Carnets de campagne électorale

[O'Hana]

Vanedor :

QS, derrière son apparence de nouveauté, n'est qu'une alliance de vieux parties qui se sont réunis pour gagner en visibilité.C'était l'UFP et avant, c'était le rassemblement pour une alternative progressiste, du Parti de la démocratie socialiste et du Parti communiste du Québec. Québec solidaire, c'est l'union de tout cela, plus un mouvement politique, option citoyenne. Leur alternative, elle a toujours existé.

En effet, elle a toujours existé : sauf qu'aujourd'hui, on entend parler davantage de cette alternative et ça, ça fait une différence. Pas au point qu'elle prenne le pouvoir à terme - je ne me fais aucune illusion à ce sujet et je ne le souhaite d'ailleurs pas vraiment - mais comme l'a dit Steven Guilbault de Greenpeace Québec, autant QS que le Parti Vert du Québec sont des alternatives qui ne prendront jamais le pouvoir mais qui peuvent, dans une certaine mesure, forcer les grands partis à intégrer des lignes un peu plus progressistes dans leurs programmes. Ce qu'ils ne faisaient pas nécessairement avant, alors que l'alternative a toujours existé.

Le problème c'est que leurs demandes, ce sont de mauvaises blagues. Au mieux, elles entraîneraient un appauvrissement général de la province. La dernière chose que le Québec doit faire, c'est prendre en compte leurs demandes. Le npd au fédéral, en comparaison, c'est du réalisme politique de haut niveau.

Relis ce que j'écris juste en haut : mon objectif ni mon désir sont de faire de QS un parti qui prendra le pouvoir car son cadre financier est irréaliste. Mais il peut influencer le parti au pouvoir en donnant une saveur un peu plus progressiste aux décisions : faut pas y voir un spectre du communisme ou du socialisme à l'européenne, ça ne prendra pas ici en Amérique du Nord.

Par ailleurs, QS doit prendre de l'expérience et c'est en ayant un ou deux députés à l'Assemblée qu'il va aller la chercher : il va se retrouver sur la glace comme les autres et va alors comprendre que les compromis sont nécessaires. Parce qu'on sait que c'est facile de revendiquer et de réclamer quand on est dans l'opposition (Charest en sait quelque chose).

Déjà un vote vert, c'est plus utile puisque ça va indiquer, au final, même s'ils n'ont aucun député d'élu, un intérêt certain envers l'écologie.

Moi, plus ça va, plus j'y vois aucune utilité de voter pour le Parti Vert du Québec (PVQ) :

1] voter pour le PVQ est un vote inutile comme l'a souligné Guilbeaut dans le mode de scrutin québécois : chu pas un écolo pur et dur mais quand un gars dit des choses qui tiennent la route quelque soit sa couleur politique, je vais dans son sens

2] le drame du PVQ c'est que, paradoxalement, l'opinion publique est aujourd'hui très sensibilisée à la question environnementale. Paradoxal car c'est son objectif. Son drame parce que maintenant que cette sensibilisation est faite, cela signifie que les autres partis l'ont compris et ont donc intégré l'écologie dans leur plate-forme. L'électeur moyen que je suis sera alors porté à faire preuve de pragmatisme : pourquoi voter pour le PVQ alors qu'il n'aura jamais le pouvoir (et ne pourra donc appliquer ses propositions) alors que le PLQ et le PQ ont bien plus de chances d'aller à Québec et ont des propositions vertes. "C'est mieux que rien". CQFD.

Enfin, aucun parti n'a jusqu'à maintenant parlé d'un enjeu qui, selon moi, conditionne tous les autres enjeux avec l'environnement : la dette publique du Québec. Si on ne s'en occupe pas sérieusement, vous pouvez toujours faire des propositions pour les autres enjeux (santé, éducation, emploi, etc), vous n'aurez pas l'argent pour les financer car le service de la dette va tout aspirer. Pire : Mario Dumont veut torpiller la bonne idée du Fonds des Générations du PLQ prévu à cet effet. Bonne idée car ce Fonds sert à rembourser la dette sans taxer davantage - pour le moment - les québécois.

- O'Hana -