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Il y a dix fois plus de Français qui viennent étudier au Québec que l’inverse, et il faut rééquilibrer cette situation pour « en avoir pour notre argent », a plaidé vendredi le premier ministre, François Legault, en marge du renouvellement d’une entente sur la mobilité étudiante.
« C’est important de garder cette tradition », a déclaré le chef du gouvernement du Québec au sujet des tarifs préférentiels offerts de part et d’autre de l’Atlantique dans le cadre de l’entente France-Québec en éducation, conclue en 1965.
« Gabriel me disait qu’il y a dix fois plus de Français qui viennent étudier au Québec que de Québécois qui vont étudier en France. Comme je lui disais, ça veut dire aussi que ça nous coûte plus cher d’offrir ces tarifs réduits. Donc, pour en avoir pour notre argent, on va travailler très fort à ce qu’il y ait plus de Québécois qui aillent étudier en France », a lancé M. Legault.
La visite du premier ministre français au Québec a permis de renouveler l’entente en matière de mobilité étudiante au niveau universitaire.
Les droits exigés aux étudiants français étaient jusqu’ici calqués sur ceux que paient les Canadiens non résidents du Québec. Or, ces derniers seront augmentés dès la rentrée en raison de la majoration annoncée en octobre par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry.
La nouvelle version de l’entente, signée vendredi pour une période de cinq ans, exempte les étudiants français de cette majoration.
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Plutôt que de payer 12 000 $ par an, comme le feront les Canadiens venant de l’extérieur du Québec, les Français continueront donc de payer des droits de scolarité d’environ 9000 $ au premier cycle universitaire. Aux deuxième et troisième cycles, ils paieront les mêmes droits que les étudiants québécois, comme précédemment.
Quant aux Québécois qui s’inscriront à l’université dans l’Hexagone , ils seront soumis à la même grille tarifaire que les Français, et ce, dès le premier cycle.
Études en français et en anglais
Les droits de scolarité exigés aux étudiants français de premier cycle équivalent à ce qui est demandé aux étudiants francophones des autres provinces canadiennes lorsqu’ils viennent étudier dans les universités francophones du Québec.
Dans le cas des étudiants français cependant, les droits de scolarité de 9000 $ donnent également accès aux universités anglophones. Il s’agit d’une manière d’attirer davantage de francophones dans ces établissements, fait valoir le cabinet Déry.
« Ces occasions sont riches pour tous les étudiants qui en profitent et permettent de faire circuler les idées, d’ouvrir les esprits et de continuer d’entretenir les ponts historiques qui nous unissent comme sociétés francophones », a fait savoir la ministre de l’Enseignement supérieur, en se félicitant d’une « très bonne nouvelle ».
L’entente entre la France et le Québec sur la mobilité étudiante accorde une exception aux Français, qui paient des droits de scolarité beaucoup moins élevés que les autres étudiants internationaux. En vertu de la refonte annoncée par la ministre Pascale Déry, ces derniers auront à payer un prix plancher de 20 000 $ dès la rentrée.
En 2022-2023, 20 000 des 70 000 étudiants internationaux au Québec étaient des Français.
Un statut particulier est octroyé aux étudiants venus de la France depuis 1965. Cette entente a connu des soubresauts, notamment en 2015, quand le gouvernement de Philippe Couillard a quasi triplé les droits de scolarité des étudiants français, les faisant passer de 2300 $ à 6650 $.