Laurent Posté(e) 17 janvier 2012 Posté(e) 17 janvier 2012 La lente agonie des pharmas québécoises THOMAS COTTENDIN . les affaires.com . 13-01-2012 (modifié le 16-01-2012 à 11:26) Tags : AstraZeneca, Bristol Myers Squibb, Emploi, Labopharm, Laboratoires Paladin, Merck, Novartis, Pfizer, Pharmaceutique,Sanofi-Aventis NOS DOSSIERSL'emploi en aérospatiale [Photo : Bloomberg] L’industrie pharmaceutique, qui compte une vingtaine de sièges sociaux de firmes internationales dans la belle province, a déjà été un des fleurons de l’économie québécoise vers la fin des années 1990. Mais depuis dix ans, le secteur a perdu beaucoup de poids, subissant une longue agonie qui a débuté avec la vente du joyau BioChem Pharma à Shire, en 2001. Fermetures d'usine, mises à pied, ventes de sociétés prometteuses...le secteur n'a cessé de subir des revers depuis. Au cours des deux dernières semaines, plus de 200 coupes dans les effectifs des pharmas québecoises ont été annoncées. Les statistiques compilées par Industrie Canada montrent que le nombre total d’employés dans la fabrication de produits pharmaceutiques et de médicaments a progressé de 2,9% entre 2000 et 2009 au Canada, passant de 22 326 à 29 832 travailleurs. Selon les estimations de Pharmabio Développement, le comité sectoriel de main-d'oeuvre des industries des produits pharmaceutiques et biotechnologiques du Québec, le secteur employait environ 18 000 salariés en 2011. La recherche clinique à contrat et les pharmaceutiques innovatrices sont les plus grands employeurs de l’industrie, et c’est bien là que le bât blesse. Selon un rapport de la Chambre de commerce du Canada, le risque de perdre des emplois est bien réel si les pharmaceutiques ne protègent pas mieux leurs brevets. 1400 emplois perdus Les pharmaceutiques font face à l'accélération de la perte de leurs brevets de médicaments vedettes, les forçant à réduire leurs coûts. Il y a deux ans, Pfizer et Wyeth ont fusionné, avant que Merck et Schering suivent la même voie. Ce processus de rationalisation est un phénomène mondial qui frappe le Québec de plein fouet. Conséquences : le Grand Montréal aurait perdu 1400 emplois dans les services de recherche et développement scientifique en 2010, selon Montréal International, qui s’appuie sur des chiffres de Statistique Canada. La fermeture du centre de recherche de Merck Frosst à Montréal, en 2010, qui employait 180 chercheurs, fait déjà figure de cas d’école. La semaine dernière, Sanofi Aventis et Johnson & Johnson sont les derniers en lice à avoir annoncé des suppressions de postes. Suite a l’acquisition de Genzyme, le programme de restructuration de Sanofi mènera à la mise à pied de centaines d’employés (plus de 15% des salariés du siège social canadien) dans son centre de R-D de Laval. Du côté de Johnson & Johnson, le couperet vient de tomber sur 126 employés. Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec (2001-2003) et ancien chef du Parti Québécois (2001-2005), actuellement professeur au Département de stratégie des affaires de l’ESG UQAM, a été très actif dans le développement de l’industrie pharmaceutique durant ses mandats. Il estime que les choix du gouvernement Charest sont néfastes au développement des pharmas au Québec. « Dans les grands objectifs économiques du Québec, le fameux virage technologique, le gouvernement misait sur le secteur pharmaceutique, aussi bien au niveau de la R-D que de la production. Le gouvernement du Québec a pris plusieurs décisions juridiques au sujet des brevets, des crédits d’impôt et des subventions, ce qui a mené les pharmaceutiques québécoises à leur apogée, à un Québec rayonnant », affirme M. Landry. Suite au passage des libéraux, « le gouvernement a modifié son attitude », ce qui a entraîné des mouvements de délocalisation vers la région de Toronto et dans les pays asiatiques, ajoute M. Landry. « Sans formation de la main d’œuvre, sans R-D, sans innovations et sans valeur ajoutée, le retour vers les années fleurissantes ne se fera pas spontanément. » « Nous sommes à l’époque des changements », dit Russell Williams, président de Rx&D, l'association de compagnies de recherche pharmaceutique de pointe. « L’environnement d’affaires international est en constante évolution et la concurrence pour les 100 milliards $ investis chaque année dans les sciences de la vie à l’échelle mondiale est féroce. Il appartient au Québec de bâtir sur son leadership pour en attirer la plus grande part possible et de maintenir sa place de chef de file pour les années à venir. » Selon M. Williams, «une propriété intellectuelle améliorée va aider à créer de l’emploi et générer des investissements. De nouvelles formes de partenariats vont émerger. Par exemple: des partenariats avec des centres d’excellence et des collaborations de plus en plus étroites avec les universités. Ceci va nous aider à passer à travers cette période difficile, mais qui est de transition. C’est un défi, mais l’avenir est prometteur pour les patients québécois et pour la recherche au Québec ». Principales suppressions de postes dans l’industrie pharmaceutique au Québec Date / Nom de l'entreprise / Nombre de suppression de postes / Région février 2006 / Hospira / 300 postes / Montréal février 2007/ Bristol-Myers Squibb Canada/ 115 postes/ Candiac juillet 2010 / Merck Frosst / 180 postes / Montréal février 2011 / Pfizer / 150 postes / St Laurent mars 2011 / Labopharm / 61 postes / Laval Décembre 2011/ Theratechnologies / 40 postes/ Montréal janvier 2012 / Sanofi Avantis / environ 100 postes / Laval janvier 2012 / Johnson & Johnson / 126 postes / Montréal Sources: Communiqués d'entreprise, médias divers. suite et source : http://www.lesaffair...becoises/539717 Citer
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