Le parcours de l'immigrant

[mfera]

Bonjour ,

Tout le plaisir est pour moi de partage cet article avec vous.

En faite, sommes nous des immigrants ou émigrants?

Bonne lecture !

Charlemagne Mfera

Article de :Pierre Foglia, Cyberpresse/Opinion

Le parcours de l'immigrant

Depuis quelques semaines, je nous entends parler des immigrants, nous interroger sur la qualité de l'accueil que nous leur réservons, un autre débat à ras les pâquerettes, pas de remise en question du modèle d'intégration, l'accueil au sens premier, bonjour, bienvenue au Québec. C'est quoi votre accent? Ou alors : si t'es pas content, r'tourne d'où tu viens.

Si vous saviez comme l'immigrant n'entend rien de ce que vous lui dites, si vous saviez comme son monde est loin du nôtre, les premières années du moins. Si vous saviez comme « société ouverte « ou «modèle d'intégration» sont des concepts qui ne lui disent rien. Si vous saviez. Mais de toute évidence vous ne savez pas. Tiens, juste pour le fun, c'est quoi un immigrant?

Je savais que vous alliez dire ça. Non, ce n'est pas quelqu'un d'un autre pays qui vient s'installer ici.

Un immigrant est d'abord un émigrant. En dépit des apparences, il n'arrive pas. Il QUITTE. Et il va rester dans cet état «de partance» pendant plusieurs années. Vous ne pouvez pas l'aider. Le temps qu'il mettra à s'intégrer ne dépend pas du «ici», mais du «là-bas», ce là-bas qu'il pensait quitter, mais qui l'a suivi.

Il a satisfait à toutes les demandes, il a passé la dernière visite médicale, il est enfin reçu, élu serait plus juste, il fait ses adieux, adieu parents, adieu amis, adieu pauvre vieux pays... Il s'en va vers la modernité. Il s'en va vers son avenir. Il s'en va au Canada.

Il arrive. S'installe. Et découvre quoi au bout de six mois? Que la réalité n'est pas tout à fait comme dans son rêve? Oui, mais ça il s'y attendait, il n'est pas si nono. Ce à quoi il ne s'attendait pas, par contre, ce qu'il découvre, stupéfait, c'est que ce pays qu'il pensait avoir quitté, la Russie, le Liban, la France, le Maroc, le Sri Lanka, ce pays l'a suivi au Canada. Un an, deux ans, trois ans plus tard, il n'est toujours pas d'ici. Dans le plus banal des gestes du quotidien, quand il mange, quand il écoute le téléjournal et se demande où est La Tuque, quand il n'en a rien à foutre que le Canadien ait gagné 4 à 2, il est encore de là-bas. Que vous soyez gentils avec lui ou pas ne l'empêchera pas de vous haïr parfois, de trouver que vous mangez mal, que vous élevez vos enfants tout croche et que vous êtes racistes : il était ingénieur là-bas, ici il conduit un taxi.

Cela lui prendra des années pour muer, pour sortir de sa vieille peau de Russe, de Libanais, de Français, de Marocain. Vous n'y pouvez rien. Pouvez caresser une chenille du bout du doigt, lui dire t'es laide, lui dire t'es fine, cela ne la fera pas devenir papillon plus vite.

Un matin, longtemps, longtemps après son arrivée à l'aéroport, l'immigrant débarque enfin. Bienvenue! S'en suit souvent une période de grande exaltation, tout ce qui l'horripilait le ravit, il se met à la poutine, achète sa première paire de raquettes, va en vacances au Nouveau-Brunswick, et dans certains cas extrêmes écoute Virginie. Cette phase gaga-Canada ne dure pas très longtemps. Un autre matin, il se réveille en sacrant, fuck! Moins 25, quel pays de merde. Il est désormais comme vous et moi, mais surtout comme moi, à cause de l'accent.

Vous êtes le journaliste qui écrit dans La Presse?

Oui.

Ah ! tiens, je vous imaginais avec une autre voix.

Quarante-six ans plus tard c'est fatigant, mais c'est pas du racisme.

[petiboudange]

J'adore Foglia et décidément je m'en lasse pas.

[Blueberry]

Cet article resume tres bien les choses.

Stephanie.

[Hani_Jo]

Oui, bon résumé, homme très intéressant autant sur papier qu'en personne.

[petiboudange]

J'aimerai ça le rencontrer en personne.

Pour revenir à la question que tu poses Charlemagne: nous sommes toujours émigrant de quelques part vers quelque part et je suis persuadée que ceux qui repartent n'ont jamais pu devenir immigrant (avec le latin in- qui indique un mouvement vers/dans) et ont voulu à tout pris rester (symboliquement ou insconsciemment) là-bas. Comme je l'avais expliqué, ce passage de émigrant à immigrant implique de vivre un choc culturel ou on prend et laisse des choses de là-bas et prend et laisse des choses d'ici.

Foglia l'explique très bien à sa façon, c'est clair et tout à fait juste de mon point de vue.

Merci de l'article, je m'en vais le mettre sur mon blogue

PS: pour ceux qui cherchent le lien : http://www.cyberpresse.ca/article/20070123...5034/CPOPINIONS

Ça date du 23 janvier dernier.

Modifié 7 mai 2007 par petiboudange

[mfera]

Je suis tout a fait d'accord avec toi.

<<....ceux qui repartent n'ont jamais pu devenir immigrant (avec le latin in- qui indique un mouvement vers/dans) et ont voulu à tout pris rester (symboliquement ou insconsciemment) là-bas.....>>.

Malheuresement le fait d'avoir immigrer avec ses probleme sans vouloir s'integrer ou s'adapter dans son pays d'acceuille est l'une des portes de l'echec en immigration.

Il ya tellement d'opportuinites que la majorite ne veulent pas saisir .

Comment peux tu reussir ton immigration, si partout on ne voit que NEGATIF,ON NE PREND PAS LA PEINE A S'INTERESSER DE CE QUI SE PASSE AU QUEBEC/CANADA et on vis toujours avec le langage de :....CHEZ MOI J'ETAIS.... C'est vrai on etait .... et rien ne peut pas nous retenir a l'ETRE DE NOUVEAU A L'AVENIR tout en acceptant le nouveau pays.

De l'autre cote, il faut laisser vraiment le temps au temps pour voir les fruits de tous sacrifices faitent avant d'immigrer au Quebec, si l'on s'applique sur le terrain et non rester sur l'aide sociale.

Je suis des personnes qui pensent qu'on peut changer les choses, on peut faire quelque chose pour notre avenir, au QUEBEC il faut alleer vers son devenir, rester dans son petit coin a se plaindre du manque de travail ou autres ne fera pas bouger les choses et les annees peuvent passer jusqu'a ce qu'on se reveille enfin avec le langage d'ici .

Courage a nous tous !

Charlemagne Mfera

[glycine]

Très bonne vision sur "le départ et l'arrivée", merci d'avoir posté cet article tonique.

Mais alors les candidats au départ, qui sont encore dans leur pays de naissance, sont -ils des émigrants quand ils ne parviennent pas intégrer les "nouvelles valeurs" d'un autre âge? Depuis un certain temps , c'est le sentiment que j'ai dans mon propre pays. C'est frustrant ou c'est déjà "un départ moral"? La rupture est-elle déjà consommée?.....

Oui, on se consume à faire des parallèles, à poser toutes sortes d'opérations à plusieurs inconnues....

[petiboudange]

Très bonne vision sur "le départ et l'arrivée", merci d'avoir posté cet article tonique.

Mais alors les candidats au départ, qui sont encore dans leur pays de naissance, sont -ils des émigrants quand ils ne parviennent pas intégrer les "nouvelles valeurs" d'un autre âge? Depuis un certain temps , c'est le sentiment que j'ai dans mon propre pays. C'est frustrant ou c'est déjà "un départ moral"? La rupture est-elle déjà consommée?.....

Oui, on se consume à faire des parallèles, à poser toutes sortes d'opérations à plusieurs inconnues....

Ma pauvre glycine, plus je te lis, plus je me dis qu'il est temps que tu partes. Je te sens étouffer dans ton pays.

De mon point de vue absolument pas spécialiste, je te dirai que le statut d'émigrant commence très tôt, bien avant le départ, dès lors que tu commences à tendre vers ailleurs, à te désintéresser à ce qui a fait ta vie quotidienne locale. Mais c'est mon point de vue, pas une réponse formelle...

En tout cas, je te souhaite de parvenir enfin à partir!

[glycine]

Petiboudange, puisse les services d'immigration t'entendre!!! Ma vie quotidienne est carrée pour le moment : boulot, maison, dodo, boulot. Et une tangente le forum. : :cray:

[mfera]

Petiboudange, puisse les services d'immigration t'entendre!!! Ma vie quotidienne est carrée pour le moment : boulot, maison, dodo, boulot. Et une tangente. : :cray:

Bjr Glycine,

Ma vie quotidienne est carrée pour le moment : boulot, maison, dodo, boulot. Et une tangente le forum...

Malheureusement c'est une realite pour nous tous, esperant bien que l'avenir nous reserve des bonnes surpprises et surtout dans ce contexte, il faut savoir planifier son temps pour beneficier de la vie .

Couarge a nous tous

Charlemagne Mfera

[peanut]

Glycine, moi aussi, je le sens dans tes messages que tu sembles étouffer... on dirait que c'est plus ta situation de femme qui te fait ressentir ces choses non? Si tu parviens à venir ici, tu vas voir que c'est un des pays où la femme se sent le plus libre, même si ce n'est pas toujours parfait...

Glycine, je te souhaite la réussite dans ton immigration!

peanut

[glycine]

Merci la gang de votre compréhension. Ma situation de femme aiguise certainement mes rancoeurs et mon désir de partir. Je passe sur les détails de la situation des femmes chez nous à cause des lois et des mentalités. Mais beaucoup d'hommes clairvoyants et loin d'être dupes vivent dans une situation similaire : ils étouffent eux aussi puisque l'autre moitié de la population est gardée sous "perfusion" ad éternam. Ils vivent " sous procuration" une vie factice et artificielle. :alien: Le substrat nécessaire et fertile pour tout pays qui se veut démocratique c'est bien la liberté de la femme et cette condition ne se réalisera pas hélas! Comme dit si bien un chroniqueur connu chez nous:" fumons du thé et restons éveillés, le cauchemar continue"

Pourvu que le Québec m'ouvre ses portes.

[mfera]

Bjr glycine,

Pourvu que le Québec m'ouvre ses portes.

Je partage tes emotions, suis absolument sur que tu sauras t'epanouir ici, les portes sont largement ouvertes, il faut faire le pas ....

C'est correcte que c'est pas evident quand on parachutte d'une autre culture ici,quand bien meme la diverssite culturelle est un atout dans ce pays, tout le monde peut se faire une place s'il le souhaite et le desir. Evidement , il y a un prix a payer .

J'ai appris qu'en Amerique il faut se battre...et la vite est a 200% a l'heure avant de se faire une place.

Courage a toi pour la suite, ne te decourages jamais...

Charlemagne Mfera

[glycine]

Merci mfera, notre futur conseillé en immigration, du courage j'en ai, la santé aussi, la persévérance à en revendre, bref, j'y parviendrai, jusqu'à présent ça semble aller dans le bon sens. Et si on m'accepte, je me lance dans une formation pour obtenir un diplôme québécois ainsi l'intégration professionnelle se fera vite, je n'ai plus de temps à perdre, et à moi les grands "espaces blancs" à découvrir avant le réchauffement de la terre. :clover: