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Le mal du pays


JayJay

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La France et les français, Une histoire de vieux couple ça smile.gif Ca se déchire, ca se critique mais au fond ca s'adore wink.gif

Personnelement, j'aime la France pour ses paysages, mais c'est ma foi bien la seule chose que j'en retiendrai..

Je ne me suis jamais senti à ma place dans ce pays et pourtant c'est la terre de mes ancêtres, mes racines, j'y suis né et j'y ai vécu 33 longues années. Mais tout ceci n'est pas suffisant pour me faire aimer "l'esprit français".

Les deux petites semaines que j'ai passé en immersion totale au Québec m'en ont convaincu.

Bien souvent quand je raconte que làbas la France ne m'a pas manquée une seule seconde et que depuis que j'ai reposé le pied à Paris, le Québec me manque, au point de parler de "mal du pays", bien des français pure souche me regardent avec des yeux ronds et ne comprennent pas. smile.gif

Pourtant làbas, je me suis immédiatement senti "chez moi", sans pour autant etre entouré, chouchouté ou autre, mais juste apprécié pour ce que j'étais, pour qui j'étais.

L'important est de trouver où est sa place wink.gif

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  • Habitués

Rebonjour,

Je suis contente que tu as lancé cette question parce qu'elle touche au coeur de l'immigration, en fait, une certaine réalité de l'immigration. Je pense que les avis de d'autres participants comme Seb, Brigitte, Christophe et les autres te donnent un bon début de réponse.

Jay Jay, en effet, ce n'est pas facile de vivre 6 ans à l'étranger en France et de revenir dans ton pays d'accueil. Il y a aura une acclimatation, tu vois tu considères ton mari comme un immigrant mais toi aussi tu dois t'adapter et c'est d'autant plus vicieux qu'on sous-estime l'adaptation de celui qui rentre au pays. Après quelques années, la personne est transformée, elle a évolué et le frottement avec son pays d'origine n'est pas facile.

Ton mari en effet comme dit Redflag n'a pas choisi le Québec : il a suivi sa Québécoise. Toute une nuance. Il disait qu'il rêvait du Québec mais du rêve à la réalité, y'a tout un monde. Je ne sais pas si il avait fait plusieurs séjours au Québec avant votre immigration. Ce que tu me décris est tout simplement un CHOC CULTUREL, il vit des hauts et des bas, les émotions sont fortes, il est à fleur de peau, il réagit fort....son organisme est confronté à une réalité qu'il ne connaissait pas et qu'il avait peut-être sous évalué. Il doit s'adapter alors qu'il pensait peut-être que cela allait alller plus vite, plus facilement, parce qu'il a une longue d'avance, il a épousé une Québécoise, une interprète de son pays d'accueil. Mais le problème c'est que toi aussi tu en as sur les épaules, tu redécouvres le Québec et tu dois AUSSi t'adapter. Le choc culturel est parfois la première étape de certains immigrants, le défi c'est d'en sortir, de sortir de la comparaison constante et surtout du doute ou bien du dépit dans le cas de certains.

À ceci, s'ajoute le fait qu'il n'a pas de travial : le travail C'EST l'intégration. Sans travail, on a beau trouver le Québec extraordinaire... y'a un gros manque. Et lorsqu'il trouvera un travail, les choses vont évoluer, il découvrira un aspect du Québec ou d'Ottawa qu'il développera par lui-même, il volera de ses propres ailes.

Une autre difficulté lors de l'immigration est le niveau d'intégration de chaque membre du couple. Tu as une longue d'avance, tu es Québécoise et tu travailles déjà. Ainsi ça va créer un deséquilibre dans vos rapports. C'est un homme, il sent peut-être qu'il doit être le pourvoyeur. Là, il est à la maison à chercher du travail, il se sent dévalorisé, démoralisé et sa réaction afin de se protéger c'est de réagir ainsi. C'est tout à fait normal. Certains spécialistes affirment que lors d'une immigration le couple prendra 5 ans à retrouver un équilibre. Pas nécessairement cinq ans de questionnements comme aujourd'hui mais d'adaptation. Je ne te cache pas que certains couples ne supportent pas le choc de l'immigration. Encore une fois, je peux te dire que c'est un défi à relever. C'est pas facile pour celui qui suit l'autre, surtout s'il est à la maison.

Si le temps passe, et malgré un travail intéressant, il reste sur ces questionnements, il faudra peut-être songer à déménager où il se sentira mieux. Tu parlais de Montréal. Je crois que tu veux éviter de revenir en France.

Je pense que tu dois te donner du temps à toi comme à lui. Plus le temps passera plus les variations de ces humeurs seront rares, c'est là que tu verras qu'il commence à s'adapter. Si il a envie de s'exprimer sur la question, il faut pas le bloquer, il faut que ça sorte. Il veut verser une larmer en voyant un beau film qui se passe à Paris, ben qu'il le fasse. Il ne faut pas qu'il refoule ce sentiment. Mais il faut lui faire voir les bons côtés de son installation, ce qu'il fait par lui-même déjà.

J'espère t'avoir un peu aidé.

Laurence

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  • Habitués

Montréal, Dieu sait si j'adore Montréal et que j'aime y vivre. J'y suis allée il y a 2 semaines pour le dédouanement, et j'étais ravie. Mais... c'est là que je suis obligée de tout vous réléver mon égoïsme et mes honteuses ambitions. Montréal, j'ai fait le tour. Je suis encore relativement jeune, mais c'est vraiment le moment pour moi de penser un petit peu plus à mon parcours professionnel. J'ai trouvé mon expérience française très enrichissante. Sauf que j'ai sacrifié énormément en partant en France rejoindre mon mari. Je devais entrer à la Fac de droit (suite à des résultats éblouissants à l'examen LSAT). J'ai laissé tomber ça. Pas grave, je ne regrette rien, c'est ma décision à moi. En France j'ai mis 3 ans à me "reconstruire" un métier. J'en ai bavé, vous n'avez pas idée - à la petite cuillère, mon mari me ramassait. Ce n'est que durant les 3 dernières années que j'ai fait qq chose qui me plaisait réellement : ma boîte m'a payé des formations Photoshop, Dream, Flash, et j'ai créé toute leur doc. C'était l'fun, mais je ne veux pas faire ça encore 10 ans. J'ai vraiment besoin d'apprendre, d'avoir des challenges. Pour rendre mon retour plus facile, mon frère m'a trouvé un boulot d'office manager (plaaate). Mais mes boss m'ont fait la surprise de m'upgrader dès mon arrivée car ils me voient faire quelque chose de beaucoup plus stimulant. Ils ne savent pas encore quoi, c'est pour ça que passe du jour au lendemain d'Exec assistant, à marketing officer, à bid writer, à webmaster, mais peu m'importe. J'ai plus d'avenir ici. Je suis bilingue, et à Ottawa c'est un atout crucial. Mon frangin bosse pour une boîte gouvernementale, son directeur lui a dit que mon profil les intéressait beaucoup, bref, j'ai plus d'opportunités ici. L'argent, c'est moi qui le gagne en effet, et je ne pourrai pas continuer longtemps à faire vivre une famille de 4 à ce niveau salarial (sans compter que mon mari a des enfants à faire venir au Qc pendant les vacances...) (je dois préciser qu'en France, c'était pratiquement pareil). Mon homme a toujours dit que ça ne le dérangeait pas de s'occuper des enfants, qu'il trouvait stupides les gens qui trouvent ça dévalorisant car c'est le job le plus important au monde. S'il veut bosser, qu'il y aille, mais il ne semble pas le vouloir (il rejette tout ce qu'on lui propose). Je dois penser à l'avenir. Je sais que c'est vachement égoïste, mais je n'ai plus le choix maintenant. Et puis nous sommes venus à Ottawa pour nous occuper de ma mère qui n'est pas très bien. Mon frère et moi habitons à 10 maisons l'un de l'autre, nous comptons l'un sur l'autre, et je peux enfin bénéficier de babysitters (mes nièces) pour sortir un peu. Je ne vais pas encore m'éloigner d'eux et me retrouver complètement isolée, sans soutien familial, même si ça plairait bien à mon mari d'aller se balader sur Ste-Catherine (je n'ai plus d'amis à Mtl non plus). Le problème actuel est que nous n'avons pas de bagnole, ça désespère mon mari, mais c'est un problème qui va s'arranger avec un petit peu de temps - il faut être patient. Il doit s'occuper des enfants, il ne peut pas trop s'engager dans des activités de bénévolat. Je lui ai dit d'inscrire l'aîné à des activités, comme ça il rencontrerait des gens - mais il trouve le transport trop compliqué, surtout qu'il doit aussi emmener notre bébé. Autrement, le choc culturel, il devrait s'être atténué un peu, non? Il vit avec moi depuis 7 ans, il a fait 10 voyages au Québec en 6 ans... ce n'est plus totalement inconnu quand même. Mais... comme dit Redflag, les fautes de grammaire lui écorchent les oreilles, il hurle en lisant les offres d'emploi, le langage des ado le dégoûte (l'accent outaouais est particulier), il est découragé de penser que nos fils parleront peut-être comme ça. Après avoir "pensé" qu'il trippait sur le Québec, capoté sur Charlebois, Dufresne, etc., les grands espaces, eh ben maintenant il réalise notre "manque" de culture, d'histoire, etc. Aussi, c'est vrai qu'il a laissé ses grands enfants en France. J'ai offert de les parrainer mais elles ne parlent pas anglais et il pense qu'elles en baveraient ici. J'ai même offert de retourner en France dans qq mois qd j'aurais refait nos finances un peu, mais il dit que c'est trop tard pour revenir sur notre décision. En fait, il en a eu vraiment marre de la France un moment, et bien souvent il m'a dit "Qd est-ce qu'on se barre". Il en était écoeuré, mais il s'est remis à l'idéaliser. Je le comprends. Been there, done that. Peut-être qu'il m'en veut de vouloir me concentrer sur mes aspirations professionnelles. Enfin je sais pas, mais je vais lui imprimer tous vos posts, on ne sait jamais. Mais j'ai bien peur qu'il soit dans un mood en ce moment où il ne veuille pas entendre d'avis positifs sur le Qc. Je sais que plusieurs couples ont vécu difficilement une expatriation. Parfois je me demande si on n'en sera pas victimes aussi. Je viens de lui demander "comment vas-tu" et il me répond "pas bien mais tout le monde s'en fout". Alors que c'est vraiment pas vrai, je ne m'en fous pas. D'accord je suis préoccupée ces temps-ci par le boulot, la famille, mais je voudrais vraiment qu'il trouve sa voie ici... Je lui ai tellement dit souvent qu'il n'était pas un "vrai Français" et qu'il serait mieux ici... J'espère qu'il lira vos messages. Merci. Excusez-moi pour cette tartine, ça défoule et ça fait du bien!!!

smile.gif

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Alors là Jay Jay... J'sais pu quoi dire... huh.gif

Et j'remballe ma tirade précédente. sad.gif

Faut que j're-réfléchisse avant de te revenir.

Je vais essayer de chercher ce qui cloche, mais en tout cas, je suis pas sure du tout que t'arrivera à résoudre ton problème avec les banalités que j'ai sorties plus haut. sad.gif

Grosses bises à toi et à +

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  • Habitués

Ben non, t'as pas dit des banalités voyons Bouh! smile.gif C'est pas SI grave non plus, je suis pas désespérée. Je voulais juste vous donner toute l'info. Je me sens un peu coupable de lui faire "subir" ma famille, Ottawa, mes ambitions... Mais je n'arrive pas à trouver les mots justes, or apparemment rien de ce que je dis ne le console ces temps-ci.

Je crois que je vais lui acheter des skis ce w-e. Je vais les mettre sur ma carte de crédit déjà mal en point, pas grave, elle en a vu d'autres. Je ferai garder le bébé par ma nièce et j'irai donner qq leçons de ski à l'Homme et à mon aîné. smile.gif

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  • Habitués

Jay, excuse-moi de cette question, est-ce que votre mari est bilingue aussi ??

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  • Habitués

Rebonjour,

Ce qui est intéressant dans ton histoire c'est qu'elle en dit long sur l'immigration et le choix du lieux de résidence. Les immigrants choissisent des endroits où ils ont des contacts. C'est tout à fait naturel ce que tu vis présentement, tu as choisi un endroit où tu seras épaulée, où tu as des contacts et des ressources. Une autre réalité, c'est qu'avec des enfants en bas âge, on est bien content d'avoir des gens pour s'en occuper de temps en temps. C'est ce que tu as trouvé à Ottawa, en plus d'une job.

Tu dis qu'il était pourtant prêt au Québec... mais d'y vivre c'est pas la même chose que d'y passer ou même de partager sa vie avec une Québécoise. Là c'est toute la société québécoise avec laquelle il doit vivre. Le danger c'est justement de sous-estimer cette adaptation. Je vais me répéter mais pour moi tant qu'il n'aura pas un travail, son intégration n'aura pas encore vraiment débuté.

Pour ce qui est de l'idéalisation, c'est un piège dans lequel certains immigrants tombent facilement mais c'est aussi très naturel. Encore une fois, ça fait partie du choc culturel. Il passe son temps à comparer et la France devient un endroit idéal à ses yeux, ok mais il faudra qu'il passe à une deuxième étape à un moment.

Dis-toi que deux mois c'est très jeune encore dans votre histoire d'immigration. Comme je te dis, le temps sera votre meilleur ami.

Mais dis-moi il n'a pas de permis de travail puisqu'il attend encore les papiers ? Donc voilà aussi la source de son ennui, il est dans une période d'attente pas facile.

Bonne chance.

Laurence

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  • Habitués

Rebonjour jayjay et Laurence!:o)

Je peux confirmer que le plus dur pour mon ami français a été de ne pas pouvoir travailler durant le temps qu'il était ici... à un point tel qu'il a regretté d'être venu avant, car ça a compliqué bcp de choses du point de vue financier... disons que s'il avait su, il aurait attendu d'avoir son visa de résident permanent en main avant de venir... et plus le temps passait sans travail, plus il perdait confiance en ses capacités de s'en trouver un un jour... mais heureusement, c'est maintenant derrière nous tout ça... Tout ça pour dire que si vous pouvez attendre votre visa avant de venir, c'est bcp moins compliqué ensuite!

peanut

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  • Habitués

est-ce que votre mari est bilingue aussi ??

Are you kidding? Non, pas du tout, ça fait partie du problème. Enfin, si, il est bilingue français... allemand! En 6 ans, j'ai aidé mon ex à apprendre l'anglais, j'ai offert de nombreuses fois d'aider mon Français, mais il ne veut pas. sad.gif l'autre jour je l'ai entendu dire sa 1è phrase en anglais "Not the right man in the right place", je suis tombée par terre de surprise. Mais de là à pouvoir tenir une conversation, jamais.

J'aurais bien voulu qu'on attende son visa à Paris, mais il fallait que je commence à bosser tout de suite... sad.gif

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  • Habitués

Jay, je pense que t'as deja bien compris ou est le probleme aussi ... C'est sur que sans anglais, il aura moins de chance pour trouver un bon boulot. Y a pas de magie. Il faudrait qu'il accepte de s'y mettre. S'il parle deja l'allemand, ca veut dire qu'il est tres doue pour les langues. L'anglais est si simple a cote et bcp moins douloureuse. It's simply much more fun ... tongue.gif En qq mois, il pourrait le maitriser et se sentir plus a l'aise. Il ne faut justement pas qu'il se bloque dessus.

Des cours du soir feraient l'affaire ...

BON COURAGE!! smile.gif

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Oui, mais j'ai comme l'impression qu'il fait un blocage sur l'anglais...

Encore une chose dont il dépend de JayJay... Enfin, c'est sans doute comme ça qu'il le ressent.

Il y a aussi la peur de se rendre ridicule en parlant... typiquement français.... Je suis un peu pareil. Je n'arrive pas à parler anglais avec des amis proches par peur d'être ridicule à leurs yeux (et donc de baisser dans leur estime...). Avec des inconnus en revanche, ça ne me dérange pas du tout.

Toute une thérapie déjà pour m'en rendre compte !! tongue.gif

Quant à sa première phrase en anglais............ C'est très révélatuer de son mal de vivre actuel... dry.gif

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  • Habitués

À job, j'ai eu le temps d'écrire un texte... que voici ! Bonne lecture wink.gif

Très intéressant débat, ou devrais-je dire plutôt intéressante discussion, sur ce que l?on pourrait appeler la patrie-nostalgie.

Il est clair qu?en tant qu?immigrant, loin de son pays d?origine, de ses amis et de sa famille, nous sommes plus susceptibles d?avoir les bleus. Surtout les premières années de son installation. Ceci est amplifié par le fait que le cercle social est souvent inexistant et qu?il est parfois difficile de surmonter seul les soucis associés à l?immigration : emploi difficile à trouver, l?hiver parfois difficile à supporter (je ne parle pas pour moi là !), le choc culturel, la bouffe?

Il est certain que l?absence de repères aggrave le phénomène. Dans son ancien pays, nous avions nos petites habitudes, notre routine qui, même si on la combat souvent, fini toujours par s?installer plus ou moins, les gens qu?on a l?habitude de croiser et, comme je le disais plus tôt, les « petits plaisirs » de la vie qui font souvent partie d?un art de vivre associé à votre ancien pays.

Mon plaisir à moi, c?était à partir du mois de juin, lorsque les beaux jours revenaient (ben? parfois en tout cas), lorsque le soleil était levé de bonne heure et que j?allais lire mon journal à une terrasse de café près de Champs-Élysées. Peu de monde, la balayeuse passant sur les trottoirs répandant de l?eau dans un bruit presque sympathique. Le garçon de café, en n?ud papillon noir avec la chemise blanche qui vous apporte un petit noir avec deux croissants croustillants. C?est certain que cela fait partie des choses qui me manquent. Tout comme les bons gueuletons que certaines mauvaises langues qualifieraient de « franchouillards » que je prenais au Café du Dôme près du Champs-de-Mars : rillettes du Mans dans une grande assiette, de la cochonnaille en quantité arrosée par un bon vin d?Anjou à la bonne température (chose rare à Paris). Repas bien simple, qui ne dépassait jamais les 100 francs malgré l?abus de vin que nous faisions régulièrement.

C?est vrai, ça fait du bien d?en parler. Ce sont des choses qui font partie de nous, de notre patrimoine personnel. De bons moments passés entre amis.

Mais c?est ça, il faut savoir remplacer nos anciens petits plaisirs par des nouveaux. Ça prend du temps, parce que ça prend de nouveaux repères, de nouvelles habitudes. Il faut le savoir ! Alors, peut-être que certains immigrants sont trop impatients et aimeraient se sentir réellement comme chez eux, c?est-à-dire avec des petites habitudes, des petits plaisirs et un cercle d?amis important. D?autres peut-être baissent les bras un peu trop vite en constatant le fossé de différences qui peut exister entre le Québec et leur terre d?origine. Ils se disent peut-être que l?adaptation complète est impossible tant le choc culturel est important. Je le sens parfois en discutant avec des immigrants ou en lisant certains messages ici. On sent clairement le doute, l?incertitude qui alimentent la nostalgie? Car lorsqu?on n?arrive pas à s?accrocher à des choses concrètes au Québec, on finit par se raccrocher à des choses du passé.

Personnellement (je parle beaucoup de moi décidément !), j?ai eu la « chance » de bouger beaucoup géographiquement parlant, depuis mon plus jeune âge. Le travail de mon père nous forçait à aller d?un bout à l?autre de la France et même un peu en Allemagne. Parfois c?est bien chiant, car faut recommencer pas mal de choses au départ : découverte d?une nouvelle ville, de nouveaux amis? Vous voyez ce que je veux dire ? J?ai la chance d?avoir déjà l?habitude de changer de place, un sacré avantage lorsqu?on décide de changer de pays. Même si le choc culturel reste bien présent tout de même.

Chance aussi de connaître du monde avant mon arrivée. Cela aide pas mal à s?intégrer.

Et puis Montréal est une grande ville, même s?il y a moins de monde qu?à Paris? Mais ce qui compte, c?est la qualité, pas la quantité ! Impossible pour moi de vivre loin d?une grande ville. La campagne c?est bien pour une fin de semaine ou pour des vacances, mais oubliez-moi pour une plus longue période !

Ce sont les Québécois qui ont fait que j?ai décidé de m?installer ici. Les Québécois, un peuple vraiment à part, sympathique, accessible, pas compliqué et plein de bon sens. Ce fameux bon sens rural qui manque à tellement de monde malheureusement !

Montréal, et sa diversité, où l?on trouve tout (ou presque). Où lorsque je suis dans une période de bleus (principalement après avoir vu un film d?Audiard), je peux trouver une rosette de Lyon, des rillettes tout à fait honnêtes, un camembert, une bonne baguette et un bon vin. Une fois de temps en temps, qu?est-ce que cela fait comme bien !

Par contre, comme je le disais plus tôt, j?ai d?autres petits plaisirs. Le déjeuner le matin avec mes deux ?ufs retournés, mon bacon et mes patates, il ne manque que la crêpe? mais ils ne font pas ça à la cafétéria de ma compagnie. Malgré ma (très) lourde insistance.

Quoi de plus jouissif qu?une ballade à Montréal (ou ailleurs) pendant ou juste après une bonne chute de neige ? Ce décor renouvelé qui étouffe les sons, les arbres squelettiques recouverts de neige? L?hiver québécois qui ressemble à un hiver et non pas à un de ces ersatz indigeste et ennuyeux.

Ce plaisir de passer un bon moment entre amis dans une cabane à sucre, à écouter des chansonniers du cru, armés de violons et d?accordéons. Dégustant nos plats de beans au sirop d?érable, nos oreilles de christ, sans oublier la célèbre tire dehors sur la neige. Ça vaut bien un plat de cochonnaille de chez Denise dans le quartier des Halles ça !

Les multiples festivals en plein air été comme hiver. Le festival de Jazz, les francofolies, le FFM, etc.

Et il y aurait bien d?autres choses à dire !

C?est un peu pour ça que, même parti en vacances une semaine en France, Montréal fini toujours par me manquer avant même la fin de mon séjour !

Il y a aussi sans doute une question de mentalité et de caractère, de personnalité et de volonté? mais il est vrai aussi que notre éducation française nous habitue à voir la France comme le meilleur pays au monde ! Imaginez donc ! Regardez le « journal » de France 2 et vous découvrirez que les Français sont toujours les premiers à faire des exploits, que la France à le meilleur système de santé au monde (là je me marre !), que les Français découvrent des tas de choses? et comme l?a très bien dit Redflag, les Français ne supportent d?être comparé qu?à un seul peuple : les États-uniens.

Étonnez-vous après de voir certains Français (heureusement minoritaires), chialer contre la moindre chose ici au Québec, accumulant du même coup une certaine frustration, finissant toujours par retrouver des personnages de leur style (selon le bon adage de qui se ressemble s?assemble), et s?entretenant les uns les autres leur frustration d?enfants gâtés. À les écouter, tout est tellement bien mieux en France ! Ben oui ! C?est certain ! C?est d?ailleurs pour ça qu?ils ont eu envie de s?installer ailleurs ! ? Le pire encore, c?est cette race d?abrutis profond, d?atrophiés du bulbe qui critiquent le Québec avant même d?y être et qui s?y installent quand même ! Oui, cette race d?aberration biologique existe ! ? Tout ça est une question de mentalité et de bonne foi. Je ne dis pas qu?il y en a ici, mais il arrive parfois de croiser d?étranges personnages. Ceux-là aussi sont de bons candidats pour cette maladie du mal du pays. Mais eux-autres, je ne les plaindrais jamais !

Moi, je sais ce que j?ai perdu en quittant la France, mais je sais surtout ce que j?ai gagné en vivant ici au Québec. La comparaison des deux laisse le Québec loin devant. Alors oui, il y a parfois une certaine nostalgie, mais jamais rien d?invivable et mieux encore, plus le temps passe, plus cela s?estompe.

Le temps efface décidément bien des choses !

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Salut Jay, smile.gif

Ca m'a pris du temps pour tout lire et je voulais te dire que je suis de tout coeur avec toi.

Je voyage depuis que je suis ado et j'ai vécu dans des pays où les conditions de vie n'étaient pas toujours fabuleuses ( dans les terres au Mexique ou à Cuba ), on se croit toujours assez fort pour partir mais les coups de blues sont inévitables, je dirais même qu'ils sont parfois nécessaires pour avancer.

Ton histoire me rappelle celle que j'ai vécu avec mon ex mari, qui lui est arrivé en France comme "un indien dans la vie ". Dans son pays, à Cuba, il n'avait pas le droit de penser, pas le droit de s'exprimer, il ne mangeait pas à sa faim ( salaire moyen d'un cubain : 20 dollars/mois ), bref la survie système D modèle dictature.

Quand il a immigré en France ( après des démarches de fou et un maximum d'energie et d'argent dépensés ), imagine le CHOC CULTUREL, société de consommation et tutti quanti, je passe les détails, il savait même pas qu'un grille-pain puisse exister....j'ai accueilli un enfant qu'il fallait tenir par la main et prendre en charge de A à Z.

Je me suis dit que la seule chose importante pour ne pas mettre en péril notre couple et pour son épanouissement perso c'était qu'il travaille, peu importe le job, pourvu qu'il trouve sa place dans la société.

J'ai fait en sorte de lui trouver un job rapidement dans lequel il cotoyait un maximum d'étrangers en exil comme lui, en espérant que les expériences des uns et des autres lui seraient bénéfiques, ça l'a été.

Je crois que ce job l'a sauvé de ses peurs, de ses cauchemars et de ses vieux démons.

J'ai mis ma vie entre parenthèse pendant un an, j'ai été successivement banquière, prof de français, relookeuse, psy, médecin,maman, grande soeur, épouse, cobaye de salsa et je ne le regrette pas même si j'ai eu plusieurs fois envie de tout laisser tomber...

Disons qu'il a commencé à se sentir bien en France au bout d'un an de résidence, mais comme on n'oublie jamais d'où l'on vient et qu'on a souvent comme seule référence son pays d'origine, la critique revient fréquemment ( le pessimisme, j'ai bien connu !) puis... elle s'estompe avec le temps.

Seul le temps a raison de beaucoup de choses, mon couple n'a pas survécu non pas à cause de son choc culturel à lui mais en raison de notre différence de culture et de mon épuisement.

Juste te dire de ne pas te décourager, parce que votre couple dure depuis des années, ce n'était pas notre cas quand on s'est lancé dans l'aventure, te dire de continuer à t'épanouir dans TON domaine, en espérant qu'il trouve rapidement le sien et vivement qu'il ait le déclic, te dire que je suis sure que tout va s'arranger avec beaucoup de patience, de communication et de soutien, te dire que je ne veux pas te donner de conseil mais beaucoup d'ondes positives pour la suite.

En tout cas dans l'expérience de mon ex, il sait maintenant une chose, que ce qu'il a gagné ici est plus important que ce qu'il n'a jamais perdu à Cuba mais il ne s'en est pas rendu compte de suite...

COURAGE !

Nuit Bleue cool.gif

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  • Habitués

Aaaah que c'est sympa tous ces messages! Ça fait chaud au coeur, vraiment!

Quant à sa première phrase en anglais............ C'est très révélatuer de son mal de vivre actuel...

Oh, non, il ne parlait pas de lui-même : il parlait d'un ancien voisin extrêmement crétin à Paris qui a été muté! laugh.gif Encore une belle oeuvre de la "méritocratie" (yeah, right) française d'ailleurs...

Le Français Critiqueux, part 2: biggrin.gif

Il est allé chercher les papiers d'inscription pour l'école cet après-midi (on demande une dérogation pour notre fils qui va avoir 4 ans en septembre). Il me dit, outré : "Tu sais ce que l'instit a dit à Ben? Elle lui a demandé "C'est quoi ton nom?" Je rigole pq si j'y avais été, j'aurais également grincé des dents, mais là je me suis retrouvée dans la position de modératrice, minimisant l'importance de la faute... En 6 ans, c'est pourtant la 1è fois que je l'entends critiquer le niveau de langage au Qc. Ça, c'est révélateur. Ce qui le laissait indifférent lui apparaît maintenant intolérable.

Il s'ennuie de Montréal, où il avait ses petites habitudes, c'est clair. Il s'ennuie du centre-ville, du Plateau, des petites boutiques (c'est un magasineux mon chum).

Je sais ce qu'il lui ferait plaisir en ce moment : partir à pied avec les enfants faire des courses au Monoprix d'à côté! Il a besoin de béton, le zhom. Mais j'aurais pu frappé pire : Il aime l'hiver, il apprécie certains côtés de la bouffe, il était tout content de sa magnifique perceuse Canadian Tire hier wink.gif... Il y a espoir. C'est vraiment pas du genre chiâleux, je tiens à le préciser. Ça m'étonnerait beaucoup qu'il se lie d'amitié avec des râleurs. Mais ça lui ferait du bien d'avoir une activité professionnelle; il a tjrs fait dans le social (c'est un ex-cheuf syndical...) et il a besoin qu'on lui demande de l'aide, etc.

J'ai mis un an à dépasser le choc culturel en France, et j'étais jeune. Enfin. Comparée à lui. wink.gif Il est normal qu'il mette un an aussi. Lorsqu'il aura le visa, ça ira déjà mieux. Quand il retournera à Paris, il sera confronté à un "reality check". À notre dernier retour à Paris, l'an passé, il s'était énervé pq il trouvait tout trop petit, trop crowdé, trop sale. Enfin j'espère pq moi, plus le temps passe, moins j'ai envie de retourner vivre en France...

Au fait, c'est bizarre, ça : vous trouvez vraiment que les Français sont fiers d'eux? Zhom a tendance à penser le contraire, justement. Selon lui, les Français sont toujours en train de rabaisser leurs produits, semblent triomphants lorsqu'une entreprise française connaît un échec, ils ont honte de leur drapeau (systématiquement associé au FN), ils sont bourrés de complexes, aigris, coupables (la collaboration, les essais nucléaires, les ventes d'armes en Afrique...), etc.

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  • Habitués

Moi, tout ce que je peux dire, c'est que tu es un méchant pétard toi aussi!!;op

peanut qui remet une fois de plus son sac en papier brun sur la tête!;op

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  • Habitués

Naaaaaaan, j'te dis, je suis juste une maudite bonne infographiste et une bête de Photoshop! Pis j'ai une méchante bonne coiffeuse aussi... laugh.gif

Attends, c'est moi qui ai l'exclusivité du sac de papier kraft alors on ne me la fait pas, celle-là hein! wink.gif

Sérieux j'ai rebossé un peu mon site ce soir - ça fait un bien fou de faire des trucs que j'AIME vraiment. Contrairement à ch'tit mari, je ne suis vraiment pas une "people person" moi, je suis juste bien devant un ordinateur.

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  • Habitués

Merci. tongue.gif Mon mari et moi on se demande souvent comment on a fait de si beaux bébés. Les bons gènes sautent une génération, faut croire! biggrin.gif

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hi jayjay !!

C'est vrai qu'on ne se connait pas mais permets moi de te donner mon avis sur la situation. Ton tchum est tout simplement dans une spirale de négativité , je ne sais pas si tu en a entendu parler mais le principe est assez simple, lorsque quelques chose tourne mal ( et souvent une chose importante !!) t'as tendance à ne plus croire en rien et à baisser les bras , et je pense que c'est ce qui se passe!!!! Est ce qu'il s'estime toujours autant ? est ce que qon train de vie a changé ? est ce qu'il a encore de bons contacts avec ses amis proches ? Tout ça peut lui donner le mal du pays et donc fermer un peu sa perception des choses ..... Dis toi de toutes façons que ça ira mieux dans quelques temps c'est un peu comme la nostalgie de bonnes vacances passées...

Courage et tiens bon.... smile.gif

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Naaaaaaan, j'te dis, je suis juste une maudite bonne infographiste et une bête de Photoshop!  Pis j'ai une méchante bonne coiffeuse aussi...  laugh.gif 

Sérieux j'ai rebossé un peu mon site ce soir - ça fait un bien fou de faire des trucs que j'AIME vraiment. Contrairement à ch'tit mari, je ne suis vraiment pas une "people person" moi, je suis juste bien devant un ordinateur.

Enchanté Jay! Nice to meet you!

Pour mon boulot, je suis aussi souvent scotché devant mon ordinateur au moins 15 h par jour... Mais mtn, j'aimerais avoir plus de contact humain et devenir un "Nice people person" laugh.gif

Sérieux Je veux aussi rebosser mon site mais pas encore eu le temps... sad.gif

Je serais ravi de vistier ton site.

shing

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