains sont costaud. Même si je suis triste si tu pars, je vais survivre et je serai heureuse si je sais que cette décision te rend heureux. Par contre si je sais que tu rentres pour de mauvaises raisons et en continuant à être malheureux parce que tu estimes que ça va rendre quelqu'un d'autre heureux, peut-être, là, l'acceptation sera moins facile. Si tu rentres pour faire plaisir à ta famille, mais que tu n'as pas vraiment envie, ils ne seront pas dupes longtemps de toute façon... Mon ex a dit à sa nouvelle blonde qu'il m'admire pour être partie et que si je ne l'avais pas fait, finalement, il aurait peut-être été déçu quelque part... alors que je pensais qu'il m'en voudrait toujours.... Non, 6 mois plus tard, il était déjà avec une autre....

Oui nos actes affectent les autres... mais sincèrement... dans ma petite expérience, j'ai vu que l'être humain se console pas mal vite... Je crois qu'en restant humble et en faisant de notre mieux, c'est déjà pas mal.

Tu sais... je pense vraiment que tu fais trop attention aux autres finalement :D

Tu ne peux PAS vivre ta vie en fonction de ce que les autres te dictent par leurs actes ou paroles plus ou moins masqués.

En fait, tu les laisses t'enfermer ainsi dans des relations fusionnelles que tu redoutes... parce que tu as si peur de leur faire du mal... alors que si ça se trouve, ça ne leur ferait pas tant d'effet que ça... quel gachis quand on y pense, non?

Imagine le jour où tu es de retour en Calédonie et que tu réfléchis à tout ce temps que tu as perdu à t'inquiéter des conséquences de ton départ au lieu de profiter de tes amis d'ici...

Moi ce qui me rend le plus triste, c'est pas que tu ne sois plus ici un jour, c'est de ne pas davantage profiter de toi alors que tu étais ici....

ça fait-tu du sens tout ça?

Aide-moi tout d'abord à résoudre le paradoxe de Krishnamurti

Tu sais, j'ai une jolie histoire à ce sujet que je t'ai peut-être déjà racontée:

il y a un an, alors que je déprimais au chalet, j'ai entamé un livre de Krishnamurti où il disait de s'ouvrir au monde et de VOIR vraiment ce qui nous entoure ... ça me fascinait de réussir à comprendre ça.... alors je me suis dit, tiens, c'est bête de lire ça ici enfermée, je vais sortir justement dans ce monde dehors et chercher un coin où lire ce que ce petit bonhomme a à me dire... j'ai pris la voiture et j'ai cherché... j'ai trouvé des lacs où je ne pouvais pas m'arrêter, j'ai vu des cheveaux, des vaches le long des rangs estriens, des maisons paisibles, tant d'arbres et pas vraiment où m'arrêter, j'ai continué à chercher un coin tranquille qui me plaise... j'ai passé 2 heures sur les chemins estriens à chercher un coin où lire ce que voulait me dire Krishnamurti.... finalement je suis rentrée...

Plus tard, je me suis dis que j'avais sans doute fait exactement ce qu'il voulait dire.... J'ai regardé autour de moi et j'ai fais partie du monde simplement sans avoir besoin de le lire.... sans réfléchir vraiment, juste à "être".... ou à ne plus "être"...

Donc je pense que c'est ça .... il faut passer beaucoup de temps en dehors (de soi) et lorsqu'on a besoin d'un peu d'aide, lire un peu, mais pas trop.... et retrouver ainsi l'envie et la motivation de retourner "dehors"... mais surtout pas de trop le lire... juste s'en servir comme tremplin...

Bon, c'était ma tentative d'aide...

On fait ce qu'on peut...

Bonne fin de semaine! :)

Je vais chez Bouh avec Champou

Don't worry... Be happy.... ;)

Youhou... Le Seigneur Hiver approche :) :)

Modifié par FrenchPeg
  • Habitués
Posté(e)

Magnfique ta chronique O'Hana -_-

Il est clair que l'on fuit tous quelque chose dans sa vie à un moment donné.

La ou les véritables raisons de notre immigration ne sont elles pas ancrées dans notre subconscient?

Comme tu l'as trés bien dit des évenements anodins dans notre nouvelle vie nous font revivre certaines choses qu'il nous donne une impression de déjà vu.

Tout cela nous amène à des flashbacks sur notre passé qui font remonter à la surface tout un tas d'élements et d'autres.

Pis là c'est la bataille interieur qui recommence,une bataille pour laquelle on veut être prêt physiquement et moralement ,un affrontement qui n'est inéluctable et auquel on est tous confronté car aprés tout on est des humains avec des sentiments qui font ce que nous sommes.

Que l'on soit dans un nouveau pays nous empeche pas de rester le même avec nos sentiments, nous les amenons tout avec nous.

Maintenant cette immigration peut nous amener à mieux nous connaitre comme tu l'as trés bien dit.

Mais ce qui est bien tu es conscient de tes actes et des repercussions qu'ils ont dans ton entourage mais dans ta propre vieaussi

Ah que la vie n'est pas facile :unsure:

J'espère que tout se passera bien pour toé par la suite car pour moé et je pense pour bien d'autres tu es super et quelqu'un de bien

Heuresement il y aussi de bons moments qui restent et resteront dans notre coeur.

Toé qui aime lire tu devrais t'essayer à lire "Dune" de Franck Herbert tu ne seras pas déçu.

Je te souhaite de passer une agréable journée ;)

  • Habitués
Posté(e)

Excellente chronique Mr eddy et beau débat avec Peggy.

Je penses que partir (immigrer ou pas) est une sorte de fuite pour chercher mieux. le tout étant de savoir ce qui se cache derriere le "mieux", cela peut être une recherche d'un bien-être personnel qui n'existe plus dans notre quotidien (famille pesante, amours vacillants et que sais-je encore.) ou professionnel..

Attention, je ne parle que de ceux qui peuvent choisir ou pas de partir et on pas de ceux pour qui s'est une obligation pour raisons politique par exemple.

A part depuis 5-6 ans j'ai toujours vecu en marge de ma famille pour raisons professionnelle et pour tous, je suis l'extra-terrestre familial mais ils savent au moins que je suis heureux comme cela (il faut savoir que tout ma famille est dans le quartier...)

A+

Laurent

Posté(e)

Oui ...

Tu as probablement raison Peggy, enfin je crois, plutôt j'aime à le croire :)

Deux éléments rendent peut-être le tout un tout petit peu plus difficile dans ma propre réalité d'immigrant :

1) issu de deux cultures où la famille est élevée au rang de communauté clanique, soudée et solidaire, cela m'a inévitablement marqué (ex : contrairement à plusieurs de mes amis d'école par exemple, je n'ai jamais connu le fait de rentrer chez moi sans y trouver personne ... Il y avait toujours au moins une personne, et ce, quelque soit l'heure de la journée). Et c'est là le paradoxe de la famille : argument de fuite (étouffement) comme argument de retour au pays (appartenance).

2) voir ma famille, c'est faire face à une réalité physique, incontournable et non négociable : 30 heures d'avion (que je passe par l'est ou par l'ouest). L'amour familiale, même s'il est intemporel et se fout des distances, il se trouve cependant affecté significativement par cette réalité. En toute sincérité, je crois que la gestion de cette situation serait relativement plus facile si ma famille était en France par exemple (6 heures d'avion, trois vols par semaine depuis Dorval je crois) :) Avec les implications financière (à 3000 dollars les deux billets d'avion) et pratique (avoir suffisamment de vacances pour que rentrer en vaille la peine) que cela implique.

Je ne cherche pas à me justifier (i.e. fuir ma propre responsabilité) en amenant ces deux éléments. Simplement à remettre en relief une réalité qui rend la fuite, ma fuite pas meilleure ni plus mauvaise ... simplement différente.

La ou les véritables raisons de notre immigration ne sont elles pas ancrées dans notre subconscient?

Car Jung disait, en gros, que "ce qu'on ne veut pas savoir de soi finit toujours par nous revenir comme un destin". Certains l'appelle la fatalité, d'autres la volonté de Dieu ou encore le retour du boomerang ou encore le Vengeur Masqué ou encore de la synchronicité ^_^ Moi, j'appelle cela tout simplement le subconscient comme toi Farok. Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ? Pas la jeunesse physique mais l'entretien de la jeunesse de l'esprit, qui, à force d'être confronté à de nouvelles choses (environnement, culture, etc), reste constamment alerte, dynamique et ouvert comme le parachute qui ne fonctionne que lorsqu'il est ouvert.

A part depuis 5-6 ans j'ai toujours vecu en marge de ma famille pour raisons professionnelle et pour tous, je suis l'extra-terrestre familial mais ils savent au moins que je suis heureux comme cela (il faut savoir que tout ma famille est dans le quartier...)

Tu me parles là Laurent :) C'est vrai qu'on doit pas mal passer pour des aliens pour notre entourage familial ...

Yé temps de fuir pour la longue fin de semaine, tagada tsoin tsoin !

O'Hana

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