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  • Habitués
Posté(e) (modifié)

Une question qui me tourne dans la tête depuis plusieurs semaines. Je suppose que vous qui êtes installés depuis longtemps vous la posez à la lecture de certains messages.Nous avons choisi de vivre au Québec. Ou plutôt, au bout d'une longue procédure, d'une multitude de paperasses à remplir, de sommes conséquentes à débourser, le Québec et le Canada nous ont choisi pour faire partie de ces hommes et ces femmes qui vont construire ce pays de la force de leurs bras.Nous en sommes heureux et surtout fiers.Je me demande donc pourquoi je lis aussi souvent des messages de personnes qui, ayant obtenu leur visa au terme de longs mois, voire de 4 ou 5 ans, s'interrogeant sur le temps exact minimum à passer pour ne pas perdre le fameux sésame. Ils ont de multiples « bonnes» raisons, évidemment pour ne pas arriver de suite (je ne parle pas bien sûr de ceux qui attendent la fin de l'année scolaire des enfants). Me semble qu'après une telle attente, on a 100 fois eu le temps de mettre ses affaires en ordre au pays, d'expédier les courantes, de vendre, etc... On dirait que le Canada n'est qu'un pis aller pour eux, un second choix, ou bien qu'ils ont une autre idée en tête. C'tu moi ou ...Qu'en pensez-vous?

Modifié par Cherrybee
  • Habitués
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Moi aussi j'ai lolé au même passage :lol:

Je pense que les gens hésitent parce-que en ces temps moroses et incertains, on s'est pas mal recroquevillés sur la "Famille" et on se demande si c'est vraiment une bonne idée de quitter sa famille, si on ne mélange pas les choses qui sont importantes et qui ne le sont pas, si on ne se leurre pas en pensant qu'un autre boulot, un autre environnement nous rendra heureux alors qu'on sera sans sa famille etc (je pense aux parents qui vieillissent bien sûr, les gens partent rarement sans leurs enfants)...

C'est au moment de franchir le pas qu'on réalise la "perte" de sa famille, avant on réalise pas du tt.

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Le doute est une réaction normale et je crois que les tergiversations sont inévitables dans un premier temps; par contre ce que je ne comprends pas c'est le fait que durant 15 mois de procédure, on ne prend pas une pause pour refléchir et voir si continuer en vaut la peine.

Le pire c'est qu'ils attendent d'obtenir le visa avant de faire marche arrière. Dans quelques années, ils viendront nous dire qu'ils avaient renoncé mais qu'ils sont prets à recommencer la procédure.

Soit on y renonce pour toujours et on n'en parle plus, soit on continue sa procédure et on assume. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire mais je crois qu'il faut etre conséquent.

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et puis nos situations ne sont pas fixes dans le temps, nos désirs et nos souhaits non plus. Le temps s'écoule et certains peuvent durant le temps de la procédure réussir à se construire une situation plus stable, un meilleur job, une nouvelle rencontre...

Je me pose moi meme beaucoup de questions si je vais effectivement partir ou pas, utiliser ma RP ou pas, car c'est vrai que les raisons qui nous motivent à engager la procédure peuvent changer, on a aussi le droit de murir notre réflexion durant le temps de la procédure. Quand ce que l'on espérait pouvoir construire au Québec arrive à se concrétiser chez soi et qu'on y trouve son bonheur, pourquoi poursuivre son projet d'immigration? Mieux vaut alors ne pas partir pour certains plutôt que de tout perdre en essayant de courir plusieurs lièvres à la fois...et plus on approche du départ prévu, plus ca devient du concret, du réel et c'est alors que l'on peut aussi s'apercevoir de tout ce qu'on a de bien dans son pays aussi, ce qui va vous manquer...à chacun sa motivation et ses raisons d'immigrer...mais arrêtons de nous croire en 1800 à l'époque où on débarquait pour bâtir une nation dans des étendues vierges, on n'est pas investi d'une "mission", le Québec restera le Québec tel qu'il est, avec ou sans nous...la quête de l'immigrant moderne est très individuelle et égoïste au fond, un projet bâti sur des désirs de bonheur personnel au prix du déracinement.

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Cherrybee, on dirait que tu parles comme si on était au temps des valeureux français qui arrivaient en bateau (ceux qui réussissaient à arriver en tout cas) pour « défricher » le Québec. Le Québec est assez bien construit ... il faut juste qu'il continue de s'améliorer sur bien des points. Alors je dois avouer que cette phrase en gras m'a aussi fait rire. ;)

Pour le reste, je pense que pour certaines personnes issues de certaines régions où l'attente est très longue, parfois 3, 4, 5 ans ... il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer entre-temps. Je rejoins donc les propos de Redsox. En l'espace de trois ans, la situation de quelqu'un peut changer du tout au tout. D'un petit boulot et d'une vie pénible, il accède à un bon travail, à un très bon niveau de vie, à la stabilité avec une famille ... et il est normal je crois de se demander s'il ne va pas quitter la stabilité pour l'inconnu, d'où les doutes qui surgissent et me paraissent normaux.

Et je rejoins Nana également en ce qui a trait à la famille. Ce ne doit pas être une mince affaire. J'ai beau ne pas être très près de ma belle-mère, mais elle hospitalisée en ce moment et on est vachement contents d'être là et de l'aider; et sa fille est arrivée hier de Californie, ne supportant pas d'être si loin alors que sa mère est très faible et devrait subir une intervention à 80 ans. Et justement, l'autre jour, dans son lit d'hôpital, la larme à l'oeil, ma belle-mère nous disait : « On a beau avoir tout l'argent du monde, si on n'a pas la santé et une famille, le reste ne vaut pas grand-chose. » Bon, allez, je ne vais pas faire pleurer tout le monde là ... ;)

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Cherrybee, on dirait que tu parles comme si on était au temps des valeureux français qui arrivaient en bateau (ceux qui réussissaient à arriver en tout cas) pour « défricher » le Québec. Le Québec est assez bien construit ... il faut juste qu'il continue de s'améliorer sur bien des points.

J'ai bien pris garde de ne pas utiliser ce terme, tout simplement parce qu'il n'est pas vrai. Nous ne sommes pas les valeureux conquérants qui arrivent pour montrer tout leur savoir faire. Le Canada a besoin de main d'uvre, tu dis toi même que bientôt tous les baby boomers vont partir à la retraite et que la relève va être difficile. Bien sûr qu'ils ont beaucoup travaillé. Mais quand un pays prend de l'ampleur, on appelle ça construire. Tout comme ces quartiers qui poussent des champignons.

Je viens de sillonner pas mal la région, j'ai assisté à des manifestations et j'ai senti quelque chose que je trouve extraordinaire, c'est la fierté d'appartenir à ce pays. Sûr que je ne vais pas tout raconter puisque le sentiment de patriotisme a l'air de vous passer au dessus de la tête, mais quand je vois ce monde hésiter ... Ici , ailleurs, je reviens, je repars. Je n'ai aucun espoir dans mon pays, mais j'hésite quand même à venir dans celui-ci qui est plein de promesses...

Est-ce un cadeau à faire à nos proches que de rester auprès d'eux, à leur charge, chômeur et dépressif?

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Moi aussi j'ai lolé au même passage :lol:

Je pense que les gens hésitent parce-que en ces temps moroses et incertains, on s'est pas mal recroquevillés sur la "Famille" et on se demande si c'est vraiment une bonne idée de quitter sa famille, si on ne mélange pas les choses qui sont importantes et qui ne le sont pas, si on ne se leurre pas en pensant qu'un autre boulot, un autre environnement nous rendra heureux alors qu'on sera sans sa famille etc (je pense aux parents qui vieillissent bien sûr, les gens partent rarement sans leurs enfants)...

C'est au moment de franchir le pas qu'on réalise la "perte" de sa famille, avant on réalise pas du tt.

Nana, n'oublie pas qu'à ton âge, tu avais peut-être des opportunités de boulot dans ton pays d'origine. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Voir ma réponse plus haut.

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Le doute est une réaction normale et je crois que les tergiversations sont inévitables dans un premier temps; par contre ce que je ne comprends pas c'est le fait que durant 15 mois de procédure, on ne prend pas une pause pour refléchir et voir si continuer en vaut la peine.

Le pire c'est qu'ils attendent d'obtenir le visa avant de faire marche arrière. Dans quelques années, ils viendront nous dire qu'ils avaient renoncé mais qu'ils sont prets à recommencer la procédure.

Soit on y renonce pour toujours et on n'en parle plus, soit on continue sa procédure et on assume. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire mais je crois qu'il faut etre conséquent.

C'est exactement là que je te rejoins Jem.

  • Habitués
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et puis nos situations ne sont pas fixes dans le temps, nos désirs et nos souhaits non plus. Le temps s'écoule et certains peuvent durant le temps de la procédure réussir à se construire une situation plus stable, un meilleur job, une nouvelle rencontre...

Je me pose moi meme beaucoup de questions si je vais effectivement partir ou pas, utiliser ma RP ou pas, car c'est vrai que les raisons qui nous motivent à engager la procédure peuvent changer, on a aussi le droit de murir notre réflexion durant le temps de la procédure. Quand ce que l'on espérait pouvoir construire au Québec arrive à se concrétiser chez soi et qu'on y trouve son bonheur, pourquoi poursuivre son projet d'immigration? Mieux vaut alors ne pas partir pour certains plutôt que de tout perdre en essayant de courir plusieurs lièvres à la fois...et plus on approche du départ prévu, plus ca devient du concret, du réel et c'est alors que l'on peut aussi s'apercevoir de tout ce qu'on a de bien dans son pays aussi, ce qui va vous manquer...à chacun sa motivation et ses raisons d'immigrer...mais arrêtons de nous croire en 1800 à l'époque où on débarquait pour bâtir une nation dans des étendues vierges, on n'est pas investi d'une "mission", le Québec restera le Québec tel qu'il est, avec ou sans nous...la quête de l'immigrant moderne est très individuelle et égoïste au fond, un projet bâti sur des désirs de bonheur personnel au prix du déracinement.

Merci Redsoxs, je comprends absolument ce point de vue. Encore que je sois persuadée que cela ne concerne qu'une infime partie des hésitants. Disons que je faisais partie de ceux qui n'ont absolument rien à perdre, et, quand je vois comment a tourné ma vie par rapport à ma demi-sur qui était exactement dans la même situation que moi au même moment, je ne peux m'empêcher d'être reconnaissante à ce pays qui m'a donné l'occasion de revivre. Quand on n'a pas de travail, on n'est rien dans la société, il ne faut pas l'oublier.

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N'oublions pas aussi, ceux qui envient le fait que vous tentiez la grande Aventure, alors qu'eux-même n'osent pas réaliser leurs rêves et essayent par tous les moyens de freiner les futurs immigrants en leur lançant rédulièrement des « Est-ce-que tu croix que l'herbe est plus verte ailleurs... » afin de semer le doute dans leurs esprits.

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Nous avons croisé récemment, en France, un ami qui s'en venait du Québec où il s'est "exporté" avec un visa RP depuis près de 6 mois. Sa vie semble tranquille, ou pour le moins ni pire ni meilleure qu'avant ici en France, et il a réalisé son rêve d'immigration. Dans le flot de la discussion, une phrase est passée presque inaperçue... "nous reviendrons en France probablement dans 4 ou 5 ans", entendu que "nous" était sa blonde et lui!

Après qu'il ait quitté la maison, avec ma (future: au mois de juillet prochain, soit dit en passant!) femme, nous nous sommes regardés et avons "tilté" non pas sur la qualité de la soirée mais unqiuement sur cette phrase si anodine, mais troublante quand même. Oui Cherrybee, il est un fait, et une réalité, certains immigrants pour le Québec sont des "immigrants" temporaires dans leurs têtes. Alors dans ces conditions il est facile de comprendre que certains reculent avant même de sauter la Grande Flaque... Le processus d'immigration, l'attente, les formalités, et tout ce qui va avec sont autant d'excitation, de montées d'adrénaline, et dans un monde où parfois la vie peut être morose, il est bon de se voir capable de construire un tel projet. Mais voilà, après ces (longs) mois de rêves, la réalité revient en pleine face pour certains. Alors certes il ya ceux qui vous rappellent au quotidien que "l'herbe n'est pas plus verte ailleurs", au seul prétexte qu'ils ne veulent pas vous voir partir "si loin". Il y a ceux qui verseront une larme quasiment avant même que vous leur annonciez que vous avez entamé une procédure d'immigration pour le Québec, bref il y a et il yaura toujours les empêcheurs de tourner en rond.

Mais au fond, la vraie motivation - pour ceux qui ne traverseront peut-être jamais la fameuse flaque - n'est-elle pas l'excitation de monter un projet, leur projet : le seul dossier d'immigration?

Enfin, je rejoins celles et ceux qui ont argué le fait que l'éloignement familial peut être un frein à l'immigration. J'en suis une preuve vivante. J'ai traversé la Grande Flaque pendant près de deux ans, et ceux qui ont lu certains de mes sujets, savent pourquoi je suis revenu sur le sol français... les enfants. Alors oui, ce n'est pas comme si j'étais revenu pour ma grand-mère de 88 ans, ou mes frères et soeurs, non je suis rentré pour la chair de ma chair, mais je peux aisément comprendre que d'autres ont du mal à quitter parents et fratrie... Quant à mon cas c'est une autre (bien) longue histoire! ;-)

NDLR: je sais j'ai fait une partie de "hors sujet" mais c'est pas grave, ton sujet m'a insipiré alors j'ai dévié!

  • Habitués
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Et bien moi, Cherrybee, je peux te dire que je suis trèèès motivée et je voudrais bien partir m’installer avec ma petite famille !!!!!!!! :wub: Mais pour l’instant … c’est le Québec qui ne veut pas de nous ! :shok:

Donc, évidemment, le temps passe, les choses changent et au fil du temps, je pourrais très bien finir par changer de point de vue, au fond ! Pas facile de mettre sa vie « entre guillemets » pendant plusieurs années, 5 ans déjà que j’attends ! Et qui sait si ma prochaine demande de CSQ va aboutir ou pas ???? Vivre au quotidien avec le corps en France et la tête au Québec, ce n’est pas facile tous les jours. On a beau y croire, on se dit « de quoi sera réellement fait demain ? » -_-

5 ans pendant lesquels, nous avons déménagé plusieurs fois, changé d’emploi, de région, vu les enfants grandir, notre vie changer et eu pas mal de déceptions ! Et il ne faut surtout pas oublier que si nous, nous souhaitons aller vivre dans un autre pays, malheureusement ce sont les services de l’immigration qui tirent les ficelles et ce sont eux, qui au final, nous donneront le droit d’y aller ou pas ! Donc comment vivre au quotidien avec un but, un projet de vie, quand on ne sait jamais, si au final, il va aboutir ! On finit par moins en parler, on finit par juste attendre et y croire en secret, en se disant qu’il vaut mieux se taire pour éviter de faire souffrir nos proches, parce qu’on leur a déjà fait trop de promesses, parce qu’ils en ont assez d’attendre !

Et je rejoins les autres sur tout cela, la roue tourne, on est tous différents et certains finiront peut-être, après toute cette attente, par prendre la décision de ne plus partir pour X raisons ! Changements professionnels qui les valorisent, divorce, nouvelle rencontre, enfants etc. Mais ce sera peut être tout simplement la peur de l’inconnu, en prenant conscience de tous ces changements à venir, uniquement lorsqu’ils tiendront le visa entre leurs mains. Prendre conscience de tout ce qui va changer, de tout ce qu’ils vont perdre, et au dernier moment prendre peur tout court !!!

Parce qu’au fond, rester, c’est aussi se dire que l’on maintient sa petite vie, avec ses repères, ses habitudes, dans un pays que l'on connait, pas trop loin de ses proches et cela peut faire peur de partir ! On a peur de la maladie, peur de les perdre à jamais, peur de s’éloigner ! Et cela peut devenir un frein à l’immigration.

Personnellement, cela m’a fait l’effet contraire. J’ai perdu mes deux parents en l’espace de 8 mois. Cela a été difficile bien sûr, mais quand j’ai commencé à y voir plus clair, je me suis dit, çà y est, je peux partir maintenant, je peux tourner une page et réaliser mes rêves ! La vie continue et je tiens à profiter pleinement de chaque jour qui passe. Je suis comme çà, je reste rarement à terre, je suis toujours obligée de me battre pour avancer et je dois souvent me remettre en question. Pas le choix, c’est comme çà !

Je n’ai pas peur de partir, plus rien ne me retient ici. Et je n’ai vraiment plus rien à espérer pour décrocher un travail, je n'ai donc rien à perdre ! Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde et cela pourrait en faire hésiter plus d’un, ce que je peux comprendre ! Et pour certaines personnes, tout quitter, changer radicalement de vie, çà effraie ! Parce que ce qui au départ, pouvait être vu juste comme un voyage, un peu d’exotisme, prend tout à coup un nouveau visage, une certaine réalité de la vie, avec les inconvénients que cela comporte et tout ce que cela remet en question. Sa propre valeur, ses racines, son attachement aux autres ou à une certaine culture.

Et comme tu le dis l’immigration a aussi un coût et peut-être que certains auront eu des dépenses imprévues au fil du temps et seront donc contraints d’attendre encore un peu pour retrouver une certaine sécurité financière, avant le départ.

Il y l’âge également, pour certaines personnes vieillir peut faire peur et les années passant, la motivation peut décroître. Il y aura toujours ceux qui a 40 ans vont commencer à parler de leur retraite, et ceux dont je fais partie qui se disent que l’on aura toujours quelque chose à faire et à découvrir, voire même entreprendre !

Et puis, il y a les épreuves de la vie celles que nul ne peut prévoir et qui n’épargnent personne : le décès d’un conjoint, d’un enfant, la maladie incurable etc. Je me souviens de cette jeune femme ici sur ce forum dont le mari s’est tué en moto. Cela aurait pu remettre tout en question, quand on se retrouve seule, cela peut changer la donne ! Mais elle a continué d’avancer, elle a tenu à aller jusqu’au bout de ce qui était « leur » projet. Cela n’a pas du être facile tous les jours pour elle, mais elle l’a fait. Pour d’autres, cela aurait pu être une épreuve telle qu’ils auraient tout abandonné …

Et pour finir, n’oublions pas qu’il y a plusieurs catégories d’émigrants : ceux qui envisagent de rester définitivement sur ce nouveau territoire et qui feront tout pour s’intégrer petit à petit et puis il y a les autres, ceux que l’on pourrait définir comme « expats », qui ne viendront que pour avoir une expérience professionnelle de quelques années, resteront eux-mêmes, ne prendront que les avantages de la situation et qui ensuite passeront à autre chose !

Tu y rajoutes, ceux qui prennent la décision d’immigrer sur un coup de tête, suite à un petit voyage idyllique et qui ensuite au retour, rejettent tout ce qui les entoure, leur pays a tous les défauts, tout va mal, rien n’est bon, et qui foncent sur leur dossier d’immigration avec des lunettes roses !!! Au bout de quelques mois d’une longue attente, qu'en sera-t-il de leur motivation première ?????

Et pour terminer, je noterais la catégorie des « doux rêveurs », ceux qui ont réellement une vie difficile dans leur pays, mais qui l’aiment quand même, ceux qui prennent cette décision pour le bien-être de leurs enfants, comme on peut le lire si souvent ici. Ceux qui écoutent les amis installés avant eux, qui leur font confiance aveuglément. Ceux pour qui ce sera un déchirement de quitter leur famille parce qu’ils sont très proches et que ce départ sera un réel sacrifice ! Il suffira de peu de choses, de quelques changements dans leur vie, pour hésiter à partir au dernier moment ! Et je peux les comprendre … C’est difficile de faire des choix de vie, parfois.

Et puis, on peut avoir attendu d’être certains de pouvoir partir aussi, AVANT de vendre la maison, la voiture et d’avoir donné sa démission, tout simplement parce que l’on n’est jamais sûrs de rien, et surtout pas de quoi sera fait demain !

En 2005, on croyait fort à notre projet, mais nous n’en avions parlé à personne, heureusement. A la clef : un refus de CSQ après 5 mois d’attente !

En mai 2007 : on décroche un job à distance pour nous deux. On est heureux, on en parle à tout le monde ! On met fin à notre bail pour la maison, mon mari donne sa démission, les enfants préviennent les copains et l’école. On fait nos malles pendant tout l’été. Et mi septembre, on nous apprend que le camping où nous devions travailler comme gérants à l’année vient d’être vendu, les prochains propriétaires se suffiront d’eux-mêmes, on a donc plus besoin de nous !!!! Dur fût la chute ! :wacko:

On a du se reprendre en mains rapidement, se remettre en question dans l’urgence et pas le temps de s’apitoyer sur notre sort !!!! Et l’entourage ne te ménage pas, bien sûr !!!!! Et çà engendre pas mal de frais aussi !

Donc, tu vois, si demain, j’envoie une nouvelle demande de CSQ, premièrement je n’en parlerais que lorsque je les aurais en main et surtout, je ne prendrais aucune décision pour mon départ, tant que je n’aurais pas la certitude que c’est OK.

Donc, oui, il se passera peut-être un peu de temps entre l’arrivée des visas et notre départ ! Parce que désormais, c’est comme çà, je ne m’y ferais pas prendre deux fois. Çà fait trop mal, et ton optimisme en prend un coup pendant quelques temps. Et bien sûr, il y a toutes les répercussions financières ... <_<

Alors je pense que beaucoup de gens réagissent comme moi aujourd’hui, et surtout ceux pour qui la procédure dure plusieurs années. La joie de partir, l'excitation, çà peut t'aider à tenir quelques mois, mais çà ne tient pas sur des années ! :(

Maintenant, il y a également, ceux pour qui tout est facile et qui n’ont pas conscience de tout ce que cela représente et font un dossier d’immigration comme un caprice, comme un môme qui veut un paquet de bonbons. Ils font certainement partie d’une catégorie de personnes qui n’ont pas de soucis financiers. Alors, pour eux, peut-être que lorsque le visa arrivera, ils seront passés à un autre caprice ! J'espère quand même qu'ils sont rares ...

Alors de la motivation, OUI, j'en ai à revendre, l’envie de partir et de tout bousculer me ronge et me fait bouillir à l’intérieur, mais à l’extérieur, je reste d’un calme olympien ! Je n’ai pas le choix, juste attendre et continuer d’occuper pleinement et intelligemment mes journées. :blush:

On va essayer de mettre toutes les chances de notre côté pour faire passer le nouveau dossier, mais partir … qui sait, 0UI, je le voudrais bien, mais ce n’est pas moi qui possède la réponse ??????

Et je ne prendrais plus aucune décision importante tant que je n’aurais pas les précieux visas dans les mains, çà fait trop mal quand on échoue dans un projet d’une telle envergure et çà fait tellement mal de décevoir ses enfants ! Désormais, on n’a plus le droit à l’erreur, parce que les remarques d'ados çà peut faire mal aussi et qu'il faut en tenir compte …

Mais je peux vous assurer qu’après, une fois que l’on sera sûrs, il n’y aura pas de bras cassés pour faire les malles et nettoyer la maison ! ;):lol: Mais cela prendra un peu de temps, évidemment, et tant qu’à fermer une porte derrière moi, au sens abstrait bien sur, je souhaite le faire bien, ne rien oublier et partir le cœur léger. Après, seulement, je pourrais attaquer ma nouvelle vie de pied ferme et je l'espère pendant de longues années encore … -_-

  • Habitués
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... Le processus d'immigration, l'attente, les formalités, et tout ce qui va avec sont autant d'excitation, de montées d'adrénaline, et dans un monde où parfois la vie peut être morose, il est bon de se voir capable de construire un tel projet. Mais voilà, après ces (longs) mois de rêves, la réalité revient en pleine face pour certains...

Mais au fond, la vraie motivation - pour ceux qui ne traverseront peut-être jamais la fameuse flaque - n'est-elle pas l'excitation de monter un projet, leur projet : le seul dossier d'immigration?

Tu as bien résumé l'idée que j'avais en tête et que j'arrivais pas à la transcrire avec des mots !!!:lol:

  • Habitués
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Nous avons croisé récemment, en France, un ami qui s'en venait du Québec où il s'est "exporté" avec un visa RP depuis près de 6 mois. Sa vie semble tranquille, ou pour le moins ni pire ni meilleure qu'avant ici en France, et il a réalisé son rêve d'immigration. Dans le flot de la discussion, une phrase est passée presque inaperçue... "nous reviendrons en France probablement dans 4 ou 5 ans", entendu que "nous" était sa blonde et lui!

Après qu'il ait quitté la maison, avec ma (future: au mois de juillet prochain, soit dit en passant!) femme, nous nous sommes regardés et avons "tilté" non pas sur la qualité de la soirée mais unqiuement sur cette phrase si anodine, mais troublante quand même. Oui Cherrybee, il est un fait, et une réalité, certains immigrants pour le Québec sont des "immigrants" temporaires dans leurs têtes. Alors dans ces conditions il est facile de comprendre que certains reculent avant même de sauter la Grande Flaque... Le processus d'immigration, l'attente, les formalités, et tout ce qui va avec sont autant d'excitation, de montées d'adrénaline, et dans un monde où parfois la vie peut être morose, il est bon de se voir capable de construire un tel projet. Mais voilà, après ces (longs) mois de rêves, la réalité revient en pleine face pour certains. Alors certes il ya ceux qui vous rappellent au quotidien que "l'herbe n'est pas plus verte ailleurs", au seul prétexte qu'ils ne veulent pas vous voir partir "si loin". Il y a ceux qui verseront une larme quasiment avant même que vous leur annonciez que vous avez entamé une procédure d'immigration pour le Québec, bref il y a et il yaura toujours les empêcheurs de tourner en rond.

Mais au fond, la vraie motivation - pour ceux qui ne traverseront peut-être jamais la fameuse flaque - n'est-elle pas l'excitation de monter un projet, leur projet : le seul dossier d'immigration?

Enfin, je rejoins celles et ceux qui ont argué le fait que l'éloignement familial peut être un frein à l'immigration. J'en suis une preuve vivante. J'ai traversé la Grande Flaque pendant près de deux ans, et ceux qui ont lu certains de mes sujets, savent pourquoi je suis revenu sur le sol français... les enfants. Alors oui, ce n'est pas comme si j'étais revenu pour ma grand-mère de 88 ans, ou mes frères et soeurs, non je suis rentré pour la chair de ma chair, mais je peux aisément comprendre que d'autres ont du mal à quitter parents et fratrie... Quant à mon cas c'est une autre (bien) longue histoire! ;-)

NDLR: je sais j'ai fait une partie de "hors sujet" mais c'est pas grave, ton sujet m'a insipiré alors j'ai dévié!

Merci Nils pour ton témoignage. Je le comprends également puisque moi aussi j'ai laissé tous mes enfants (majeurs) en France. Mais au moins, toi tu l'as fait. Tu es parti immédiatement. Tu n'as pas prétexté des tas de "choses à régler avant de partir" qui ont failli te coûter ton visa. J'ai aussi réfléchi sur cet aspect de la question et je crois également que si je me retrouvais seule ici à l'âge de la retraite, je me rapprocherais de mes enfants. Mais j'aurais accompli ce que je voulais et ce que je devais faire.

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Cherrybee, on dirait que tu parles comme si on était au temps des valeureux français qui arrivaient en bateau (ceux qui réussissaient à arriver en tout cas) pour « défricher » le Québec. Le Québec est assez bien construit ... il faut juste qu'il continue de s'améliorer sur bien des points.

J'ai bien pris garde de ne pas utiliser ce terme, tout simplement parce qu'il n'est pas vrai. Nous ne sommes pas les valeureux conquérants qui arrivent pour montrer tout leur savoir faire. Le Canada a besoin de main d'uvre, tu dis toi même que bientôt tous les baby boomers vont partir à la retraite et que la relève va être difficile. Bien sûr qu'ils ont beaucoup travaillé. Mais quand un pays prend de l'ampleur, on appelle ça construire. Tout comme ces quartiers qui poussent des champignons.

Je viens de sillonner pas mal la région, j'ai assisté à des manifestations et j'ai senti quelque chose que je trouve extraordinaire, c'est la fierté d'appartenir à ce pays. Sûr que je ne vais pas tout raconter puisque le sentiment de patriotisme a l'air de vous passer au dessus de la tête, mais quand je vois ce monde hésiter ... Ici , ailleurs, je reviens, je repars. Je n'ai aucun espoir dans mon pays, mais j'hésite quand même à venir dans celui-ci qui est plein de promesses...

Est-ce un cadeau à faire à nos proches que de rester auprès d'eux, à leur charge, chômeur et dépressif?

Mais pourquoi serais-tu devenue dépressive auprès de tes enfants, de tes petits-enfants. Il y a plein de choses à explorer dans la vie.

Et pour le patriotisme, mais j'étais là, moi, aux deux référendums, et j'ai voté, et j'ai espéré ... et le rêve est tombé à l'eau. Je me sens patriotique québécoise, beaucoup moins patriotique canadienne.

Quant aux baby boomers qui partent, ce serait un bien long sujet à discuter (et ce n'est pas qui le dis, ce sont les statistiques éloquentes :lol: ), mais il y a un « nouvel ordre » du travail qui se dessine, des gens qui décident de rester bien plus longtemps que prévu sur le marché du travail, du travail partagé, du télétravail, etc. Comme le dit Redsox, le Québec va continuer de s'améliorer et de se « construire », mais le défrichage est fait depuis longtemps.

Tu dis que tu n'avais plus d'espoir en France ... mais tes enfants doivent quand même en avoir puisqu'ils y sont restés et que c'est là qu'ils vont élever leur famille. Mais il faut dire aussi que ton cas est particulier : comme tu l'as déjà mentionné sur ce forum, tu as suivi l'homme que tu avais rencontré et que tu aimais et qui avait déjà la citoyenneté canadienne et avait déjà vécu au Québec. Mais dans vos deux cas, la famille est restée en arrière, ce qui est quand même un prix non négligeable à payer.

Mais bon, chacun trouve son bonheur de différentes façons, malgré parfois de lourdes pertes. La définition du bonheur n'est pas la même pour tout le monde.

  • Habitués
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Moi aussi j'ai lolé au même passage :lol:

Je pense que les gens hésitent parce-que en ces temps moroses et incertains, on s'est pas mal recroquevillés sur la "Famille" et on se demande si c'est vraiment une bonne idée de quitter sa famille, si on ne mélange pas les choses qui sont importantes et qui ne le sont pas, si on ne se leurre pas en pensant qu'un autre boulot, un autre environnement nous rendra heureux alors qu'on sera sans sa famille etc (je pense aux parents qui vieillissent bien sûr, les gens partent rarement sans leurs enfants)...

C'est au moment de franchir le pas qu'on réalise la "perte" de sa famille, avant on réalise pas du tt.

Nana, n'oublie pas qu'à ton âge, tu avais peut-être des opportunités de boulot dans ton pays d'origine. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Voir ma réponse plus haut.

Et bien non justement, ça faisait 4 ans que je vivais en couple dans 18 mètres carrés malgré le fait que je travaillais en CDI à plein temps !

Si on avait voulu plus grand, il aurait fallu s'éloigner de Paris et alors là ce qu'on gagnait en surface, on le perdait en TEMPS: tps de transports bien allongés, peu de sorties etc...

Les salaires sont misérables en région parisienne comparé au prix de la vie et les garanties demandées pour louer sont inaccessibles pour bcp d'entre nous.

Mon copain se faisait traiter comme de la merde par ses boulots, avec des nuits blanches sur place à répétition pour vérifier que tel ou tel programme tourne bien, tout ça non payé bien sûr, le délire. Ne supportant pas, il a donc accumulé des périodes de chomage entrecoupées, permettant encore moins d'avoir un appartement digne de ce nom.

Il déprimait à mort, à quoi lui servait ses 5 ans d'étude à 6000 euros l'année??

Ambiance morose et excécrable dans énormément de boites en France (surtout dans l'Informatique), avec toujours le "yen a 10 qu'attendent derrière toi" comme argument imparable dés qu'on soulève un pb dans l'entreprise ou la gestion humaine.

Donc non, vraiment la France n'avait rien à m'offrir en terme de qualité de vie. On a bien sûr penser à à la province en France, mais vlà le marché de l'emploi et du coup si tu le perds là-bas bah t'es encore plus dans la merde.

Au final à Montréal, alors qu'il n'y a que lui qui travaille, nous vivons dans 80 mètres carrés au 16ème étage en plein centre ville avec une vue incroyable (voir photo de mon profil).

Piscine, sauna, buanderie, garage dans l'immeuble... A son boulot il y a qques trucs qu'on trouve "bizarre" mais les gens sont supers sympas, les horaires sont hyper respectées, voir la plupart des gens partent une heure avant et se font du 9h-16h!! Les gens sont pas infantilisés comme en France.

Bref le jour et la nuit.

Vraiment je pense que pour les jeunes Français comme nous, des pays comme le Canada, les Usa ou l'Australie sont LA solution pour avoir une vie digne de ce nom.

Plus on est à Montréal, plus on s'en rend compte, plus on capte à quel point en France, rien n'est fait pour que t'ai confiance en toi, pour que tu te sentes pousser des ailes. Tout est basé sur la peur, la morosité, la culpabilité ("Tu es en France tu as les meilleurs avantages sociaux te plains pas!"). Pour moi, la France c'est complètement bouché et quand je vois tous mes potes Français qui galèrent, qui doivent sans cesse faire appel à leurs parents pour s'en sortir ou qui doivent vivre HORS ile de France pour pouvoir se loger tout en bossant à Paris...Je me dis que c'est pas juste une impression !!

Bien sûr la politique Française actuelle y est pour bcp... J'admire les Français qui restent et qui luttent...moi je suis pas assez courageuse, j'ai l'urgence d'être heureuse!

Modifié par Nana_o
Posté(e)

Ouf ! Nana, à te lire, eh bien moi aussi j'admire les gens qui ont le courage de rester en France et de lutter, de se retrousser les manches et de se botter le derrière pour faire leur chemin. Heureusement j'en connais qui réussisent très bien; ils ont dû être bien chanceux ou alors terriblement persévérants. Ça ne doit pas être facile et je leur lance mon chapeau.

Et malheureusement, tout le monde n'a pas les moyens de quitter un tel enfer pour venir au Québec. Courage à ceux qui n'ont pas d'autres choix que de rester dans ce bourbier.

Je suis heureuse que vous ayez réussi au Québec. :)

  • Habitués
Posté(e)

Ouf ! Nana, à te lire, eh bien moi aussi j'admire les gens qui ont le courage de rester en France et de lutter, de se retrousser les manches et de se botter le derrière pour faire leur chemin. Heureusement j'en connais qui réussisent très bien; ils ont dû être bien chanceux ou alors terriblement persévérants. Ça ne doit pas être facile et je leur lance mon chapeau.

Et malheureusement, tout le monde n'a pas les moyens de quitter un tel enfer pour venir au Québec. Courage à ceux qui n'ont pas d'autres choix que de rester dans ce bourbier.

Je suis heureuse que vous ayez réussi au Québec. :)

Hop hop hop hop! La France n'est quand même pas un bagne... certes il y a des choses qui tournent mal, mais là je dirais que c'est le Monde dans son entier qui tourne mal, mais en se retroussant les manches il y a encore des choses à faire en France. Et Dieu sait que je ne m'exprime pas en m'érigeant en grand défenseur de ce pays, au regard de l'avenir que j'envisage pour ma famille, mais tout de même...

Il est vrai que de loin la vie québécoise semble plus facile d'accès, mais, soyons honnêtes, ce n'est pas sans frais et en claquant des doigts!

Cela étant dit pour revenir - vite fait - au sujet initial de Cherrybee, je crois qu'il y a aussi une (petite?) part de rêve sur ce Québec qui invite quand même pas mal les français (entre autres) à venir fouler son sol en tant qu'immigrant. Et pour bon nombre le rêve ne peut pas devenir réalité pour la simple raison qu'ils n'ont pas la capacité à franchir ce pas, que dis-je ce gouffre... du rêve à la réalité! Deux mondes bien différents.

  • Habitués
Posté(e)

Moi aussi j'ai lolé au même passage  :lol:

Je pense que les gens hésitent parce-que en ces temps moroses et incertains, on s'est pas mal recroquevillés sur la "Famille" et on se demande si c'est vraiment une bonne idée de quitter sa famille, si on ne mélange pas les choses qui sont importantes et qui ne le sont pas, si on ne se leurre pas en pensant qu'un autre boulot, un autre environnement nous rendra heureux alors qu'on sera sans sa famille etc (je pense aux parents qui vieillissent bien sûr, les gens partent rarement sans leurs enfants)...

C'est au moment de franchir le pas qu'on réalise la "perte" de sa famille, avant on réalise pas du tt.

Nana, n'oublie pas qu'à ton âge, tu avais peut-être des opportunités de boulot dans ton pays d'origine. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Voir ma réponse plus haut.

Et bien non justement, ça faisait 4 ans que je vivais en couple dans 18 mètres carrés malgré le fait que je travaillais en CDI à plein temps !

Si on avait voulu plus grand, il aurait fallu s'éloigner de Paris et alors là ce qu'on gagnait en surface, on le perdait en TEMPS: tps de transports bien allongés, peu de sorties etc...

Les salaires sont misérables en région parisienne comparé au prix de la vie et les garanties demandées pour louer sont inaccessibles pour bcp d'entre nous.

Mon copain se faisait traiter comme de la merde par ses boulots, avec des nuits blanches sur place à répétition pour vérifier que tel ou tel programme tourne bien, tout ça non payé bien sûr, le délire. Ne supportant pas, il a donc accumulé des périodes de chomage entrecoupées, permettant encore moins d'avoir un appartement digne de ce nom.

Il déprimait à mort, à quoi lui servait ses 5 ans d'étude à 6000 euros l'année??

Ambiance morose et excécrable dans énormément de boites en France (surtout dans l'Informatique), avec toujours le "yen a 10 qu'attendent derrière toi" comme argument imparable dés qu'on soulève un pb dans l'entreprise ou la gestion humaine.

Donc non, vraiment la France n'avait rien à m'offrir en terme de qualité de vie. On a bien sûr penser à à la province en France, mais vlà le marché de l'emploi et du coup si tu le perds là-bas bah t'es encore plus dans la merde.

Au final à Montréal, alors qu'il n'y a que lui qui travaille, nous vivons dans 80 mètres carrés au 16ème étage en plein centre ville avec une vue incroyable (voir photo de mon profil).

Piscine, sauna, buanderie, garage dans l'immeuble... A son boulot il y a qques trucs qu'on trouve "bizarre" mais les gens sont supers sympas, les horaires sont hyper respectées, voir la plupart des gens partent  une heure avant et se font du 9h-16h!! Les gens sont pas infantilisés comme en France.

Bref le jour et la nuit.

Vraiment je pense que pour les jeunes Français comme nous, des pays comme le Canada, les Usa ou l'Australie sont LA solution pour avoir une vie digne de ce nom.

Plus on est à Montréal, plus on s'en rend compte, plus on capte à quel point en France, rien n'est fait pour que t'ai confiance en toi, pour que tu te sentes pousser des ailes. Tout est basé sur la peur, la morosité, la culpabilité ("Tu es en France tu as les meilleurs avantages sociaux te plains pas!"). Pour moi, la France c'est complètement bouché et quand je vois tous mes potes Français qui galèrent, qui doivent sans cesse faire appel à leurs parents pour s'en sortir ou qui doivent vivre HORS ile de France pour pouvoir se loger tout en bossant à Paris...Je me dis que c'est pas juste une impression !!

Bien sûr la politique Française actuelle y est pour bcp... J'admire les Français qui restent et qui luttent...moi je suis pas assez courageuse, j'ai l'urgence d'être heureuse!

Dans ton long message, tu as résumé les raisons pour lesquelles je suis venue ici. Et pourquoi cet équilibre que j'ai trouvé ici contrebalance le fait de ne pas voir mes enfants toutes les semaines en chair et en os.

  • Habitués
Posté(e) (modifié)

Ouf !  ils ont dû être bien chanceux ou alors terriblement persévérants.:)

Plutôt bien chanceux! Je répondrai à ton message ce soir de chez moi, ainsi qu'à celui de Zemida qui est super intéressant, car ici, toujours pas d'émoticônes, de gras ou de couleur

Modifié par Cherrybee

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