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Dur, dur le retour au pays (Québec)


Jas06

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http://www.cyberpresse.ca/article/20070326...0/1015/CPACTUEL

Dur, dur le retour au pays

Nicolas Ritoux

La Presse

Collaboration spéciale

Certains expatriés qui reviennent au Québec après quelques années vivent un choc culturel inattendu. Riches de leurs expériences, ces «rapatriés» se sentent curieusement étrangers dans leur propre pays. Quant à leurs enfants, ils acquièrent une «troisième culture» à cheval entre deux nations.

Le retour d'un expatrié n'est jamais facile. Qu'il soit parti et revenu pour des raisons professionnelles ou personnelles, il ramène toujours dans ses bagages un peu du pays qui l'a accueilli. Plus longtemps il y a vécu, plus il s'est immergé dans sa culture d'accueil, et plus il risque de se sentir différent du Québécois qu'il était avant son départ.

Ce retour est parfois si difficile que certains vont consulter des psychologues. De grandes entreprises, particulièrement en Europe, proposent même des programmes d'aide et de suivi à leurs employés qui étaient partis travailler à l'étranger.

Mais le cas le plus délicat, c'est celui des enfants nés pendant le séjour. Ni étrangers ni tout à fait Québécois, ils acquièrent une identité unique, qu'on ne peut pas non plus comparer à celle des enfants d'immigrés puisque leurs parents viennent d'ici. Ils sont ce qu'on appelle des «enfants de la troisième culture».

16 ans au Japon

Quand il parle de Tokyo, Éric Warren a encore le souffle court. En «état de choc» après son retour au Québec, qu'il avait quitté il y a 16 ans, il trouve Montréal bien petit et pépère après ce qu'il a vécu.

«Tokyo, c'est une ville incroyable qui vous arrache la tête, vous pourriez y rester toute votre vie sans jamais finir de l'explorer. C'est le centre de toute l'Asie, vous ne pouvez pas imaginer comme cette ville est remplie de tout ce qu'on peut vouloir dans l'existence. Il faut avoir subi une sérieuse lobotomie pour s'emmerder une seconde à Tokyo», dit ce conseiller en recrutement de 42 ans originaire du Lac-Saint-Jean, qui a découvert Montréal pour la première fois de sa vie il y a un an.

Si M. Warren trouve la vie citadine bien tranquille ici, il en va tout autrement dans ses rapports avec les gens. Les Japonais l'ont habitué à une patience et à une écoute qui lui manquent beaucoup au Québec.

«Après un an, j'ai encore envie de dire aux gens : calmez-vous! Je les trouve mal embouchés. Ça me fait drôle de voir des gens s'énerver dans une file trop longue au dépanneur, sur un serveur de restaurant ou sur un dossier pas compliqué au travail. Ici, on est beaucoup plus centré sur l'individu et sur l'expression de soi. À force de s'affirmer à tout prix, les gens finissent par trop parler d'eux-mêmes. Après 15 ans au Japon, ça fesse.»

La liste des déceptions d'Éric Warren est longue, qu'il s'agisse de la conduite automobile des Montréalais, de leur posture dans les wagons du métro ou du service à la clientèle dans les magasins. Il faut dire que c'est à contrecoeur qu'il est revenu, pour des raisons professionnelles. «Si je m'étais marié là-bas, si j'avais eu des enfants, je serais resté jusqu'à ma mort, assure-t-il. Mais en voyant ce qui arrivait à des Japonais de 50 ans sur le marché du travail, je me suis dit qu'un Occidental de 50 ans serait encore plus mal en point.»

DE LA CAMPAGNE ALLEMANDE À JOLIETTE

Pas facile de rentrer au bercail. Dominique Robitaille, résidante de Joliette de 34 ans, en sait quelque chose. Revenue en 1999 d'un séjour de cinq ans en Allemagne, elle a ramené avec elle deux petites filles nées d'un père allemand, alors âgées de 2 et 3 ans.

«Elles se sont toujours senties différentes, même si elles ont vécu plus longtemps au Québec qu'en Allemagne», raconte Mme Robitaille, qui vit aujourd'hui avec un nouveau conjoint. «Au début, elles se faisaient montrer du doigt à l'école parce qu'elles ne prononçaient pas les mots comme les autres et qu'elles partaient souvent en voyage pour voir leur père en Allemagne. Ça faisait bizarre quand elles disaient à la classe que leur plat préféré était les schup-fnudeln!» (des nouilles à base de pommes de terre et de farine).

Aujourd'hui âgées de 11 et 10 ans, ses filles apprécient davantage l'anonymat à l'école Sainte-Thérèse de Joliette, qui accueille plusieurs enfants d'immigrés. Mais leur appartenance culturelle reste pour elles ambiguë. La plus grande a refusé de parler allemand à sa mère jusqu'à l'été dernier, quand elle a décidé un beau matin d'assumer son héritage européen. La plus jeune comprend bien la langue mais l'a trop peu pratiquée.

«Elles me disent maintenant qu'elles se sentent plus allemandes que québécoises», dit Mme Robitaille après avoir interrogé ses filles à la demande de La Presse. «Par contre, elles ne se voient pas vivre là-bas parce qu'elles se sont habituées à la vie d'ici.»

Il faut dire que leur mère ne s'est jamais tout à fait remise de son expatriation. Après ses années d'immersion totale dans la campagne allemande, Mme Robitaille a vécu des déceptions à son retour. Parmi ses plus grands chocs, elle cite le stress des Québécois, leur manque de respect de l'environnement et la difficulté de profiter des forêts, trop souvent privées ou difficiles d'accès. Mais c'est sur le plan des relations humaines qu'elle a éprouvé le plus de problèmes.

«La première chose que j'ai remarqué, c'est que les gens que l'on perd de vue ne s'attendent pas à ce qu'on ait changé, dit-elle. Mes amis n'étaient plus vraiment mes amis et j'ai dû repartir à zéro. Ça m'a pris plus de temps qu'en arrivant en Allemagne, où je ne parlais même pas la langue.»

IL NE MANQUE QUE LES INVINCIBLES

«Je peux dire que nos services publics sont absolument géniaux au Québec», soutient Nicolas Tremblay, un autre «rapatrié» qui vient de repartir en Italie après quatre ans. «C'est vrai pour la notion de service en général. Il faut avoir attendu un serveur pendant 20 minutes dans un restaurant en Europe pour comprendre la qualité du service québécois!»

Mais ça n'a pas suffit à retenir M. Tremblay au Québec. L'amour a été plus fort; c'est pour mieux accommoder la mère de ses enfants Eva (3 ans) et Nathan (2 ans) qu'il est reparti à Rome, où elle avait laissé sa carrière en plan pour tenter sans succès de la reprendre ici.

Il faut dire que son retour au Québec n'a pas été sans déception. «Quand tu reviens, tu te sens un peu marginalisé. Tu te demandes pourquoi tes amis ne s'intéressent pas vraiment à ce que tu as vécu. Ils semblent vouloir te reprendre là où ils t'ont laissé», raconte l'ingénieur qui travaille aujourd'hui pour les Nations unies.

«Ce n'est pas méchant ni mesquin de leur part, mais ça fait partie de ce qui rend le retour difficile. Je les comprends, car moi-même, quand j'étudiais à l'école Saint-Luc, j'étais entouré de Vietnamiens, et ça ne m'est jamais venu à l'esprit de les interroger sur leur pays. Quand on vit l'expatriation, on devient plus curieux des autres cultures.»

Son fils né d'une première union, Tristan (10 ans), s'y connaît en multiculturalisme. D'abord élevé au Bangladesh par ses deux parents, il est allé vivre avec son père québécois en Italie, et vit maintenant à Toulouse chez sa mère, qui est française.

«Il a débarqué à 5 ans dans une garderie italienne et trois mois plus tard, il parlait comme un Italien en faisant les mêmes gestes que ses camarades», dit M. Tremblay. Aujourd'hui, Tristan a oublié l'italien, mais il reste pris entre ses deux identités québécoise et française. «À Toulouse, ils lui trouvent un accent québécois, et au Québec il a l'accent français. Il doit se sentir différent de ses amis, mais je pense qu'il est heureux.»

Pour Nicolas Tremblay, un deuxième rapatriement au Québec n'est pas exclu - mais la question est délicate, car sa nouvelle conjointe, également Française, est attachée à l'Europe. Et entre les deux pays, son coeur balance.

«C'est sûr que je préfère le climat italien, mais je m'ennuie parfois de Montréal, dit-il. Il y a des choses qu'on ne retrouve pas ici. Sur le plan de la sculpture, de l'architecture, de la peinture, Rome écrase Montréal. Mais je n'ai jamais retrouvé l'humour de notre télévision. Objectivement, ils ne nous accotent pas», tranche-t-il en confessant son regret de manquer la deuxième saison des Invincibles, à Radio-Canada.

DE LIMA À REPENTIGNY

La Québécoise Anic Coiteux, une résidante de Repentigny de 34 ans, a suivi son mari Alvaro au Pérou. Ses deux enfants ont eu de la difficulté à s'adapter à leur nouvelle vie lors du retour de la petite famille au Québec.

Photo André Pichette, La Presse

Le retour n'a pas été facile pour la famille d'Anic Coiteux, une résidante de Repentigny de 34 ans, qui est revenue du Pérou avec un garçon et une fille de 9 et 7 ans. Après avoir rencontré leur père au cégep, elle est partie quatre ans avec lui dans son pays d'origine, où sa vision de la vie a été chamboulée à jamais.

Elle n'a jamais retrouvé ses amitiés d'antan à son retour. «Mes amis n'avaient pas vécu autant de choses que moi en restant ici. Finalement, je les ai revus de moins en moins et j'ai dû m'en faire de nouveaux.»

Quant à ses enfants, ils connaissent le syndrome de la «troisième culture». Le plus vieux, Alvaro, envie sa soeur Maya parce qu'elle est née au Pérou, car il s'identifie plus à ce pays qu'au Québec. «À Lima, j'ai appris un nouveau mode de vie dans la famille d'Alvaro. Ça m'a ouvert l'esprit énormément, dit Mme Coiteux, qui travaille dans un centre sportif. Là-bas, la vie sociale est beaucoup plus ouverte et éclatée, on ne s'isole pas chacun de son côté. De plus, la famille fait partie de la vie sociale. On ne se demande jamais quoi faire des enfants si on doit sortir : on les emmène avec nous!»

À son retour, elle a surtout été choquée par l'acharnement au travail. «Comme s'il n'y avait que ça dans la vie, dont le rythme est très accéléré», dit-elle avant de critiquer l'insatisfaction chronique de ses compatriotes sédentaires. «Les Québécois ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont. On ne connaît pas la misère, la vraie, comme celle que j'ai vue à Lima. Ce qui manquait le plus là-bas, c'était l'accès à l'information incroyable qu'on a ici. Les gens essaient de chialer contre le système, mais je peux vous dire que nos services publics sont très efficaces!»

REVENIR DE TOKYO

Des préjugés des Japonais à l'égard des Occidentaux, François Clark les a vus d'encore plus près. Cet enseignant de 27 ans, qui est revenu il y a huit mois pour s'établir à L'Assomption, a vécu dans une région profondément rurale du Japon pendant deux ans.

«J'étais à 700 km de Tokyo et j'étais le seul étranger. Il y avait des bars où je ne pouvais pas entrer en tant que Blanc. Il y a beaucoup de xénophobie au Japon, mais paradoxalement, une fois qu'on fait leur connaissance, ils sont beaucoup plus accueillants et généreux que les gens d'ici. Les Québécois sont plus ouverts au premier abord mais restent en fait indifférents.»

Comme Éric Warren, François Clark a été choqué à son retour par la culture individualiste des Québécois.

«Ici, on est bruyant et on a tendance à ne penser qu'à soi», laisse-t-il tomber. Mais ce qui l'a affecté le plus, malgré la courte durée de son expatriation, c'est la distance qu'il avait créé avec ses amis restés au Québec. «J'ai découvert d'autres intérêts et les gens avec qui je m'entendais bien ne sont plus des amis aussi proches qu'avant. Ça me donne encore plus envie de repartir pour découvrir d'autres cultures.»

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  • Habitués

C'est super intéressant Jas :)

Surtout que les témoignages sont tous assez différents suivant de quels pays ils reviennent, mais toujours avec ce même sentiment : celui de ne pas être "tout à fait à sa place" en revenant à la maison.

Ça fait encore bien réfléchir..... et ça me fait encore plus réfléchir au fait de faire un enfant avec mon chum.... (je ne veux pas dire que je n'en ferais pas pour ce genre de raisons, mais que ça m'amène à plusieurs réflexions)

Je suppose que cet article vient aussi te chercher à plusieurs niveaux.

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  • Habitués

Oui tout à fait.

Nous avons 2 filles nées en France, mais qui ne peuvent pas avoir la nationalité française (Il n'y a plus le droit du sol en France). Pas évident pour elles, surtout la grande de 11 ans. Pour elle, ce sera bien, je crois d'aller au Québec pour avoir un sentiment d'appartenance qq part, même si elle se sentira qd même différente.

C'est vrai aussi, comme l'article l'indique, que je me pose des questions par rapports à mes amis laissés au Québec. Comment cela va-t-il se passer?

Je suis partie à 26 ans. C'est un âge charnière où on change bcp.

Quelles sont les raisons qui te font douter d'avoir un enfant au Québec?

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  • Habitués
Oui tout à fait.

Nous avons 2 filles nées en France, mais qui ne peuvent pas avoir la nationalité française (Il n'y a plus le droit du sol en France). Pas évident pour elles, surtout la grande de 11 ans. Pour elle, ce sera bien, je crois d'aller au Québec pour avoir un sentiment d'appartenance qq part, même si elle se sentira qd même différente.

C'est vrai aussi, comme l'article l'indique, que je me pose des questions par rapports à mes amis laissés au Québec. Comment cela va-t-il se passer?

Je suis partie à 26 ans. C'est un âge charnière où on change bcp.

Quelles sont les raisons qui te font douter d'avoir un enfant au Québec?

Je suis "étonnée" sur ta fille de 11 ans ! Ressent-elle VRAIMENT un manque parce qu'elle n'a pas la nationalité française ? Se fait-elle charrier à l'école ? Quelle(s) nationalités a-t-elle ? Pour elle, est-ce dur à porter cette différence ?

Dans son fort intérieur, sais-tu si elle se sent néanmoins française ?

Autant de questions parce que je trouve ça fou qu'un jeune enfant se pose autant de questions sur sa nationalité, surtout lorsqu'il est né et a souvent (toujours ?) vécu dans ce même pays.

Pauv'chouette....

Il y a beaucoup de choses qui me font douter sur le fait de faire un enfant au Québec ! Je crois que déjà, naturellement, je doute de ma capacité à être mère (comme certainement d'autres femmes :unsure: enfin, j'espère ne pas être la seule extra-terrestre), et puis, l'idée d'avoir ma première grossesse loin de ma mère, de ma soeur (pourtant je suis de nature trés indépendante) me déplait, et ensuite, je trouve que faire un enfant avec un homme d'une autre nationalité que la sienne apporte encore plus de questions... et si un jour on se séparait (les lois entre les pays sont si... mal faites !), et si on veut changer de pays comment va s'adapter l'enfant, quelles seront les "racines" de cet enfant là (je me pose cette question car j'ai passé mon enfance et mon adolescence à un endroit et donc, il y a ce sentiment fort de racines, de venir de quelque part, et finalement, je trouve ça important, surtout que je compare avec mon chum qui lui a manqué de racines, à cause des déménagements incessants de ses parents, même si c'était toujours à Montréal.... )... bref, tout plein de choses !

Je sais bien que plus on se pose de questions et moins on agit, et qu'à force, je risque de ne rien faire :lol:

Mais au moins, le jour où je le ferais, j'aurais le sentiment de le faire "en toute connaissance de causes" (si je puis dire.... :huh: )

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  • Habitués

Super intéressant....

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  • Habitués
Je suis "étonnée" sur ta fille de 11 ans ! Ressent-elle VRAIMENT un manque parce qu'elle n'a pas la nationalité française ? Se fait-elle charrier à l'école ? Quelle(s) nationalités a-t-elle ? Pour elle, est-ce dur à porter cette différence ?

Dans son fort intérieur, sais-tu si elle se sent néanmoins française ?

Autant de questions parce que je trouve ça fou qu'un jeune enfant se pose autant de questions sur sa nationalité, surtout lorsqu'il est né et a souvent (toujours ?) vécu dans ce même pays.

Pauv'chouette....

Il y a beaucoup de choses qui me font douter sur le fait de faire un enfant au Québec ! Je crois que déjà, naturellement, je doute de ma capacité à être mère (comme certainement d'autres femmes :unsure: enfin, j'espère ne pas être la seule extra-terrestre), et puis, l'idée d'avoir ma première grossesse loin de ma mère, de ma soeur (pourtant je suis de nature trés indépendante) me déplait, et ensuite, je trouve que faire un enfant avec un homme d'une autre nationalité que la sienne apporte encore plus de questions... et si un jour on se séparait (les lois entre les pays sont si... mal faites !), et si on veut changer de pays comment va s'adapter l'enfant, quelles seront les "racines" de cet enfant là (je me pose cette question car j'ai passé mon enfance et mon adolescence à un endroit et donc, il y a ce sentiment fort de racines, de venir de quelque part, et finalement, je trouve ça important, surtout que je compare avec mon chum qui lui a manqué de racines, à cause des déménagements incessants de ses parents, même si c'était toujours à Montréal.... )... bref, tout plein de choses !

Je sais bien que plus on se pose de questions et moins on agit, et qu'à force, je risque de ne rien faire :lol:

Mais au moins, le jour où je le ferais, j'aurais le sentiment de le faire "en toute connaissance de causes" (si je puis dire.... :huh: )

Pour ma fille de 11 ans, je crois que oui, il ya qq chose. Dans son ocurs d'éducation civique, elle a bien compris qu'elle n'était pas officiellement française et ça lui a fait qq chose. Elle se sent française, mais différente à la fois. Ceci dit, cette situation l'a construit également. Et sincèrement, ça lui donne une ouverture que d'autres n'ont pas. Elle jongle assez bien avec ça.

Pour toi, c'est différent, ton conjoint est québécois, je crois. Donc l'enfant aurait les 2 nationalités. Alors que nous, il ya 3 pays qui se juxtaposent, le mien, celui du papa et la France.

Moi aussi, j'ai douté énormément sur ma capacité à être mère. Je doute encore aujourd'hui, c'est dire. Mais c'est naturel d'avoir des enfants et ça, je ne l'ai compris seulement à la vue de ma fille. On a appris ensemble. Et t'inquiète, les bébés ont une façon bien à eux de t'indiquer de ce qu'ils ont besoin!

Pour tes doutes avec ton chum, je dirais que c'est symptomatique d'aujourd'hui. A ton âge, tu dois savoir ce que tu veux et ce que tu ne veux pas et si ton chum correspond fondamentalement à tes valeurs y'a pas d'autres questions à se poser. Sinon, comme tu dis, à toujours se questionner on ne fait rien.

Même si tu tu tortures pendant 5 ans avec des "si" avant d'avoir un enfant, cela demeurera l'aventure inconnue. La plus belle à mon avis.

Je suis très gnangnan, mais c'est un des effets secondaires à la maternité. Pas de ma faute!!!

Modifié par Jas06
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  • Habitués

C'est vrai que nous sommes une génération qui se posons beaucoup de questions sur la maternité.....On se met des buts avant de se lancer dans une grossesse et l'âge avance....Moi, j'ai arrêté de repousser l'échéance et je me suis lançée alors que notre situation actuelle n'est pas la plus favorable par rapport à notre situation en France..... :P

Mais d'autres questionnements et réflexions sont venus se greffés à la place au début de ma grossesse : L'éloignement de la famille. J'envisageais un retour mais c'est vrai qu'avec ce changement de situation j'aurai presque envie de le planifier d'ci 3 ans maxi au lieu de 5 ans et +.....

Ta situation est forte intéressante JAS par rapport à tes enfants. Moi, je me posais la question par rapport à avoir un 2 ème ici ou en France? Si notre 2 ème nait en France, comment le 1er vivra le fait qu'il soit le seul à avoir une autre culture :unsure:

L'histoire de ton ainé montre bien que les enfants et l'immigration s'est pas toujours évident :wacko: ....Et la plus jeune comment ça se passe?

C'est vrai que ta situation Mandy est particulière du fait que ton tchum soit Québecois et ça amène forcément plus de questions....Qu'en pense ton tchum?

Linda

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  • Habitués
C'est vrai que nous sommes une génération qui se posons beaucoup de questions sur la maternité.....On se met des buts avant de se lancer dans une grossesse et l'âge avance....Moi, j'ai arrêté de repousser l'échéance et je me suis lançée alors que notre situation actuelle n'est pas la plus favorable par rapport à notre situation en France..... :P

Les situations sont rarement idéales, ça je l'ai appris. Mais si on réfléchit, les critères pour avoir un bébé sont assez simples: être avec la personne qui nous corresponde, être d'accord tous les deux et avoir un minimum de moyens

Ta situation est forte intéressante JAS par rapport à tes enfants. Moi, je me posais la question par rapport à avoir un 2 ème ici ou en France? Si notre 2 ème nait en France, comment le 1er vivra le fait qu'il soit le seul à avoir une autre culture :unsure:

Je connais plusieurs personnes dont c'est le cas, un enfant né là, et l'autre ailleurs. Je ne crois pas que ce soit néfaste, les enfants aiment affirmer leur différence et leur lieu de naissance peut leur donner une marque qui leur est propre

Votre situation est plus "facile" dans le sens qu'au Québec, il y a une communauté française importante et qu'en plus, c'est une terre d'immigration diverse. Vivre dans une société multiculturelle est une autre donne. Ici, sur la Côte d'Azur, il y a peu de québécois sauf à Sophia antipolis où il y a des informaticiens souvent que de passage. Je n'en rencontre jamais.

L'histoire de ton ainé montre bien que les enfants et l'immigration s'est pas toujours évident :wacko: ....Et la plus jeune comment ça se passe?

Bonne nouvelle pour ma grande: je viens de recevoir un coup de téléphone de Stanislas et elle est acceptée en 5e en sept.! Elle sera très contente. On m'a appelée à 9h00 pile (heure de Mtl) pour m'annoncer la nouvelle. Très sympa! Vraiment mes premiers contacts avec ce collège sont excellents. Pour la petite, nous n'aurons pas les moyens de la mettre à Stan en maternelle. Mes filles n'étant pas françaises, nous n'avons pas droit aux bourses. La petite aura 5 ans en avril. Elle s'adapte plus difficilement aux nouvelles situations, alors je ne sais pas trop. Elle n'est pas au courant. Je vais y aller doucement. Par exemple, ce matin, elle se plaignait qu'on nevoit jamais d'arc-en-ciel ici. (c'estvrai en plus, bizarre!) Je lui ai dit que si nous allons chez mamie et papie cet été, on en verra sûrement...

Modifié par Jas06
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Mais d'autres questionnements et réflexions sont venus se greffés à la place au début de ma grossesse : L'éloignement de la famille. J'envisageais un retour mais c'est vrai qu'avec ce changement de situation j'aurai presque envie de le planifier d'ci 3 ans maxi au lieu de 5 ans et +.....

C'est vrai que ta situation Mandy est particulière du fait que ton tchum soit Québecois et ça amène forcément plus de questions....Qu'en pense ton tchum?

Linda

Salut :)

La famille... C'est bien ce qui me "bloque". Je le disais plus haut, il y a tout d'abord la grossesse. Vivre cette transformation physique mais surtout psychique loin des deux femmes de ma vie (ma mère et ma soeur) me semble extrêmement difficile, et ce, même si j'ai une belle-famille ici au Québec proche (une belle-maman, une matante et même une grand-mère !). Je leur en ai déjà parlé (à la belle-famille) et je suis chanceuse, car elles comprennent mon point de vue.

Ensuite, il y a la vie de famille. Mon chum est fils unique, il n'a pas non plus de cousins ou cousines proches, bref, c'est le seul "jeune" dans la famille. Donc à part les enfants de nos "amis" (pour l'instant, y'en a même pas :unsure: ), notre (nos ?) enfant(s) sera le seul dans les réunions de famille, etc... Je les aime beaucoup, mais il faut dire que ce sont pas de grands fêtards non plus, bien tranquille sur leur fauteuil à caresser leurs chiens... bref, je vois mal un enfant crier et courir partout au milieu de ça. En plus, ils ont un caractère à dire ce que tu dois faire tout le temps, je sens que ça va m'énerver :wacko:

Au contraire, dans ma famille, nous sommes 3 enfants. Il est certes peu probable que mon grand frère nous fasse un mioche, mais ma petite soeur quasi jumelle (17 mois de différence entre nous) a le même chum depuis + de 8 ans ! Et elle me dit souvent qu'elle ne va pas m'attendre longtemps pour faire des gosses :D J'avoue que me dire que nos enfants (ceux de ma soeur et les miens) ne grandissent pas "ensemble" et se voient par web cam, et une fois tous les deux ans lors de vacances, ben ça m'embête :(

Sur ce point de vue là, mon chum, qui a toujours souffert d'être le seul enfant de la famille, comprend et approuve mon point de vue.

En même temps, on sait qu'on sera toujours "entre deux eaux"... Parce quoi qu'il en soit, il y aura toujours une famille qui sera déçue que l'on ne vive pas plus proche d'eux.

Pour l'instant, mon chum construit quelque chose au niveau professionnel ici, et je veux lui laisser cette chance de s'épanouir comme il l'entend. De mon côté, je ne suis même pas résidente permanente (mais ça s'en vient ! ça s'en vient !). Alors je me dis que d'abord, je vais faire en sorte d'avoir la citoyenneté canadienne, comme ça, plus de problème de visas, etc... Mon chum a beaucoup aimé la France (il y a vécu presque 1 an 1/2), et vu qu'il est cuisinier (en gastronomie) il ne serait pas "bloqué" professionnellement en France. De plus, il s'adapte trés trés bien à toute nouvelle situation (du à ses déménagements successifs étant enfant). Il y a donc de l'espoir...

Plus je réfléchit à tout ça, et plus je ne sais plus vraiment. Ça fait maintenant plus de deux ans que je suis ici, et je ne sais plus trop ce que je pourrais faire en France. Je suis néanmoins encore déchirée.

En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je ne veux jamais fermer la porte de l'un ou de l'autre pays. Si on décide de rentrer en France, cela ne voudra pas dire que je ne voudrais jamais remettre les pieds au Québec.

Et si on fait des enfants ensemble, il sera clair qu'ils seront des franco-québécois, à moins qu'eux mêmes se considèrent plus d'un bord ou de l'autre, certainement où ils auront vécu leur enfance...

Qui vivra verra comme on dit... :)

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  • Habitués
Par exemple, ce matin, elle se plaignait qu'on nevoit jamais d'arc-en-ciel ici. (c'estvrai en plus, bizarre!) Je lui ai dit que si nous allons chez mamie et papie cet été, on en verra sûrement...

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  • Habitués
Pour ma fille de 11 ans, je crois que oui, il ya qq chose. Dans son ocurs d'éducation civique, elle a bien compris qu'elle n'était pas officiellement française et ça lui a fait qq chose. Elle se sent française, mais différente à la fois. Ceci dit, cette situation l'a construit également. Et sincèrement, ça lui donne une ouverture que d'autres n'ont pas. Elle jongle assez bien avec ça.

Pour toi, c'est différent, ton conjoint est québécois, je crois. Donc l'enfant aurait les 2 nationalités. Alors que nous, il ya 3 pays qui se juxtaposent, le mien, celui du papa et la France.

Moi aussi, j'ai douté énormément sur ma capacité à être mère. Je doute encore aujourd'hui, c'est dire. Mais c'est naturel d'avoir des enfants et ça, je ne l'ai compris seulement à la vue de ma fille. On a appris ensemble. Et t'inquiète, les bébés ont une façon bien à eux de t'indiquer de ce qu'ils ont besoin!

Pour tes doutes avec ton chum, je dirais que c'est symptomatique d'aujourd'hui. A ton âge, tu dois savoir ce que tu veux et ce que tu ne veux pas et si ton chum correspond fondamentalement à tes valeurs y'a pas d'autres questions à se poser. Sinon, comme tu dis, à toujours se questionner on ne fait rien.

Même si tu tu tortures pendant 5 ans avec des "si" avant d'avoir un enfant, cela demeurera l'aventure inconnue. La plus belle à mon avis.

Je suis très gnangnan, mais c'est un des effets secondaires à la maternité. Pas de ma faute!!!

Tout en étant trés cartésienne (j'y peux rien, suis capricorne), je comprends tout ce que tu dis, et l'approuve. J'ai peur, je suis rempli de doutes, mais je sais que je serais capable et que je comprendrais beaucoup de choses en voyant cet enfant là. :wub:

Quant à mon chum (qui est lui même un enfant :lol: ), oui, nous partageons beaucoup de valeurs, et je sais qu'il aimera ses enfants plus que tout. Pour lui, se sera certainement quelque chose d'énorme dans sa vie, et je pense que ce sera même toute sa vie... (désolée... je crois que je suis la seule à me comprendre à travers ces mots ;) )

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  • Habitués

Pour les arcs-en-ciel, qd j'étais petite, j'en voyais tousles étés chez mes parents à Laval. Ici, p-ê pcq on est en ville, je n'en ai jamais vu.

Avant d'avoir mon 1ier bébé, j'étais aussi en train de calculer tout. Je faisais ma Maîtrise et je prenais mon calendrier tous les soirs en me disant que bon il faudrait que je tombe enceinte à telle date ou finalement non, pas avant 2 ans pcq je voulais faire un autre diplôme après... Mon chum en pouvait plus. Finalement une copine d'ici qu iavait 3 enfants (et maintenant 4!!!) m'a dit "Jas, si tu calcules tout, tu n'en feras jamais des enfants!" Et puis hop! je suis tombée enceinte! J'ai fini ma Maîtrise, fais un DESS en accouchant en plein milieu de l'année et terminé 1ière de promotion! comme quoi!

Un bébé dans les valises, ce n'est pas un souci. Avec ma 1ière, on a habité en France, au Québec, à Londres puis à Copenhague puis retour en France tout cela avant ses 3 ans... C'est vrai que la famille c'est important. Je suis allée passer mon 5 et 6e mois de grossesse chez mes parents. C'était génial. J'avais une pêche d'enfer.

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