Premier bilan

[Invité]

Voilà cela fait un peu plus de 6 mois que nous sommes arrivés à Montréal et nous arrivons à un premier cap important. Premier cap qui invite à un premier bilan, dont j?avais envie de vous faire partager et pour permettre également aux futurs immigrants d?avoir un point de vue de plus.

Dans l?ensemble nous n?avons pas à nous plaindre. Ma compagne s?est vu offrir une job une semaine après notre arrivée. Elle avait l?avantage d?avoir un contact qui lui avait « préparé » un poste dans son domaine. Donc dès le départ, la question des comptes en banque qui se vident a disparu, c?est un gros poids de moins. Nous avons retrouvé des amis et avons fait la connaissance d?autres. Nous sommes très bien installé dans un chouette 4 ½ à 30 secondes à pied d?un métro, à 2 minutes du fleuve et de la piste cyclable. Notre déménagement est arrivé entier. Bref, pour commencer on ne pouvait pas mieux rêver.

Ce départ a été un grand changement et a remué pas mal de choses dont les relations familliales. Dans la majorité des cas il y a eu des découvertes et des démonstrations de sentiments qui ne seraient peut-être jamais arrivées sans notre départ. Dans d?autre cas il y a eu un peu plus de froid et d?incompréhension. Mais de manière générale au niveau relation familiale, parfois avec un peu de délais, les choses sont encore mieux qu?avant. Etrange de se dire qu?il faut s?éloigner pour mieux se rapprocher.

Au niveau personnel, ces 6 mois ont été l?occasion de se confronter à soi-même et de ce point de vue là notre départ a été un catalyseur de la découverte de soi. L?impression d?avoir une vision nouvelle de ses priorités, des réalités, un caractère plus sûr de soi. Le mot catalyseur exprime bien l?idée selon laquelle ce changement nous a semblé plus rapide que si nous n?étions pas parti.

Durant ces 6 mois nous avons bien évidemment découvert Montréal, un peu moins le reste du Québec mais cela devrait venir, la culture québecoise. Dans l?ensemble cela a été une découverte et un plaisir de découvrir. Il y a bien quelques points sur lesquels on pense avec nostalgie à nos origines. Mais tout cela est bien normal et on essaie de découvrir un maximum et de s?enrichir de nos différences. Cette différence culturelle et ce manque parfois plus fort de nos repères nous ont poussé inconsciemment à une découverte de notre patrimoine. Ce sont des choses simples comme cuisiner des plats qu?on aurait jamais cuisiner, écouter ou lire des artistes qu?on aurait sans doute jamais cherché à découvrir.

J?ai parlé d?un premier cap et ce cap est une remise en question de notre avenir ici. Le point qui est pour nous essentiel est le fait que je dois trouver un travail dans mon domaine. J?ai fait des petites jobs pendant les premiers mois. Ce qui en soit a été une belle expérience et de laquelle j?en ai tiré plein de découvertes. Mais notre avenir au Québec n?est pas dans ces petites jobs. Nous arrivons donc a une étape ou nous nous fixons une date butoir au dela de laquelle si je n?ai pas retrouvé d?emploi nous mettrons en ?uvre les démarches de retour. Nous sommes peut-être exigeant car nous considérons notre immigration plus comme une étape, une expérience de quelques années et non pas une installation définitive.

Je sais que mes difficultés à trouver un emploi sont communes à de nombreuses personnes immigrantes ou non. Ce sont des moments qui sont durs à vivre, des moments de remises en question, des moments où il est important pour moi de prendre un peu de recul pour voir qu?au dela de la frustration de ne pas retrouver de l?emploi il y a une métamorphose. Ce recul et l?écriture de ce premier bilan me permet de reprendre du courage pour aborder les mois prochains et me permettre de me dire que si on en vient à rentrer cette expérience aura été tout sauf un échec.

Au départ, je m?attendais à écrire un bilan dans lequel je me serais défoulé en dénonçant à tort et à travers. Mais après coup, je me rend bien compte que cela n?aurait été qu?un placebo sur mes frustrations. J?ai eu l?occasion d?assister à une conférence faisant une comparaison entre les moyens mis en ?uvre au Québec et en Belgique pour l?intégration des immigrants. Même si le contexte et l?arrivée des « immigrants » (l?immigration n?existe plus en Belgique depuis 30 ans) n?est pas le même, il n?empêche pas que les pratiques et les difficultés que beaucoup d?immigrants au Québec dénoncent, se retrouvent en Europe?

[cam&leon]

Merci pour ce bilan et bonne chance dans tes recherches

[Laurence Nadeau]

Bonjour,

Merci pour votre témoignage.

Bonne chance pour le travail et l'intégration !

Laurence

[Invité]

Salut merci beaucoup de nous avoir partager ton experience c'est gentil de ta part,je te souhaite bonne chance pour tes recherches pour le travail.