Habitués FrenchPeg Posté(e) 26 mars 2004 Habitués Posté(e) 26 mars 2004 On m'a plusieurs fois fait remarqué que c'était bizarre que je n'aie jamais écrit de chronique sur mon voyage au Yukon... C'est vrai.Il y a eu plein de raisons pour ça, le manque de temps, d'occasion et de timing et aussi que ça aurait été plus près du roman! Mais si ça vous a manqué, il en existe bien une sur le magazine fascinant de richesses d'un copain. Mozaïk : Le Yukon, l?hiver : des montagnes et des gensJ'espère que Laurence ne m'en voudra pas de faire un peu de pub pour ce magazine culturel super intéressant qui fait la part belle à l'Afrique.Bonne découverte!En revanche, comme mon texte a été changé, je vous mets ici la version initiale qui est vraiment de moi... c'est vrai quoi... zut alors!CARNET DE ROUTELe Yukon, l?hiver : des montagnes et des gensPeggyLe Yukon est la région du Canada la plus au nord ouest de l?Amérique, entre l?Alaska états-unienne et les Territoires du Nord-Ouest canadiens. C?est 28 000 habitants sur un territoire presque aussi grand que la France. Bref, c?est le Grand Nord.... Y aller en plein hiver faisait évidemment partie de l?aventure : découvrir ces contrées nordiques et isolées presque vierges de l?impact humain, ce pays de montagnes ennuagées, de rivières glacées et de forêts enneigées. On ne s?arrête pas ici en passant. On y vient. Toute l?âme de la région semble provenir de ces rencontres entre aventuriers déterminés fuyant quelque chose ou poursuivant leurs rêves et les Premières Nations (environ 6000 amérindiens).Whitehorse, la « capitale », minuscule ville d?un peu plus de 19 000 habitants, toute plate à la nord-américaine, est entourée de montagnes et bordée par le fleuve Yukon, la « grande rivière ». À l?origine, c?était un centre d?approvisionnement pour les chercheurs d?or de la région yukonnaise du Klondike. Toute la culture locale, plus ou moins exagérée pour les touristes, se base sur ce passé de ruée vers l?or et, plus contemporainement, sur la Yukon Quest, peut-être la plus célèbre des courses de traîneaux à chiens. C?est aussi une destination pour amateurs d?aurores boréales, dont nous venons de rater la saison principale. Nous aurons pourtant la chance d?entrevoir le vert cosmique flou de quelques unes d?entre elles.Il fait inexplicablement doux pour la saison, -10°C, mais les températures devraient bientôt redescendre vers de plus habituels 20/ 30°C. Le chalet de bois rond de mes amis est « dans le bois », à proximité de 4 ou 5 autres chalets. Les voisins sont importants en cette saison polaire où les conséquences du gel de tout liquide font remonter à la surface des consciences les précautions vitales oubliées depuis longtemps dans nos vies occidentales confortables. Pourtant, ici, le froid est encore plus sec qu?au Québec, moins enneigé et moins venteux. Il suffit donc de s?habiller en conséquence. Lorsque le sang commence à difficilement atteindre les extrémités et que les pieds et les doigts se font douloureusement ressentir, c?est le signe. Il faut se réchauffer. De toute façon? on ne tient pas longtemps car ça fait mal ; sauf lorsque l?attention se détourne vers un spectacle irréel et rêvé, comme les sources chaudes de Takhini, rencontre de l?eau naturellement chaude de la rivière à 40°C et de l?air froid? et que l?on reste interdit devant l?effet féerique de la vapeur transformée en givre et recouvrant tout ; paysage de neige et de glace autour d?un petit lac d?eau encore chaude ou un canard se baigne et déjeune, voguant paisiblement à l?abri du froid? Même si ce n?est pas insoutenable lorsque le soleil brille, par -30°C le corps a ses limites surtout lorsque le chauffage de la voiture a cessé de fonctionner. Problème assez fréquent dans ces régions ; un bout de tuyauterie sans doute gelé. Indépendamment de l?inconfort, surtout pour les pieds, lorsque l?on est assis et que l?on ne peut bouger, le handicap plus insurmontable à mon goût est qu?il n?est pas question de voir quoi que ce soit par les vitres qui se recouvrent de glace sans espoir de pouvoir les dégeler de manière efficace et durable. De toute façon, c?est vrai qu?il fait nuit tôt, mais c?est beau les montagnes enneigées éclairées par la lune?Le plus dépaysant pour une résidente du Québec, ce n?est pas la neige, ni le froid, ni la « ville », type gros village nord-américain en bois avec les incontournables stations essence Pétro-Canada, les hôtels Best Western et les Canadian Tyre, mais ce sont les montages? partout au loin. Le paysage change sans cesse selon l?endroit où ces montagnes se retrouvent dans notre champ de vision. Ensuite, plus inconsciemment, mais sentiment tellement jouissif, c?est la faible densité de population que l'on ressent. Pour une française vivant à Montréal, la différence est déjà palpable, mais ici, c?est encore plus vide ; la plus « grosse » ville, et de loin, c?est Whitehorse, ensuite vient Dawson. Outre les montagnes, les lacs gelés, la lumière pure, la neige brillante, les arbres sublimés dans leur manteau d?hiver, l?un de mes plus beaux souvenirs du Yukon sera en fait humain : une soirée mémorable dans un bar : deux belges, une française, deux québécois et un acadien ; la soirée est chaude, les gens (indiens, cow-boys, trappeurs, touristes, citadins et jeunes paumés confondus) dansent, discutent, rient et les tournées de bières se succèdent, jusqu?au moment, rare et flottant, inoubliable, d?un toast à la langue française en Amérique. Communion des c?urs et des histoires de vie dans ce bout du monde que ces gens ont choisi. Car on ne se retrouve pas au Yukon par hasard? Citer
Habitués Alain Posté(e) 26 mars 2004 Habitués Posté(e) 26 mars 2004 Excellent site!On y lit beaucoup d'articles intéressants Citer
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