Crise du logement aux USA

[Tyrone]

Suite à la crise du logement (hypothèques) aux USA, la bourse de Paris a perdu 1000 points (15%) en 1 mois... Toutes les bourses mondiales sont au point de rupture et on craint une grave crise.

Qu'en est-il au Canada, au Québec?

Est-ce la même chose, d'un point de vue remboursement des prêts hypothécaires?

Que faut-il attendre au Québec d'une telle crise juste derrière la frontière?

S'il se passe la même chose au Québec :

Les prix vont-ils baisser du fait d'une probable augmentation des reventes sur le marché?

Est-ce que les taux d'intérêts vont augmenter afin de rendre les emprunts moins accessibles?

Merci à ceux qui auront un début de réponse.

[bencoudonc]

Je ne suis pas économiste et je n'ai pas de boule de cristal (les économistes non plus d'ailleurs, mais ils ne le savent pas). Mais quelques éléments :

1) Notre économie est très liée à l'économie américaine, et la majeure partie de nos exportations est sur les États-unis. Donc forcément il va y avoir des répercussions. Déjà, la force du dollar canadien par rapport au dollar américain a un impact (tourisme, exportations).

2) Aux Etats-unis, la bulle immobilière a alimenté une frénésie de consommation et d'endettement personnel sans précédent. Les gens refinançaient leur maison pour rembourser leurs dettes à la consommation, puis s'endettaient de nouveau, toujours pour consommer. Le taux d'endettement des ménages n'a jamais été aussi important, et le taux d'épargne aussi bas. Il fallait bien que le soufflé retombe un jour... Or certaines banques canadiennes ont investi dans des obligations hypothécaires et dérivés américains. Elles vont essuyer des pertes sur ces investissements, c'est certain.

3) Nos banques sont plus conservatrices et la réglementation est plus sévère ici qu'aux Etats-unis. La spéculation ici a donc été moins importante. Par contre, il est maintenant très facile, ici, d'acheter une maison sans apport comptant. De plus, on vient de traverser une période où les banques te couraient littéralement après pour te prêter de l'argent... Généralement c'est plutôt mauvais signe. Comme lors de la dernière crise immobilière on peut s'attendre à ce qu'un certain nombre de gens se soient surendettés et en paient le prix.

4) Je ne pense pas que les prix ici diminuent beaucoup (en tout cas pas partout), mais il va probablement y avoir un ralentissement important du marché, et une hausse des taux d'intérêts. On voit déjà que les maisons (en encore plus les condos) mettent plus de temps à se vendre qu'avant.

[Tyrone]

Par contre, il est maintenant très facile, ici, d'acheter une maison sans apport comptant. De plus, on vient de traverser une période où les banques te couraient littéralement après pour te prêter de l'argent...

Est-ce que cela pourrait changer?

Parce que acheter une maison est notre principal objectif alors...

Je ne pense pas que les prix ici diminuent beaucoup (en tout cas pas partout), mais il va probablement y avoir un ralentissement important du marché, et une hausse des taux d'intérêts. On voit déjà que les maisons (en encore plus les condos) mettent plus de temps à se vendre qu'avant.

Si elles mettent du temps à se vendre, les prix ne vont-ils pas baisser?

Surtout si les gens qui vendent ont besoin d'argent?

Merci.

[bencoudonc]

Est-ce que cela pourrait changer?

Parce que acheter une maison est notre principal objectif alors...

Il ne fait pas s'inquiéter quand même, les banques font leur argent en prêtant, donc elles ne vont pas arrêter ! Mais de toute façon, il est beaucoup plus sage de fournir un certain apport lorsque vous achetez, d'acheter quelque chose que vous avez les moyens de payer même si les taux montent de quelques points, et de ne pas vous lancer dans de gros achats tant que vous n'avez pas une certaine stabilité, n'est-ce pas ? D'après moi si ces trois critères s'appliquent à votre situation, il n'y aura aucun problème.

Si elles mettent du temps à se vendre, les prix ne vont-ils pas baisser?

Surtout si les gens qui vendent ont besoin d'argent?

Merci.

Dans certains secteurs peut-être. Pour le moment, je regarde le marché et je ne vois pas de baisses significatives, du moins pas à Montréal. Par contre les offres sont affichées plus longtemps et il n'y a plus de surenchère - à une certaine période les gens mettaient leur maison en vente à un prix X, et les acheteurs faisaient surenchère (offraient plus que le prix demandé).

[Tyrone]

Il ne fait pas s'inquiéter quand même, les banques font leur argent en prêtant, donc elles ne vont pas arrêter ! Mais de toute façon, il est beaucoup plus sage de fournir un certain apport lorsque vous achetez, d'acheter quelque chose que vous avez les moyens de payer même si les taux montent de quelques points, et de ne pas vous lancer dans de gros achats tant que vous n'avez pas une certaine stabilité, n'est-ce pas ? D'après moi si ces trois critères s'appliquent à votre situation, il n'y aura aucun problème.

Absolument d'accord, mais de toute manière, les banques ne prêtent pas non plus n'importe quel montant...

Et donc, on ne peut pas acheter à n'importe quel prix, c'est du moins le cas en France, et j'imagine que c'est à peu près la même chose au Québec, non?

Moi, ce que je veux, c'est pouvoir acheter, c'est mon but premier.

Je n'ai pas la folie des grandeurs, mais j'aimerais ne pas acheter un taudis...

[bencoudonc]

C'est tout à fait réalisable...

[O'Hana]

Salut,

Article intéressant dans Les Affaires à ce sujet. Je mets la partie spécifique sur l'hypothèque :

Q- Qu'arrivera-t-il à mon hypothèque?

R- Rien. Les prêts fermés dont le terme est de un à cinq ans ne subiront aucun changement. Les prêts ouverts risquent de baisser. Ceux qui doivent renouveler leur hypothèque le feront très probablement sans problème, à moins d'être de mauvais payeurs.

Au Canada, les prêts à risque ne représentent que 5% des prêts accordés en 2006, comparativement à 22% aux États-Unis. Et les défauts de paiement sont beaucoup moindres.

Q- Dois-je faire une croix sur mon projet d'achat de maison?

R- Pas du tout. La vaste majorité des acheteurs «passeront» à la banque sans problème si c'était déjà le cas avant la crise. Les mêmes exigences qu'avant s'appliquent: un emploi stable, un bon dossier de crédit et des paiements pour la maison qui ne dépassent pas 30% des revenus bruts, taxes foncières et chauffage compris.

Q- Le prix des maisons va-t-il chuter?

R- Non. Au Canada et au Québec, le marché immobilier est beaucoup plus sain qu'aux États-Unis. Certes, le marché n'a pas la vigueur d'il y a deux ans, mais les prix continuent de monter un peu partout. «Le marché du travail est bon et les salaires augmentent, deux conditions essentielles au marché immobilier», dit M. Durocher.

Q- Qu'en est-il des prêts auto, de la marge de crédit, du prêt personnel?

R- Si le dossier de crédit est bon, pas de changement en vue. Par contre, il n'est pas impossible que les banques deviennent plus chatouilleuses face aux ménages surendettés.

Q- Dois-je vendre mes fonds communs, mes actions?

R- Pas de panique. Les âmes sensibles voudront vendre, c'est leur droit. Mais qu'elles se souviennent qu'il faut vendre quand le marché est haut et acheter quand il est bas. À long terme, les valeurs auront monté et la crise ne sera qu'un bref souvenir.

Au contraire, les plus braves saisiront l'occasion pour acheter, puisque le marché a beaucoup baissé. Le fond du baril n'est toutefois pas atteint, croit Sébastien Lavoie, et le plus sage est probablement d'attendre que le marché se calme avant de prendre des décisions.

Source et reste de l'article (tout aussi intéressant) : l'ABC de la crise du crédit (La Presse Affaires)

- O'Hana -

[Tyrone]

Merci pour l'article.

[elliot]

désolée de te décevoir mais non, le marché de l'immo ne baisse pas et apparemment c'est pas prêt d'être le cas... Depuis plusieurs années, le marché de l'immo augmente à Québec notamment (cette ville t'intéresse n'est-ce pas?)... Une baisse avait été prévisionnée en 2005 mais si tu cherches sur mon ami google, tu ne trouveras rien dans ce sens pour les années à venir... Beaucoup de gens locataires depuis toujours essaient d'acheter. De plus, à Québec, les terrains libres deviennent rares et comme tu le verras sur cet article, le nombre de logements à vendre est relativement bas. En tant qu'acheteur, le choix est très très limité... sauf si tu as un budget de 300 000 et +, là, je trouve qu'il y a du choix