immigrer.com Posté(e) 23 octobre 2023 Posté(e) 23 octobre 2023 Des gens qui vivent au Québec depuis un an, cinq ans, voire plus, peinent à renouveler leur permis de travail auprès d’Immigration Canada. Certains doivent arrêter de travailler, d’autres sont forcés de retourner dans leur pays d’origine. Les histoires crève-cœur du genre, elles pullulent depuis la pandémie. Publié à 2h41 Mis à jour à 5h00 Émilie Bilodeau, La Presse Le 12 juin dernier, Gregory Boniffacy, parrainé par son père, a obtenu sa citoyenneté canadienne. Ce qui aurait dû être un évènement à célébrer est en train de virer au cauchemar pour la famille française installée à LaSalle depuis deux ans. Gregory Boniffacy a obtenu un permis d’études pour immigrer au Canada en juillet 2021, puis un permis post-études lorsqu’il a terminé son cours en informatique. Sa femme, Alexandra Sain, et leurs trois filles, aujourd’hui âgées de 10 à 16 ans, l’ont l’accompagné grâce à des permis de travail et de visiteur rattachés à son propre permis. En obtenant sa citoyenneté, le permis de Gregory Boniffacy est tombé obsolète. Et les permis de sa famille sont devenus invalides, puisqu’ils étaient liés à la situation de M. Boniffacy. Alexandra Sain a donc appris dans un courriel – signé par un agent dénommé « Y » – qu’elle et ses filles perdaient leur statut de résidentes temporaires, le 27 septembre dernier. Elles doivent régulariser leur situation d’ici le 26 décembre, sans quoi elles seront forcées de quitter le Canada. « C’est juste atroce ! », s’exclame Alexandra Sain. « Je ne m’attendais vraiment pas à ça. On a des amis ici, on aime notre vie ici, on ne s’imagine pas retourner en France », dit celle qui occupe un emploi dans un service de traiteur. Son mari est enseignant d’informatique. Selon Me Benjamin Brunot, avocat spécialisé en immigration, Mme Sain pourrait demander un permis de travail fermé grâce à son employeur actuel, mais le processus prend tout de même plusieurs mois, dit-il. M. Boniffacy pourrait aussi parrainer sa famille pour une résidence permanente, mais une demande de ce type met entre trois et dix ans à être traitée. Entre-temps, la famille devra retourner en France ? « Légalement, oui », répond à contrecœur l’avocat. « C’est une spécificité très canadienne de ne pas reconnaître le droit fondamental des gens à rester avec leur conjoint », affirme celui qui est administrateur à l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Me Benjamin Brunot, avocat spécialisé en immigration Dans plusieurs pays du monde, si vous êtes citoyen, vous avez un droit quasi automatique d’obtenir un visa de résident permanent pour votre conjoint. Me Benjamin Brunot, avocat spécialisé en immigration Exposé aux différentes histoires de ce reportage, Me Brunot parle du système canadien d’immigration comme étant « déshumanisant ». « Il faut rentrer la vie des gens dans des cases administratives. Mais la vie des gens, ça ne rentre pas dans des cases. Notre système est compliqué pour rien », dit Me Brunot. Un salaire pour huit personnes En 2019, François Rainville a été mis en contact avec une famille centrafricaine. Au départ, il devait l’aider à trouver un logement à Longueuil et à le meubler, mais sa femme et lui ont eu un coup de cœur pour le couple et ses six enfants maintenant âgés de 6 à 16 ans. Ils se parlent au téléphone chaque semaine et ils soupent régulièrement ensemble. Jusqu’à vendredi dernier, M. Rainville s’inquiétait pour cette famille qui a été persécutée dans son pays d’origine à cause de sa position politique. Depuis le 27 septembre, le père ne pouvait plus travailler parce que son permis de travail était échu. Sa demande de renouvellement a pourtant été faite en mars dernier. Des questions d’une journaliste du 98,5 et de La Presse ont fait débloquer le dossier à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). suite est source : Citer
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