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Création d'un système de santé privé 


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Création d'un système de santé privé 

Lucien Bouchard ouvre le débat

Pierre Saint-Arnaud

Presse Canadienne

Montréal

L'ex-premier ministre Lucien Bouchard a estimé jeudi qu'il fallait ouvrir le débat sur l'opportunité de laisser le secteur privé investir le réseau de la santé et de créer un système à deux vitesses.

Dans une interview à l'émission La part des choses, diffusée jeudi soir à RDI, M. Bouchard a affirmé que l'État n'avait plus la capacité de financer davantage le système de santé, abstraction faite de la contribution fédérale qui devrait être rehaussée, selon lui.

M. Bouchard a précisé qu'il n'est pas nécessairement en faveur de l'idée mais il estime qu'un débat abordant les vraies questions devra être lancé.

«Honnêtement, je ne pense pas qu'on peut en demander plus à l'État», a-t-il dit au Réseau de l'information de Radio-Canada. «Je n'y crois pas.»

Selon lui, le caractère gratuit et universel du système de santé est devenu une question de religion ou d'idéologie alors qu'il faut être pratique et se donner la capacité de soigner les gens.

«Il y a de la religion là-dedans. Je le sais. Il y a une sorte d'idéologie. Mais il faudrait être pratique. Il s'agit de soigner les gens et de sauver notre système de santé, qui présentement est à risque parce que les coûts augmentent tellement. On risque l'effondrement. Tout cela est très critique et il faut se poser ces questions-là», a dit M. Bouchard à l'antenne de RDI.

Il a fait valoir que le système à deux vitesses existe déjà en éducation et que plusieurs parents font des sacrifices pour envoyer leurs enfants à l'école privée, tout en finançant quand même le système public par le biais de leurs impôts.

«La vraie question est: Est-ce qu'on peut imaginer, en parallèle à notre système public, un système privé d'appoint? Mais vraiment privé. Il ne faudrait pas demander à l'État de payer», a-t-il affirmé, ouvrant même la porte aux frais modérateurs en santé.

«Pour un certain éventail de soins, il faudrait vraiment qu'il y ait des cliniques privées», a-t-il ajouté, affirmant que cela pourrait désengorger le système de santé.

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Un véritable système privé s'autofinance par les assurances souscrites ( c'est très cher) et un système privé sournois (car étatisé) à la Française est voué à l'auto destruction.

Je ne comprend pas comment l'argent se dépense au Québec puisque l'accés aux soins est extrèmement restreint, les rendez vous à perpète et les établissements susceptibles de dépenser le dollars ( CLSC, Hopitaux etc) assez rares, les médecins libéraux sont au quota, les infirmières libérales très clairsemées.

Bien entendu, le nombre de cotisants est limitée et le budget limité par conséquence.

De ce fait, la limitation d'accès provoque une limitation des dépenses et une solution serait d'ouvrir aux assurances privés 30% des remboursements, bien entendu la médecine deviendra alors un "art" rentable ce qui va à l'encontre de la déontologie.

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Salut,

Je suis évidemment contre cette santé à deux vitesses. Ca serait un non-sens, car :

- la santé est et doit rester un bien commun. Dans un système d'économie de marché, il est de la responsabilité de l'Etat de préserver des espaces hors de toute rationalité économique (i.e. des espaces où la rentabilité n'est pas le but à atteindre) pour éviter les inégalités sociales et culturelles. Ainsi, d'un point de vue philosophique, la santé (comme les pompiers, la police) doivent rester quasiment des entités payées à ne rien faire. Il vaut mieux en effet, dans ces domaines, trop d'effectifs qui ne font rien qu'une situation de sous-effectifs (pour une question de rentabilité), ce qui serait dramatique en cas de catastrophe, je vous laisse imaginer

- dans cette lignée, ouvrir la santé au privé, c'est livrer notre propre santé de chacun d'entre nous aux diktats de la rationalité économique, ou, pour parler plus directement, au capitalisme sauvage à terme. Ce qui viendrait donc violer le principe de la santé comme bien commun, qui est, par essence, au-delà de toute discrimination social, culturel et surtout économique

En ce sens, Lucien Bouchard a raison : c'est une question idéologique. Bien sûr, je sais que les finances publiques du Québec ne sont pas extensibles à l'infini et qu'il y a d'autres priorités tout aussi égales que la santé (l'éducation, l'emploi notamment). Mais si nous voulons une société juste et équitable, il n'y a pas de concessions à faire à la rationalité économique.

D'ailleurs, l'éducation est déjà atteint par cela dans la mesure où les entreprises imposent de plus en plus leur propres exigences au monde éducatif. Et un exemple tout bête : j'ai vu hier à la TV les toutes dernières innovations en termes de sécurité routière que Mercedes a inclu dans ces modèles. C'est très louable bien entendu ... Mais ce n'est encore qu'une minorité de la population qui peut s'offrir une Mercedès. Même la sécurité routière est contaminée par cette rationalité au point que je me demande maintenant si, même devant la mort, on est tous vraiment égaux.

O'Hana

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Je suis d'accord avec toi O'Hana : la santé n'est pas une marchandise et ne devrait pas être soumise aux aléas du sacro-saint marché.

Mais le seul petit problème, c'est que ce système de santé privé existe déjà, et est plutôt bien établi. Je vois en la proposition de Bouchard une invitation à cesser de faire l'autruche et à accepter collectivement l'existence d'un réseau parallèle ou la carte de crédit sert de carte d'assurance-maladie.

Si nous n'avons plus les fonds publics nécessaires pour assurer la survie de ce système de santé, nous devons trouver des solutions, pas d'autres choix. Et celle du réseau privé m'apparaît comme étant un moindre mal, en ce sens que l'application de celui-ci ne brime en rien les gens qui sont dans le réseau public, au contraire même : ils contribuent à désengorger le système. Bien entendu, il faut s'assurer que les médecins aient des quotas à respecter et qu'ils doivent donner un certain nombre d'heures à exercer dans le réseau public.

C'est comme ça que je vois la situation. On pourrait commencer aussi par instaurer un simple ''ticket modérateur", car des habitués qui abusent des salles d'attentes, il y en a semble-t-il des dizaines par hôpital, selon une amie à moi qui est urgentologue à Montréal.

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Je ne crois pas que les canadiens soient majoritairement pour un système de santé privatisé. Il faut savoir que lorqu'on pronoce ce ce mot 'privatisé' les canadiens pensent au modèle, je dirai même contre-modèle, américain. Aux US, il ya entre 40 et 60 millions de personnes qui n'ont pas de couverture sanitaire. Ca, les canadiens n'en veulent pas. Ils préféreront un système engorgé mais égalitaire à un autre où seuls les riches seront bien soignés. Là, Bouchard a raison quand il dit que c'est une question 'idéologique' voire dogmatique.

Ceci ne vaut pas dire qu'il n'y a pa d'améliorations possibles du système actuel. Au Canada, le ticket modérateur n'existe pas et l'accès aux soins est libre de toute charge financière. Les CLSC et autre cabinets de médeicine de famille sont engorgés. l'Allemagne vient d'introduire le ticket modérateur, le nombre de consultations a baissé d'environ 10%. L'état d'équipement et le niveau de soins effectués dans les CLSC et les cabinets de médecine de famille sont très inférieurs à ce qui se pratique en Scandinavie par exemple, ce qui amène à plus de recours aux hôpitaux, qui sont engorgés à leur tour par des bagatelles...

Il ya le problème du vieillissement de la population surtout au Québec. Ce sont les plus âgés qui consomment le plus de soins. Plus une population viellit, plus il faut dépenser. C'est inexorable. Faudrait-il revoir la politique familiale, encourager les Québécoises à faire plus d'enfants à travers une politique généreuse d'allocations familiales ? Ceci semble difficile dans une province endettée jusqu'aux oreilles. Enfin, il ya le problème des nouvelles technologies de leur coût et de leur production. Contarairement à ce qu l'on croit généralement, tout ce qui est nouveau n'est pas nécessairement meilleur que l'ancien. Se pose donc le problème de l'évaluation des nouvelles technologies. La production de nouvelles technologies coûte souvent moins cher que leur achat aux autres. C'est normal: les autres se font de bons bénéfices en vendant, surtout en situation de monopole. Là, mon regard se tourne vers le sud du 49ème parallèle d'où le Canada achète beaucoup de nouvelles technologies avec du bois et du pétrole et de l'électricité.

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Est ce que quelqu'un peut me dire quel est l'âge de DC de la population québécoise et de quoi meurent elle en général ?

Y-a- t-il une réelle différence entre les pays qui utilise le système privé et le système public ?

Le problème est -il surtout la rapidité d'accès au soin, plutôt que la qualité ?

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  • Habitués

Je suis allé à Washington et j'ai côtoyé des populations pauvres, surtout des Noirs. Eh bien il était évident que beaucoup d'entre eux n'avaient pas accès à des soins de santé suffisants; beaucoup boitaient ou avaient une respiration sifflante, signe d'infections pulmonaires ayant laissé des séquelles (parce que non traitées aux antibiotiques). De plus, des gens qui auraient dû porter une orthèse ou un soulier correcteur n'en portaient pas.

Je n'aimerais pas voir cette situation s'installer lentement au Canada.

Quant à la question de l'accès universel, eh bien il y a deux secteurs qui doivent rester publics et qui ne doivent pas être jetés en pâture au "marché libre" (sic): la santé et l'éducation. Or, ces deux secteurs sont ceux qui pêsent le plus lourd dans les budgets. Il est normal que les gouvernements cherchent à faire quelque chose, car sinon la santé et l'éducation vont finir par faire péter le budget. Ou alors ils régresseront jusqu'à atteindre des niveaux tiers-mondistes.

L'un des problèmes est que la génération qui a instauré les systèmes publics de santé et d'éducation, les baby-boomers, ont imaginé un système qui LEUR donnerait tout gratuitement, bref, ils savaient très bien que ça ne pourrait pas durer éternellement à ce rythme. Même chose pour les billets de bus et de métro: les prix ont été maintenus à des niveaux ridiculement bas pendant les années 60 et 70, puis ont augmenté en flèche dès la fin des années 80. Ce qui a fait dire à certains analystes que les baby-boomers ont littéralement volé leurs propres enfants. En effet, ils nous laissent leurs déficits en héritage.

Autre exemple, les frais de scolarité qui ont été "gelés" pendant une décennie à des prix d'avant-inflation, au lieu d'être indexés au coût de la vie. C'est ridicule de croire que le gel des prix ait un autre effet que d'appauvrir le système universitaire. Si par exemple les frais de scolarité valent 700$/session en 1980 avec un indice monétaire à 1$, si le dollar courant est rendu à 1.35$ alors les frais de scolarité devraient être à 945$. Cela correspond exactement à la même charge à payer, puisque ce sont des dollars actualisés. Si l'on gèle les frais, alors on appauvrit graduellement les universités puisque celles-ci fonctionnent en dollars courants, bref, leurs coûts augmentent mais pas leurs revenus.

Il est clair que si les choses avaient été menées avec plus de soin, et sans dépenser l'argent du futur (emprunts et pratiques déficitaires), nous n'en serions pas là aujourd'hui. Un système raisonnablement financé et indexé à l'inflation ne peut pas creuser un trou aussi profond que celui qui est là.

Bref, nous qui avons 30 ans aujourd'hui devrons payer 1.50$ pour chaque 1.00$ de services que nous recevons. Cela, en soins de santé, en billets de bus ou de métro, en frais de scolarité. Le 0.50$ servira à rembourser les dépenses de nos parents. Et eux, pour chaque 1.00$ de services qu'ils recevaient, ils en ont payé 0.75$. Nous payons donc aujourd'hui leurs emprunts et les intérêts.

Avant que notre système de santé ne pète, il faudra bien faire des concessions. Je ne crois pas que le privé soit la solution. Nous pourrions par exemple instaurer un prix fixe par consultation de 5$ (cela a déjà été proposé), et de 10$ pour les plâtres, attelles et pansements. Il faudra bien un jour payer un petit quelque chose de base, style utilisateur-payeur mais en version "soft".

Sans quoi nous aurons bel et bien un système inégalitaire de "santé pour les riches" et "maladie pour les pauvres".

De toute manière, peu importe la solution retenue, il faudra modifier la législation canadienne qui interdit la santé payante à la pièce ou la santé à deux vitesse.

Si tous les usagers paient un petit peu, si tous les matelots écopent, alors le bateau ne coulera pas. Sinon on se retrouvera avec les riches sur un yacht de luxe et les pauvres sur le Radeau de la Méduse.

Bref, serait-il acceptable de vendre des billets d'hôpital à 5$ chacun ou 3$ chacun en livret de 6? Un peu comme on vend des billets de métro? L'avantage du billet: lorsque tu te présentes à l'hôpital, tu donnes ton billet et tu peux aller faire un tour s'il y a 3 heures d'attente. En effet, actuellement c'est interdit de sortir de la salle d'attente (tu perds ton tour!)... mais pourtant ils te font attendre une durée indéterminée qui peut se prolonger pendant une dizaine d'heures!

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Un système privé ne va t'il pas accentuer le problème du public? Si j'ai bien compris il manque de médecins, infirmières... huh.gif Ne vont-ils pas tous aller vers le privé où ils seront mieux payés et entraîner une pénurie encore plus forte dans le public si les recrutements ne sont pas augmentés?

Dom

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Désolé Petit Prince mais le sujet n'a pas l'air de remuer les foules, les considérations théoriques sont très fortes, mais au fond ce qui fait surtout peur c'est de ne pas pouvoir soigner son angine de suite car le délai sera bientôt de 6 jours ( date à laquelle elle se sera guéri toute seule...) C'est peut être ça une vrai politique de santé : Attendre la guérison spontanée ;-)))

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