aquablue Posté(e) 19 février 2023 Posté(e) 19 février 2023 Bonjour, A vous lire que de déceptions sont exprimées. J'ai immigré au Québec en 1992 pour étudier. Beaucoup par hasard. A l'époque, le Québec n'était absolument pas dans la lorgnette des Français. Progressivement depuis la fin du vingtième siècle et sous l'influence grandissante du lobbying de l'OFQG et le DGQP pour aller chercher une main d'œuvre francophone a l'étranger, le Québec est devenu une destination exotique et prometteuse. J'ai pu observer la particularité et le développement du phénomène. Au départ, cela concerne surtout une population étudiante ou une population diplômée et /ou aisée. Dans un second temps, avec le climat de morosité en France ce sont toutes les classes de la société qui ont commencé à immigrer, de la caissière d'épicerie au directeur de musée. Dans les premières années les retours étaient nombreux dès les 2 ou 3 premières années d'établissement (environ 50%) puis une certaine communauté s’est constituée ( notamment autour de ''la petite France du plateau mont-royal'') et l'installation semble aujourd'hui plus durable et étendue à tous les quartiers et régions du Québec (bien que plus marginal car 9 immigrants sur 10 sont à Montréal). La vague migratoire des Français est bien réelle mais il me semble que contrairement aux vagues qui l'ont précédée ou l'accompagnent (italiens, juifs, europe de l'est, tiers monde, amérique du sud, maghreb, etc...) elle s'est faite davantage par choix culturels que par impératifs économiques. Autrement dit tous les immigrants souffrent du climat et de la différence culturelle mais pour la plupart le retour au pays n'est pas possible. Une longue acclimatation sera nécessaire et jamais complète pour eux comme pour nous. Si j'ai fait ce long préambule c'est pour rappeler que tout comme il n'est pas bon de comparer des enfants entre eux il n'est pas heureux de comparer le Québec a la France. C'est inévitable bien sûr mais sans oublier de se rappeler que le point focal est ici ailleurs et que jusqu'à un certain point la cohérence culturelle du Québec nous restera étrangère. Et c'est correct aussi. Immigrer c'est, pour moi en tout cas, la liberté de ne plus appartenir complètement aux déterminismes d'une culture particulière ( et de ses points aveugles) pour découvrir le parfum d'une fleur incomparable. Car finalement nous n'avons en soi ni besoin de complexité excessive ni de conflits pour être heureux... Le Français a le choix du départ et du retour. Il fait une expérience... Peut-être est-il temps de questionner collectivement la pertinence de cet exotisme qui à vous lire en tout cas, et c'est bien compréhensible, remplit de moins en moins les attentes. Azarielle a réagi à ceci 1 Citer
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