Le $ Can = $ US

[Petit-Prince]

C'est un vu pieu Lionel... Un vu que caressent certains qui se laissent aveugler par leur rectitude politique.

Est-ce que la situation est idéale pour les États-Unis ? Non... Là-dessus je suis d'accord. Mais même si je suis un farouche opposant à la dette (je pense que tu te souviens de certains de mes messages au sujet de la dette du Québec), on ne peut pas dire que la dette des États-Unis handicape vraiment son économie.

Et ce n'est pas nouveau... en 1970, la situation était pire alors que le premier choc pétrolier n'était pas arrivé. Le pays avait creusé sa dette après sa campagne Vietnamienne et l'on parlait déjà de crise... La crise est venue, mais pas pour les mêmes raisons et pour toute la planète.

Aujourd'hui, et depuis plus de 25 ans, "on" (excluant celui qui écrit) nous prédit un recul économique des États-Unis... mais ce recul ne vient pas. Au contraire ! La richesse s'accroît, la croissance reste à un niveau que bien des pays occidentaux pourraient envier, le chômage continue de descendre, les produits étatsuniens se vendent bien à l'étranger... Quand à Ronald Reagan, il a remis l'économie du pays sur les rails et même les démocrates le reconnaissent. D'ailleurs, la politique économique de William Clinton ne fût pas bien différente, sur bien des aspects, de celle de ses prédécesseurs.

Certes, Bush fils adopte des politiques anti-libérales très protectionnistes qui feraient rougir même les socialistes français, mais compte-tenu du contexte et de la fragilité des secteurs économiques les plus vieillissants (industrie lourde comme l'automobile par exemple), cela permet d'éviter la casse... ou de l'atténuer. Comme quoi, les vrais libéraux ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

Bref, même si le pouvoir central maintien la partie "fragile" de son économie de manière artificielle (politique visant à faire baisser le dollar, protectionnisme), il est bien aidé par le grand dynamisme des autres entreprises. Ce qui fait que les emplois perdus chez les premiers, sont en grande partie absorbés par les créations d'emplois chez les seconds. On est loin de la perfusion à la française où l'on balance l'argent dans un puis sans fond et sans recueillir le moindre avantage... Aux États, le crédit crée de la richesse. Est-ce que cela met le pays à l'abris d'une éventuelle crise ? Non... mais encore une fois, les États ont connus des situations économiques bien plus graves. Et tu le sais aussi bien que moi, l'Amérique du Nord se relève très vite des grosses crises... cela s'est toujours vérifié par le passé.

Alors évidemment, l'alarmisme fait vendre des journaux économiques et permet aux spéculateurs de se remplir les poches. Puis cela donne des arguments à certains ventres-mous qui attendent désespérément le "grand soir".

[Petit-Lion]

Je ne souhaite pas de récession aux États-unis juste pour le plaisir de remettre en question leur modèle économique. Mais selon toi et selon certains idéologues conservateurs (qui ont déjà écrit que la dette est un faux problème et que les États-Unis peuvent l'augmenter autant qu'ils le veulent), l'arbre montera jusqu'au ciel.

On parle de gens qui ont mis un représentant des compagnies pétrolières à la présidence des États-Unis et qui ont déclenché une guerre pour que ces compagnies fassent plus de profits. Ça ne les dérange pas tellement, d'hypothéquer les générations futures.

[Baguette]

Le facteur le plus determinant du niveau du C$ viv-a-vis du US$ est les taux d'inflation respectifs des deux pays. L'expectation des investisseurs (en terme d'interet reel) a de l'influence sur la direction des taux d'interet nominaux, ce qui a son tour affecte la performance economique de chcun des deux pays. Et effectivement des taux d'interet nominaux, plus eleves compares aux US, creera un flux de capital envers le Canada et haussera davantage la vleur de la monnaie canadienne.