Habitués kub222 Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Bonjour à tous et à toutes,Je suis venu fréquemment sur ce forum ces trois dernières années et j'ai contribué de temps à autre ces derniers mois. Ce post à pour objet de présenter aux candidats à l'expatriation (et à ceux qui songent à repartir en France) notre témoignage, celui d'un jeune couple qui retourne en France après deux annnées et demies passées au Québec.Pourquoi sommes-nous venus au Québec ?Parce que j'ai eu une opportunité d'emploi temporaire (2 ans) pour un employeur français installé au Québec (Volontariat international). Ma conjointe a décidé de me suivre et nous nous sommes installés dans la froidure de l'hiver 2005 dans la belle région de la capitale nationale.Comment se sont passés nos premiers mois au Québec ?Pour ma part ce fut très simple puisque je n'ai eu qu'à faire les démarches administratives habituelles pour un expat (et encore, j'avais pas à m'inscrire au NAS et à la RAMQ vu mon statut). Pour ma blonde, ce fut plus compliqué, puisqu'il lui fallait trouver un emploi. Elle est arrivée à trouver quelque chose contre toute attente dans sa branche au bout de 3 mois environ après plusieurs petits boulots (Cirque du soleil, vendeuse...) et diverses expériences de bénévolats. De là, tout roule particulièrement bien jusqu'à la fin de mon contrat. Nos emplois nous plaisent bp et nous profitons de nos temps libres pour partir à la découverte du Québec en long en large et en travers (bp de déplacements pour le boulot aussi). Le rythme de vie de Québec, sa tranquillité (après avoir vécu à Paris quelques temps en tant que non parisien, quel bonheur!) nous conviennt parfaitement.Le tournant - février 2007A cette période, je termine mon contrat. Je ne peux rester dans la même boite sous le même statut, ce que je savais depuis le début. Par ailleurs, pour des raisons un peu longues à expliquer ici, je ne peux rester dans la même boîte même avec un statut local. Cependant, compte tenu de la réussite de ma blonde dans son entreprise, on décide de poursuivre l'aventure. De là, en plus de la demande de visa temporaire (grosse galère) on se tape toutes les démarches qu'on n'avait pas faites en arrivant (NAS, RAMQ) et je me retrouve à mon tour dans la peau du chercheur d'emploi. Depuis février, la galèreA partir de ce moment tout se complique. Mon statut de résident temporaire me bloque l'accès aux jobs qui m'intéressent et/ou me correspondent. Les employeurs hésitent à faire confiance à des personnes qui n'ont pas la résidence permanente (ce qui a déjà été dit et redit sur ce forum, je n'y reviens pas). J'explique aux employeurs potentiels que ma demande de résidence est prête (la montre même à une occasion), que ma présence au Québec depuis deux ans atteste de mon attachement au Québec, mais que je n'engagerai pas des frais astronomiques pour des queues de prune (enfin avec un peu plus de diplomatie, ça va de soi:-)) Tout ceci n'émeut personne et ma galère se poursuit. La ville de Québec étant un petit bassin, celà n'aide en rien ma cause mais notre permis temporaire est ainsi fait que ce ne peut être que Québec. Je passe des coups de fil, je provoque des entretiens, j'active le réseau constitué depuis deux ans (mais bon, ils ne peuvent pas faire de miracles et créer des postes ex nihilo non plus). Bref, c un investissement sur tous les fronts mais sans succès.En mai, décision prise, on partConsidérant que nous sommes jeunes, bien formés, ambitieux, en quête d'une stabilité (les enfants...bientôt), avec un mariage à court terme, nous décidons d'avancer notre retour en France (prévu de longue date pour le mariage) et de nous en retourner en France. Ma blonde passe des appels en France, moi aussi + nous répondons à des offres d'emplois. Moralité, elle a déjà un job qui l'attend à son retour (salaire x2 par rapport à celui qu'elle avait au Québec et x1,5 par rapport à ce qu'elle touchait avant en France : vive l'expérience internationale!) et moi j'ai plusieurs d'entretiens (je rentre un peu avant elle pour les passer). Moralité de l'histoireRetour à la case départ avec une installation prévue en région parisienne d'où nous étions partis en 2005. Nous avons vécu une belle expérience ici, que ces derniers mois plus difficiles ne nous feront pas oublier mais avec le sentiment que le Québec a échoué. Echoué à garder un couple d'immigrant volontaire, en âge de faire des enfants. Enfin, ce sont des grands mots, car nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas indispensables. Mais reste que nous étions une cible intéressante... Nous avons le sentiment que nous avons bp appris de ces deux années et demies au Québec, professionnellement et surtout humainement. Je confirme que les Québécois sont bp plus faciles à vivre que les Français au travail à tout le moins, ce qui rend les 40 h et plus passées sur son lieu de travail d'autant plus agréables. L'organisation du travail est un modèle. L'inexistence d'élites de fait, le moindre respect des hiérarchies, tout celà est très positif.Conseils aux futurs immigrants Attention emploi! C'est le plus important des challenges. Ma blonde a eu de la chance de trouver si vite et j'ai eu moins de chance, même avec une expérience "semi-québécoise en poche. Certaines formations ne sont pas du tout reconnues ici (droit, administration publique et métiers connexes pour parler de ce que je connais) et, contrairement à une image d'Epinal, les employeurs québécois n'engageront que dans des cas tout à fait exceptionnels des personnes qui n'ont pas le profil d'un emploi (celà est moins vrai pour les jobines mais qui veut vendre des aspirateurs toute sa vie sauf le respect que je dois aux vendeurs d'aspirateurs professionnels?).Attention solitude! Je n'en ai pas parlé dans mon message car ce n'est pas une motivation directe de notre départ mais il faut avoir les reins solides pour supporter ce que j'appellerais la solitude de l'immigrant. On peut supporter l'éloignement, le 'choc culturel' tout en ressentant vivement le manque de lien social. J'ai trouvé qu'il était très difficile de se faire des amis québécois (c'est à dire plus que des connaissances approfondies).Mon interrogation, le jeu en vaut-il la chandelle?Le processus d'immigration vers le Québec est une démarche à la fois lourde et couteuse. Nous avons eu la chance de repousser cette demande tout en occupant des emplois intéressants sur des visas temporaires. Je pense que c'est l'idéal pour se faire une vraie idée du pays. En définitive, et au-delà de mon échec personnel dans ma recherche d'emploi (il est vrai que je ne suis pas très patient mais je ne crois pas avoir plus de temps à perdre), je me demande si immigrer ici en vaut vraiment la peine. Les salaires sont quand même nettement plus bas qu'en France en moyenne pour une précarité d'emploi plus importante. Les structures sont souvent fragiles et n'ont pas les moyens d'être véritablement professionnelles dans leurs méthodes (PME notamment). Comme toujours, tout dépend des profils (entrepreneurs bienvenus!). Ceux qui n'ont rien à perdre en France ont aussi toutes leurs chances de trouver mieux. Mais pour les autres, je suis très très sceptique. Ce qui a contribué à ce choix que d'aucuns trouveront rapides, c'est aussi la perspective d'avoir des enfants et de vieillir ici. Sur ces deux points, qui aura regardé de plus près les problématiques de l'éducation et de la santé au Québec doit profondément s'interroger pour savoir si celà correspond à ce qu'il veut pour ses enfants et ses vieux-jours (sans compter les pbs de santé). Désolé de ne pas faire dans la langue de bois relativiste qui voudrait que l'immigrant accepte benoîtement ce qu'il trouve ici comme un modèle respectable. La santé au sens large (maladie, grossesse, retraite, médicaments...) est vraiment un gros point noir.ConclusionLe Québec est un pays (hum hum, mais si bientôt :-)) formidable. Paysages grandioses, chaleur humaine, ce ne sont pas que des mythes. Travailler au Québec est très enrichissant et bp plus agréable qu'en France (pour ce que nous en avons connu). Pas de doute, tout le monde devrait passer par ce côté de la flaque pour comprendre ce qu'il manque à la France dans l'organisations des relations de travail et prêcher (dans le désert?;-)) à son retour pour faire évoluer les mentalités! Je parle d'un retour en France car, comme vous l'aurez compris, je ne suis pas un chaud partisan d'une immigration définitive. Si je m'étais trouvé un job rapidement, nous aurions fait la demande de RP mais nous aurions alors cotisé à la CFE et nous aurions eu le projet de retourner en France dans les 4-5 ans à venir. Bonne chance et bonne route à tous ceux qui fréquentent ce forum (immigrants, curieux et aspirants aux retours) ! Puisse ce témoignage leur être utile. Citer
Habitués bencoudonc Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Je trouve votre bilan très intéressant. Dommage que vous ayez préféré rentrer, mais qui sait ce que la vie vous réserve. Avec plus de deux ans d'expérience ici, vous avez probablement toutes les chances d'obtenir le visa RP si jamais vous souhaitez revenir un jour...Bon succès dans votre nouvelle vie en France ! Citer
Habitués Tyrone Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Très beau bilan, qui semble objectif, et nourrit quelques interrogations...Concernant le système de santé, je crois que c'est plus l'accès à ce dernier qui est n'est pas très bon, plutôt que sa qualité, non?Sinon, comme tu l'as dit, le nerf de la guerre c'est l'emploi bien entendu...Si tu trouves un bon emploi, tu as fait les 3/4 du chemin je pense.Dans ton cas, je trouve étonnant, vu ton expérience, que les employeurs ne t'aient pas fait confiance un peu plus.Bon retour en tout cas, et merci de ton témoignage. Citer
Habitués Zemida Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Merci pour ce témoignage fort intéressant ! Deux trois ptites choses m'interpellent cependant :Est-ce que le fait de travailler pour une boîte française n'a pas été plutôt négatif que positif aux yeux de futurs employeurs québécois ?Tu parles d'EXPAT et çà me surprend énormément ! Peut-être que dès le départ tu ne te sentais pas l'âme d'un immigrant et donc pas prêt à t'intégrer complètement et à devenir un (futur) québécois ? De même si vous vous plaisiez là-bas, pourquoi ne pas avoir fait les démarches pour la demande de Résidents Permanents PENDANT votre occupation d'emploi temporaire ??????? Cela aurait pu être un plus pour prouver votre motivation à vouloir rester sur le territoire !En tous cas, je vous souhaite un bon retour en France ! Bonne chance dans vos choix de vie ... Citer
Habitués claire Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 voici un bilan qui parait claire et en tout cas bien structuré dans son écrit. j'imagine que la réalité fut un peu différente.je voulais simplement rebondir sur ta question " je me demande si immigrer ici en vaut vraiment la peine?". comment répondre a cette question? je veux dire y a til une seule réponse a cette question?? franchement je ne pense pas, c'est une question perso, ça n'en vaut pas la peine pour toi, peut etre pas, et puis vous envisagiez de toute façon de revenir en france, c'est claire.je me permets de souligner ce point car des futurs immigrants vont lire ce message et ils cherchent une réponse a cette question: ça vaut la peine? et pourraient croire que non a lire tes propos, comme ils pourraient croire que oui a en lire d'autres??? mais en fait, il me semble quil faut que chacun fasse le point sur ce quil est venu chercher ici, qu'il sache comment ça fonctionne ( vaut mieux avoir la rp pour obtenir du travail par exemple, ou s'attendre a refaire des études meme si ça leur semble injuste, en tout cas jusque la c'est comme ça) et voir si ça vaut le coup de prendre le risque d'essayer, de se lancer.et puis sinon ben bravo pour votre retour qui parait bien s'annoncer, je trouve que la aussi faut de l'énergie et du courage pour repartir dans l'autre sens. j'ai une question, après avoir connu les belles régions du québec, est ce que la région parisienne ne va pas vous décevoir?bye Citer
Habitués kub222 Posté(e) 7 juin 2007 Auteur Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Merci pour ce témoignage fort intéressant ! Deux trois ptites choses m'interpellent cependant :Est-ce que le fait de travailler pour une boîte française n'a pas été plutôt négatif que positif aux yeux de futurs employeurs québécois ?Tu parles d'EXPAT et çà me surprend énormément ! Peut-être que dès le départ tu ne te sentais pas l'âme d'un immigrant et donc pas prêt à t'intégrer complètement et à devenir un (futur) québécois ? De même si vous vous plaisiez là-bas, pourquoi ne pas avoir fait les démarches pour la demande de Résidents Permanents PENDANT votre occupation d'emploi temporaire ??????? Cela aurait pu être un plus pour prouver votre motivation à vouloir rester sur le territoire !En tous cas, je vous souhaite un bon retour en France ! Bonne chance dans vos choix de vie ... Sur les trois points que tu soulèves :Au départ, il s'agit d'une expatriation puisque tu es sensé travailler de manière temporaire pour une boite française à l'étranger. Nous n'étions pas partis dans l'idée de rester mais, chemin faisant, nous y avons pensé. Toutefois, comme je l'ai dit, dépenser une fortune pour demander la RP alors que techniquement on pouvait s'en passer, il n'y avait pas vraiment de raison. L'idée était : trouver mon nouveau job d'abord, demander la RP ensuite. Ce fut un frein d'être en temporaire mais je ne remet pas ce choix en question. Tu parles de la RP comme d'une 'preuve de motivation'. Je le comprends mais, une preuve de motivation à ce prix, il faut bien en mesurer les implications. En l'occurence, heureusement que nous ne l'avons pas faite, cette demande. Peut être aurais-je trouvé plus vite, c vrai, mais là, c au Québec de voir s'il gagne ou s'il perd à agir de la sorte avec des gens qui sont sur place depuis deux ans. Pour la petite histoire cette demande aurait été gratuite, la boite de ma blonde aurait payé les démarches pour nous. Mais on ne voulait pas que sa boite dépense tant d'argent (question d'éthique) alors que moi je savais que je ne pouvais pas rester sans rien faire d'intelligent pendant encore trois plombes... A 26-27 ans, tu n'as pas envie de "peut être" ou de "si" ou de perdre ton temps, tu as envie de foncer. Là, ne voyant pas d'issue rapide je ne voulais pas regarder que côté québécois.Enfin, tu as raison, c bien une semi-expérience québécoise. Mais ça reste une vraie expérience de travail sur le sol québécois. Citer
Habitués kub222 Posté(e) 7 juin 2007 Auteur Habitués Posté(e) 7 juin 2007 voici un bilan qui parait claire et en tout cas bien structuré dans son écrit. j'imagine que la réalité fut un peu différente.je voulais simplement rebondir sur ta question " je me demande si immigrer ici en vaut vraiment la peine?". comment répondre a cette question? je veux dire y a til une seule réponse a cette question?? franchement je ne pense pas, c'est une question perso, ça n'en vaut pas la peine pour toi, peut etre pas, et puis vous envisagiez de toute façon de revenir en france, c'est claire.je me permets de souligner ce point car des futurs immigrants vont lire ce message et ils cherchent une réponse a cette question: ça vaut la peine? et pourraient croire que non a lire tes propos, comme ils pourraient croire que oui a en lire d'autres??? mais en fait, il me semble quil faut que chacun fasse le point sur ce quil est venu chercher ici, qu'il sache comment ça fonctionne ( vaut mieux avoir la rp pour obtenir du travail par exemple, ou s'attendre a refaire des études meme si ça leur semble injuste, en tout cas jusque la c'est comme ça) et voir si ça vaut le coup de prendre le risque d'essayer, de se lancer.et puis sinon ben bravo pour votre retour qui parait bien s'annoncer, je trouve que la aussi faut de l'énergie et du courage pour repartir dans l'autre sens. j'ai une question, après avoir connu les belles régions du québec, est ce que la région parisienne ne va pas vous décevoir?byeBonjour Claire,Sur tes deux questions :- Tu as raisons de noter que chacun doit se demander si le jeu en vaut la chandelle selon ses propres convictions et projets. Je l'ai fait moi-même et ce que j'ai écrit n'engage que moi. Mais je pense que celà peut intéresser certaines personnes et nourrir leur propre reflexion. Celà dit, je suis tout à fait d'accord avec toi, celà n'a pas valeur de généralité.- Le retour en région parisienne sera forcément un peu particulier. Mais, normalement, on devrait avoir un peu plus de moyens que la dernière fois, et trouver un appart un peu plus sympa. Enfin j'espère! Citer
Invité Posté(e) 7 juin 2007 Posté(e) 7 juin 2007 (modifié) Merci pour ce témoignange qui ne fait qu'enrichir ma spirale de questions existentielles depuis que j'ai décidé de re retourner vivre au Québec.Je m'explique, [*]en 1992 après le Bac je décide d'aller étudier à Montréal : 4 années supers et extrêment enrichissantes sur le plan humain. En construisant ma vie de "jeune adulte" au Québec, je m'imprègne totalement du Québec et... je décide de faire ma demande CSQ + RP[*]en 1998, après avoir quitter le Québec 1 an 1/2 pour les démarches, de retourne à Mtl et malgré un diplôme de là-bas, commence au bas de l'échelle une carrière qui sommes toutes progresse assez bien (c'est l'Amérique : bosser plus pour.. bosser plus! )[*]fin 2001, x raisons personnelles (et effets 11 septembre) je décide de me rapprocher des miens, retour en France en mars 2002... et là, le shock![*]aujourd'hui, après 5 ans qui m'ont permis de vivre des expériences (notamment professionnelles très intéressantes), c'est décidé : Retour au Québec !!!! Comme ils disaient dans la pub : "On peut enlever la fille du ptit Québec, mais on ne peut pas enlever le ptit Québec de la fille!" Modifié 7 juin 2007 par Mayou Citer
Habitués Nemesis Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Je crois que si je devais choisir trois adjectifs pour définir votre retour d'expérience, ça serait : maturité, lucidité et objectivité.Comme quoi, avec un peu de recul et en restant positif, il est possible d'envisager sereinement un retour en France et ce, dans de bonnes conditions apparemment pour vous.Personnellement je ne doute pas que le Québec vous tendra à nouveau les bras un jour prochain, et que cette fois, riche de votre expérience passée, ce nouveau projet de vie aboutira plus facilement.Bonne chance. Citer
Habitués NYRangers Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 merci pour ce beau récit de votre expériencemais sur et certain que vous reviendrez! on passe tous par labonne réadaptation en france Citer
Habitués maxime1980 Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Bonjour à tous et à toutes,Je suis venu fréquemment sur ce forum ces trois dernières années et j'ai contribué de temps à autre ces derniers mois. Ce post à pour objet de présenter aux candidats à l'expatriation (et à ceux qui songent à repartir en France) notre témoignage, celui d'un jeune couple qui retourne en France après deux annnées et demies passées au Québec.Pourquoi sommes-nous venus au Québec ?Parce que j'ai eu une opportunité d'emploi temporaire (2 ans) pour un employeur français installé au Québec (Volontariat international). Ma conjointe a décidé de me suivre et nous nous sommes installés dans la froidure de l'hiver 2005 dans la belle région de la capitale nationale.Comment se sont passés nos premiers mois au Québec ?Pour ma part ce fut très simple puisque je n'ai eu qu'à faire les démarches administratives habituelles pour un expat (et encore, j'avais pas à m'inscrire au NAS et à la RAMQ vu mon statut). Pour ma blonde, ce fut plus compliqué, puisqu'il lui fallait trouver un emploi. Elle est arrivée à trouver quelque chose contre toute attente dans sa branche au bout de 3 mois environ après plusieurs petits boulots (Cirque du soleil, vendeuse...) et diverses expériences de bénévolats. De là, tout roule particulièrement bien jusqu'à la fin de mon contrat. Nos emplois nous plaisent bp et nous profitons de nos temps libres pour partir à la découverte du Québec en long en large et en travers (bp de déplacements pour le boulot aussi). Le rythme de vie de Québec, sa tranquillité (après avoir vécu à Paris quelques temps en tant que non parisien, quel bonheur!) nous conviennt parfaitement.Le tournant - février 2007A cette période, je termine mon contrat. Je ne peux rester dans la même boite sous le même statut, ce que je savais depuis le début. Par ailleurs, pour des raisons un peu longues à expliquer ici, je ne peux rester dans la même boîte même avec un statut local. Cependant, compte tenu de la réussite de ma blonde dans son entreprise, on décide de poursuivre l'aventure. De là, en plus de la demande de visa temporaire (grosse galère) on se tape toutes les démarches qu'on n'avait pas faites en arrivant (NAS, RAMQ) et je me retrouve à mon tour dans la peau du chercheur d'emploi. Depuis février, la galèreA partir de ce moment tout se complique. Mon statut de résident temporaire me bloque l'accès aux jobs qui m'intéressent et/ou me correspondent. Les employeurs hésitent à faire confiance à des personnes qui n'ont pas la résidence permanente (ce qui a déjà été dit et redit sur ce forum, je n'y reviens pas). J'explique aux employeurs potentiels que ma demande de résidence est prête (la montre même à une occasion), que ma présence au Québec depuis deux ans atteste de mon attachement au Québec, mais que je n'engagerai pas des frais astronomiques pour des queues de prune (enfin avec un peu plus de diplomatie, ça va de soi:-)) Tout ceci n'émeut personne et ma galère se poursuit. La ville de Québec étant un petit bassin, celà n'aide en rien ma cause mais notre permis temporaire est ainsi fait que ce ne peut être que Québec. Je passe des coups de fil, je provoque des entretiens, j'active le réseau constitué depuis deux ans (mais bon, ils ne peuvent pas faire de miracles et créer des postes ex nihilo non plus). Bref, c un investissement sur tous les fronts mais sans succès.En mai, décision prise, on partConsidérant que nous sommes jeunes, bien formés, ambitieux, en quête d'une stabilité (les enfants...bientôt), avec un mariage à court terme, nous décidons d'avancer notre retour en France (prévu de longue date pour le mariage) et de nous en retourner en France. Ma blonde passe des appels en France, moi aussi + nous répondons à des offres d'emplois. Moralité, elle a déjà un job qui l'attend à son retour (salaire x2 par rapport à celui qu'elle avait au Québec et x1,5 par rapport à ce qu'elle touchait avant en France : vive l'expérience internationale!) et moi j'ai plusieurs d'entretiens (je rentre un peu avant elle pour les passer). Moralité de l'histoireRetour à la case départ avec une installation prévue en région parisienne d'où nous étions partis en 2005. Nous avons vécu une belle expérience ici, que ces derniers mois plus difficiles ne nous feront pas oublier mais avec le sentiment que le Québec a échoué. Echoué à garder un couple d'immigrant volontaire, en âge de faire des enfants. Enfin, ce sont des grands mots, car nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas indispensables. Mais reste que nous étions une cible intéressante... Nous avons le sentiment que nous avons bp appris de ces deux années et demies au Québec, professionnellement et surtout humainement. Je confirme que les Québécois sont bp plus faciles à vivre que les Français au travail à tout le moins, ce qui rend les 40 h et plus passées sur son lieu de travail d'autant plus agréables. L'organisation du travail est un modèle. L'inexistence d'élites de fait, le moindre respect des hiérarchies, tout celà est très positif.Conseils aux futurs immigrants Attention emploi! C'est le plus important des challenges. Ma blonde a eu de la chance de trouver si vite et j'ai eu moins de chance, même avec une expérience "semi-québécoise en poche. Certaines formations ne sont pas du tout reconnues ici (droit, administration publique et métiers connexes pour parler de ce que je connais) et, contrairement à une image d'Epinal, les employeurs québécois n'engageront que dans des cas tout à fait exceptionnels des personnes qui n'ont pas le profil d'un emploi (celà est moins vrai pour les jobines mais qui veut vendre des aspirateurs toute sa vie sauf le respect que je dois aux vendeurs d'aspirateurs professionnels?).Attention solitude! Je n'en ai pas parlé dans mon message car ce n'est pas une motivation directe de notre départ mais il faut avoir les reins solides pour supporter ce que j'appellerais la solitude de l'immigrant. On peut supporter l'éloignement, le 'choc culturel' tout en ressentant vivement le manque de lien social. J'ai trouvé qu'il était très difficile de se faire des amis québécois (c'est à dire plus que des connaissances approfondies).Mon interrogation, le jeu en vaut-il la chandelle?Le processus d'immigration vers le Québec est une démarche à la fois lourde et couteuse. Nous avons eu la chance de repousser cette demande tout en occupant des emplois intéressants sur des visas temporaires. Je pense que c'est l'idéal pour se faire une vraie idée du pays. En définitive, et au-delà de mon échec personnel dans ma recherche d'emploi (il est vrai que je ne suis pas très patient mais je ne crois pas avoir plus de temps à perdre), je me demande si immigrer ici en vaut vraiment la peine. Les salaires sont quand même nettement plus bas qu'en France en moyenne pour une précarité d'emploi plus importante. Les structures sont souvent fragiles et n'ont pas les moyens d'être véritablement professionnelles dans leurs méthodes (PME notamment). Comme toujours, tout dépend des profils (entrepreneurs bienvenus!). Ceux qui n'ont rien à perdre en France ont aussi toutes leurs chances de trouver mieux. Mais pour les autres, je suis très très sceptique. Ce qui a contribué à ce choix que d'aucuns trouveront rapides, c'est aussi la perspective d'avoir des enfants et de vieillir ici. Sur ces deux points, qui aura regardé de plus près les problématiques de l'éducation et de la santé au Québec doit profondément s'interroger pour savoir si celà correspond à ce qu'il veut pour ses enfants et ses vieux-jours (sans compter les pbs de santé). Désolé de ne pas faire dans la langue de bois relativiste qui voudrait que l'immigrant accepte benoîtement ce qu'il trouve ici comme un modèle respectable. La santé au sens large (maladie, grossesse, retraite, médicaments...) est vraiment un gros point noir.ConclusionLe Québec est un pays (hum hum, mais si bientôt :-)) formidable. Paysages grandioses, chaleur humaine, ce ne sont pas que des mythes. Travailler au Québec est très enrichissant et bp plus agréable qu'en France (pour ce que nous en avons connu). Pas de doute, tout le monde devrait passer par ce côté de la flaque pour comprendre ce qu'il manque à la France dans l'organisations des relations de travail et prêcher (dans le désert?;-)) à son retour pour faire évoluer les mentalités! Je parle d'un retour en France car, comme vous l'aurez compris, je ne suis pas un chaud partisan d'une immigration définitive. Si je m'étais trouvé un job rapidement, nous aurions fait la demande de RP mais nous aurions alors cotisé à la CFE et nous aurions eu le projet de retourner en France dans les 4-5 ans à venir. Bonne chance et bonne route à tous ceux qui fréquentent ce forum (immigrants, curieux et aspirants aux retours) ! Puisse ce témoignage leur être utile.Bonjour,Quel beau témoignage et quelle maturité pour vos 26-27 ans, nous sommes absolument dans le même cas que vous. On a des visas temporaires et nous navons jamais voulu demander la RP, par coût et par convenance de ce statut temporaire.Nous aussi nous avons décidé de repartir. Sarko, on laime ou on ne laime pas, il amène un nouveau courant en France, le changement. Peut-être que cela va fonctionner, peut-être pas Mais laissons-lui le bénéfice du doute.Je trouve les immigrants très courageux, il faut le faire, de choisir dimmigrer dans un autre pays avec tout ce que ça implique : professionnellement, économiquement ou socialement.Expérience négative comme positif, on nen ressort toujours plus grand, plus fort. Jencourage les gens à faire le pas. Il faut essayer Je pense que limmigration des français ou européen est différente des autres, Nous nimmigrons pas pour les mêmes raisons. Bonne chance á tous. Citer
Habitués quebecoisbound Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Bon retour en France! Au moins vous avez eu un experience quebecoise. Citer
Habitués stephanelinda Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Très beau témoignage....On sent la lucidité et la maturité dans votre réflexion.... ça change des récits trop rose bonbon ou trop négatifs Je vous souhaite un beau retour en France, un beau mariage et beaucoup d'enfants Vous réussirez votre retour avec cette attitude positive Linda Citer
Habitués petiboudange Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Bravo. Un excellent bilan, qui dit sans rancoeur et en toute franchise ce qu'il a à dire. Tu soulèves tes zones d'ombre, légitimes qui plus est, quant à la tournure future de ta vie ici (éducation et santé comme tu cites) sans cracher dans la soupe. Tu pèses tes mots, tu as réfléchi à ton projet. Ceci est en tous points le bilan d'un "échec" (je dirai plutôt d'une séparation entre vous et le Québec mais bon) que je trouve utile et qu'il m'intéresse de lire.Tu nous explique le comment et le pourquoi, et je vais me permettre de dire que je suis d'accord avec toi sur le fait que l'emploi est le nerf de la guerre et que l'immigration quand on a de belles choses en France c'est plus risqué que lorsqu'on y avait rien. Citer
Habitués Jas06 Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 (modifié) Ce témoignage va dans le sens de petites réflexions que j'ai depuis un moment que je lis les discussions sur les retours...De un, beaucoup de gens viennent ici en disant "immigrer", mais dans les faits ils viennent consciemment pour une période donnée parfois élastique et ne s'imaginent pas faire toute leur vie au Québec, d'ou p-ê les statistiques à vérifier qu'on voit souvent sur le forum.De deux, les gens viennent souvent au Québec en se croyant indispensables. Désolée, mais l'exemple ici est frappant. Quel employeur ici ou dans un autre pays (dont la France) se risquerait d'engager une personne qui n'est pas RP? De trois, beaucoup de gens viennent ici avec une calculatrice en tête. Ils cherchent à améliorer leur sort quantitativement en passant outre le qualitatif. Et c'est le qualitatif qui fait que la vie qq part est supportable ou non. Là dessus, il y a cette donnée évoquée: la solitude. Pour certains, et je le comprends, l'absence de cercle social, d'amis peut jouer un grand rôle dansu n retour.Ceci dit, le couple ici qui a décidé de rentrer le fait pour les bonnes raisons, je dirais plutôt pour leurs bonnes raisons. Chaque cas est différent. Ici on a un couple d'expatriés qui a pensé pendant 2 mois à une possibilité d'immigration, mais sans aller jusqu'au bout.Je crois que le mode de pensée est différent pour une personne qui immigre, se prépare longtemps à cet effet, fait des sacrifices notamment financiers. Il y a un engagement commun entre la personne immigrante et le pays d'accueil. Modifié 7 juin 2007 par Jas06 Citer
Habitués kub222 Posté(e) 7 juin 2007 Auteur Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Ce témoignage va dans le sens de petites réflexions que j'ai depuis un moment que je lis les discussions sur les retours...De un, beaucoup de gens viennent ici en disant "immigrer", mais dans les faits ils viennent consciemment pour une période donnée parfois élastique et ne s'imaginent pas faire toute leur vie au Québec, d'ou p-ê les statistiques à vérifier qu'on voit souvent sur le forum.De deux, les gens viennent souvent au Québec en se croyant indispensables. Désolée, mais l'exemple ici est frappant. Quel employeur ici ou dans un autre pays (dont la France) se risquerait d'engager une personne qui n'est pas RP? De trois, beaucoup de gens viennent ici avec une calculatrice en tête. Ils cherchent à améliorer leur sort quantitativement en passant outre le qualitatif. Et c'est le qualitatif qui fait que la vie qq part est supportable ou non. Là dessus, il y a cette donnée évoquée: la solitude. Pour certains, et je le comprends, l'absence de cercle social, d'amis peut jouer un grand rôle dansu n retour.Ceci dit, le couple ici qui a décidé de rentrer le fait pour les bonnes raisons, je dirais plutôt pour leurs bonnes raisons. Chaque cas est différent. Ici on a un couple d'expatriés qui a pensé pendant 2 mois à une possibilité d'immigration, mais sans aller jusqu'au bout.Je crois que le mode de pensée est différent pour une personne qui immigre, se prépare longtemps à cet effet, fait des sacrifices notamment financiers. Il y a un engagement commun entre la personne immigrante et le pays d'accueil.Selon toi, celui qui se prépare longtemps, fait des sacrifices financiers...aurait plus de chance de s'intégrer? Je ne suis pas sûr. Je ne crois pas qu'il y ait de rapport de cause à effet. Il est par contre prêt à faire plus de sacrifices, c vrai. Ma question est alors la suivante : qui immigre pour ramer? Dans ces cas-là, n'est-ce pas plus confortable de ramer près des siens, en ayant des gens de confiance pour t'épauler?Par ailleurs, dans le monde d'aujourd'hui, il faut être mobile. Un jour l'opportunité est au Québec, l'autre elle est en Chine, le suivant en Hongrie. Alors, les grands projets de vie...C'est bien beau mais, l'emploi étant le nerf de la guerre, ce à quoi tout le monde ici semble convenir, tu conviendras que le type d'immigrant dont tu parles est, en proportion, en voie de diminution.Pour conclure, chacun ses raisons en effets. Mais, contrairement à toi, je ne crois pas dans cette histoire d'engagement commun entre la personne immigrante et le pays d'accueil. Ca, c'est digne d'un slogan du MICC...On te donne déjà un droit, celui de t'installer et de travailler, ce qui est fort bien ! Citer
Habitués petiboudange Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Moi je comprend différement la phrase de Jas: l'engagement commun qu'il devrait exister entre l'immigrant et sa société d'accueil amplifie l'impression de trahison qu'on ressent dans les témoignages violents de certains. Ils pensaient qu'après avoir fait toutes ses démarches et payer ces droits, alors on leur donnerait tout ou presque en échange, on leur offrait une place en or.Contrairement aux temporaires qui n'attendaient peut-être rien du gouvernement ... Je sais pas si je suis claire dans ce que j'essaye de dire. Citer
Habitués kub222 Posté(e) 7 juin 2007 Auteur Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Moi je comprend différement la phrase de Jas: l'engagement commun qu'il devrait exister entre l'immigrant et sa société d'accueil amplifie l'impression de trahison qu'on ressent dans les témoignages violents de certains. Ils pensaient qu'après avoir fait toutes ses démarches et payer ces droits, alors on leur donnerait tout ou presque en échange, on leur offrait une place en or.Contrairement aux temporaires qui n'attendaient peut-être rien du gouvernement ... Je sais pas si je suis claire dans ce que j'essaye de dire.Je ne l'avais pas compris comme ça mais si tel était le sens de ce que voulait dire Jas, je suis tout à fait d'accord. Et ce sentiment de trahison est à la mesure des espoirs fondés. Mais ce n'est pas le propos ici (sinon on va lancer une polémique malgré nous...). Pour en revenir à ce que tu dis petiboudange, celui qui vient en temporaire pour commencer (avec l'opportunité de devenir RP en cours de route) ne voit pas les choses de la même manière que celui qui a connu le parcours du combattant en amont pour devenir RP. Nous, vu qu'on est sur place, on a moins de surprise mais pas forcément moins de difficultés. Disons qu'on est mieux préparés vu qu'on connait un peu plus le Québec que quelqu'un qui débarquerait ici après un ou deux voyages de prospection. En cas de retour (je ne vois pas ce retour comme un échec mais plus comme la solution à un problème), vu qu'on n'a pas tout sacrifié en venant, on le vit peut-être (sûrement) un peu mieux. Mais bon, y'en a marre de vivre dans les déménagements au bout d'un moment :-) Citer
Habitués mardirar Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Salam amis forumistes ,Kun222 , merci pour cet excellent temoignage que je trouve tres objectif et lucide .car loin de toute comparaison c'est la facon de concevoir son avenir ......(systeme de santé,retraite,education.....etc,le systeme nord americain en somme) personellement c'est surtout le sort des ainés qui me désole, quand je voit des gens de 70 ans et plus travailler dans grandes surfaces ou des parkings ou comme livreur de pizza à leur age et cela malgré de longues années de dur labeur contre lesquelles, l'État leur donne une faible retraite. Cela m'attriste au plus haut point Bonne chance pour ton retour . Citer
Habitués petiboudange Posté(e) 7 juin 2007 Habitués Posté(e) 7 juin 2007 Ah ça les déménagements, c'est clair que ça use! Déja au sein de Montréal je me tanne, alors entre le Québec et la France Citer
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