Laurent Posté(e) 12 octobre 2007 Posté(e) 12 octobre 2007 Notre chroniqueur de Sherbrooke nous parle de la bipolarisation entre Montréal et le reste du Québec face à la question de l'heure au Québec : les accomodements raisonnables.À lire en page d'accueil. Citer
Laurent Posté(e) 15 octobre 2007 Auteur Posté(e) 15 octobre 2007 À part cela, aucune réaction ? Citer
Habitués brigit Posté(e) 15 octobre 2007 Habitués Posté(e) 15 octobre 2007 LaurentFranchement... pourquoi réagir ? pour se faire insulter, traiter de niaiseux ou de débile, degré zéro de la dialectique, et tomber dans des chamailleries de cours d'école ?et que tu fermes un sujet que tu as ouvert parce que ... ça tombe invariablement sur la religion ou l'English bashing. non merci.B Citer
Habitués schumarette Posté(e) 16 octobre 2007 Habitués Posté(e) 16 octobre 2007 Je n'ai pas eu besoin d'un débat sur les accommodements raisonnables, ni d'un plaidoyer de O'Hana pour me rendre compte que c'est difficile d'immigrer en région car les gens ne veulent pas changer leurs habitudes et pas s'habituer aux changements donc.... Mais je vous rappelle que lorsque je vous l'ai dit, plusieurs me sont tombés dessus en faisant des allusions genre : peut être que j'étais une maudite française, peut être que je leur parlais sans arrêt de la France, peut être que je ne faisais pas tout pour m'intégrer, alors que tout le monde savait que le Québec était le pays de mes rêves et que jamais mes propos n'avaient été ceux dont on me suspectait.Du coup, au lieu de m'apaiser, ces propos m'ont rendu encore plus aigre. Heureusement, depuis, j'ai fait mon deuil et les québécois d'ici m'ont raccommodé avec le Québec car les québécois m'ont compris mieux que certains immigrants qui se croient la science infuse et beaucoup de québécois m'ont dit : quelle idée tu as eu d'aller immigrer là-bas !! Donc, futurs amis immigrants, réfléchissez-bien avant de vous installer ! Citer
O'Hana Posté(e) 16 octobre 2007 Posté(e) 16 octobre 2007 Je n'ai pas eu besoin d'un débat sur les accommodements raisonnables, ni d'un plaidoyer de O'Hana pour me rendre compte que c'est difficile d'immigrer en région car les gens ne veulent pas changer leurs habitudes et pas s'habituer aux changements donc.... (...)Cela faisait longtemps que je voulais faire un papier sur l'immigration en région. Mais je ne voulais pas l'aborder de manière "classique", c'est-à-dire en invoquant des arguments d'exode rurale, etc. Mon objectif était beaucoup plus de regarder ce que cela créait comme (nouvelle) dynamique entre les régions québécoises et Montréal.En ce sens, cela n'est pas un plaidoyer pour les régions mais il est vrai qu'en tentant de convaincre des bienfaits de l'immigration, j'en faisais une sorte d'apologie effectivement.C'est pour cela que je reste perplexe par rapport à ton commentaire - et sur celui de Brigit également - car mon but était de regarder l'immigration en région au regard de la nouvelle dynamique politico-culturel qui est en train de s'installer tranquillement au Québec ... et qui est particulièrement visible selon moi dans le rapport nouveau entre Montréal et le reste du Québec.Ceci dit, si c'est cela que mon papier vous inspire, alors tant mieux : je donne mon avis dans ma chronique, ce n'est pas pour également orienter les avis qu'il inspire. Je vais partir de ce qui ressort pas de ce qui ressort de moi - O'Hana - Citer
Habitués Konichiwa Posté(e) 16 octobre 2007 Habitués Posté(e) 16 octobre 2007 Quelqu'un a vu ce message ?Je n'ai pas encore lu le message, mais je suis comme meme surprise que tu nous demande nos avis sur ce sujet alors que Fred vient de fermer aujourd'hui un sujet que j'ai ouvert sur le meme theme, bien que le probleme me touche personnelement!...Konichiwa Citer
Habitués Angela Posté(e) 16 octobre 2007 Habitués Posté(e) 16 octobre 2007 Même si les immigrants souhaitaient s'installer en région, franchement, ce qui est en train de se dire présentement à St-Hyacinthe ne constitue pas vraiment un encouragement ...Je n'ai pas vu le sujet de Konichiwa avant sa fermeture, mais malgré toute la bonne volonté dont on peut être capable, les régions, ce n'est pas facile. Déjà qu'à part Québec, les économies des régions ne sont pas si florissantes que ça. Alors, j'aimerais bien savoir ce que j'irais faire dans un village où l'on atteint 18 ans pour sacrer son camp le lendemain ... Nous sommes déjà des voleurs de jobs dans des endroits où personne ne chôme (je me le suis déjà fait reprocher par une madame qui a fini son secondaire 2 et qui ne pourrait pas faire ma job de toute façon), alors imaginer si j'avais un travail dans une région où 30% de la population est au chômage ...J'ai essayé d'immigrer au Saguenay. À Jonquière. Je le voulais. Je ne voyais pas mon jeune de 12 ans vivre son adolescence à Montréal. Malgré l'aide du bureau régional du MICC là-bas, ça n'a jamais marché. Devinez pourquoi ... Citer
O'Hana Posté(e) 16 octobre 2007 Posté(e) 16 octobre 2007 Je n'ai pas vu le sujet de Konichiwa avant sa fermeture, mais malgré toute la bonne volonté dont on peut être capable, les régions, ce n'est pas facile. Déjà qu'à part Québec, les économies des régions ne sont pas si florissantes que ça. Alors, j'aimerais bien savoir ce que j'irais faire dans un village où l'on atteint 18 ans pour sacrer son camp le lendemain ... Nous sommes déjà des voleurs de jobs dans des endroits où personne ne chôme (je me le suis déjà fait reprocher par une madame qui a fini son secondaire 2 et qui ne pourrait pas faire ma job de toute façon), alors imaginer si j'avais un travail dans une région où 30% de la population est au chômage ... J'ai essayé d'immigrer au Saguenay. À Jonquière. Je le voulais. Je ne voyais pas mon jeune de 12 ans vivre son adolescence à Montréal. Malgré l'aide du bureau régional du MICC là-bas, ça n'a jamais marché. Devinez pourquoi ...Il est vrai que le tissu industriel québécois a longtemps favorisé - et continue de favoriser - les secteurs primaire et secondaire qui connaissent tous deux une tendance lourde à la disparition sous la pression de la tertiarisation qui, elle, trouve un terrain plus favorable pour se développer en centre urbain pour diverses raisons.Toutefois, l'appétit chinois pour les matières premières et l'énergie rend l'exploitation de ressources naturelles de nouveau rentable : l'exemple du pétrole albertain est éloquent à ce sujet. Ainsi, des mines de métaux sont de nouveau exploitées dans les régions québécoises ce qui permet de créer de nouveaux débouchés d'emploi. L'éolien - une fois le ménage bien fait là-dedans - constitue également une solide opportunité vu que les principaux gisements de vent se trouvent en région.À cela, il faut rajouter une inversion de la mobilité intraprovinciale (à l'intérieur du Québec) en faveur croissante pour les régions surtout passé un certain seuil d'âge : quand l'envie arrive de fonder une famille, acheter une maison, élever ses enfants entouré de nature, etc. Ici, la région proposera toujours des arguments intéressants versus la ville. Le maintien d'une bonne répartition provinciale des centres de formation professionnelle et des cégeps représente aussi un puissant pôle d'attraction en termes d'emploi mais aussi sur le plan socio-culturel. À ce titre, le Québec ne se débrouille pas mal et il peut difficilement faire mieux car faire plus reviendrait à décentraliser à outrance le réseau universitaire cette fois, ce qui risque plus de lui nuire que de lui faire du bien.Ici, il faut distinguer la ville moyenne en région (ex : Rimouski, Trois-Rivières, Sherbrooke) du village. Car dans ce dernier cas, que ce soit au Québec ou n'importe où dans le monde, cela reste difficile pour ne pas dire impossible d'attirer/retenir du monde.Et c'est là où je fais le lien avec l'immigration. À Sherbrooke par exemple, le développement d'un plateau - St-Joseph - à la jonction de la 10 et de la 55 où se regroupent les Wal-Mart, Home Dépôt et Canadian Tire uniformise l'environnement alors que nous avons un centre-ville qui peine à survivre avec des petits commerces qui tentent de le ranimer. Je ne suis pas nécessairement contre les mégapôles commerciaux et ni pour le maintien sous respirateur artificiel de petits commerces au nom d'un prétendu devoir de diversité à tout prix.Je suis par exemple pour Esperanza, cette chilienne que j'ai rencontré la semaine passée au cégep et qui veut ouvrir un dépanneur latino dans l'est de la ville parce que 1) y'en a pas dans ce coin de la ville et 2) elle veut y proposer des produits que les deux autres dépanneurs latino de Sherbrooke ne proposent pas. Mais pour qu'Esperanza reste, faut lui donner un coup de main et un Wal-Mart dans les environs peut attirer du monde dans le coin qui pourrait se perdre pas loin de son futur dépanneur ... C'est ce que j'appelle les têtes de pont en région.Et malheureusement, dans ce genre de sujet, il arrive trop souvent que les réussites y brillent par leur invisibilité médiatique tant ça fait du bien de jouer sur les clivages entre Montréal la laxiste/ouverte et les régions rigides/fermées.- O'Hana - Citer
Habitués Angela Posté(e) 16 octobre 2007 Habitués Posté(e) 16 octobre 2007 Je suis de ceux qui aiment la qualité de la vie en régions. Juste le fait de passer le pont Jacques Cartier direction ouest me stresse ... Mais, as-tu regardé les audiences de la Commission Bouchard-Taylor en Gaspésie et à Montérégie hier? faudrait être drôlement téméraire pour aller s'installer par là. En plus, quand il y aura des emplois, la vérité toute simple est que ce sont les Tremblay, les Bouchard et Lessard qui seront servis en premiers. Le tour des Abdallah et des Fatima viendra looooooongtemps après ... Ceci dit sans la moindre amertume (l'être humain étant ce qu'il est). Alors, inutile de faire l'autruche, nous autres Abdallah, Fatima et cie, on y réfléchira à deux fois avant d'aller en région. Même si c'est mieux comme qualité de vie, mais on pense d'abord aux factures avant la qualité de la vie ... Citer
O'Hana Posté(e) 16 octobre 2007 Posté(e) 16 octobre 2007 Je suis de ceux qui aiment la qualité de la vie en régions. Juste le fait de passer le pont Jacques Cartier direction ouest me stresse ... Mais, as-tu regardé les audiences de la Commission Bouchard-Taylor en Gaspésie et à Montérégie hier? faudrait être drôlement téméraire pour aller s'installer par là. En plus, quand il y aura des emplois, la vérité toute simple est que ce sont les Tremblay, les Bouchard et Lessard qui seront servis en premiers. Le tour des Abdallah et des Fatima viendra looooooongtemps après ... Ceci dit sans la moindre amertume (l'être humain étant ce qu'il est). Alors, inutile de faire l'autruche, nous autres Abdallah, Fatima et cie, on y réfléchira à deux fois avant d'aller en région. Même si c'est mieux comme qualité de vie, mais on pense d'abord aux factures avant la qualité de la vie ... Si on se fiait aux interventions faites durant les audiences de cette commission, les feux de l'enfer nous brûleraient immédiatement si on osait s'installer au Saguenay sans être de confession catholique romaine. Il est d'ailleurs prévu que j'y aille bientôt : si tu n'entends plus du tout parler de moi, ça va vouloir dire que l'enfer m'a grillé (croix de bois croix de fer si je mens :ravi: ) C'est sûr que les Tremblay et cie sont les "premiers servis" vu qu'entre autre le groupe des québécois de souche constitue le groupe majoritaire. Mais Il faut distinguer le phénomène de discrimination avérée ET généralisée du phénomène de simple force d'inertie du groupe majoritaire. Pour éviter de créer et/ou d'entretenir un cercle vicieux inconsciemment. Ex : 1° "on" veut pas de nous en région parce que la job est réservé aux québécois de souche, alors "on" n'y va pas. 2° Mais si on n'y va pas, y'en aura pas d'immigrants et la job ira alors automatiquement aux de souche. 3° Hein, vous voyez ! Les québécois de souche sont les premiers servis ! Parfois, j'ai l'impression qu'il serait plus agréable et rapide de traverser à la nage en automne la barrière naturelle qu'est le St-Laurent entre Montréal et le ROQ que de tenter de traverser l'autre barrière. La psychologique, faite d'opinions et de perceptions.Tsé veut dire. Tout cela étant dit sans nier les cas patents de racisme face à l'embauche que je rencontre moi-même régulièrement en Estrie. Et sans nier évidemment qu'en région, l'immigration est plus difficile sur certaines choses comme plus faciles sur d'autres.- O'Hana - Citer
Habitués schumarette Posté(e) 16 octobre 2007 Habitués Posté(e) 16 octobre 2007 C'est sûr que les Tremblay et cie sont les "premiers servis" vu qu'entre autre le groupe des québécois de souche constitue le groupe majoritaire. Mais Il faut distinguer le phénomène de discrimination avérée ET généralisée du phénomène de simple force d'inertie du groupe majoritaire. Pour éviter de créer et/ou d'entretenir un cercle vicieux inconsciemment. Ex : 1° "on" veut pas de nous en région parce que la job est réservé aux québécois de souche, alors "on" n'y va pas. 2° Mais si on n'y va pas, y'en aura pas d'immigrants et la job ira alors automatiquement aux de souche. 3° Hein, vous voyez ! Les québécois de souche sont les premiers servis ! - O'Hana -Je n'ai pas voulu dire que ton texte n'était qu'un playdoyer pour les régions, sans doute me suis-je mal exprimée, mais en tout cas, certaines parties l'étaient et j'ai réagi à celles-ci. Je n'ai pas entretenu un cercle vicieux, je l'ai fait : j'ai immigré à Chicoutimi, , j'ai rapidement trouvé un job alimentaire à 8 $ de l'heure, ce qui ne m'a pas dérangé du tout étant donné que je savais que j'étais immigrante, que je n'avais pas d'expérience canadienne, etc....j'ai acheté une maison, j'ai cherché à connaître mes voisins et mes collègues de travail, je me suis mise à manger à 18 h, bref je me suis investie pleinement et j'ai voulu vivre dans mon nouveau pays avec les coutumes locales.Dans un premier temps, je n'ai vécu que mon arrivée positive, les choses qui m'émerveillaient, bref que le bon côté des choses.Au bout de 6 mois, je me sentais assez à l'aise dans mon nouvel environnement, donc j'ai décidé de chercher du travail dans mon métier. Ouille, c'est là que ça s'est corsé. Car si il y avait un job pour moi peu payé, c'était plus difficile de me décrocher un travail en fonction de mes compétences et de mes espérances. J'ai tout à fait ressenti la gêne de certains lorsque j'ai commencé à parler : hé oui, pas le même accent. Ou d'autres qui me faisaient poliment faire les tests parce que j'étais là, mais je savais très bien que je n'en aurais jamais de nouvelles. Mon mari s'est même carremment fait dire : ha tu es français, désolé, on n'embauche que des gens d'ici. Ce n'est pas un leurre, c'est une réalité. Mais j'aurais pu faire face à cela, rester dans ma job alimentaire et vivre ma vie sans vraiment m'occuper des autres, si il n'y avait eu mes enfants. Car si pour les plus jeunes, on peut dire que tout allait bien malgré un ou deux maudits français (mais bon, on revient sur un sujet pas si longtemps discuté : si les parents ne le disaient pas, les enfants.....), ce sont mes grands qui se sont vraiment fait le plus repousser. Pas de copains, pas d'amis (au collège, ça n'allait pas plus loin qu'une fois la porte de l'école fermée) et lorsqu'ils ont cherché un petit travail comme tous les jeunes de leur âge, ça a été non systématiquement. Pourtant, à cette époque de Noël où toutes les boutiques de la Place du Royaume avaient l'étiquette "recherche employé", ils ont donné des CV partout avec leur amie bosniaque et aucun des 3 n'a eu de travail. Donc, je me suis dit : où est leur avenir ici si déjà, même pas sur le marché du travail, il y avait cette réticence, où allions-nous ?Angéla, tu as bien fait de ne pas aller vivre à Jonquière (malgré que Jonquière soit une ville bien plus ouverte que Chicoutimi) mais j'ai vu dans un grand magasin des gens se retournaient carrement sur une famille noire, oui, vraiment... J'en avais honte pour eux (pour ceux qui se retournaient bien sûr). Ils auraient été nus, ces personnes n'auraient pas eu l'air plus choqués. C'est dérangeant hein ? oui, ça m'a dérangé et c'est tout ceci qui m'a fait partir.Comme je l'ai dit, peut être que je n'ai pas choisi la bonne région, et je ne veux pas dire que c'est partout pareil. Mais en tout cas, je peux vous jurer que lorsque je reviendrais au Québec, ce ne sera pas en région, c'est certain ! Et croyez-bien que je le déplore car pour moi, ça reste que le Québec, ce sont les régions avant tout. Mais entre ses rêves et son bien-être, il faut choisir. Mes rêves, je les ai vécus, maintenant, je vais choisir mon bien-être et celui de ma famille. Citer
O'Hana Posté(e) 17 octobre 2007 Posté(e) 17 octobre 2007 Schumarette, il ne faut pas prendre de manière personnelle mon dernier message. Je réagissais aux propos d'Angela et en plus, je ne la visais pas personnellement ni toi d'ailleurs (avec mon fameux cercle vicieux) mais j'y allais de manière générale. Comme une sorte de comportement collectif où on n'a pas toujours conscience qu'on entretient, tous ensemble, quelque chose de pas nécessairement désiré et dont on ne voit les réelles conséquences que bien plus tard.Ton expérience de ton immigration en région est cependant intéressante et surtout pertinente par rapport à ma dernière chronique. Mais justement : j'y ai pris soin d'indiquer que le nerf de la guerre dans l'immigration en général reste l'emploi et cela est encore plus vrai en région. Si encore j'avais soutenu le contraire, j'aurais compris la levée de boucliers. Mais ce n'est pas le cas.Et on a toutes et tous des exemples à la fois de déception et de satisfaction de l'immigration en région. Maintenant, une fois qu'on a souligné et re-souligné une certaine (et incontestable) xénophobie en milieu rural, qu'on a souligné et re-souligné les difficultés réelles de s'insérer en emploi ou d'y gagner une rémunération intéressante, peut-on regarder les autres raisons pouvant expliquer ces phénomènes ?J'en parle même dans ma chronique : quoi de plus logique que des gens dans une petite ville se retournent quand ils croisent soit 1) pour la première fois 2) pour la première fois depuis des années un couple de noirs ? Xénophobie ? Racisme ? Allez, un peu de tout ça mais aussi non habitués tout simplement. Quoi de plus logique qu'un employeur qui se pose des questions sur la réelle compétence d'un technicien quand c'est la première fois, depuis qu'il embauche du monde, qu'il doit analyser un c.v. avec des noms de diplôme et des noms de ville qu'il n'a jamais entendu ou lu ? Un certain point de vue montréalais et élitiste y verrait un manque flagrant d'ouverture aux autres, de respect à la différence, etc. Un autre point de vue, plus local disons, dirait simplement : je ne connais pas et ça m'inquiète. Pas la couleur de la peau du candidat, pas son nom, pas son drôle d'accent, pas ses vêtements. Je connais pas, c'est tout. Aucun racisme, aucune xénophobie là-dedans. J'ai une shop à runner pis j'ai pas le droit de me tromper, that's it that's all.J'ai-tu le droit de dire que j'ai une petite inquiétude à l'embaucher sans me faire taxer de raciste ?Tiens, c'est drôle : c'est ce qui ressort aussi du fouillis des audiences de la commission Taylor Bouchard et même depuis quelques mois dans les médias au Québec. Y'a un décalage croissant entre Montréal la cosmopolite qui assume sereinement son multiculturalisme et les régions qui commençent à s'ouvrir à ça. Ces régions, peuvent-elles avoir le droit de juste se poser la question sans que, encore une fois, un certain point de vue montréalais leur tombe dessus ?Et à l'inverse, Montréal peut-elle avoir le droit d'affirmer sans réserve son multiculturalisme sans que le régions lui crachent leur mépris de son trop grand laxisme ?C'est pour ça que j'ai énormément de respect pour les immigrants tête de pont en région. Commes les aînés dans une famille, ils sont ceux qui prennent toute la marde et défrichent le terrain pour les autres immigrants qui arrivent ensuite avec un sillon déjà plus ou moins tracé.Tout en comprenant vos grandes réticences à aller ou à retourner en région, il faut se dire en même temps, je pense, qu'en ne médiatisant pas assez les récits positifs d'immigrants en région, on cristallise vos réticences car on ne voit plus qu'elles ce qui permet de légitimer des perceptions ou des idées préconçues. Genre en région ils ont ben peur de ce qui est inconnu (quoi de plus normal : dès le départ, l'immigrant est conditionné à avoir peur d'y aller en région !) et à Montréal, ils l'ont-tu l'affaire hein.Ben moi je suis contre ça. Je l'écris même au début de mon papier : si je suis pour le développement de la diversité culturelle montréalaise, je m'inquiète que les flux d'immigration au Québec, avec le temps, ne favorisent que cette diversité-là. Alors que la diversité culturelle québécoise, c'est bien plus que cela. Et laisser seulement les québécois de souche la porter en Abitibi, en Beauce ou encore en Gaspésie, c'est faire le jeu de laisser se développer en vase-clos (car n'ayant aucune culture extérieure pour venir l'alimenter) un certain type de nationalisme ethnique.Et quand Hérouxville sort son code de bonne conduite, on trouve le moyen de s'étonner naïvement d'une telle absurdité. Comment ça se fait. Au Québec. En 2007. Dans une société laïque.Hey chose, réveille.*- O'Hana -* encore une fois, je ne vise personne en particulier. Je parle en général. Citer
Habitués schumarette Posté(e) 17 octobre 2007 Habitués Posté(e) 17 octobre 2007 O'hana, je ne l'ai pas pris personnel, j'ai bien compris que tu allais dans le général avec le "cercle vicieux" et d'ailleurs, je comprends ce que tu veux dire, mais j'ai juste voulu t'expliquer que même en allant à l'encontre du cercle vicieux, on revient toujours au même. Il faut faire beaucoup beaucoup pour changer les mentalités. Je voulais juste dire que tes idées sont bonnes c'est certain, mais très idéalistes !! Mais je suis d'accord avec toi qu'on ne peut pas tout taxer de racisme. Pour preuve, on m'a très souvent dit : "Toi, t'es pas une maudite française", ce qui me faisait très plaisir les premières fois, puis le temps passant, le même compliment revenant, ça me fatiguait qu'on me le rabâche car en fait, c'était me faire remarquer que je n'étais pas d'ici, même si c'était dit dans un bon fond. J'ai fini par demander "Tu en connais des maudites françaises ?" Ce à quoi on me répondait systématiquement : "Non, il n'y a que toi que je connais " (sous-entendu de française) , ce qui prouve bien que les gens n'avaient que des idées préconçues ou des on-dits sur les français, puisque c'est de ça qu'il s'agit. Et c'est logique de penser qu'ils en avaient également surement sur les chinois, les noirs, les arabes. etc... d'où les personnes se retournant sur les noirs. J'ai même vu une fois une jeune femme voilée qui étudiait à l'université de Chicout, je ne vous explique pas la façon dont elle était regardée, et c'est vrai que d'un côté c'était choquant puisqu'elle était la seule, donc je peux aussi comprendre ce comportement, mais pour moi venant d'ailleurs, et habituée à tout cela, cela me dérangeait.Je ne veux pas dire non plus que d'aller en région est une mauvaise chose, non, je veux dire qu'il faut bien réfléchir où l'on veut s'installer et surtout bien se renseigner. Car entre ce que l'on peut ressentir en tant que touriste ou visiteur peut être totalement biaisé en tant qu'immigrant à temps plein,c 'est à dire un voleur de job. Je vais vous dire, personnellement, je ne me le suis jamais fait dire mais j'ai bien souvent entendu mes collègues parlaient des "importés" (dieu que j'aime pas ce terme, on importe un objet, une voiture, pas une personne ) qui venaient voler les jobs des québécois. Ce qui ne veut pas dire non plus que tous les gens du Saguenay (puisque c'était là que je vivais) pensent tous pareils. J'ai eu de bons amis là-bas et j'ai connu des gens merveilleux qui étaient très ouverts, mais je dois dire que ces gens là en général étaient des personnes qui avaient déjà vécu ailleurs que dans leur région, notamment à Montréal ou à Québec. Regardez Cocottes que j'ai eu le plaisir de rencontrer et qui est une personne hyper gentille et ouverte d'esprit. Mais j'ai connu des personnes qui n'avaient jamais quitté Chicoutimi, pleins !! Oui, cela me surprend encore car en 2007 et n'être jamais sorti de sa région, je trouve ça assez choquant, surtout que Québec n'est qu'à 200 kms, c'est pas la traversée du désert, juste celle du Parc.Donc, non, je ne veux pas généraliser, seulement c'est certain que je ne dirais jamais à une personne d'aller immigrer en région sans la prévenir des risques et des problèmes qu'elle serait susceptible de rencontrer. Bien sûr qu'on peut parler de cas de très bonne immigration en région. Je ne sais pas si vous vous rappelez Toscane, qui est mon amie, qui est venue me rejoindre à Chicoutimi. Elle a rencontré un saguenéen, ils ont une jolie petite fille et tout va bien pour elle et c'est tant mieux. Mais aussi, tout comme je l'avais dit à Petit bout d'ange, vivre avec une personne du pays est un gros plus car déjà on est intégré par la famille, par les amis et par les connaissances de ce conjoint. Et crois-moi, c'est un ÉNORME avantage et c'est tant mieux !!Mais bon, j'ai lu les articles des journalistes dont Cherry a mis le lien et je me rends compte que, bien que n'ayant pas les connaissances de ceux-ci, hé bien ils disent bien mieux que moi ce que je pense. Je ne regrette rien car j'ai appris beaucoup sur moi-même et mon endurance au Saguenay et de toute façon, moi, vivre à Montréal, je ne le pourrais pas Mais y travailler et vivre dans les alentours, pourquoi pas ??En résumé, dorénavant, à mes yeux, les régions sont magnifiques, les gens y sont formidables, mais surtout en vacances !! Citer
O'Hana Posté(e) 17 octobre 2007 Posté(e) 17 octobre 2007 (modifié) Salut Schumarette,Merci beaucoup pour tes réflexions. Voici d'ailleurs celles qu'elles suscitent chez moi :Il faut faire beaucoup beaucoup pour changer les mentalités. Je voulais juste dire que tes idées sont bonnes c'est certain, mais très idéalistes !!En faire beaucoup signifie que c'est difficile. Pas impossible. Et donc pas utopique selon moi. Est-ce de l'idéalisme que de médiatiser l'immigration de l'humoriste Diouf en Gaspésie ? De parler du nombre plus important que prévu de familles qui se sont offertes pour héberger des étudiants chinois de l'UQÀT en Abitibi ? Du nombre de personnes qui se sont généreusement offertes d'aider ces étudiants africains victimes d'un incendie à Rimouski ?Ça va prendre du temps, des discussions, de l'aide de l'état, etc c'est clair. Mais je refuse de tomber dans cette attitude incohérente qui consiste à dire d'un côté qu'on ne peut faire grand chose et que c'est donc utopique et de l'autre s'étonner après que les québécois en région parlent des immigrants comme des importés.Je ne veux pas dire non plus que d'aller en région est une mauvaise chose, non, je veux dire qu'il faut bien réfléchir où l'on veut s'installer et surtout bien se renseigner. Car entre ce que l'on peut ressentir en tant que touriste ou visiteur peut être totalement biaisé en tant qu'immigrant à temps plein,c 'est à dire un voleur de job.Ce à quoi je réponds qu'immigrer tout court exige aussi de bien réfléchir à l'endroit où on veut s'installer et qu'il faut bien se renseigner, que ce soit à Montréal, Sherbrooke ou à St-Félicien. Je suis prêt à reconnaître que certains défis sont plus difficiles en région mais je veux surtout retenir que les défis sont surtout différents.Oui, cela me surprend encore car en 2007 et n'être jamais sorti de sa région, je trouve ça assez choquant, surtout que Québec n'est qu'à 200 kms, c'est pas la traversée du désert, juste celle du Parc.Comme il y a des montréalais qui estiment que cela ne sert à rien de sortir de Montréal car ils ont tout sur l'île et que, énéwé, accepter une job à Québec, c'est ben trop loin.- O'Hana - Modifié 17 octobre 2007 par O'Hana Citer
Habitués Angela Posté(e) 17 octobre 2007 Habitués Posté(e) 17 octobre 2007 O'hana:Il est d'ailleurs prévu que j'y aille bientôt : si tu n'entends plus du tout parler de moi, ça va vouloir dire que l'enfer m'a grillé (croix de bois croix de fer si je mens )Peux-tu nous dire quand tu passes au forum de la commission? Je suis convaincue que tu vas faire une intervention intéressante. Un petit indice, hein ... pour que je puisse te reconnaître. Car ta photo de chroniqueur Citer
Habitués peanut Posté(e) 17 octobre 2007 Habitués Posté(e) 17 octobre 2007 Comme il y a des montréalais qui estiment que cela ne sert à rien de sortir de Montréal car ils ont tout sur l'île et que, énéwé, accepter une job à Québec, c'est ben trop loin.Tout à fait d'accord avec O'Hana! Quand j'ai fait mes études universitaires à Montréal, la grande majorité des mes collègues étudiants montréalais n'avaient jamais quitté leur ville ou les environs et n'avaient pas l'intention de le faire dans l'avenir... En fait, les pauvres, ils ne savent pas ce qu'ils manquent...il faut pouvoir comparer pour pouvoir choisir ensuite!Pour ce qui est des emplois en régions éloignées(genre Gaspésie d'où je viens), vous pouriez être surpris de la qualité de certains emplois demandés, car il y a une pénurie d'employés bien formés pour certains emplois spécifiques...mais bon, ça ne convient pas à tout le monde, je l'avoue!peanut Citer
Habitués schumarette Posté(e) 18 octobre 2007 Habitués Posté(e) 18 octobre 2007 Tout à fait d'accord avec O'Hana! Quand j'ai fait mes études universitaires à Montréal, la grande majorité des mes collègues étudiants montréalais n'avaient jamais quitté leur ville ou les environs et n'avaient pas l'intention de le faire dans l'avenir... En fait, les pauvres, ils ne savent pas ce qu'ils manquent...il faut pouvoir comparer pour pouvoir choisir ensuite!peanutC'est dans ce sens là que je le signalais : si tu ne vois rien d'autres que ton coin de pays, tu ne peux guère évoluer. Je ne parle pas d'aller à l'étranger, car tout le monde n'en a pas les moyens, mais juste aller dans la région d'à côté voir comment ça se passe chez ton voisin et peu importe que la personne soit de Chicout, de Montréal, de Gatineau ! À la différence que les habitants de Montréal sont obligatoirement confrontés au multiculturalisme, pas les gens des régions, surtout les régions éloignées. Citer
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