Invité Posté(e) 2 septembre 2005 Posté(e) 2 septembre 2005 A la différence de certains parmi-vous, mon arrivée au Québec relève plus du hasard d'une rencontre amoureuse que d'une quelconque volonté de répondre à l'appel du nouveau monde, en quête d'un improbable eldorado. Même si je me souviens avoir éprouvé un inexplicable sentiment de sérénité en foulant pour la première fois, en juillet 2003, le sol du Québec, je fais partie de ceux qui ont débarqué ici sans le moindre à priori, ignorant quasiment tout de ce pays, hormis les inévitables clichés véhiculés par l'imagerie populaire française et qui tiennent généralement lieu de connaissances encyclopédiques du Canada au franchouillard pur sucre. Bref, j'ai démarré avec un sérieux handicap et m'a fallu m'informer sur le tard et sur le tas, si vous me passez l'expression.Sept mois plus tard, je n'ai bien évidemment pas la prétention d'avoir fait le tour de la question, même si je pense tout de même être en mesure de faire part de deux observations sur le Québec, sur les deux thèmes qui m'ont le plus marqués.La langueEn débarquant pour la première fois, on est très agréablement surpris, même si on s'y attend, de constater à quel point l'usage du français demeure très largement répandu dans une région du monde dominée par les anglophones. Et on ne peut s'empêcher d'éprouver un profond sentiment d'admiration pour ces générations d'hommes et de femmes qui sont parvenus, contre vents et marées, à préserver cet héritage linguistique, même si le québecois s'est affranchi au fil des siècles des règles de l'orthodoxie grammaticale de la langue de Voltaire. Je ne suis cependant pas certain que le combat soit pour autant gagné. J'ai en effet le sentiment que les jeunes générations s'expriment moins bien en français que leurs aînés et qu'elles ont tendance à user et à abuser des anglicismes. Autre signe inquiètant : je rencontre souvent d'autres immigrants francophones et la majorité d'entre-eux avouent recommander vivement à leurs enfants de poursuivre leur cursus scolaire en anglais compte-tenu, affirment-ils, de l'indigence du modèle éducatif québecois. C'est surprenant !Culture, et mode de vieJ'ai le sentiment que les Québécois sont beaucoup plus proches de leurs voisins américains qu'ils ne veulent l'admettre. Ayant souvent voyagé aux Etats-Unis, je n'ai pas noté de différences sensibles entre les deux modes de vie. Les Québécois consomment comme des américains, travaillent comme des américains, sont virés de leur job comme des américains, s'endettent comme des américains, mangent et s'habillent comme des américains, s'intéressent peu aux autres provinces et au reste du monde comme les américains etc... Il ne s'agit ni d'une critique, ni d'un jugement de valeur, mais j'ai de plus en plus la conviction que le Québécois est tout simplement un nord-américain d'expression française, au sens non péjoratif de l'expression. Bref, je n'ai sincèrement pas le sentiment que l'exception culturelle québécoise s'affirme ailleurs que dans le discours. Citer
Habitués alpha bet Posté(e) 2 septembre 2005 Habitués Posté(e) 2 septembre 2005 KAOUMEZ a dit : A la différence de certains parmi-vous, mon arrivée au Québec relève plus du hasard d'une rencontre amoureuse que d'une quelconque volonté de répondre à l'appel du nouveau monde, en quête d'un improbable eldorado. Même si je me souviens avoir éprouvé un inexplicable sentiment de sérénité en foulant pour la première fois, en juillet 2003, le sol du Québec, je fais partie de ceux qui ont débarqué ici sans le moindre à priori, ignorant quasiment tout de ce pays, hormis les inévitables clichés véhiculés par l'imagerie populaire française et qui tiennent généralement lieu de connaissances encyclopédiques du Canada au franchouillard pur sucre. Bref, j'ai démarré avec un sérieux handicap et m'a fallu m'informer sur le tard et sur le tas, si vous me passez l'expression.Sept mois plus tard, je n'ai bien évidemment pas la prétention d'avoir fait le tour de la question, même si je pense tout de même être en mesure de faire part de deux observations sur le Québec, sur les deux thèmes qui m'ont le plus marqués.La langueEn débarquant pour la première fois, on est très agréablement surpris, même si on s'y attend, de constater à quel point l'usage du français demeure très largement répandu dans une région du monde dominée par les anglophones. Et on ne peut s'empêcher d'éprouver un profond sentiment d'admiration pour ces générations d'hommes et de femmes qui sont parvenus, contre vents et marées, à préserver cet héritage linguistique, même si le québecois s'est affranchi au fil des siècles des règles de l'orthodoxie grammaticale de la langue de Voltaire. Je ne suis cependant pas certain que le combat soit pour autant gagné. J'ai en effet le sentiment que les jeunes générations s'expriment moins bien en français que leurs aînés et qu'elles ont tendance à user et à abuser des anglicismes. Autre signe inquiètant : je rencontre souvent d'autres immigrants francophones et la majorité d'entre-eux avouent recommander vivement à leurs enfants de poursuivre leur cursus scolaire en anglais compte-tenu, affirment-ils, de l'indigence du modèle éducatif québecois. C'est surprenant !Culture, et mode de vieJ'ai le sentiment que les Québécois sont beaucoup plus proches de leurs voisins américains qu'ils ne veulent l'admettre. Ayant souvent voyagé aux Etats-Unis, je n'ai pas noté de différences sensibles entre les deux modes de vie. Les Québécois consomment comme des américains, travaillent comme des américains, sont virés de leur job comme des américains, s'endettent comme des américains, mangent et s'habillent comme des américains, s'intéressent peu aux autres provinces et au reste du monde comme les américains etc... Il ne s'agit ni d'une critique, ni d'un jugement de valeur, mais j'ai de plus en plus la conviction que le Québécois est tout simplement un nord-américain d'expression française, au sens non péjoratif de l'expression. Bref, je n'ai sincèrement pas le sentiment que l'exception culturelle québécoise s'affirme ailleurs que dans le discours.←pas d'accord contrairment aux etats uniens les quebecois sont trés ouverts acceuillant ,aimables sauf quand ils ont un volant entre les mains la c'est plus nos cousins c'est nos fréres. Citer
Habitués laurent33 Posté(e) 5 septembre 2005 Habitués Posté(e) 5 septembre 2005 Je crois simplement qu'il ne faut pas jauger les québecois par rapport à des "standards", européens ou US. en fait les québecois sont... des québecois.Proches des américains par cetrains côté, certes, mais diffférents.Et pour la langue, pareil. Pourquoi dire que les jeunes s'expriment "moins bien" en français ? Ils s'expriment en québecois, ou français du québec, et il n'y a pas de raison que le français de l'académie française soit la norme par rapport à laquelle tous les "francophones" du monde doivent se situer.Et en passant, tu trouves qu'en france les jeunes générations maîtrisent mieux le français "académique" ? Oh z'y va, t'es ouf toi, quoi ! Citer
Habitués ale-lex Posté(e) 5 septembre 2005 Habitués Posté(e) 5 septembre 2005 Bon témoignage je trouve!Concernant l'anglais a l'ecole, je suis a 100% pour.Il est vrai que la province du Québec est Francophone (majorité) mais il faut penser a nos enfants, pour leur avenir, ils auront vraiment besoin de l'anglais, surtout sur se continant.Ensuite, personne n'est obligé de parler un Francais académique, le but c'est de se comprendre... (par contre il est vrai que je prefere les phrases tout en francais que le franglais...) Citer
Habitués Saga Posté(e) 5 septembre 2005 Habitués Posté(e) 5 septembre 2005 KAOUMEZ a dit : Les Québécois consomment comme des américains, travaillent comme des américains, sont virés de leur job comme des américains, s'endettent comme des américains, mangent et s'habillent comme des américains, s'intéressent peu aux autres provinces et au reste du monde comme les américains etc... Il ne s'agit ni d'une critique, ni d'un jugement de valeurA priori c'est bien un jugement de valeur, et de plus tu généralises pas mal en mettant tout le monde dans le même sac, ce qui est un peu rude et loin de la réalité à mon sens. Comme dans chaque pays, il y a des gens qui mangent comme des américains, qui s'habillent comme eux etc, suffit de regarder la génération Mc Do qui grandit en france et qui ne jure que par Britney Spears (si si ca existe). et puis d'ailleur en quoi est ce mal ? le pluralisme, voila ce qui nous sauvera peut etre un jour.D'un autre coté, le canada et surtout le Québéc est une mane inépuisable de cosmopolisme (80% d'immigrants) donc j'ai du mal à suivre ton raisonnnement ! Citer
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