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Les USA vu par le Québec


Petit-Prince

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Je pense qu'il serait aussi utile et interessant d'amener des Americains a participer au debat.

J'ai vu sur des chaines cablees plusieurs discussions entre des groupes d'etudiants americains et etrangers.

Je me souviens d'une discussion pour le moins interessante entre un groupe d'etudiants New Yorkais et un groupe d'etudiants Sud africains, et aussi une autre ou etait conviee un groupe d'etudiants iraquiens... Oui, oui, absolument!! Ces discussions ont ete transmises a des heures tardives et sur des chaines cablees a faible audience, helas. Mais c'etait interessant.

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  • Habitués

justement, il y a eu une émission aux Francs-Tireurs(Télé-Québec) qui a donné la parole à des étudiants américains suite au premier débat Kerry-Bush...la plupart étaient très articulés et conscients des problémes et de la pauvre image de leur pays dans le reste du monde...

Par contre, les animateurs des Francs-Tireurs ont aussi intérrogés des gens dans la rue et la plupart étaient très pro-Bush...

peanut

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Salut!

J'ai lu un bouquin qui s'appelle Histoire populaire des États-Unis de Howard Zinn. Ça rafraichit beaucoup l'histoire officielle puisque c'est l'histoire du pays à travers les conditions de vie des premiers colons, des indiens, des noirs et plus tard des paysans et ouvriers. On y parle de conflits oubliés comme la guerre avec l'Espagne ou les Philippines, la conscription pour la guerre de 14-18 (j'avais jamais entendu parler de ça). Il y a plein d'infos jusqu'à la présidence de Clinton.

Forcément il y a un parti pris de l'auteur en faveur de la population mais c'est vraiment très sérieux et ça se lit tout seul.

Depuis ce bouquin je ne vois plus les américains comme des niaiseux tout justes capables d'agiter leur drapeau à l'unisson.

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  • Habitués

Ok... Mais ce qui serait intéressant, ça serait de voir si des immigrants ont évolués par rapport à leur perception qu'ils ont des États-Unis... Y-a t-il, pour eux, un "avant" et un "après" leur immigration à ce niveau-là ?

Est-ce que l'image des États-Unis renvoyée par les médias est différente ici et dans votre pays d'origine ?

Et par rapport à la culture "made in USA" ?

Bref, que des questions, qui, je pense, peuvent être passionnantes !

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oups! J'aurais pu ajouter que en tant qu'immigrant et voisin des États-Unis, j'ai un besoin d'en savoir plus sur ce pays alors que dans mon Europe natale, je me serais contenté de lire les grands titres des journaux et rester sur des idées fausses.

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Ok... Mais ce qui serait intéressant, ça serait de voir si des immigrants ont évolués par rapport à leur perception qu'ils ont des États-Unis... Y-a t-il, pour eux, un "avant" et un "après" leur immigration à ce niveau-là ?

Non, ma perception n'a pas évolué. Que je sois en France ou au Québec elle est toujours assez mauvaise je dois dire. Mais, elle ne concerne que la partie dirigeante et extremiste des Américains.

J'ai travaillé avec des militaires américains pendant la première guerre du Golfe, j'étais plutôt heureuse de travailler avec eux, mais avec ce qui s'est passé et la manière dont ça s'est passé, ça m'a rendue carrément malade (ça a déclenché mon premier départ vers le Québec, fuir...). Depuis, je n'ai pas beaucoup évolué, remarquez avec la politique américaine actuelle ph34r.gif

Mais les Américains "normaux" que je connais, je dois dire que je les apprécie beaucoup. Ils sont intelligents, avec un sens de l'autodérision que j'adore, et très ouverts. Et pour une fois, oui pour une fois (car uniquement la moitié des Américains votent pour une élection présidentielle !) ils voteront demain, pas pour Kerry mais contre Bush.

Yapuka

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Dans l'emission que j'avais regarde tard le soir: ref. la discussion par satellite entre etudiants americains New Yorkais et etudiants iraquiens (et oui, etonnant n'est ce pas?! Pourant possible j'imagine!!), un americain disait a juste titre que la vie telle qu'elle est depeinte au travers des films, feuilletons televises ou autres emissions de television, n'a en fait rien a voir avec la realite de la vie quotidienne de la plupart des americains.

Apres presque dix ans de residence a New York, ma constation est qu'effectivement, la perception que nous avons de l"American way of life" - en generale par le biais de la television ou des films - ressemble d'assez loin si ce n'est de tres loin a la realite.

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  • Habitués

Pour avoir vécu aux Etats-Unis, je suis assez d'accord avec toi, Sonia. wink.gif

D'ailleurs, toute cette violence qu'on voit dans les films et les séries reste cantonnée à certains endroits.

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  • Habitués

Ma femme a vécu pendant 1 an à Raleigh, grande ville de Caroline du Nord (dans le sud-est "religieux" des USA). Une ville d'élite blanche, avec des industries de pointe et des quartiers riches, boisés et propres.

Au menu: fast food, pizza congelée, bière "cheap", voisins obsédés par le basketball à la TV, et tout le monde qui passe sa journée à parler de Dieu et des autres religions (qui ont évidemment tort). En tant que Catholique, elle était vue comme une dépravée par les Baptistes de son quartier. Le Catho ont mauvaise réputation dans le sud des USA car ils sont vus comme des adorateurs de la Vierge Marie... qui boivent (oh horreur) du vin. Deux de ses voisins ont essayé de la convertir au Baptisme. Ont suivi d'interminables discussions sur Darwin et sur le fait de brûler en enfer à cause de la science.

Les Baptistes ne boivent pas d'alcool, sauf quand ils en boivent. Dans ce cas, ça finit en bataille de bar (même à l'âge de 40 ans), ou ivre mort dans le fond de la voiture. Et qui est conductrice désignée? La Catholique "dépravée", qui n'a bu qu'un verre pendant la soirée.

Il n'y a pas de trottoir sur le bord des rues à Raleigh - Durham - Chapel Hill, car personne ne se promème à pied. Aucune bicyclette à l'horizon. Tout le monde climatise au max maison et voiture. Le matin, on passe au drive-in du McDo, le soir on passe au drive-in de la banque. Entre les deux, on végète dans les bouchons de circulation. La planification urbains anarchique fait que cette ville a l'air d'un plat de spaghetti qui aurait été poétiquement dispersé par le vent.

Cette culture sudiste, c'est un aspect des USA que j'ai pu découvrir en 2000. Pour avoir visité Boston, San Antonio et Washington avant de visiter Raleigh, je peux vous le dire: le sud des USA c'est pas de la tarte, c'est une culture vraiment bizarre et vaguement hostile.

Disons que l'image progressiste, ouverte et urbaine qu'on a des USA nous vient surtout de la Nouvelle-Angleterre, de la Californie et de quelques grandes villes.

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  • Habitués

oui, on m'a dit aussi que mon lien ne marchait pas toujours : comme tu le dis Laurent, il faut avoir Windows média player ou si on a winamp, faire un clic avec le bouton droit de la souris et demander : ouvrir avec Windows média player !!

Je ne suis pas très douée pour l'informatique wink.gif

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Ma femme a vécu pendant 1 an à Raleigh, grande ville de Caroline du Nord (dans le sud-est "religieux" des USA). Une ville d'élite blanche, avec des industries de pointe et des quartiers riches, boisés et propres.

J'ai vécu 1 an plus au sud encore, en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, polus précisément.

Plus sud que ça, y a pas. Je me suis intégrée dans une communauté plus noire et vietnamienne que blanche.

Je ne sais pas si tu caricatures, Zogu, mais si cette perception du Sud est celle que tu as, et bien j'en suis triste pour toi. Honnêtement. Mon expérience m'a apporté bine plus que cela.

Il n'y a pas que le basketball et Dieu dans les conversations, et il n'y a pas que les pizzas et la bière au menu. wink.gif

Il y a de bien belles choses et de bien belles gens dans le Sud, comme ailleurs d'ailleurs.

Mais dans le Sud, tout est différent, c'est vrai. Il faut se mettre au diapason, apprivoiser la vie.

C'est vrai qu'on peut passer beaucoup de temps dans les embouteillages (comme à New York ou Montréal d'ailleurs). C'est vrai qu'on passe au drive-in à la balnque (après avoir passé 1h dans les bouchons, on a pas le goût d'aler faire la file à l'intérieur).

Mais il y a les plaisirs de la vie, des yeux et des papillles ... le bateau à roue à aubes qui siffle ses chansons le long du Mississippi, le jazzman noir qui nous livre son talent au coin d'une rue, sous un soleil de plomb, les parterres de Jackson Square avec ses artistes de rue, les plateaux de crawfish dégustés entre amis autour d'un bon verre de vin, les festivals en tous genres où l'on rencontre des gens hors du commun, les balades dans un petit canot à moteur sur les bayous, la pêche le long d'une rivière, bordée d'arbres ornés de mousse espagnole pendant un superbe coucher de soleil, .... et j'en passe.

Il n'y a pas que des fanatiques, des mangeurs de pizzas et des élites blancs .... il y a tout le reste .. qui est bien plus important.

Sans rancune wink.gif

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  • Habitués
Je ne sais pas si tu caricatures, Zogu, mais si cette perception du Sud est celle que tu as, et bien j'en suis triste pour toi.

C'est ce que j'ai vécu avec ma femme, lorsqu'elle habitait à Raleigh; ce n'est même pas une "perception", mais bien des faits que je relate ici.

Mais il y a les plaisirs de la vie, des yeux et des papillles ... le bateau à roue à aubes qui siffle ses chansons le long du Mississippi, le jazzman noir qui nous livre son talent au coin d'une rue, sous un soleil de plomb, les parterres de Jackson Square avec ses artistes de rue, les plateaux de crawfish dégustés entre amis

La Nouvelle-Orléans, que tu décris ici, n'est pas une fenêtre très représentative du sud profond. C'est une région très touristique. Va faire un tour en Georgie (pas à Charlotte, autre ville touristique), en Caroline du nord ou du sud, en Virginie occidentale ou au Tennessee. Tu verras les choses et les gens sans leur vernis touristique.

Bref nous ne parlons pas du tout de la même région: tu me décris un coin touristique... et moi je te décris une grosse ville ordinaire, sans attraction touristique ou monuments historiques.

Modifié par Zogu
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  • Habitués

Mylène,

je relisais nos messages et je ne voudrais pas paraître agressif ou intransigeant.

Nous parlions tous deux du sud des USA, mais pas du même sud. La Nouvelle-Orléans ce n'est pas le "bible belt"; il y a plusieurs zones culturelles aux USA et je n'aime pas les gens (dont tu ne fais pas partie) qui parlent de ce pays comme d'un bloc monolithique.

J'ai connu à Raleigh l'Amérique qui vit et qui travaille, sans tambour ni trompette, jour après jour. Il s'agissait d'une communauté assez riche et avec certaines particularités qu'on peut trouver dans d'autres communautés similaires; les Noirs sont pratiquement exclus de l'agglomération et sont visibles surtout dans des emplois de second ordre (par exemple, caissier chez Wendy's). L'attitude des gens en est souvent une de "missionnaire"... jamais dans ma vie n'a-t-on essayé de nous "convertir" aussi souvent. C'est très agaçant. Pourtant j'ai visité d'autres coins des USA et je sais que cette attitude n'est pas si répandue ailleurs.

Mais j'ai vu à Raleigh la même ségrégation de facto qu'on voit à Washington au niveau des quartiers "ethniques" et de l'emploi des minorités visibles. Mais à Raleigh c'était beaucoup plus flagrant qu'à Washington; pas d'église de gospel au centre-ville par exemple!

Et là je ne parle pas du menu absolument américain des restos français et italiens que j'ai visités (vins de Californie, tarte "française" à la crème fouettée et au fudge, ailes de poulet "italiennes" frites et baguette gratinée à l'aïl...)

L'absence de trottoirs est malheureusement le lot de ces villes modernes qui ont poussé trop vite et qui n'accueillent pas de touristes.

Bref, je ne recommande Raleigh à personne. C'est une ville où, malgré la richesse relative des gens, tout le monde semble un peu paumé et prêt à s'engueuler pour un coup d'oeil sur la femme du voisin ou à propos de Darwin versus la Bible.

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Je suis d'accord avec toi, Zogu.

Raleigh est une ville morne. La Nouvelle Orléans une ville gaie. Les gens qui habitent ces villes sont différents.

Là où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est quand tu dis : "Tu verras les choses et les gens sans leur vernis touristique."

Pour y avoir habité et travaillé, je peux te dire que les gens n'ont pas le vernis touristique comme tu dis (je ne parle pas, évidemment, du marchand de souvenir wink.gif ). Les colègues, les voisins ... ils n'en ont rien à faire, eux, du vernis touristique. Ils ont leur vie, leurs habitudes et leurs passe-temps. La Nouvelle-Orléans est grande (comme toute grande ville américaine), avec ses quartiers d'affaires, ses quartiers touriqtiques, ses quartiers pauvres, et ses quartiers "d'américains moyens", ses centres commerciaux, etc ...

L'aspect touristique de la région ne change pas l'attitude des gens (à mon sens). Dirais-tu que les Parisiens sont plus ceci ou cela parce que leur ville est touristique ? Pareil pour les habitants de n'importe quelle ville eou site touristique ?

Cela tendrait à dire que tu attrappes le profil de la ville où tu habites et que dès que tu habites une ville riche en monuments historiques ou en paysages somptueux et célèbres, et bien tu as d'office un "vernis touriqtique" accolé à ta personnalité ?

Je suis sceptique. Les gens sont ce qu'ils sont.

C'est pas parce que ta ville n'est pas touristique que tu vas avoir l'attitude que tu décris dans ton poste et que, d'office, ta vie va plus ressembler à ma description si tu habites dans une ville touristique.

Hmmmm je suis pas sûre d'avoir été claire. Ca me paraît un peu brouillon tout ça wink.gif Enfin ....

Mylène,

je relisais nos messages et je ne voudrais pas paraître agressif ou intransigeant.

Pareil pour moi wink.gif

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  • Habitués
L'aspect touristique de la région ne change pas l'attitude des gens (à mon sens).

C'est là un débat fascinant!

Je me posais d'ailleurs la question...

Mon opinion c'est qu'une région touristique reçoit beaucoup plus de visiteurs et donc, le citoyen doit côtoyer des gens différents, des cultures différentes, des "couleurs" différentes... et donc forcément, il devient peut-être plus ouvert. Le tourisme culturel amène aussi des institutions (musées, monuments mis en valeur) et une certaine richesse.

Dans une ville comme Raleigh, les Noirs travaillent au Wendy's ou à la pompe... ils ne visitent pas des monuments et habitent en périphérie. Cet "ordre des choses" détermine la perception des différentes cultures. A Raleigh, c'est un ordre quasi immuable; chaque "couleur" à sa place. Les Blancs n'ont pas besoin d'élargir leur connaissance du monde; la plupart des gens que j'ai connus n'étaient jamais allés à plus de 500 km de leur ville de naissance. Aucun n'avait son passeport.

Pourtant si tu vas à Charlotte, une ville de culture semblable à Raleigh, les Noirs sont plutôt au centre de la ville et de l'action. Ils sont partout: guides touristiques, visiteurs venus voir les anciennes plantations, etc. C'est un joyeux brassage des cultures et ça a certainement son charme; dans les faits, on remarque que les gens sont moins méfiants, plus ouverts.

Les villes "culturelles" (peut-être ne devrait-on pas dire "touristiques") ont cet avantage.

Ca expliquerait pourquoi Mobile, Raleigh, Cincinnati et d'autres villes du même genre sont aussi déprimantes. Alors que Charlotte, La Nouvelle-Orléans, San Antonio et Miami sont tout le contraire!

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