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Quelque bonnes manières de préparer son émancipation toute en douceur et sans précipitation.

Québec veut participer à d?autres forums internationaux

Jean-Marc Salvet

Le Soleil

Maintenant que l?entente sur l?UNESCO est signée, le gouvernement Charest veut pousser la logique plus loin. Il entend négocier avec Ottawa un « cadre stable et prévisible » pour faciliter la participation du Québec à d?autres forums internationaux. Il vise notamment l?Organisation mondiale du commerce et l?Organisation mondiale de la santé.

Le gouvernement du Québec sait que cet objectif ne se concrétisera pas de sitôt. Stephen Harper ne s?est pas montré pressé d?aller dans cette direction lorsqu?il a paraphé l?accord de partenariat sur l?UNESCO.

N?empêche. La volonté québécoise est clairement réaffirmée dans la politique internationale présentée hier par la ministre Monique Gagnon-Tremblay. Dans la foulée, le Québec souhaite faire reconnaître son droit de donner son « assentiment avant que le Canada ne signe ou ne se déclare lié par un traité ou un accord ».

Les États fédérés (membres d?une fédération) jouent un rôle de plus en plus significatif sur la scène internationale. Le Québec a été un précurseur il y a 40 ans. Après quelques années d?atermoiements, il cherche aujourd?hui à se tailler une meilleure place dans un monde qui s?est complexifié.

Un « bureau » à Washington

Jean-Marc Salvet

Le Soleil

Le pied-à-terre que Québec possède à Washington deviendra un « bureau » à part entière. Il n?aura cependant pas le statut de « délégation générale », un symbole qui n?aurait pas manqué de heurter Ottawa. En diplomatie québécoise, les délégations générales forment le nec plus ultra des représentations à l?étranger.

La politique internationale présentée par le gouvernement Charest prévoit renforcer l?effectif du Québec dans la capitale américaine. La nouvelle équipe de Washington suivra les travaux de la Banque mondiale et ceux de l?Organisation des États américains. Elle demeurera sous la responsabilité de la Délégation générale de New York.

Le plan de redéploiement des représentations du Québec à l?étranger confirme l?intérêt grandissant pour l?Inde et la Chine, deux géants que personne ne peut ignorer. De nombreux États fédérés y ont pris pied.

Le Québec peut très bien piéger le Canada en le mettant devant le fait accompli, avec une politique d'intense ouverture diplomatique vers l'international.

Si le Québec sera perçu sur la scène internationale comme un état spécifique, la problématique de l?indépendance ne sera qu?une formalité.

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Intéressant, mais peux-tu donner les sources exactes (date par exemple ou mieux le lien) pour que j,aille lire tout ça et le copier dans mes archives ?

Merci M. Copain-avec-qui-j'aime-me-chamailler-de-tout-et-de-rien :D

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Posté(e)

Intéressant, mais peux-tu donner les sources exactes (date par exemple ou mieux le lien) pour que j,aille lire tout ça et le copier dans mes archives ?

Ok voici le lien :

cyberpresse.ca

Merci M. Copain-avec-qui-j'aime-me-chamailler-de-tout-et-de-rien :D

De rien Petiboudange :P:

PS : J'espère que tu m'en veux pas d'avoir utilisé ton sourillon préféré ?? :ph34r::P:

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Merci pour le lien et pas de soucis pour le sourillon, c'est mon préféré mais c'est pas mon mien qu'à moi :lol:

Posté(e) (modifié)

Salut,

Le Québec peut très bien piéger le Canada en le mettant devant le fait accompli, avec une politique d'intense ouverture diplomatique vers l'international.

Si le Québec sera perçu sur la scène internationale comme un état spécifique, la problématique de l?indépendance ne sera qu?une formalité.

Remettre dans le contexte : cette nouvelle politique internationale est l'oeuvre de l'actuel gouvernement du Québec, c'est-à-dire d'obédience fédéraliste. Si on va sur la page du Ministère des Relations Internationales du Québec qui parle de cette nouvelle politique, quelques extraits démontrent son caractère non indépendantiste :

Le Québec est un État fédéré qui exerce des compétences dont certaines lui sont exclusives, telles la gestion des ressources naturelles, la santé, l?éducation, la culture, les institutions municipales ou le droit privé. Il gère son système fiscal et prélève ses taxes et impôts. Il administre les tribunaux et l?essentiel des services de sécurité publique et il est responsable de la sélection des immigrants pour son territoire. Par ailleurs, le gouvernement du Québec exerce conjointement avec le gouvernement fédéral certaines responsabilités comme l?agriculture ou les transports.

Le gouvernement du Québec entend poursuivre et intensifier son action internationale. Il souhaite le faire en renforçant son partenariat avec le gouvernement fédéral, convaincu qu?une juste image du Canada à l?étranger ne saurait occulter son caractère fédératif, c?est-à-dire l?existence de deux ordres de gouvernement agissant dans leurs sphères respectives.

Je crois que c'est surtout une raison économique à l'origine de ce "redéploiement international" car l'accent est particulièrement mis sur la concentration d'efforts sur les puissances émergentes (Chine, Inde, Brésil). Même les thèmes de sécurité intérieure et internationale visent à protéger la fluidité des échanges : le PM Charest et un gouverneur du Vermont je crois se sont alliés pour demander à Washington de repousser l'entrée en vigueur du passeport pour les canadiens se rendant aux USA.

Par ailleurs, pour ce qui est de la promotion de la culture québécoise et de la francophonie, il ne faut pas y voir systématiquement de l'indépendantisme derrière cela : s'il y a au moins une chose sur laquelle les fédéralistes et les souverainistes québécois s'entendent, c'est sur le caractère distinctif de la société québécoise au sein du Canada. Les fédéralistes y croient en remaniant profondément la confédération canadienne alors que les souverainistes y croient en sortant de la confédération.

J'admet cependant qu'en cas d'indépendance du Québec, ce dernier exploitera les mécanismes internationaux déjà en place pour, effectivement, mieux asseoir son nouveau statut de pays. Il faudrait être nono pour ne pas en profiter ^_^

O'Hana

Modifié par O'Hana
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Personne ne parle de la Doctrine Gérin-Lajoie?

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J'admet cependant qu'en cas d'indépendance du Québec, ce dernier exploitera les mécanismes internationaux déjà en place pour, effectivement, mieux asseoir son nouveau statut de pays. Il faudrait être nono pour ne pas en profiter ^_^

O'Hana

Bien O'Hana, j?ai bien précisé par étapes, donc au début comme c?est un parti fédéraliste qui tiens les reines du pouvoir au Québec il ne va tout de même pas s?affranchir directement de la tutelle fédérale au niveau international, c?est pas possible tant que le Québec est une province.

Mais l?important c?est de faire acte de présence sur la scène internationale, que les autres pays à travers le monde constatent l?existence d?un Québec actif qui prends part aux activités internationales, et c?est une excellente opportunité aussi d?exposer devant tous les pays les divergences de vision sur les questions internationales entre le Québec et le reste du Canada, c?est ainsi que des alliances et des prises de positions peuvent se nouer, et le monde constate de visu les différences d?approche entre le Québec et le Canada, et le Québec donne de lui une image d?un pays distincte.

Quand je vois que tous les grands de ce monde à l?exception du Canada qui s?impliquent activement malgré leur différence d?opinion, à la question du nucléaire iranien par exemple, je constate qu?il y a une carence quelque part, ou c?est les Etats-Unis qui représentent le Canada ??

Si le Québec peut bousculer la diplomatie officielle canadienne en s?ingérant dans les affaires internationales, en proposant des solutions et en offrant sa médiation dans les questions de l?heure, son statut de pays sera naturellement reconnu, même si officiellement il ne l?est pas, et c?est ainsi qu?il peut sentir l?accueil que lui réserve la communauté internationale s?il devient un pays souverain.

Posté(e)

Si le Québec peut bousculer la diplomatie officielle canadienne en s?ingérant dans les affaires internationales, en proposant des solutions et en offrant sa médiation dans les questions de l?heure, son statut de pays sera naturellement reconnu, même si officiellement il ne l?est pas, et c?est ainsi qu?il peut sentir l?accueil que lui réserve la communauté internationale s?il devient un pays souverain.

Je comprend ton point de vue mais il y a une différence entre prendre sa place sur la scène internationale pour agir sur ses compétences provinciales exclusives (ce que vise la nouvelle politique internationale du Québec) et lancer un message au concert des nations en leur disant implicitement :"hé gang, on prépare notre terrain avant de s'en venir pour de bon" ...

Je le répète : il ne faut pas voir du souverainisme latent dans toute initiative québécoise soit sur le plan international, soit sur le plan intérieur. Il faut remettre dans le contexte de l'orientation idéologique du gouvernement provincial en place par exemple.

Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y a pas de zone de friction entre Ottawa et Québec. Même d'obédience fédéraliste, Mr Charest et l'ancien ministre fédéral des Affaires Étrangères, Mr Pettigrew, avait des visions très divergentes sur la place internationale du Québec. Mr Pettigrew a d'ailleurs publiquement remis en question l'approche québécoise - la fameuse doctrine Gérin-Lajoie dont parle Zogu - en disant que "le Canada ne devait parler que d'une seule voix" alors que Mr Charest ne lâchait pas son morceau sur l'internationalisation des compétences provinciales comme l'éducation ou la culture.

Tout ça pour dire que malgré ces accrochages, Mr Pettigrew n'a jamais senti de la part de Mr Charest une envie de tâter le terrain auprès des autres nations souveraines. Il y a une différence entre vouloir sacrer son camp de la maison pour de bon et vouloir rentrer à l'heure qu'on désire.

O'Hana

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Ajoutons que le Québec a établi, surtout depuis les années 1960, des bureaux et des délégations à l'étranger. Notons au passage que le gouvernement ayant lancé ce vaste programme a été celui de Jean Lesage, qui était un gouvernement Libéral (PLQ) et non pas souverainiste. Lesage a d'ailleurs été l'un des seuls premiers ministres à affirmer que le Québec est une nation. (L'autre étant le controversé Bernard Landry.)

Il y a depuis les années 1960 un certain consensus entre les partis politiques québécois sur la place du Québec dans le monde. D'ailleurs, rien dans l'union confédérale de 1867 n'empêche une province d'établir son pouvoir de taxation (taxes et impôts) ou d'ouvrir des délégations internationales sans demander la permission au fédéral. La seule province à avoir profité de ces possibilités est le Québec, mais il faut comprendre que c'est un droit garanti aux autres provinces aussi... malgré les protestations véhémente de l'ineffable (et mal informé) Pierre Pettigrew.

L'union confédérale de 1867 a été l'un des plus beaux exemples de détournement de projet politique.

- elle remplace l'union forcée de 1840, modèle d'état monolithique qui favorisait l'assimilation des francophones mais aussi leur accès aux territoires de l'ouest (donc stratégiquement dangereuse)

- elle était supposée être entérinée par référendum dans le Bas-Canada (Québec), mais les hommes politiques avaient peur qu'elle soit rejetée

- elle prévoyait des champs de compétence très larges pour les provinces; mais ceux-ci ont été érodés par Ottawa au cours des dernières années

- elle prévoyait une gestion de l'économie décentralisée (avant tout provinciale)

- elle prévoyait la prédominance des parlements provinciaux dans la plupart des champs de compétence, y compris dans le domaine juridique et dans les lois à caractère social

- elle devait aboutir à un état de type confédéral entre des provinces largement autonomes

Or, beaucoup de dispositions du texte de la Confédération ont été diminuées ou réduites à des bonnes intentions (mise en tutelle des provinces et pouvoirs symboliques). En bout de ligne, il faut voir le Canada centralisateur et fédéral d'aujourd'hui comme une amplification des défauts de l'union confédérale de 1867. Il faut aussi voir le droit de représentation international des provinces comme une expression moderne de l'idéal confédéral.

Le Québec a donc un ministère des Relations internationales (MRI), en accord avec la doctrine Gérin-Lajoie et les champs de compétences prévues par la confédération de 1867. Cela a moins à voir avec le mouvement souverainisme qu'avec la définition réelle de l'union canadienne et avec le droit du Québec à se faire entendre sur la scène internationale en tant qu'"état confédéré"... et non de se "fermer la gueule" en tant que province.

Le Québec, ce n'est pas le Béarn ou la Calabre. Il n'y a pas d'équivalent Français ou Italien aux aménagements constitutionnels du Canada. Un département Français a un poids politique équivalent à une région québécoise (par exemple, la Gaspésie et la Vendée). La province, dans le contexte canadien, se rapproche donc plus de la définition de l'état, en droit international. Il est malheureux que le mot "province" en Français ait une dimension péjorative: par exemple, le provincial par opposition au parisien.

En ce sens, et dans l'optique de la nature "étatique" de la province d'ici, il faut voir l'aventure souverainiste comme une remise en question de l'aménagement constitutionnel actuel et des rapports qu'entretient l'état québécois avec l'ensemble canadien. C'est d'ailleurs pour cette raison que des unions réellement confédérales (souveraineté-association, confédéralisme renouvelé, autonomisme) ont été proposées -- et souvent appréciées -- comme alternatives à l'indépendance pure.

Je recopie ici le texte d'introduction qu'on retrouve dans les pages du ministère des Relations internationales du Québec.

Source: http://www.mri.gouv.qc.ca/fr/politique_int...e/presentation/

Les responsabilités internationales

Le Québec est un État fédéré qui exerce des compétences dont certaines lui sont exclusives, telles la gestion des ressources naturelles, la santé, l?éducation, la culture, les institutions municipales ou le droit privé. Il gère son système fiscal et prélève ses taxes et impôts. Il administre les tribunaux et l?essentiel des services de sécurité publique et il est responsable de la sélection des immigrants pour son territoire. Par ailleurs, le gouvernement du Québec exerce conjointement avec le gouvernement fédéral certaines responsabilités comme l?agriculture ou les transports.

Il a mis en place au cours des années des instruments juridiques et institutionnels qui lui permettent d?assumer les dimensions internationales de ses responsabilités. Il a confié au ministère des Relations internationales le mandat de diriger l?action du gouvernement à l?étranger, de coordonner à cet effet l?action des ministères et organismes, de gérer un réseau de représentations, de négocier et mettre en application des ententes internationales.

Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis quarante ans ont agi avec une remarquable constance. Le Québec compte aujourd?hui à l?étranger près d?une trentaine de délégations, de bureaux et d?agents locaux. Plus de 300 ententes bilatérales sont en vigueur avec des États nationaux ou fédérés dans près de 80 pays.

Le gouvernement du Québec siège aux instances de la Francophonie, il suit de près les travaux des organisations internationales qui concernent ses compétences et ses intérêts et assure la mise en oeuvre sur son territoire de plusieurs conventions internationales.

Le gouvernement du Québec entend poursuivre et intensifier son action internationale. Il souhaite le faire en renforçant son partenariat avec le gouvernement fédéral, convaincu qu?une juste image du Canada à l?étranger ne saurait occulter son caractère fédératif, c?est-à-dire l?existence de deux ordres de gouvernement agissant dans leurs sphères respectives.

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Ce qui est étonnant, c'est que Jean Charest et les libéraux du Québec ont changé d'idée... Il n'y a pas si longtemps encore, lorsqu'ils étaient dans l'opposition, le PLQ dénonçait les investissements consacrés aux représentations québécoises à l'étranger. Ils avaient réclamé haut et fort que les sommes soient investies au Québec plutôt que dans ce qu'ils avaient appelé (si ma mémoire est bonne) de fausses ambassades du Québec.

Maintenant, pour revenir au fond du sujet, il est très clair qu'il y a collusion entre le gouvernement Harper et le gouvernement Charest. Sur bien des sujets, il y a une stratégie commune qui apparaît nettement. Harper fait la promotion de son fédéralisme d'ouverture et Charest est son représentant commercial. Ce qui ne lui interdit pas de tirer un peu plus la couverture sur lui... c'est de bonne guerre.

Charest se transforme, petit à petit, en lieutenant de Stephen Harper au Québec.

Bah... je ne critique pas. Il peut bien faire ce qu'il veut. Je trouve cela juste assez cocasse... et cela montre bien les grandes différences qui subsistent depuis de nombreuses années déjà, entre le PLC et le PLQ : ils n'ont pas qu'une lettre de différence !

Anyway, il faut faire attention. Statutairement, le Québec ne peut pas avoir de place "officielle" ni à l'UNESCO ni aux Nations-Unies. Des aménagements sont possibles, mais le Québec restera toujours sur un strapontin. Non pas que l'UNESCO s'oppose à la présence du Québec en tant que tel, ce n'est pas cela du tout... mais surtout parce que cela créerait un précédent. Si l'UNESCO permet cela, une kyrielle de pseudo-nations vont venir frapper à la porte et mettre les Nations-Unies dans un gros embarras.

La solution passe donc, encore et toujours par la voie référendaire... ;)

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