SuperTrooper Posté(e) il y a 1 heure Posté(e) il y a 1 heure Le slogan « Québec libre » est devenu un mot d’ordre creux, et parfois un prétexte. Sous couvert de défendre la liberté, certains l’utilisent pour justifier la haine, l’exclusion et la suspension des droits fondamentaux d’autrui. Un Québec qui se dit « libre » mais qui veut empêcher des immigrants d’exercer des droits garantis par la Constitution (liberté de religion, liberté linguistique, liberté culturelle) n’est pas libre. Il est autoritaire. La liberté ne consiste pas à imposer une norme unique, une identité figée, une culture officielle sous surveillance. La liberté consiste à tolérer ce qui dérange, à protéger ce qui est minoritaire, à garantir des droits même, et surtout, quand on n’aime pas la manière dont ils sont exercés. Or, que voit-on aujourd’hui derrière le slogan « Québec libre » ? Des discours racistes présentés comme du courage politique Des propos haineux recyclés en « défense identitaire » Une obsession pour le contrôle des corps, des vêtements, des langues, des croyances Ce n’est pas de la liberté. C’est de la peur. C’est quoi, au juste, un Québec libre ? Les Québécois sont-ils réellement libres ? Libres quand ils paient plus d’impôts et de taxes que la majorité des Canadiens ? Libres quand ils dépendent entièrement d’un employeur, d’un État rigide, d’une bureaucratie lourde ? Libres quand leur quotidien se résume à travailler, obéir, survivre, se déplacer dans des transports saturés, pendant que la pauvreté et l’itinérance explosent dans l’indifférence politique ? Libres quand des décisions majeures sont imposées par décret, sous surveillance policière, au nom de la sécurité ou de la santé publique ? Est-ce cela, la liberté ? Si cette vie est une liberté, alors pourquoi tant de colère ? Pourquoi tant de besoin de désigner un bouc émissaire ? Le voile comme faux symbole Comment peut-on reprocher à une immigrante de porter un voile au nom d’un choix religieux, alors que la majorité se soumet quotidiennement à un système politique, économique et policier qu’elle ne contrôle pas ? Un voile n’est pas plus un signe de soumission qu’un tatouage, un uniforme ou un code vestimentaire imposé socialement. La différence, c’est que le voile dérange parce qu’il est visible, minoritaire, et féminin. Ce n’est pas la liberté qui est défendue ici. C’est la conformité. La liberté ne se divise pas Quand des personnes ont été assassinées dans une mosquée simplement parce qu’elles exerçaient leur liberté de prier, ce n’était pas un accident. C’était le produit d’un climat où certaines libertés sont jugées illégitimes, dangereuses, « pas d’ici ». La liberté ne fonctionne pas à géométrie variable. Soit elle est universelle, soit elle est un mensonge. La séparation est une illusion Il n’y a pas de « nous » pur et de « eux » menaçant. Il n’y a que des êtres humains, pris dans des systèmes qui les dépassent, cherchant dignité, sécurité et reconnaissance. Un Québec réellement libre ne serait pas obsédé par ce que portent les femmes, par la langue parlée à la maison, ou par la foi de ses citoyens. Il serait obsédé par la justice sociale, la redistribution, la dignité humaine, et la fin de la misère. Utiliser « Québec libre » pour justifier le racisme, ce n’est pas aimer le Québec. C’est trahir l’idée même de liberté. Citer
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