Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 J'ai écris, il y a quelques années de cela, cette nouvelle.Pour l'écrire j'ai utilisé le témoignage de plusieurs personnes, avec leurs accords bien sur, pour créer un seul personnage.Le fond de l'histoire repose donc sur des faits véridiques mais la trame est romancée.Mon personnage principal est marocain parce que la majorité des personnes qui m'ont racontés leurs histoires sont marocains.Mais comme me l'a dit Mohamed un jour, personne n'est à l'abri de ce genre de situation.Cette "nouvelle" (court récit ou roman) comporte plusieurs chapitres. J'en mettrai quelques uns à tous les jours jusqu'a sa conclusion.Je ne prétend pas détenir des talents d'écrivains, loin de là, mais j'aime écrire.Ce texte n'est aucunement un jugement de valeur sur qui que ce soit au contraire.Si on parle de plus en plus des abus liés aux parrainages on cache souvent l'autre côté de la médaille à savoir que les parrainés ne l'ont pas non plus toujours facile.Bonne lecture Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 Le journal dun immigrantChapitre 1Voila. La porte s'est refermée à jamais sur tes yeux et ton pauvre sourire.Quatre ans de mariage partis en fumée. Nous n'avions vécu que 2 ans et quelques mois ensembles, le reste du temps ayant été grugé par les procédures d'immigration, mais cela m'avait paru une éternité.En descendant les marches de l'immeuble le seul sentiment que j'éprouvais était un sentiment de liberté totale !Enfin libre !Libre de vivre comme je l'entendais. Libre de vivre selon mes valeurs et mes croyances ! Libre surtout de voir qui je voulais et quand je le voulais sans avoir à rendre des comptes.J'avais rencontré Hélène sur un tchatte de discussion. Nous avons discuté ensemble pendant près de un an. Je la trouvais vraiment formidable !Québécoise elle avait divorcé d'un québécois qui lui avait mené la vie dure. Du moins, c'est ce qu'elle me raconta lors de ces longues soirées passées a bavarder. Elle vivait avec 2 jeunes enfants que le père ne voyait qu'une fin de semaine sur deux. La première fois que je vis sa photo je tombai sous le charme. Brunette, les yeux verts, le sourire étincelant, elle avait tout pour me plaire.Ah ! oui j'ai oublié de me présenter. Ali. Marocain. 35 ans et... célibataire.A suivre. Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 Chapitre 2Je vivais au Maroc, à Tanger dans la maison de mes parents. Jai cinq frères et surs. Mes trois surs étaient mariées et elles vivaient avec leurs maris dans différentes villes du Maroc, ce qui avait causé bien du chagrin à ma mère. Fort heureusement, mon frère Salim sétait marié et sa femme, Fatima, soccupait de ma mère et laidait aux différentes tâches ménagères. Mais ma mère et elle ne sentendait pas très bien et il y avait souvent des disputes à la maison.Mon père était souvent absent. En fait, il ne rentrait la plupart du temps que pour donner son salaire à ma mère et dormir. Il ne supportait pas les disputes et préférait être à la Mosquée lorsquil ne travaillait pas.Moi jétais le plus jeune et le préféré de ma mère qui ne me refusait rien. Mon frère Rachid, était policier. Il nétait pas encore marié et menait la grande vie. Ma mère avait bien tenté de le marier à plusieurs jeunes filles mais sans succès. Un jour de janvier 2000 jannonçai à ma mère que javais fais la connaissance dune Canadienne très gentille et que je voulais linviter à nous rendre visite au Maroc durant lété.Ma mère, Fatima ma belle-sur, Salim et Rachid me demandèrent alors quelles étaient au juste mes intentions concernant cette femme. Je leur avouai alors que jen avais marre du Maroc et que je voulais aller voir ailleurs.Je navais que des petits boulots de misère et aucun avenir au Maroc alors quau Canada jallais pouvoir gagner plein dargent et pouvoir faire des études à lUniversité ou encore ouvrir ma propre entreprise.Fatima, Salim et Rachid se mirent aussitôt à faire des projets. Ils pourraient venir me voir au Canada et peut-être quils pourraient eux aussi sy établir un jour ! Ma mère demanda à mon père de me raisonner mais rien ny fit. Elle pleura. Cria. Resta enfermée dans sa chambre pendant des semaines mais je ne changeai pas davis.Maintenant il me fallait voir ce que Hélène allait penser de tout ça.Nous discutions alors depuis près de un an et je savais quelle était follement amoureuse de moi. Elle mavait même envoyé des photos « spéciales » que je gardais bien caché sur une disquette. Javais ramassé des sous. Du moins suffisamment pour payer son billet davion. Et cest le cur plein despoir que jallai sur lInternet ce soir là en croisant les doigts.A suivre Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 Chapitre 3Elle arriva à lheure pile. Elle ouvrit aussitôt la cam. Elle portait une tenue très sexy comme elle en avait prit lhabitude depuis quelques mois.Après les salutations dusage et les dernières nouvelles des enfants et du travail jen vins au vif du sujet.« Habibati tu sais que je taime énormément ! »« Mais oui mon chéri moi aussi je taime ! »« Je nen peux plus de vivre sans toi ! »« Moi aussi je trouve ça très dur Ali ! »« Et si je tinvitais à venir me voir au Maroc cet été ? »« Allez au Maroc ! Tu es sérieux ? »« Mais oui ! Je suis très sérieux habibati ! Tu mas dis que ton ex-mari va pendre les enfants pour les vacances scolaires, tu pourrais venir ici passer quelques semaines, quen dis-tu ? »« Moi ? Visiter le Maroc ? Aller te voir ? »« Alors quen penses-tu ? Jai tellement envie de te voir ! Et puis, je pourrai te présenter à ma famille. Il est temps que je leur présente la femme que jaime ! »« Tu leur as parlé de moi ? »« Mais oui, quest-ce que tu crois ? Je suis un mec sérieux moi ! »Nous avons beaucoup parlé ce soir là et quelques jours plus tard elle me dit quelle était daccord, quelle allait venir au Maroc me voir. Quelle sétait organisé avec le travail et pourrait prendre un mois de vacance !Il me restait à peine 6 mois pour tout organiser. Mais surtout pour lui faire accepter ma demande en mariage.Je lui envoyai largent par Western Union. Elle acheta son billet aussitôt. Il ny avait pas de temps à perdre car lété, cest la haute saison, et la majorité des Marocains vivant à létranger rentrent en masse pour les vacances.Tous les soirs nous discutions jusqu'à une heure très tardive. Ça me coûtait un peu cher mais fort heureusement le cybercafé appartenait à mon cousin Walid et il me faisait un très bon prix.Un soir, je dis à Hélène que je nétais plus certain que ce soit une bonne idée quelle vienne me voir au Maroc.Que déjà je trouvais ça dur de devoir la laisser soir après soir et quil me serait difficile de la laisser repartir après sa visite en juillet !Hélène me dit alors quelle aussi trouvait dur de vivre un amour à distance mais qui pouvions-nous si nous vivions dans deux pays différents !Ce soir là je la quittai en pleurant. Elle était bouleversée. Je ne revins pas sur le net avant cinq jours. Hélène était super inquiète. Elle menvoya des tas de courriels, SMS et même me laissa deux messages sur mon cellulaire.Quand je réapparus sur le MSN cinq jours plus tard elle était « mure » pour la grande demande !A suivre. Citer
arcelor2638 Posté(e) 31 décembre 2007 Posté(e) 31 décembre 2007 Chapitre 3Elle arriva à lheure pile. Elle ouvrit aussitôt la cam. Elle portait une tenue très sexy comme elle en avait prit lhabitude depuis quelques mois.Après les salutations dusage et les dernières nouvelles des enfants et du travail jen vins au vif du sujet.« Habibati tu sais que je taime énormément ! »« Mais oui mon chéri moi aussi je taime ! »« Je nen peux plus de vivre sans toi ! »« Moi aussi je trouve ça très dur Ali ! »« Et si je tinvitais à venir me voir au Maroc cet été ? »« Allez au Maroc ! Tu es sérieux ? »« Mais oui ! Je suis très sérieux habibati ! Tu mas dis que ton ex-mari va pendre les enfants pour les vacances scolaires, tu pourrais venir ici passer quelques semaines, quen dis-tu ? »« Moi ? Visiter le Maroc ? Aller te voir ? »« Alors quen penses-tu ? Jai tellement envie de te voir ! Et puis, je pourrai te présenter à ma famille. Il est temps que je leur présente la femme que jaime ! »« Tu leur as parlé de moi ? »« Mais oui, quest-ce que tu crois ? Je suis un mec sérieux moi ! »Nous avons beaucoup parlé ce soir là et quelques jours plus tard elle me dit quelle était daccord, quelle allait venir au Maroc me voir. Quelle sétait organisé avec le travail et pourrait prendre un mois de vacance !Il me restait à peine 6 mois pour tout organiser. Mais surtout pour lui faire accepter ma demande en mariage.Je lui envoyai largent par Western Union. Elle acheta son billet aussitôt. Il ny avait pas de temps à perdre car lété, cest la haute saison, et la majorité des Marocains vivant à létranger rentrent en masse pour les vacances.Tous les soirs nous discutions jusqu'à une heure très tardive. Ça me coûtait un peu cher mais fort heureusement le cybercafé appartenait à mon cousin Walid et il me faisait un très bon prix.Un soir, je dis à Hélène que je nétais plus certain que ce soit une bonne idée quelle vienne me voir au Maroc.Que déjà je trouvais ça dur de devoir la laisser soir après soir et quil me serait difficile de la laisser repartir après sa visite en juillet !Hélène me dit alors quelle aussi trouvait dur de vivre un amour à distance mais qui pouvions-nous si nous vivions dans deux pays différents !Ce soir là je la quittai en pleurant. Elle était bouleversée. Je ne revins pas sur le net avant cinq jours. Hélène était super inquiète. Elle menvoya des tas de courriels, SMS et même me laissa deux messages sur mon cellulaire.Quand je réapparus sur le MSN cinq jours plus tard elle était « mure » pour la grande demande !A suivre.ahh bonnnles quebecoises, si je comprends bien, c'est les Magrebins qui vous paient d'habitude le billet d'avion et autres, je pensais plutot au contraire.... lol........ Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 (modifié) Oui en effet c'est souvent le contraire qui se passe. Mais quelques une des personnes à qui j'ai parlé, m'ont dit avoir payé le billet de leur dulcinée car celle-ci n'avait pas les moyens financiers pour aller au Maroc. Mon personnage est donc l'un de ceux là.Mais effectivement j'aurais pu utiliser un autre début Modifié 31 décembre 2007 par Lilideslacs Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 Chapitre 4Je dis alors à Hélène, que javais bien réfléchis. Que je ne pouvais vivre sans elle ! Que jétais prêt à tout quitter pour vivre auprès delle ! Que jaccepterais nimporte quel boulot ne serait-ce que pour pouvoir avoir le bonheur de vivre auprès delle et des enfants que jaimais comme les miens !Hélène, qui avait beaucoup souffert de ma « disparition » de quelques jours accepta ma demande en mariage.Elle non plus ne pouvait vivre sans moi mais ne pouvait envisager de vivre au Maroc. Il y avait les enfants, son travail etc.La meilleure solution consistait donc à ce que moi jaille vivre au Québec.Durant les semaines qui suivirent nous ne parlâmes que du mariage. Je lui envoyai de jolies robes faites par ma tante qui était couturière. Un très beau collier. Des petits cadeaux pour les enfants. Hélène était ravie. Je lui dis que je voulais un très grand mariage traditionnel, parce quon ne se marie quune fois dans la vie et que je voulais quelle soit comme une princesse. Hélène était éblouie. Fallait-il que je laime pour que jorganise un mariage aussi grandiose !En fait, jaimais bien Hélène. Elle était gentille, jolie et assez docile. Jaurais pu moins bien tomber comme mon copain Driss qui avait marié une Américaine de 15 ans son aînée, moche et dure de surcroît. Driss mavait dit que depuis son arrivé aux États Unis, elle navait pas cessé de le harceler pour quil se trouve un emploi ne lui laissant même pas le temps de shabituer à son nouvel environnement.Javais un peu peur de ce qui mattendait au Canada mais je me disais que ça ne pourrait être pire que le Maroc !Hélène vivait dans une jolie maison. Les enfants étaient suffisamment âgés pour ne pas me causer trop de problème et puis elle avait un bon emploi. Nous étions à quelques semaines du jour J lorsque Hélène me dit quelle avait parlé de notre mariage avec ces parents. Ceux-ci étaient inquiets. Ils avaient entendu tellement dhistoires dhorreurs concernant les musulmans qui mariaient des femmes pour les papiers etc.Oh ho ! Je navais pas prévu ce pépin.Je dis à Hélène que, si elle le souhaitait, je pouvais tout annuler. Bien sur, je devrais alors assumer de lourdes dépenses puisque javais réservé une salle etc. mais que pour moi ce qui mimportait cétait elle. Que ces parents étaient les bienvenus sils voulaient me rencontrer et rencontrer ma famille etc. !Cela rassura Hélène et elle me promit quelle ne changerait pas davis. Après tout, cétait sa vie me dit-elle !À suivre Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 Chapitre 5Hélène arriva au Maroc comme convenu le 2 juillet 2000. Avec tout ce qui était arrivé les dernières semaines javais eu une certaine crainte quelle ne change didée.Mon frère Rachid était venu avec moi. En fait cétait le seul qui avait une voiture suffisamment fiable pour faire la route jusqu'à la maison. Lorsque Hélène se précipita dans mes bras pour membrasser devant tout le monde jentendis presque Rachid grincer des dents.Javais délibérément omis de dire à Hélène certaines choses concernant notre mode de vie et je lui avais aussi très peu parlé de lIslam par crainte de la voir changer didée. De plus jétais un musulman plutôt tiède. Oui je croyais en Dieu et au Prophète (SAW) mais je ne pratiquais guère au grand déplaisir de mon père.Comme il faisait très chaud, Hélène portait un bermuda et une camisole ! Je savais que si ma mère la voyait ainsi elle me ferait un scandale. Mais comment dire à Hélène quil vaudrait mieux quelle se change sans la choquer ou lui faire de la peine ?Heureusement javais eu la bonne idée dapporter une robe traditionnelle de ma ville et je lui dis que ma mère serait ravie de la voir rentrer chez nous ainsi habillée. Alors de bonne grâce Hélène alla se changer dans la salle de bain. Bon elle était maquillée comme une catin mais ma mère pardonnerait sans doute ce genre de chose plus que de la voir à demi-vêtue.Arrivé à la maison Hélène fut surprise de constater que toute ma famille lattendait. Même mon père avait délaissé la Mosquée pour la recevoir.Le premier choc pour tout le monde, je crois, fut quHélène ne parlait pas français comme nous. En fait, elle parlait un drôle de dialecte quelle appelait le « joual ». En plus elle parlait si vite que même moi, qui métait pourtant habitué à sa langue depuis les 18 mois que nous discutions ensemble, javais parfois de la difficulté à la comprendre.Après le repas du soir Hélène prétexta la fatigue du voyage pour aller dormir tôt. Resté seul avec les membres de ma famille jeus droit à toutes sortes de commentaires. Ma mère décréta tout de go que cette femme nétait pas une femme convenable pour moi. Ma belle-sur Fatima la trouvait bien mais déplorait la qualité de son français. Rachid le trouvait jolie. Mon père, qui navait pratiquement pas parlé de toute la soirée dit alors : « Les bonnes femmes avec les bons hommes et les mauvaises femmes avec les mauvais hommes. » Il quitta sans élaborer davantage.Deux jours plus tard Hélène et moi nous mariâmes. Et nous passâmes le reste de nos vacances dans la petite maison dune cousine de ma mère qui était partit en France visiter sa fille.Durant son séjour je lamenai plusieurs fois à lambassade de Rabat histoire de préparer mon dossier qui me permettrait de la rejoindre le plus vite possible. Ces premiers moments ensembles dans la vie réelle me révélèrent une Hélène que je ne connaissais pas. Elle était toujours outrageusement maquillée et habillée avec des vêtements très sexy. Mais au-delà de cela cétait son attitude qui mavait mit plus dune fois dans lembarras. Ainsi un soir elle se mit à discuter avec ma belle-sur de notre nuit de noce comme si de rien nétait. Fatima, fort heureusement, coupa net la conversation avant que ma mère ne les rejoignis dans la cuisine.Je me doutais bien que les femmes canadiennes nétaient pas comme les nôtres mais les différences étaient non seulement très visibles mais majeures !Les membres de ma famille passaient leur temps à parler delle. Ils riaient de sa façon de sexprimer. Soffusquaient de son impudicité. Seul mon père ne disait rien. En fait, mon père était le seul qui aimait bien Hélène. Elle lui avait demandé un jour si elle pouvait visiter la Mosquée ou il allait et lors de cette visite elle prit la précaution de se démaquiller complètement et de porter un hidjab quelle avait acheté sans en parler à personne. Mon père fut touché de cette attention et lui donna son affection dès ce moment pour ne plus jamais la lui retirer.Suite prochain message. Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 (modifié) Chapitre 6 Le moment des adieux était arrivé. Hélène repartit pour le Québec les larmes aux yeux. Ma famille continua à jacasser sur elle mais j'étais dans ma bulle. Bientôt, très bientôt, j'allais quitter ce pays de merde pour une vie que j'espérais meilleure.J'acceptai tous les petits boulots minables sans rechigner. Le mariage avait coûté cher et même si les membres de ma famille m'avaient aidé, je devais tout de même de bonne somme un peu partout. C'était peu cher payé pour avoir la liberté !Je passai un examen médical. Tout se passa bien. Durant ce temps je continuai à discuter avec Hélène sur MSN. Elle m'appelait aussi souvent qu'elle le pouvait. En apprenant à combien s'élevait les communications téléphoniques j'eus avec elle ma première dispute. Finalement elle accepta de me téléphoner qu'en cas d'urgence.Je fus convoqué à une entrevue quelques mois plus tard et je dus répondre de belle façon à toutes les questions car, quelques semaines plus tard, je reçus les documents qui m'étaient nécessaire pour immigrer au Canada. Je mis un mois de plus pour terminer de réunir la somme nécessaire pour mon voyage et pour acheter diverses petites choses. Je ne voulais pas arriver au Canada avec mes vieux vêtements. J'avais mon orgueil tout de même ! J'arrivai à l'aéroport de Montréal, Québec, Canada le 5 février 2001. Premier contact avec le Canada. Il fut glacial. Non seulement à cause de la température ambiante, il faisait 25 degrés, mais parce que les enfants de Hélène et ces parents furent plus glacials encore !Je serrai les dents ! J'étais au Canada et c'était tout ce qui m'importait alors ! Hélène avait préparé une petite fête pour mon arrivée. Un très beau buffet nous attendait. Que je touchai du bout des doigts car malheureusement la plupart des plats contenaient du porc ! Cet oubli me choqua presque autant que de la voir boire de lalcool durant le repas.Encore une fois je serrai les dents et montrai mon plus grand sourire à tout le monde mettant mon absence d'appétit sur le décalage horaire.Une fois le repas englouti par les enfants et les parents d'Hélène la fête fut terminée aussi sec. Les parents partirent rapidement et les garçons rejoignirent leurs chambres prétextant des devoirs à faire.Je me retrouvai seul avec Hélène. Ma femme. Elle me fit visiter la maison. C'était une vaste maison de 7 pièces. Dehors la neige tombait sans s'arrêter. Tout était blanc à perte de vue. J'avais froid. Hélène se serra contre moi. Elle m'embrassa passionnément et m'entraîna vers la chambre. Notre chambre. Je voulus protester. Prétendre que j'étais trop fatigué. Mais je serrai les dents. J'étais au Canada.A suivre... Voila pour aujourd'hui.Anecdote: la portion qui concerne la discussion entre "Hélène" et la belle-soeur relativement à la nuit de noce (chapitre 5) m'a été raconté par des amis de mon ex-mari qui était proche de nous. "Hélène" qui depuis a apprit les us et coûtumes du maroc en rougissait de confusion lorsque son mari nous a raconté la scène en riant aux éclats."La phrase": "j'étais (je suis) au canada" revenait sans cesse dans les conversations que j'avais avec un correspondant lorsqu'il me racontait les déboires de son immigration ... je l'ai donc ajouté à mon histoire tellement je trouvais celle-ci symbolique. Modifié 31 décembre 2007 par Lilideslacs Citer
Habitués rolokimy Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 hey tu sais quoi ? merci beaucoup pour cette histoire veridique, j,apprecie, j,ai hate d,avoir la suite tu es tres bonnes pour ecrire coolj,attend la suite avec patience ma chere :) Citer
Habitués brelle Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 :)Intéressant, c'est la première fois que je vois une fille donner autant de détails. Une question: pourquoi tu as écrit le texte dans la peau du gars plutot que la tienne?Très juste pour la langue: je me suis toujours demandé comment certaines Québécoises, qui ont de la difficulté à écrire deux mots sans trébucher, font pour discuter avec des Arabes dont le français est aussi souvent douteux? Citer
Habitués rolokimy Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 une chose par contre ? les marocains ne peuvent pas envoyer l,argent, par western union ,. ils ne peuvent faire sortir de l,argent du pays, juste l,inverse ? Citer
Habitués Neo-quebecois V.08 Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 (modifié) salutmerci pour cette histoire ca se voit que c du vecu..c vraiment realistepar contre comment on peut propser du porc a un musulman alors qu il savent bien qu il en mange pas? moi je trouve ca illogique...c comme si tu sais que t invite un vegetarien et tu lui sert des aliments a base de viande....bref je trouve ca assez revelateur du fait qu'ils se connaissent pas assez meme si ils ont passe une annee a parler sur internet car il suffit pas de parler de n importe quoi mais de choses reels de la realite de la vie entre differents coutumes.l episodes du maquillage et des vetement en est une autre preuves....en une annee il n pas eu le temps de lui dire ca? bizarree...brefs j'attends la s8uite avec impatience! vas y lili debale le reste! :shifty: Modifié 31 décembre 2007 par tom81 Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 (modifié) les marocains ne peuvent pas envoyer l,argent, par western union ,. ils ne peuvent faire sortir de l,argent du pays, juste l,inverse ?Je ne sais pas ... c'est ce qu'il m'a dit ... mais je n'ai pas posé davantage de questions sur ce point précis Mais ça rejoint un peu l'étonnement de Arcelor et de ce que nous avons pu lire, notamment sur ce forum.Une question: pourquoi tu as écrit le texte dans la peau du gars plutot que la tienne?Tout simplement parce que la plupart des témoignages que j'ai reccueillis provenaient majoritairement d'hommes.par contre comment on peut propser du porc a un musulman alors qu il savent bien qu il en mange pas?N'oublie pas que "Hélène" est novice. Elle ne connait pas grand chose de l'Islam. De plus Ali dit lui-même: J'avais délibérément omis de dire à Hélène certaines choses concernant notre mode de vie et je lui avais aussi très peu parlé de l'Islam par crainte de la voir changer d'idée. De plus j'étais un musulman plutôt tiède. Cette histoire comporte 45 courts chapitres Modifié 31 décembre 2007 par Lilideslacs Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 (modifié) Chapitre 7Quelques jours plus tard je me mis à la recherche d'un emploi.Je compris vite que sans l'expérience canadienne j'étais voué à de petits boulots. Mon diplôme en informatique ne valait pas plus cher ici que chez nous !Hélène me parla des agences de placements et c'est ainsi que je trouvai un petit emploi de 21 heures semaines dans une usine de textile. L'agence de placements, je l'appris plus tard, obtenait pour ces services un pourcentage de mon salaire et ça, juste pour m'avoir mit en contact avec l'usine ! ! C'était quasiment pire que la corruption au Maroc !Le patron m'avait dit qu'ils étaient dans une période tranquille mais qu'éventuellement mes heures allaient être augmenter. Au bout de trois mois je fus renvoyé. Sur mon papier de cessation d'emploi il était dit : mis à pied faute de travail. J'étais étonné car deux semaines auparavant on avait engagé trois personnes ! Un roumain, un québécois et un italien.Quand je demandai à mon patron pourquoi on ne renvoyait pas les derniers arrivés il me dit qu'il avait obtenu une subvention pour les faire travailler et que ce n'était pas mon cas !Je rentrai à la maison la mine piteuse. Hélène était choquée ! Cette expérience m'avait beaucoup déçu. J'avais travaillé dur dans cette usine et du jour au lendemain je me retrouvai sans rien !Dans l'intervalle j'avais envoyé mon dossier scolaire pour évaluation. J'appris alors qu'il me fallait refaire 4 cours pour voir mon diplôme d'ingénieur en informatique reconnu ici. Les cours étaient très cher ! Hélène me fit comprendre qu'elle n'avait pas les moyens de les payer. J'étais coincé. Que faire ! Il ne me restait plus qu'a travailler et à ramasser les sous nécessaires pour retourner aux études et je redoublai d'ardeur pour me trouver un autre emploi ce qui ne se fit pas sans peine. L'été, l'économie québécoise est au ralentit, mais je réussis à obtenir deux emplois temporaires dans l'entretien d'un bâtiment et un entrepôt frigorifié. Je remplaçais le personnel en vacance. Hélène n'était pas très enthousiaste car les deux emplois en question me gardaient loin de la maison pratiquement toute la journée. En effet, je remplaçais quelqu'un de 5h00 à 12h00 et l'autre de 16h00 à minuit et ce, six jours semaine !De plus, je ne pouvais plus l'aider comme avant à la maison avec les garçons et le ménage. Et oui. Le ménage ! Au Québec les hommes devaient aider leurs épouses sous peine d'éternelles disputes et de privations diverses notamment sexuelles ! Pour moi qui avais toujours vécu dans la ouate jusque là, avec une mère et des soeurs pour s'occuper de tout, j'avoue que j'eus beaucoup de difficultés à me faire à cette « réalité ».Mais je serrai les dents ! J'étais au Canada ! C'était le prix à payer.A suivre Modifié 31 décembre 2007 par Lilideslacs Citer
Habitués Neo-quebecois V.08 Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 lol excellent ce chapitre merci il montre les difficultes de la vie ici..et a s'adapter quand on vient d'une autre culture... Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 Chapitre 8Je commençai donc mon nouveau travail. Ce n'était pas un travail facile, loin de là. Travailler avec le public n'est pas tous les jours roses et en plus le double horaire était épuisant !Toute la semaine je rentrai à la maison vers 13h00. J'avais à peine le temps d'avaler une bouchée que je devais partir à la course chercher les garçons à lécole, leur préparer une collation, avant de retourner à mon chiffre de soir.Quand je rentrais à 1h00 du matin je trouvais Hélène endormit ! La plupart du temps je devais m'occuper de préparer moi-même mes vêtements du lendemain et grignoter ce que je trouvais dans le frigo.Le premier samedi de travail j'eus le bonheur de trouver la belle-famille à la maison lorsque j'arrivai à 1 heure. Étant épuisé de ma semaine je les saluai avant d'aller m'étendre un peu dans la chambre. Je n'avais même pas faim.Hélène rentra en coup de vent dans la chambre en colère ! J'aurais au moins pu rester discuter un peu avec ses parents !Elle criait très fort et j'étais persuadé que toute la maisonnée entendait ces cris. Doucement je lui demandai de m'excuser auprès deux mais j'étais trop fatigué pour rester là à leur faire la causerie pendant des heures !Elle sortit de la chambre en claquant la porte après m'avoir lancé une série de jurons à faire pâlir un marin.Je quittai la maison vers 15h30 pour me rendre au travail à nouveau non sans remarquer les regards noirs que me lancèrent les parents dHélène.A mon retour à 1 heure du matin je n'avais plus qu'une idée dormir !En rentrant dans la chambre je découvris qu'Hélène dormait avec Kévin, son plus jeune garçon. Je pris une couverture et un oreiller dans le placard et je m'étendis sur le divan du salon ou je dormis très mal.Cest le son de la télévision qui me réveilla 5 heures plus tard. Tel un robot je me dirigeai vers la chambre avec l'intention de dormir encore un peu lorsque Hélène m'annonça la liste des tâches à faire pour la journée !J'étais bouche bée ! Ne voyait-elle pas à quel point j'étais fatigué !Je lui demandai de venir dans la chambre pour en discuter. Je n'aimais pas me disputer devant les enfants.J'expliquai à Hélène que j'étais mort de fatigue et que les ¾ des tâches à faire n'étant pas urgente elles pourraient attendre un peu !Hélène ne l'entendait pas de cette manière ! Pour elle ce nétait qu'une nouvelle tentative de ma part de me soustraire aux tâches ménagères !Je n'étais qu'un macho. Qu'un égoïste ! Elle aussi travaillait et cela ne l'empêchait pas de s'occuper de la maison, des enfants etc.Je faillis lui faire remarquer que, depuis que j'avais commencé ce travail, j'avais constaté quelle passait plus de temps sur l'ordinateur qu'a soccuper des enfants et de la maison mais ne voulant pas envenimer les choses davantage je stoppai net la discussion.« Bon, bon okkkkkk ça suffit ! Que veux-tu que je fasse au juste ? »Je passai le dimanche, mon seul jour de repos de la semaine, à laver les planchers, la salle de bain, à plier du linge et à faire des courses.Le soir venu Hélène était de meilleure humeur et très câline. Depuis combien de temps n'avions nous pas fait l'amour ? Jétais tellement fatigué que je ne mis pas long à conclure ce qui choqua Hélène. Décidément ce n'était pas ma journée !A suivre Citer
Habitués Neo-quebecois V.08 Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 excellent la suiteeeeeeeeee :nuke: Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 31 décembre 2007 Auteur Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 Chapitre 9Les semaines passèrent. Je fini par trouver un autre emploi à temps plein à savoir, journalier dans un grand magasin. Je travaillais de nuit. De 23h00 à 8h00 du matin. Mon travail consistait à remplir les étalages de marchandises récemment reçues et à les étiqueter.C'était un boulot pénard. Même si nous étions plusieurs à travailler de nuit nous n'avions guère de contact avec les autres car chacun s'occupait d'un département différent.Je préférais cela. Je n'aimais pas trop le travail d'équipe. Et j'aimais encore moins les questions sur ma vie privée !Ce travail étant plus loin de notre maison je rentrais à la maison vers 9h15-9h30. Je grignotais un peu. Dormait jusqu'à 14h00. Dînait seul. Puis vers 15h15 j'allais chercher les enfants à lécole et je m'occupais d'eux en attendant Hélène qui rentrait généralement vers 17h30. La plupart du temps nous mangions des plats surgelés pour souper. J'avais fait un jour une remarque à ce sujet à Hélène et la réponse fut cinglante ! « Si ça ne te convient pas, fait-le toi le souper ! ».Je remettais à chaque semaine mon salaire à Hélène qui le déposait dans notre compte conjoint. Elle me donnait 25$ de dépense par semaine. Une chance que je ne fumais plus depuis belle lurette ! Mais j'étais prêt à bien des sacrifices pour pouvoir retourner aux études et ainsi me garantir un meilleur avenir dans ce pays.Nous venions de célébrer notre 2ième anniversaire de mariage. Comme le temps passait vite ! J'annonçai à Hélène que j'allais m'inscrire à l'Université dans quelques mois, en septembre. Hélène me répondit que cela n'était pas possible pour linstant. Devant mes questions elle m'avoua qu'elle avait utilisé une grande partie de « mon » salaire pour payer des dettes et aussi acheter de nouveaux manteaux d'hiver aux enfants. En résumé, il ne restait plus grand chose de « mes » économies !J'étais abasourdi ! Comment cela était-il possible ? Je lui avais fais confiance ! Totalement confiance !Nous eûmes une scène terrible. Hélène quitta la maison avec les enfants et me dit quils passeraient la nuit chez ses parents le temps que je retrouve mon calme.J'appelais mon patron et prétendit que je souffrais dune gastro pour ne pas aller travailler cette nuit là.Durant la soirée, je décidai d'écrire à mon frère pour prendre des nouvelles de la famille. En farfouillant dans lordinateur je trouvai plusieurs photos dun homme qui m'était inconnu.A la fin de la nuit je savais à quoi m'en tenir. Ma « femme » avait un amant. Depuis des mois ! Leurs correspondances ne laissaient aucun doute sur la nature de leur relation.Non seulement elle m'avait « volée » mais en plus elle m'avait trompée ! Avec un noir en plus ! Un Congolais qui vivait à Montréal depuis des années.S'en était trop.Mais quoi faire ? Je n'avais aucun sous, aucun ami dans ce pays, rien.Je devais réfléchir.A suivre Citer
Habitués Neo-quebecois V.08 Posté(e) 31 décembre 2007 Habitués Posté(e) 31 décembre 2007 putin excellent la suite.. . : Citer
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