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La spécificité Québécoise


jimmy

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Pour ceux qui s'intéresse a l'histoire du pays du Québec dans lequel ils vont immigrer ou pour ceux qui ont déjà immigrer, voici un un texte inspirant de René Ricard sur ce qui détermine la spécificité Québécoise

Ca nous changera des prophète de malheur a la Quintine et Caroline77 

 

CE QUI DÉTERMINE LA SPÉCIFICITÉ DE L’IDENTITÉ QUÉBÉCOISE René Ricard

DIMANCHE 11 FÉVRIER 2018

L’Histoire du Québec se décline en 3 temps: La période coloniale française et les alliances autochtones, la période coloniale britannique et les tentatives d’assimilation et enfin l’actuel régime fédéral canadien héritier de la monarchie anglo-saxonne.

L’héritage de la période coloniale française est sans aucun doute celui qui marque le plus notre spécificité, par la diversité des patrimoines légués: La langue, le droit civil, le métissage autochtone, le territoire et son climat, sans oublier les patrimoines agricole et religieux.

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Pour l’anecdote, mentionnons d’entrée de jeu que le patrimoine légué peut aussi avoir vocation universelle. Bien peu de gens savent que l’un des objets utilitaires les plus manipulés tous les jours sur la planète depuis des siècles a des origines québécoises: Le papier-monnaie usuel. «Peu après l’arrivée de troupes de la Marine au Canada, l’inévitable se produisit: le navire transportant la paye des troupes n’arriva pas à Québec. Nous sommes en 1685 et quelques 500 soldats au Canada attendent leur solde. L’intendant [Jacques de Meulles] imagine alors une monnaie de papier dont la valeur est basée sur la somme due. Divers montants furent inscrits à la main sur des cartes à jouer, qu’il signa. Cet incident peut sembler anodin, mais, selon l’économiste John Kenneth Galbraith [1908-2006], nous venons d’assister à l’invention du papier-monnaie tel que nous le connaissons aujourd’hui: un morceau de papier rectangulaire sur lequel sont inscrites sa valeur ainsi que la garantie officielle. À Versailles, on fut horrifié par cette mesure, mais quatre ans plus tard, même scénario, même solution… La monnaie de papier, ou monnaie de cartes, devint courante au Canada et à travers le monde.»

René Chartrand dans Le patrimoine militaire canadien Tome 1, 1993, page 129.

Pour le côté festif, marque de commerce du Québec, bien peu de gens savent aussi que c’est au Québec, à Sorel, que l’arbre de Noël fit sa première apparition en Amérique du Nord. C’est la baronne Frederike von Riedesel de passage durant 2 ans au Québec qui, la veille de Noël 1781, transporta chez-nous cette traditionnelle célébration allemande. Cet avènement du sapin de Noël en Amérique du Nord fut d’ailleurs commémoré par l’émission d’un timbre-poste en 1981.

Enfin, le Québec est le précurseur de l’usage des pictogrammes routiers dans le monde: «Au Québec, la signalisation routière moderne a été introduite dans les années 1920 par J.-Omer Martineau, assistant-ingénieur en chef du ministère de la Voirie. M. Martineau a remplacé le texte présent sur la majorité des panneaux de signalisation par des pictogrammes. Ce changement visait à aider les conducteurs analphabètes de la province. Peu après, certains pictogrammes utilisés au Québec ont été repris sur le réseau routier canadien. D’ailleurs, en 1949, lors de la Conférence mondiale sur les transports routiers, l’importance de la signalisation routière symbolique a été reconnue par les pays de l’ONU. Aujourd’hui des pictogrammes sont utilisés sur les réseaux routiers partout dans le monde. Au Québec, la signalisation symbolique représente plus de 90% de la signalisation routière! Par contre, encore de nos jours en Amérique du Nord, on retrouve des panneaux avec seulement du texte pour informer les usagers des particularités de la route (danger, obstacles, manoeuvre permise, etc).

Guillaume Jolicoeur, Polytechnique Montréal, décembre 2014.

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Le français est la langue du Québec. Le français parlé y a une saveur bien québécoise. C’est un français classique, celui de l’Île de France d’avant la Révolution française, qui a évolué à l’écart des influences de la mère patrie, dont nous fûmes littéralement isolés durant plus d’un siècle par l’occupant britannique. C’est aujourd’hui un français qui peut peut-être paraître moins sophistiqué dans son expression que celui de nos cousins de France, mais qui est très pratique. Rappelons qu’en Nouvelle-France, pour mieux se comprendre, tous adoptèrent rapidement cette langue commune, soit le français de l’administration royale, des fonctionnaires et des officiers de l’armée et de la marine. Or, on estime qu’à la veille de la Révolution française, un quart seulement de la population de la France parlait le français, le reste de la population parlant des langues régionales telles l’alsacien, le basque, le breton, le catalan, le corse, le flamand, l’occitan, etc.. Il n’est donc pas faux de dire que tous les Québécois parlaient le français, bien avant que l’ensemble des Français ne le parle!

Le Québec est le seul État en Amérique du Nord où le français est l’unique langue officielle. Une loi protège le français parce que nous sommes 8,3 millions de Québécois entourés de 350 millions d’anglophones. Le Québec est le foyer de la francophonie en Amérique.

La société québécoise est de loin la plus bilingue au Canada. Plus de 45 % des Québécois sont bilingues alors qu’au Nouveau-Brunswick, la seule province du Canada officiellement bilingue, 34 % seulement de la population parle le français et l’anglais. Avec les hispanophones du sud des États-Unis, les Québécois composent une des 2 sociétés les plus bilingues des Amériques.

Le Québec est avec le Mexique le seul État en Amérique du Nord à ne pas être régulé dans son quotidien par la Common Law anglo-saxonne. Le Code Civil du Québec, successeur de la Coutume de Paris puis du Code Civil français, est chez-nous la loi qui régit le droit civil, organise la vie citoyenne.

Certaines institutions ou pratiques qui vont de soi au Québec sont absentes ou sont l’exception dans le monde anglo-saxon. À titre d’exemples, ne citons que la profession de notaire, ou encore ce droit exclusif qu’ont les pharmaciens d’être propriétaires de pharmacies.

Il est intéressant de souligner que le Québec est, en vertu de l’article 2 de sa Charte des droits et libertés de la personne, le seul état en Amérique du Nord et un des rares sur la planète à reconnaître le droit au secours: “Tout être humain dont la vie est en péril a droit au secours.”

Le métissage autochtone est inhérent à l’existence même du peuple québécois, bien qu’ayant été longtemps occulté par crainte de discrimination par l’occupant anglo-saxon. En effet, les 2 tiers des Québécois d’origine européenne possèdent des gènes autochtones. La société québécoise est un des groupes humains les plus métissés des Amériques et est exceptionnelle à ce point de vue.

En matière d’ethnicité le Québécois n’est pas sourcilleux. Très tôt dans son histoire il a cohabité avec les Amérindiens et a été prompt à adopter leurs coutumes et leurs pratiques, jusque dans la façon de faire la guerre. Cela a donné à l’époque les coureurs des bois et les voyageurs.

Aujourd’hui on peut facilement reconnaître chez de nombreux Québécois certains legs autochtones comme ce goût pour la nature, pour l’aventure, pour la liberté, pour ce collectivisme particulier aussi, fait de familiarités et rébarbatif à toute hiérarchie, mais dont le pendant peut être une certaine indiscipline qui à l’occasion produit un grand nombre d’électrons libres souvent difficiles à coaliser (pour approfondir cet aspect important de l’identité québécoise, on pourra visionner l’excellent film documentaire L’Empreinte disponible sur YouTube).

Le territoire du Québec est traversé par un des plus majestueux cours d’eau de la planète. Le bassin fluvial du Saint-Laurent occupe environ un million de kilomètres carrés. Bien que le régime britannique ait pris soin de priver le Québec de tout accès côtier à la mer, le Saint-Laurent demeure la clé de voûte du coeur de l’Amérique du Nord, le fleuve géant étant le cour d’eau navigable au monde qui permet de pénétrer le plus profondément un continent. Près de 80% de la population québécoise vit sur les rives du Saint-Laurent. Ainsi, fait unique en Amérique et héritage du régime français, le territoire rural du Québec est en bonne partie organisé sur le principe des rangs où les terres sont perpendiculaires au fleuve, perpendiculaires aux cours d’eau, contrairement à l’organisation en cantons des Anglo-Saxons. Même vu du ciel le Québec a sa personnalité propre.

Concernant le patrimoine agricole, le Québec est le berceau de la plus ancienne race de chevaux en Amérique au nord du Mexique. C’est en juillet 1665 qu’arrivèrent en Nouvelle-France 2 étalons et 12 juments, en provenance directe des haras du roi de France, desquels descendent aujourd’hui le cheval canadien-français (aussi appelé cheval canadien). C’est sa silhouette au Québec qui apparaît sur tous les panneaux de signalisation routière comportant un cheval. Longtemps reconnu comme le meilleur cheval en Amérique du Nord, son courage, son endurance et sa force lui valurent le surnom de “petit cheval de fer”. Notre “little iron horse” est aussi l’ancêtre du cheval Morgan américain, souvent faussement décrit comme la plus ancienne race de chevaux en Amérique du Nord. La vache canadienne pour sa part, descendante de races bovines normandes et bretonnes, est la première vache laitière à avoir été créée en Amérique du Nord, au Québec, dès le début du 17ème siècle. Ces 2 nobles bêtes sont intimement associées à l’existence même du peuple québécois.

Le Québec est une terre de grands espaces, défrichée, harnachée par les Québécois, de la vallée du Saint-Laurent à la péninsule du Labrador – 80 % du Labrador est en territoire québécois et non à l’île de Terre-Neuve comme on voudrait le laisser croire. Fait à noter, avec ses 4500 rivières, le Québec est encore l’endroit sur la planète où l’on trouve la plus grande concentration de rivières inexplorées.

Les Français, les ancêtres québécois et leurs alliés autochtones ont marché et nommé ce pays, ainsi que le reste du Canada et plus de 30 états américains qu’ils ont les premiers explorés et révélés à l’Occident. La toponymie nord-américaine fourmille de plus de 5000 noms français parsemés au gré des périples de nos ancêtres au départ de Québec, Trois-Rivières et Montréal.

Le climat est bien sûr intimement lié au territoire et détermine cette part de nordicité qui habite tous les Québécois. De façon absolue au Labrador, cette nordicité est plus mitigée dans la vallée du Saint-Laurent où elle se décline en 4 véritables saisons, dont on peut goûter autant les charmes que les extrêmes: Il fait plus chaud à Montréal et à Québec en été où la température maximale moyenne de juillet par exemple est de 26 et 25 degrés respectivement, qu’à Copenhague, Oslo ou Stockholm où cette température maximale moyenne est de 23 degrés. Par ailleurs, il fait beaucoup plus froid, en terme de température minimale moyenne, en janvier par exemple à Montréal (-14) ou à Québec (-18) qu’à Copenhague (-2), Oslo (-6) ou Stockholm (-4). Le climat du Québec est l’un des plus rigoureux au monde. Avec une température annuelle moyenne de 4,2 degrés, il fait plus froid à Québec qu’à Moscou (4,9 degrés).

“Le temps qu’il fait” est de toutes les conversations au Québec, parce qu’il régente plusieurs aspects de la vie de tous les jours, à toutes les saisons, qu’il soit question du temps des sucres, de la piscine hors-terre, de l’été des Indiens ou des conditions routières et du facteur éolien.

Selon le Mouvement Desjadins, le coût des dépenses additionnelles en hiver au Québec pour une famille de 4 personnes avoisine les 8000 dollars (pneus d’hiver, chauffage, vêtements, surcoût de l’épicerie, médicaments, etc.). Malgré cela, c’est un lieu commun que de dire que les Québécois n’aiment pas l’hiver et de laisser entendre qu’un grand nombre d’entre eux le passe en Floride. En réalité c’est un peu plus de 1 % de la population du Québec qui effectue un séjour prolongé “dans le Sud” pendant l’hiver. S’il est vrai que le printemps est toujours le bienvenu, c’est après que l’on se soit pleinement approprié la saison blanche. Une preuve s’il en est: Bien que le Québec ne compte que pour 23 % de la population canadienne, ses athlètes ont pris l’habitude aux 4 ans de rafler la majorité des médailles gagnées par le Canada aux jeux olympiques d’hiver (Vancouver 2010, 8 des 15 médailles; Sotchi 2014, 14 des 25 médailles).

Aujourd’hui la majorité des Québécois se sont fortement détournés des religions, le patrimoine religieux catholique demeurant toutefois omniprésent. Avant que l’État ne prenne la relève, il y a eu les couvents, les collèges, les hôpitaux. Les églises nombreuses et les croix de chemin témoignent de cette époque et, que cela plaise ou non, près de 500 villes et municipalités au Québec portent le nom d’une sainte ou d’un saint.

Mis à part cet héritage français caractéristique, les Québécois avec le temps ont développé une identité qui leur est particulière, qui leur est propre. Contrairement au Canada, la culture québécoise n’est pas un résidu de la culture américaine. Par exemple, le Québec est le seul état au nord du Mexique où jamais l’alcool n’a été prohibé. On a plutôt préféré innover et se doter de leviers afin d’en limiter la consommation, idées qui seront reprises un peu partout en Amérique du Nord. La culture québécoise est le fruit de la créativité des Québécois et de leur regard singulier sur ce continent et sur le monde, dans tous les domaines, que ce soit la littérature, le cinéma, l’ingénierie, etc.. À titre d’exemple, notre culture culinaire et ces succès planétaires que sont devenus aujourd’hui les produits de l’érable et la poutine. Cette dernière, bien qu’utilisée à une certaine époque par le Canada anglais pour se moquer de la société québécoise, est maintenant apprêtée par les plus grands chefs. La poutine du Québec se retrouve aux menus des chics restaurants partout autour du monde et il est pour le moins curieux de constater que nos voisins tentent maintenant de se l’approprier en la qualifiant de “Canadian dish”.

La culture québécoise existe en elle-même, elle existe de plain-pied. Cette culture est mariée à des valeurs qui, bien qu’universelles, sont l’apanage de la société québécoise: La démocratie, l’égalité entre tous, l’égalité des chances et la justice sociale, la laïcité, le pacifisme ont au Québec une résonance particulière.

Le Québec a le plus haut taux de syndicalisation en Amérique du Nord. Or on sait que partout dans le monde, plus le taux de syndicalisation est élevé, moins il y a d’écarts de richesse dans la population. De tous les états d’Amérique du Nord, c’est au Québec que l’inégalité du revenu entre citoyens est la moins prononcée (coefficient de Gini). Les cyniques diront qu’il n’y a pas de quoi se réjouir à l’effet que tous les Quėbécois soient également pauvres. Dans les faits, il est démontré que si on exclut de part et d’autre le 1% des citoyens les plus riches, 99% des Québécois ont un niveau de vie supérieur à celui de 99% des Américains (Pierre Fortin).

Malgré leur petit nombre, à travers leurs institutions les Québécois se démarquent à l’échelle internationale. Il est remarquable que les principaux fleurons du Québec moderne soient des réalisations collectives. Outre les fonds de travailleurs (Fonds de solidarité FTQ et Fondaction CSN) qui sont les réussites éclatantes de syndicats, l’ensemble des Québécois est fier de ses figures de proue:

Avec plus de 7 millions de membres et de clients et un actif de 250 milliards de dollars en 2015, le Mouvement Desjardins est le premier groupe financier coopératif au Canada et le cinquième au monde. En 2014 l’agence d’informations financières Bloomberg le promouvait au 2ème rang des “banques les plus solides du monde” et au 1er rang en Amérique du Nord.

La Caisse de dépôt et placement du Québec, le bas de laine des Québécois, avec un actif lui aussi dans les 250 milliards de dollars, fait partie quant à elle des 10 plus importants fonds souverains au monde, côtoyant les fonds des puissances pétrolières que sont le Koweït, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et la Norvège. Le parc immobilier de sa filiale Ivanhoé Cambridge, d’une valeur de plus de 55 milliards de dollars, constitue aussi un des 10 plus importants parcs immobiliers du monde… Et ça appartient à tous les Québécois !

La Société des alcools du Québec est le cinquième plus important acheteur de vin sur la planète. Ce monopole commercial a produit en 2016 pour le bénéfice de tous les Québécois un revenu (TVQ et dividende d’opération) de 2 milliards de dollars sur un chiffre d’affaire de 3 milliards de dollars. La SAQ contrôle la qualité de ce qu’elle vend. Elle offre une gamme de produits à nulle autre pareil et assure leur disponibilité partout sur le territoire du Québec, et au même prix.

Hydro-Québec, pure produit du génie québécois, avec des actifs de 75 milliards, est un leader mondial dans le domaine de l’hydroélectricité et l’un des plus grands producteurs d’énergie propre du monde. Le Québec est aujourd’hui un géant mondial des énergies renouvelables. À cet effet, avec la Norvège, le Portugal et la Suède, le Québec se place très loin devant par rapport à l’ensemble des économies développées.

Enfin, en février 2017, Montréal, la métropole du Québec, était nommée meilleure ville universitaire du monde par l’Institut Quacquarelli Symonds, qui la déclarait aussi “la ville la plus intelligente du monde”, en raison du développement de son industrie de l’intelligence artificielle.

L’Institut de la Statistique du Québec (ISQ) effectue régulièrement des comparaisons économiques internationales. Parmi les 250 pays et territoires comparés, le Québec occupait, si on le calculait comme un pays, la 32ème position en 2016 pour l’importance de son Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant en Parité du Pouvoir d’Achat (PPA). Le Canada dans son ensemble arrivait à la 25ème position. Le Québec côtoie ainsi des pays comme la France, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Italie et Israël. L’Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE) pour sa part réunit 35 pays, soit la quasi totalité des pays développés et démocratiques dans le monde. Le Québec y occuperait la 21ème position.

En 2004, Alberto Alesina, directeur du département d’économie de l’Université Harvard, déclarait: «Sur le plan strictement économique, il ne serait pas tellement difficile pour le Québec de devenir indépendant. Cela peut se faire à un coût très bas pour tout le monde et je ne vois pas pourquoi il ne réussirait pas.»

Enfin, dans l’environnement immédiat du Québec, il existe au sein de la “Confédération” canadienne un système de redistribution de la richesse par habitant appelé péréquation. Des 6 provinces non pétrolières en recevant, le Québec est, après l’Ontario, la province qui en reçoit le moins. Par ailleurs, la très riche Ontario reçoit autant que le Québec en “soutien fédéral”, soit $21 milliards. Bien que le Québec soit la 2ème plus importante province à envoyer de l’argent au fédéral - plus que l’Alberta et la Saskatchewan réunies - le Québec est au 8ème rang des 13 provinces et territoires canadiens pour l’importance du soutien fédéral reçu par habitant.

Pour l’exercice financier 2016-2017 les Québécois ont envoyé $57 milliards au fédéral, soit près de 20% des recettes de ce dernier, qui lui en a retourné $21 milliards en soutien fédéral. Sachant que les revenus autonomes du gouvernement du Québec pour le même exercice ont été de $83 milliards, on peut raisonnablement estimer qu’un Québec pays pourrait jouir de revenus totaux annuels tournant autour de $140 milliards, ce qui n’est pas très loin de la moitié des recettes totales dont jouit actuellement le riche et dépensier gouvernement du Canada ($293 milliards).

«[…] je recense les économies que les Québécois pourraient faire en se débarrassant du gouvernement fédéral. Il y en a pour 7,5 milliards de dollars. Certes, le fédéral nous verse de l’argent, mais même en assumant les pertes de ces transferts, un Québec souverain délesté de la bureaucratie fédérale sauverait annuellement 2 milliards de dollars.» C’était en 2012, “Un gouvernement de trop” par Stéphane Gobeil chez vlb éditeur.

Situé au carrefour d’héritages multiples, il est arrivé que l’on définisse le Québécois générique comme étant tout à la fois un Français jovial, un Anglais cordial et un Américain pacifiste. Mais il a aussi sa part d’ombre, comme l’a si bien énoncé Camille Laurin, homme politique québécois et psychiatre:

“Le sort a voulu que le Québécois naisse et grandisse sous le signe de l’ambiguïté et de l’ambivalence, ce qui en fait un être confus, tourmenté, divisé contre lui-même, incapable d’intégrer les éléments de sa riche personnalité, d’harmoniser ses aspirations et son action, d’inscrire ses rêves dans la réalité, de secouer les tutelles, de vaincre ses peurs, d’affronter l’inconnu à ses risques et périls, d’assumer pleinement sa liberté, son histoire et son existence.”

Et pourtant...

René Ricard

Février 2018

 

 

 

 

Modifié par jimmy
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  • Habitués

Un beau texte empreint de vérités qui amènent toutes à ce consensus : le Québec est un lieu unique et fier de sa singularité, c'est à la fois une province dotée d'une très forte identité culturelle mais également une expérience à vivre sans retenue...

Envoyé de mon SM-G928F en utilisant application mobile Immigrer.com

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