Habitués steph56 Posté(e) 13 février 2007 Habitués Posté(e) 13 février 2007 Cela fait presque 9 ans que notre petite famille vit au Québec. Parmi nos connaissances, nous connaissons deux couples mixtes, cest-à-dire lun est Québécois et lautre est Français. Ces deux couples vivent depuis 20 ans au Québec. Dans le premier cas, cest lui qui est Québécois et elle qui est Française. Ils ont un enfant. Dans le second cas, cest elle qui est Québécoise et lui qui est Français et ils ont 3 enfants. Je ne sais pas si ces informations sont importantes pour la suite de mon message mais voilà le décor planté.Pas quil ait décelé un doute mais à la période de Noël, Jean-Pierre, le français (donc, si vous me suivez bien, celui qui est en couple avec une Québécoise) nous a posé par curiosité (et vous comprendrez pourquoi plus bas) la question suivante : « Comptez-vous rester au Québec ? »Nous avons répondu oui mais pas forcément dune façon franchement affirmative comme si nous navions pas pensé à la réponse à cette question. En fait, nous ny pensons pas car nous ne savons pas de quoi est fait notre avenir puis notre vie au Québec est pour linstant sans accroc. Nous profitons beaucoup du moment présent et nous sommes heureux ici sur tous les plans. Comme tout immigrant, nous nous étions fait souvent posé la traditionnelle question par des Québécois : « Pourquoi êtes-vous venu au Québec ? » mais jamais cette nouvelle question qui depuis me torture un peu lesprit.Après coup, je pense que justement cest la question quon pose à des immigrants qui sont là depuis un certain nombre dannées (peut-être au minimum 5 ou 6 ans) mais qui ne sont pas encore là depuis 20 ans ou 30 ans, où, là réellement, la question ne se pose plus vraiment. Enfin, en tout cas, cest ce que je pense.Puis pour revenir à la conversation initiale, Jean-Pierre nous a avoué que sil nous avait posé la question, cest que lui-même avec sa femme, ils se létaient posé après pas mal dannées de présence ici puis après également la naissance des enfants. Feraient-ils leur vie au Québec ? Woaw, quelle question. ;-)Il nous a précisé quaprès mure réflexion, ils avaient décidé un jour que leur vie future se déroulerait finalement au Québec et non ailleurs. A partir de là, ils nous ont expliqué que leur vie avait comme un peu changé car ils ont décidé par exemple dacheter une maison, daller vivre à 1h30 de Montréal, de donner naissance à deux autres enfants après le premierBref, cest comme si cette décision avait un peu débloqué quelque chose.Javoue quaprès 9 ans et cest peut-être aussi parce que nous ne sommes pas justement un couple mixte mais un couple franco-français, nous navons pas pris totalement cette décision. Nous vivons encore un peu au jour le jour et le temps passe. Nous ne sommes pas propriétaires (même si la propriété ne signifie pas forcément quon reste ancré à vie dans un endroit). Nous avons notre enfant à lécole française au cas où. Il se peut que tout cela retarde finalement notre décision et un peu notre intégration mais nous ne ressentons pas par exemple de défauts à ce niveau-là. Nous nous considérons réellement intégrés. Nous nous sentons comme de vrais Québécois puis nous sommes également fiers de nos origines. Ce nest pas facile à expliquer mais il est probable que nous sommes dans une période tampon, dans une période de transition de plusieurs années à laquelle faisait référence Jean-Pierre et où notre décision de rester définitivement nest pas encore prise mais est en train de mûrir. Lorsque nous aurons pris la décision de rester, on pourra peut-être parler de létape quest lassimilation. Je madresse à ceux qui vivent au Québec depuis plusieurs années. Vous êtes-vous fait poser également cette question et y avez-vous répondu ou êtes-vous également un peu dans le flou et dans une période de réflexion ? Citer
Habitués peemti Posté(e) 13 février 2007 Habitués Posté(e) 13 février 2007 Je madresse à ceux qui vivent au Québec depuis plusieurs années. Vous êtes-vous fait poser également cette question et y avez-vous répondu ou êtes-vous également un peu dans le flou et dans une période de réflexion ?je ne suis pas au quebec depuis plusieurs années mais on m,a déjà posé la question. Notemment par la mere de mon chum !moi je suis aller explorer le monde pour profiter de mon celibat , avant d'avoir des enfants. Dans ma tete s'était clair que j,allais rentrer en France à la fin de mon contrat de 2 ans. Entre temps y a eu mon chum qui est quebecois, je me suis dis "pourquoi pas rester qq années encore", dans ce cas là, pourquoi ne pas demander la RP et la citoyenneté ...je vais faire un bout de vie ici,c ,est sur. Par contre, je ne pense pas rester ici toujours.A chaque étape de la vie, ses questionnements. C'est normal que tu te poses ces questions. Et tu as raison de dire qu'une fois un choix clairement établi, quel qu'il soit on avance mieux. Si on reste dans le vague avec soit-meme, on se bloque. Jai tendance à trop me poser de questions, alors que je devrais vivre ce qui m'arrive.C,st evident que qd j,aurais des enfants, la question de rentrer va se poser. Encore que mon chum est quebecois, donc la question de rester aussi :dodotime: Il faut aviser le moment venu. ca ne sert à rien de prendre des décisions à l'avance car on a pas tous les parametres en main.Je pense que tous ceux qui sont là depuis un certain nombre d'années sont passés par différentes phases. A mon avis elles sont de durée variables suivant les individus. Citer
Habitués Zemida Posté(e) 14 février 2007 Habitués Posté(e) 14 février 2007 A la lecture de ce témoignage, moi ce qui me surprend c'est çà :"nous avons notre enfant à l'école française au cas où" !!!!!!!!!!!!!!!!! où quoi ??????????????Est-ce que ce n'est pas un frein à votre intégration, à SON intégration ??? Surtout après 9 ans au Québec !!!! Est-ce que cela ne sous-entend pas que vous n'êtes pas vraiment installés, mais prêts à reprendre une autre vie ...un jour ... en France ??? C'est vrai qu'à un moment donné, il faut savoir être honnête avec soi-même et savoir se poser les bonnes questions ! De là dépend votre avenir ... mais vous seuls avez la réponse ! Citer
Habitués bobo Posté(e) 14 février 2007 Habitués Posté(e) 14 février 2007 Bonjour Steph56,Je me mèle peut-être de ce qui ne me regarde pas, mais je trouve également bizarre le fait d'iscrire son enfant dans une école française, au Québec, pays francophone ayant une bonne éducation. Je comprend les français qui vivent dans des pays non-francophones ou bien les pays en voie de développement ou tiers -monde. Mais il faut chercher la réponse dans ce j'appellerais lien psychologique avec son pays, d'où une peur ou crainte inconsciente de se perdre. Posez vous des quéstions sur votre intégration, où en êtes vous après 9 ans. Je sais qu'on ne peut pas savoir où la vie nous mène. Nous avons des amis qui se préparaient à une immigration au Canada et les voici en Australie. Si vous vous demandez si vous comptez rester au Québec ou pas c'est qu'inconsciement vous êtes encore en France. Si on se sent à 100% dans un endroit on ne se pose pas ces questions. Je me trompe peut-être, mais je ne suis pas loin de la vérité.Bobo Citer
Habitués peemti Posté(e) 14 février 2007 Habitués Posté(e) 14 février 2007 mais je trouve également bizarre le fait d'iscrire son enfant dans une école française, au Québec, pays francophone ayant une bonne éducation.ben, d'apres ce qu'on dit des écoles ici, je suis pas certaine de pouvoir dire que le quebec offre une "bonne éducation". je connais qq quebecois qui mettent leurs enfants dans des écoles privées ici. Ils seraient bien tentés par l'école francaise mais un peu chere.au primaire, je pense que le systeme est bon mais au secondaire-CEGEP, faut voir.Mon chum s'est vraiment fait ch**r en classe. Quand je lui raconte tout ce qu'on a vu, il a les yeux qui pétillent. Et moi je suis sidérée de tout ce qu'ils n'apprennent pas. Donc je ne pense pas que mettre ses enfants à l'école francaise soit si négatif. C'est un tres bon moyen d'apprendre ne serait-ce que l'histoire-geo de France. Ca permet de garder un lien avec la France, quand justement dans le reste de la vie de tous les jours on vit ici. Citer
Habitués steph56 Posté(e) 14 février 2007 Auteur Habitués Posté(e) 14 février 2007 Je réponds aux différents commentaires en précisant quil sagit dun questionnement normal sur notre immigration mais pas sur les systèmes déducation.On peut dire que toutes les sphères de notre vie au Québec sont reliées entre elles et le choix de léducation en fait partie. Cependant, cela nexplique pas pourquoi par exemple des Québécois, eux-mêmes, mettent leur enfant à lécole française. Cela nexplique pas non plus pourquoi des Québécois mettent leur enfant à lécole privée plutôt quà lécole publique ou vice-versa. Pire encore, cela nexplique pas pourquoi des parents mettent leur enfant dans une école confessionnelle (école juive, par exemple). Selon moi, léducation est donc un choix purement personnel. Québécois de souche ou non, en tant que parents, vous aurez à vous poser cette question.Cela ne va pas avec lidée que nous ne nous intégrons pas puisque nous nous sentons au contraire totalement intégrés. Pour preuve, notre fille a des amis québécois, dorigine française ou dautres nationalités. Notre implication dans la vie québécoise est également importante (bénévolat, etc). Nos amis québécois, eux-mêmes, se sont beaucoup interrogés avant lentrée à lécole de leur enfant. Cest la même chose dans tous les pays. On souhaite le meilleur pour notre enfant.Nous avons de toute manière longtemps hésité pour le choix de la scolarité car nous voyons des avantages dans les deux systèmes. Même au sein de notre couple, nous nétions pas totalement daccord. Il faut savoir que notre enfant est rentré dans une CPE à lâge de 9 mois et nous avons été très satisfaits de ces années-là. Son niveau de débrouillardise, par exemple, était très élevé et certainement meilleur que si elle avait chez une nounou en France. À lâge de 4 ans, dans cette même garderie, notre fille a commencé par contre à un peu sennuyer et comme elle est du mois de décembre, elle ne pouvait entrer à lécole quà lâge de 6 ans. Si elle était entrée à lâge de 5 ans, on aurait trouvé ça bien correct. Cependant, comme il ny a pas de prématernelle dans notre quartier, cétait 6 ans doffice, en sachant en plus quelle allait perdre une partie de ses amis plus vieux de quelques mois qui eux pouvaient entrer à la maternelle.Le niveau de maths est généralement plus élevé dans le système québécois tandis que le niveau de français et de culture générale est généralement plus élevé dans le système français. Cest souvent ce que les gens disent. Ce que lon trouvait bien dans le système québécois, cest les notions de responsabilité, le développement des compétences. Cest un système selon moi moins rigide où les enfants ont plus de facilité à sexprimer, à sépanouir. Ce côté-là aurait par exemple totalement convenu à notre fille qui est un peu introvertie et qui est assez sage. Elle naurait pas eu besoin de discipline « à la française ».Cependant, ce qui nous a fait tiquer, cest la fameuse réforme, dont tout le monde parle. On dit delle quelle nest pas efficace et que la génération des enfants daujourdhui vont payer un peu plus tard pour cette réforme. Je répète seulement ce que beaucoup de Québécois de notre entourage disent. Ce que les médias et les enseignants eux-mêmes disent aussi (ces derniers sont quand même bien placés).Nous sommes également conscients que le système déducation français nest pas parfait (dernièrement, je crois par exemple quune enquête montrait quun élève de 5è était du même niveau quun élève de CM2 il y a 20 ou 30 ans). Laspect rigidité est assez agaçant mais en même temps, nous sommes nous-mêmes issus de ce système et nous ne pouvons pas dire que ça nous gâche la vie. Même au contraire, si on y réfléchit bien, les compétences que nous avons aujourdhui et léducation que nous avons reçue nous servent encore tous les jours aujourdhui au Québec en 2007. Pour preuve, les Français sont appréciés pour leurs qualités en écriture, correction de texte, orthographe, etc. Nous sommes souvent également des personnes qui respectent la hiérarchie.Les expatriés qui peuvent avoir des enfants dans les écoles françaises de Montréal, également, ne sont pas des gens que japprécie beaucoup mais leurs enfants, cela reste des enfants comme les autres et comme je le précisais, parmi les enfants de la classe de ma fille, il y a des Québécois et des enfants originaires parfois dailleurs. Notre fille continue également à jouer avec les enfants de notre quartier qui au passage ne fréquentent pas tous la même école non plus. Comme nous navons pas pris encore le choix définitif de rester vivre au Québec, notre choix de la scolarité a enfin été pris un peu en fonction de cela. En ayant fréquenté le système français, une réintégration de notre fille là-bas serait sans doute un peu plus facile. Cependant, cela ne veut pas dire non plus que si votre enfant fréquente le système québécois, ce sera plus difficile. Il faut enfin préciser que si un enfant fréquente une des deux écoles françaises de Montréal, il peut très bien ensuite, soit à partir du Cégep ou de luniversité revenir dans le système québécois. Dailleurs, au Québec, si on peut parfois reprocher quelques défaillances au primaire et au secondaire dans lapprentissage par exemple du français (problèmes dorthographe, vocabulaire pas assez développé), il nen est rien au niveau du Cégep ou de luniversité où je trouve que le jeune est mieux préparé à la vie active et le niveau demeure excellent. Il suffit de vérifier les résultats des concours de niveau international.Jai développé un peu sur ce choix de la scolarité mais je rappelle que cela ne répond pas à notre première interrogation puisque nous nous imaginons très bien poursuivre notre vie au Québec avec une fille qui démarre sa scolarité dans une école française puis qui réintègre par la suite le système québécois. Cest dailleurs notre souhait. De toute manière, passé le Bac, elle naurait pas dautres choix.Nous nous sentons totalement intégrés et cest peut-être ces petits compromis qui font que nous sommes encore au Québec après 9 ans et que nous le serons encore dans 20 ans, qui sait ? Un autre exemple tout simple : Vous empêchez-vous par exemple de bien manger ou de manger plus « à la française » parce que vous êtes au Québec ? Nous, non. On trouve tout ce quon veut ici et on a même découvert de nouveaux produits que nous ne mangions pas auparavant (sirop dérable, produits ethniques, etc). Cest donc un plus selon nous de donner à notre fille les valeurs du Québec et les valeurs de notre propre culture.Il faut, je crois, de toute façon faire un choix et ne pas se sentir coupable. Ne vous torturez pas lesprit. Nous ne nous sentons pas coupables dêtre soi-disant mal intégrés parce que nous avons choisi de mettre notre fille dans le système scolaire français. Absolument pas. Nous sommes en plus tous les deux français. Notre choix aurait peut-être été différent si nous étions un couple mixte, si notre fille avait pu rentrer à lécole 1 an plus tôt, sil ny avait pas eu cette satanée réforme, etc. Qui sait ?Je madresse à Bobo et Zemida qui sont en processus dimmigration. Vous serez sans doute appelés à vous poser des questions comme celles-ci lorsque vous vivrez au Québec et cest tout à fait normal. Je mexcuse davoir moi-même dévié vers le sujet de léducation mais sil y a des membres qui après quelques années ici se sont fait poser la question initiale « Comptez-vous rester au Québec ? », cela peut être également intéressant de connaître leur témoignage. Citer
Habitués steph56 Posté(e) 14 février 2007 Auteur Habitués Posté(e) 14 février 2007 Jajouterais que dans mon choix, les classements sur léducation au niveau international (style rapport de lOCDE) pour reprendre un thème posté aujourdhui sur le forum nont aucune importance. Je ne me permets pas non plus de juger du choix de chacun. Selon moi, il ny a pas un système mieux quun autre. Ce sont des systèmes déducation différents et je répète que cest un choix personnel.Concernant ladaptation, lintégration, ce sont des termes vagues mais je serais intéressée à connaître votre définition. Ce sujet a peut-être été cependant évoqué et je lai manqué. Je trouve que les petites chroniques de Laurence en page daccueil du site (notamment celle daujourdhui) sont à méditer pour chacune et chacun dentre nous. Citer
Habitués bobo Posté(e) 15 février 2007 Habitués Posté(e) 15 février 2007 Je ne juge personne, mais je constate que plusieurs personnes n'ont pas coupé le cordon entre leurs pays et le pays d'adoption.Si tu veux savoir quelle est ma définition de l'integration, je dirais entre autres et en une phrase:"Ne pas penser à chaque fois qu'on fais quelque chose comment on le faisait dans son pays, ne pas avoir cette image qui défile dans la tête ne serait-ce qu'une seconde."Donc être totalement là où on est. Pour ma part je suis en France depuis 19 ans et je me souviens que très vite après mon arrivée j'ai cessé d'avoir cette image devant les yeux, de comment je faisais dans mon pays. Une des clés de l'intégration c'est ça, je me sens chez moi, je ne me sens pas comme un étranger, voilà. Bobo Citer
Habitués MIMOSA06 Posté(e) 15 février 2007 Habitués Posté(e) 15 février 2007 Je viens de lire ton premier message et j'ai bien aimé ta description simple et sincère de ton intérrogation ; j'ai trouvé aussi les attaques suivantes un peu sévères mais bon .Je me permets de répondre pour des gens que je connais , et qui sont au Québec depuis neuf /dix ans (et tres heureux me semble t'il).....hé bien figure toi que j'ai eu l'impréssion de les entendre en lisant tes lignes !!!oui , pour moi cela me parait fou comme raisonnement , moi rempli d'espoirs , de rêves et de projets à long termes , entendre des personnes faire ce genre de bilan aprés neuf ans ! comme le commun d'entre nous se pose la question "est que je fait un bon choix en immigrant ?" , Ensuite aprés plusieurs conseils (et notamment sur le forum) nous savons que les deux premières années sont les plus dures , et doucement cela s'atténue, mais remettre en question ce choix aprés 10 ans pour moi cela est etrange . seraient ce des cycles de 10 ans , une lassitude , un problème d'intégration pofond , une remise en question suivant notre age ? trés dure la solution.bonne continuation Citer
Habitués steph56 Posté(e) 16 février 2007 Auteur Habitués Posté(e) 16 février 2007 Il faut aussi avouer quon entre dans le cycle de la quarantaine. A cet âge-là, il y a beaucoup dintrospection. Nous avons travaillé durant toute notre vingtaine en France et durant toute notre trentaine au Québec. Notre jeune vie dadultes sest comme façonnée par les deux : France puis Québec.Nous avons des amis de notre âge qui vivent en France et qui nont jamais immigré et qui font également un peu le bilan en ce moment doù ils en sont.Ah le passage de la quarantaine, tout un défi. :chechemeu: Citer
Habitués Guinness Posté(e) 16 février 2007 Habitués Posté(e) 16 février 2007 Trés beau post.En ce qui concerne les qualités en écriture, ma scrogniqueuse de femme, "produit" de l'école publique québecoise, ainsi que les intervenants québecois du forum, montrent bien qu'elles ne sont pas si oubliées que cela ici.Quant à la culture générale, madame me surclasse aisement. mais sur le sujet, il est sur que les parents doivent s'impliquer... Citer
Habitués Mandy80 Posté(e) 16 février 2007 Habitués Posté(e) 16 février 2007 Bonjour StephJ'ai lu ton article il y a déjà plusieurs jours mais il fallait que je réfléchisse avant de répondre. J'ai l'impression que cette fameuse question vous a ébranlé. Mais que pensiez-vous AVANT qu'on vous pose cette question ? Viviez-vous au jour le jour ? Aviez-vous un plan ? J'ai l'impression que vous ne vous posiez pas cette question. Et tant mieux. Pourquoi devriez-vous prendre une décision, là maintenant ? pourquoi en prendre une d'abord ? Pourquoi une vie doit se faire dans UN pays ? Si vous êtes bien au Québec pour l'instant, il n'y a pas de question à se poser. Si vous désirez devenir propriétaire, vous le ferez et comme tu le dis, rien ne vous empêchera de revendre si vous pensez repartir pour la France. Le jour où vous ne vous sentirez plus bien ici vous vous poserez cette question, vraiment. Mais je ne vois pas pourquoi il faut se torturer l'esprit lorsqu'il n'y a pas lieu. Moi je suis d'un couple franco-québécois. Ce genre de question revient de plus en plus dans notre couple, car nous sommes en pleine construction de tout cela. Et pour moi, un enfant, c'est déjà une sacré décision à prendre (pour le côté familial et non le côté scolaire). Mais si mon chum reste l'homme de ma vie, je sais d'avance que nous aurons toujours "le cul entre deux chaises" et entre le Québec et la France, il n'y aura jamais d'aller simple. Je ne veux pas choisir. J'ai peut être tort, mais je ne veux pas me dire "c'est pour la vie". Mon patron est arrivé ici à 18 ans, EN 1977. Il est d'origine Marocaine. Toute sa vie d'adulte s'est faite ici. Il se sent profondément québécois. Mais maintenant, il prévoit un retour au pays dans 4 ans avec sa conjointe québécoise (pure laine). Mais il ne prend pas un ALLER simple. Ils essayent, c'est tout. Il me dit tout le temps de me laisser aller, de vivre pleinement ce que je vis ici sans me poser trop de questions, et je pense qu'il a raison. A se poser trop de questions, on oublie l'essentiel, être heureux, là maintenant, et de vivre simplement. On se met des bâtons dans les roues, on nage à contre courant, et on s'essouffle. Alors si tu veux mon avis, posez-vous seulement cette question si vous avez envie de rentrer en France. Si ça ne vous traverse même pas l'esprit, ne cherchez pas à savoir pour autant si le restant de votre vie sera ici ou ailleurs. Vivez, c'est tout. Citer
Habitués steph56 Posté(e) 17 février 2007 Auteur Habitués Posté(e) 17 février 2007 Bonjour mandy80,Je te remercie beaucoup pour tes conseils. Je trouve qu'ils sont très judicieux.Effectivement, on n'avait jamais pensé à cette question auparavant et on vit tranquillement notre vie au Québec. Le temps passe à une sacrée vitesse. Cela fait 9 ans que nous vivons ici et nous sommes toujours aussi heureux d'y vivre.Je suis d'accord que ce genre de question apparaît souvent lors de changements majeurs : la naissance d'un enfant, le choix de la scolarité, le décès d'un parent, la crise de la quarantaine :dodotime: , etc...Aujourd'hui, rien n'est pour la vie. Et finalement, dans 5, 10 ou 15 ans, on sera peut-être encore au Québec ou pour une raison ou pour une autre, on aura décidé de changer de cap. On verra bien.Ce qui est certain, c'est que le Québec nous a transformés. Peu importe l'issue de cette histoire d'amour, on ne sera jamais plus les mêmes.merci encore Citer
Habitués Jas06 Posté(e) 17 février 2007 Habitués Posté(e) 17 février 2007 Moi je suis en France depuis plusieurs années et je suis venue en croyant que ce ne serait pas pour toujours. Les années ont passé, nous vivions comme des étudiants, pas de rideaux, pas de plantes, pas une vraie installation et mon regard toujours de l'autre côté de l'Atlantique.En 2006, p-ê par contradiction face une situation pour moi impossible et pour provoquer les choses, nous avons acheté un apt. Un placard si on compare avec ce que nous aurions pu acheter au Québec. Et là, la situation empirant (pas de boulot stable pour moi), le retour s'annonce pour très bientôt.Les facteurs d'intégration passent par différentes avenues selon les personnes. Pour moi, le travail aurait été un facteur clé. Pour d'autres ce sera autre chose. Et puis la faculté d'adaptation sur du court, moyen et long terme varie aussi. Je suis certaine que plusieurs d'entre vous ont du mal à s'imaginer vieillir et mourir au Québec. C'est pas gai, mais bon, je dois vivre aussi la crise des 40 ans horribles qui approchent!!!! Pour ce qui est de la scolarité, je n'ai pas vécu la réforme au QC, mais il faut savoir qu'elle existe en France également. La méthode visuelle par ex pour apprendre à lire est catastrophique et nuit affreusement à l'orthographe. Heureusement lamaîtresse du CP de mon aînée, orthophoniste également de formation, a mélangé cette nouvelle méthode avec l'ancienne.On a choisi aussi le privé en France pcq les écoles du quartier ne nous inspirent pas confiance. Le collège notamment a des pb de sécurité dont les enfants d'une amie ont été victimes. Citer
Habitués Labrador Posté(e) 17 février 2007 Habitués Posté(e) 17 février 2007 Cela fait 9 ans que nous vivons ici et nous sommes toujours aussi heureux d'y vivre.Ce qui est certain, c'est que le Québec nous a transformés. Peu importe l'issue de cette histoire d'amour, on ne sera jamais plus les mêmes.Salut , je trouve que ta derniere phrase est trés intéréssante, du moins elle est à dévelloppé sur un tel forum .Nombreux sont les immigrants (finalement de toutes origines ) changer radicalement de mentalité, d'opinion et de repères .Pourrais tu nous dire si la société Québecoise t'as changer , si tu pourrais revivre éventuellement en France (c'est une imagination)Il me semble que certains (et pas que sur le forum) deviennent plus Québecois que Français , un rejet du pays d'origine est il sécurisant ? ou bien une fatalité ? Citer
Habitués Nanuk Posté(e) 17 février 2007 Habitués Posté(e) 17 février 2007 Pourrais tu nous dire si la société Québecoise t'as changer , si tu pourrais revivre éventuellement en France (c'est une imagination)Il me semble que certains (et pas que sur le forum) deviennent plus Québecois que Français , un rejet du pays d'origine est il sécurisant ? ou bien une fatalité ?cela me fait penser à un reportage hier soir sur une communauté Greque au USA .Un vieil immigrant disait : nous ne serons jamais américains (aprés 40 ans ! ), on nous laissent vivre en paix , nous participons à la société Américaine , mais seulement nos enfants peuvent dirent qu'ils sont Américains .Avoir un pied dans chaque pays doit être déstabilisant non ? Citer
Habitués steph56 Posté(e) 19 février 2007 Auteur Habitués Posté(e) 19 février 2007 A bien des égards, on change, on mûrit. Et il y a bien des choses, bien des changements vécus au Québec dont on ne pourrait plus se passer. Cela transparaît même parfois dans les petits trucs de la vie quotidienne.En même temps, ce nest pas utile de renier son pays dorigine. Il y a des choses que lon trouve incomprésensibles lorsquon a un regard extérieur sur son pays dorigine et dautres choses qui nous manquent parfois et quon aimerait bien trouver au Québec. Je suis en ce moment la campagne électorale et je suis désolée de voir que cest toujours la même chose avec la droite et la gauche.Jai entendu aujourdhui que des élus voulaient sanctionner Alcatel-Lucent car cette compagnie avait décidé de supprimer des emplois et de délocaliser. Cest du nimporte quoi ! Ce nest pas ça qui va attirer les entreprises et éviter les délocalisations. Nous nous sentons également bien au Québec parce que notre profil de personnes se fond bien dans la mentalité dici.Nous sommes des gens posés, assez humbles, pacifiques, respectueux et pas agressifs pour un sou. Citer
Habitués cel6440 Posté(e) 19 février 2007 Habitués Posté(e) 19 février 2007 je trouve ton poste trés bien fait! merci à toi de nous faire partager tes doutes... je trouve que les critiques à ton égard était plutot dur et surtout injustifié! si tu veux mettre ton enfant à l'école française c'est ton choix et on ne doit pas le juger... :innocent: d'ailleur je comprend tout à fait pourquoi tu as fait ce choix, ce n'est pas que je mette en doute les écoles québecoises :info: mais je comprend tout à fait que tu veuille que ton enfant est la même "culture" que toi, qu'il connaise un peu le pas d'ou viennent ses parents!quand à tes doutes je pense qu'ils sont tous à fait normaux, d'ailleur qui peux dire qu'il n'a jamais eu de doutes fasse à ses décisions qu'elles dattent d'hier ou d'il y a 10 ans???...en tout cas bon courage :aggressive: et tien nous au courant! Citer
Habitués steph56 Posté(e) 8 mars 2007 Auteur Habitués Posté(e) 8 mars 2007 Cétait il y a déjà pas mal dannées. Ils lont bien pris et étaient contents pour nous. Il faut dire que nous avons des familles soudées et nous navons pas de problèmes entre nous. Aucun reproche ne nous a été fait.Cependant, tout au long de ces années loin les uns des autres, il y a inévitablement une distance qui se crée. Chacun vit sa petite vie de son bord. Cest difficile à expliquer mais cest que lon ressent. Avec la naissance de notre fille, on aurait pu penser que cette distance allait diminuer mais non, en fait, car dans notre cas, nos parents ont beaucoup de petits-enfants en France. Donc la concurrence est rude ;-)Nous avons des amis français ici au Québec dont leur enfant qui est né il y a 3 ans est le premier de la famille. Cest donc autre chose. Les grands-parents avaient déjà fait 2 ou 3 voyages en 1 an pour voir leur petit-fils. ça na pas été le cas pour nous, même si nos parents adorent notre fille.On est revenu seulement 3 fois en France en 9 ans. Cest certain que ça naide peut-être pas trop à renforcer les liens. Cependant, à chaque séjour en France, on est super bien accueillis.Et à laéroport, à lheure du retour, croyez-nous, on est quelques femmes à avoir la larme à lil. Je suis notamment très proche de ma sur et de ma mère. 3 ou 4 jours après, à Montréal, on ny pense plus vraiment et la vie reprend son chemin. Ma mère m'a avoué l'an dernier qu'elle avait eu mal au ventre pendant plusieurs jours lors de notre départ au Québec. Ce serait donc faux de penser qu'ils ne sont pas touchés par ça. En plus, ils vieillissent, leurs enfants sont partis de la maison depuis belle lurette et ils se sentent peut-être davantage seuls, un peu abandonnés.Autre phénomène que nous avions remarqué pendant les 5 premières années. Lorsque nous parlions de nos bonheurs au Québec (le travail, la sociabilité des gens, etc), il y avait toujours quelquun de notre famille pour dire quen France il y avait également du travail pour ceux qui en voulaient et que les commerçants dans nos villages étaient également sympas. Cest comme sils se justifiaient pour dire quon pourrait trouver aussi notre bonheur en France. Dans un sens, ils navaient peut-être pas tort et lors de nos séjours en France, nous nous rendions compte finalement quaucun dentre eux nétait au chômage et que les commerçants étaient sympas. Cependant, notre vie est au Québec. On a eu le droit aussi à lépouvantail du système de santé au moment où jai dû me faire opérer ici. Ils lisent de temps en temps les infos sur le web et nous ont entendu parfois pester contre le système de santé. Alors, ils en déduisaient quon serait mieux en France de ce côté-là.Après 2 ou 3 séjours qu'ils ont fait ici, nos parents ont finalement compris que nous étions heureux au Québec. Nous ne serions cependant peut-être pas plus malheureux en France mais cest un choix que nous avions fait et ils lont compris. Lors de leur dernier séjour lété dernier, mon beau-père a même compris quau niveau du boulot, cétait beaucoup plus facile den avoir un au Québec. Il a vu toutes ces annonces sur les vitrines des magasins « On embauche », etc. Il a vu que mon mari lan dernier est resté à peine 1 mois seulement sans boulot après avoir été licencié économique et na même pas eu le temps de pointer au chômage. Il a fait le constat quen France, çaurait été quasiment impossible. On ne sait pas de quoi sera fait lavenir. Une chose est sûre, il faut garder des liens avec vos amis et votre famille. Citer
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