Mes enfants vivent au Québec depuis 1995

[Béaviane]

Mettez-vs dans la peau d'un pauvre Français qui débarque ici à 44 ans (un immigrant ne devrait jamais émigrer après 30 ans, à moins d'avoir déjà tenté l'expérience ailleurs une autre fois) avec 2 ados qui ne voulaient pas quitter leurs amis et une femme hésitante qui s'ennuie déjà de maman dans le 747.

Aïe c'est tout moi... 44 ans avec 2 grands ados, sauf que la femme (pas) hésitante c'est moi aussi, eh oui, il peut arriver que le requérant soit "bobonne" !

[maxtaz]

simard , je n'ai qu'un mot à dire...... PATHETIQUE ........Si encore c'était drôle ça passerait peut-être mieux!!

L'histoire est réelle, je ne l'ai pas inventée. Un couple de Lyon avec deux jeunes ados. Ils ont tenu un an et sont rentrés. C'étaient les voisins de ma fille. Le soir ils mangeaient sur la galerie à 19h30 (comme en France) avec la bouteille d'eau minérale sur la table (comme en France). Les parents engueulaient les enfants, au moindre écart, comme en France. La dame se plaignaient tout le temps qu'elle ne trouvait pas ce qu'elle avait en France à l'épicerie. etc. Pour eux, il était trop tard. N'émigrer pas après 30 ans. Sauf exception.

C'est vrai que lorsque l'on a ses habitudes dans sa façon de consommer et de fonctionner dans la vie quotidienne, c'est difficile de tout réapprendre.

Car c'est exactement ça : il faut tout réapprendre !

Le fonctionnement des administrations, des lois, les produits dans les rayons, les électro, l'électricité, la télé, la mentalité des gens...

Alors quand on a ses points de repères bien ancrés, passé la trentaine, c'est pas évident et il faut une bonne dose de courage pour tout recommencer à 6000 km de son pays natal.

Surtout que c'est un sacré budget et un bouleversement profond que de venir ici.

Retourner chez soi après une telle expérience, destabilise aussi sa manière d'être et de voir, même dans son propre pays.

C'est vraiment une décision qui doit être murement réfléchie (surtout après 30 ans), car s'il faut recommencer, la roue aura tournée...

Benzo

[brigit]

Mettez-vs dans la peau d'un pauvre Français qui débarque ici à 44 ans (un immigrant ne devrait jamais émigrer après 30 ans, à moins d'avoir déjà tenté l'expérience ailleurs une autre fois) avec 2 ados qui ne voulaient pas quitter leurs amis et une femme hésitante qui s'ennuie déjà de maman dans le 747.

Toute sa vie il a payé ses produits sans voir la TVA de 19% à 33%. Il voyait 169 FF, il arrivait à la caisse, il sortait un billet de 200 et la fille lui remettait 31f. Ici, tout ce qu'il achète (sauf l'épicerie et les médicaments) est taxé en sus à 14%. Comme il vient d'arriver et qu'il doit beaucoup acheter l'accueil est raide et la torture quotidienne.

Il a payé toute sa vie en FF. Il y a quelques années la Banque de Francfort lui a imposé les euros de malheur. Depuis il traduit avec Germaine: ben 10 euros c'est 65f, fait 12 euros c'est.. ?Ici il doit recommencer avec des dollars canadiens où il faut diviser les piasses par 3 et multiplier par deux pour arriver en euros. En plus ils lui ont foutu la Reine d'Angleterre sur les billets lui qui pensait venir au Canada

Toute sa vie il a fonctionné en métrique. Ici il voit bien les kg et les grammes, mais souvent les formats sont en onces et les prix en livres. On a beau lui expliquer, c'est trop dur 2,2 livres pour un kilo et 4,54 kilos pour 10 livres. 44 ans...

Toute sa vie, il a vouvoyé les gens. Ici, on le tutoie à tour de bras. A 44 ans

Il ne parle pas anglais mais aimait bien impressionner les amis avec des mots en ting entendus à la télé. Ici, on lui dit de parler français! Il n'en croit pas ses oreilles et se retient pour dire tout le mal qu'il pense du jargon local.

Bref, il doit tout réapprendre.

Dur dur dur d'être immigrant. Personne ne devrait immigrer après 30 ans. Échec presqu'assuré.

Génial !

Superbe, ce post est une illustration parfaite. un exemple tellement "signifiant" qu'on n'oserait l'avoir inventer.

On ne peut rêver mieux. Voilà qui démontre qu'au Québec comme ailleurs, il y des gens qui s'arrêtent à la surface des choses, à l'anecdotique, pour éviter de s'interroger sur leurs propres faiblesses !

Si on pratique le tutoiement, n'est-ce pas par mimétisme avec l'anglais qui ne les distinguent pas ? Curieux d'en faire une illustration identitaire.

Puisqu'on évoque les grincements de dents, n'est-ce pas intéressant de voir comment les puristes du "jargon local" (franco-québécois) réagissent aux déclinaisons du franco-albertain et du franco-manitobain ?

Si certaines professions sont protégées et des diplômes difficilement reconnus, n'est-ce par grâce à l'action (au demeurant peut-être légitime) des organisations professionnelles destinée à protéger les nationaux , mais fort inspirée des lobbys/syndicats US ?

Si on y pratique l'once et la livre, n'est-ce pas parce que le marché canadien est inondé de produits US ou UK ?

Certes, les français ont adoptés quelques "ting" et autres anglicismes, mais résistent encore à la féminisation systématique (auteure, écrivaine, etc) et au politiquement correct qui vient directement des USA. (-que mes amies et camarades féministes me pardonnent !)

Quant aux taxes, lorsque les [certains] québécois se baladent dans d'autres provinces qui ne pratiquent pas les mêmes taux, ils ronchonnent tout autant de devoir calculer différemment (sans parler de leurs séjours aux USA et de leurs difficultés de conversion CAD/USD mais soyons charitables et n'appuyons pas là où ça fait mal).

Enfin, cela n'a rien à voir avec l'age. A 20 ans, j'ai fait partie d'un échange universitaire à l'étranger pendant un an. Un des étudiants nous cassait vraiment les pieds avant notre départ par son enthousiasme débordant. Une semaine après notre arrivée, il ne quittait plus sa chambre et voulait repartir au plus vite ! On a dû jouer les papas-mamans d'un type qui n'aurait certainement pas pu déménager à 10 kms de chez lui !

Les déçus peuvent exprimer leur déception et pourquoi pas leurs critiques, même infondées. Cela permet d'identifier les fausses attentes, les illusions, le manque de préparation. De se poser de bonnes questions telles que "Ai-je une chance de réagir comme ça si je suis confronté(é) à cette situation ? Est-ce insurmontable ? Vais-je me décourager au premier petit obstacle ? Est-ce que je tiens absolument à mes repères ou suis-je prêt(e) à en changer ? "

Ou encore "est-ce que je vais résister à tous ces mecs (ces nanas) qui parlent avec cet accent tellement craquant, qui me dépassent de deux têtes et peuvent porter deux valises sans broncher, qui adorent faire du sport mais n'oublient pas de se doucher, qui trient leurs poubelles ET les descendent en plus..."

oups, voilà que je fais dans l'anecdotique aussi. moins "pathétique", j'espère !

B

[Curieuse]

Brigit, ça serait le fun que tu ne mettes pas tous les québécois dans le même panier.

Simard nest en rien notre porte parole.

(Simard, Tremblay, Baptiste???)

Moi quand je vois quelquun qui viens à peine de sinscrire (8 février) commencer à foutre le bordel sur le forum, ça me donne un aperçu assez clair de sa vrai nature

Dailleurs, cest fou comme les petits nouveaux pullulent ces temps-ci :mmm: (je ne parles pas de toi Brigit)

[vero68]

Brigit, ça serait le fun que tu ne mettes pas tous les québécois dans le même panier.

Simard nest en rien notre porte parole.

(Simard, Tremblay, Baptiste???)

Moi quand je vois quelquun qui viens à peine de sinscrire (8 février) commencer à foutre le bordel sur le forum, ça me donne un aperçu assez clair de sa vrai nature

Dailleurs, cest fou comme les petits nouveaux pullulent ces temps-ci :mmm: (je ne parles pas de toi Brigit)

Simard, ce serait fun que tu ne mettes pas tous les français dans le même panier.

[Béaviane]

Alors quand on a ses points de repères bien ancrés, passé la trentaine, c'est pas évident et il faut une bonne dose de courage pour tout recommencer à 6000 km de son pays natal.

Surtout que c'est un sacré budget et un bouleversement profond que de venir ici.

Retourner chez soi après une telle expérience, destabilise aussi sa manière d'être et de voir, même dans son propre pays.

C'est vraiment une décision qui doit être murement réfléchie (surtout après 30 ans), car s'il faut recommencer, la roue aura tournée...

Benzo

D'accord avec toi pour la difficulté d'affronter en même temps beaucoup de changements, mais rien à voir avec l'âge selon moi. Des habitudes on en prend et on en perd toute sa vie. Certes certains s'y accrochent plus que d'autres pour diverses raisons, mais je n'ai pas remarqué qu'après un cap (pourquoi se situerait-il à 30 ans d'ailleurs) les habitudes soient irréversibles. Je crois au contraire que, s'il y a bien quelque chose qu'on comprend avec l'âge, c'est que rien n'est immuable dans la vie, c'est sa nature même.

De ma jeunesse je ne regrette que mon physique, je n'étais pas plus téméraire, plus tolérante, plus lucide ou plus avisée à 25 ans qu'aujourd'hui.

[petithobbitt]

L'histoire est réelle, je ne l'ai pas inventée. Un couple de Lyon avec deux jeunes ados. Ils ont tenu un an et sont rentrés. C'étaient les voisins de ma fille. Le soir ils mangeaient sur la galerie à 19h30 (comme en France) avec la bouteille d'eau minérale sur la table (comme en France). Les parents engueulaient les enfants, au moindre écart, comme en France. La dame se plaignaient tout le temps qu'elle ne trouvait pas ce qu'elle avait en France à l'épicerie. etc. Pour eux, il était trop tard. N'émigrer pas après 30 ans. Sauf exception.

L'histoire est peut-être réelle mais elle ne reflète pas (à mon avis) la mentalité de tous les immigrants Français!!!

[juetben]

L'histoire est réelle, je ne l'ai pas inventée. Un couple de Lyon avec deux jeunes ados. Ils ont tenu un an et sont rentrés. C'étaient les voisins de ma fille. Le soir ils mangeaient sur la galerie à 19h30 (comme en France) avec la bouteille d'eau minérale sur la table (comme en France). Les parents engueulaient les enfants, au moindre écart, comme en France. La dame se plaignaient tout le temps qu'elle ne trouvait pas ce qu'elle avait en France à l'épicerie. etc. Pour eux, il était trop tard. N'émigrer pas après 30 ans. Sauf exception.

tu sais simard tu donne une image typique du français qui ne reflete pas tous les français de meme pour les quebecois!!! il y a des français qui mange a 17h30 et qui sont plus laxiste sur l'education des enfants comme je connais des quebecois qui mangent a 20h et qui sont tres fermes sur l'education des enfants voir meme tres severes et exigeant, j'en ai deja vu qui vouvyaient leurs parents... des extremes il y en a de tous les cotés, prendre un exemple isolé ne reflete absolument rien, pourtant tu n'arretes pas de demontrer par des exemples isolés un echec apres 30 ans et je ne vois pas pourquoi j'en ai 28 ca ca faire 5 ans cette année que je suis ici j'en aurais 30 ou 35 cela se passerai exactement pareil pour moi!!! tes arguments sont obsoletes, le prix en livre!!! oh malheur tu as jamais remarqué qu'il y a le prix en kilo en dessous!!! dire vous a une personne... rien ne t'empeche de continuer cela ne passera pas pour de l'impolitesse de ne pas dire tu!!!

bref si vous voulez venir 20, 25, 30, 35, 40, 45 ans .... venez vous vous adapterez peut etre, peut etre pas... tout le monde n'est pas fait pour quitter son pays, sa famille, ses amis et recommencer une nouvelle vie, mais se ne sera jamais un echec mais plutot une experience de vie qui a tout age aura apporter de la maturité et un questionnement sur soi meme!!!

[ebsline]

J'ai immigré à 52 ans !!!! cela fait 2 ans que je suis au Quebec et j'y suis heureuse. Oui il y a eu des obstacles à franchir, mais je suis certaine qu'à 25 ans aussi il y a des obstacles à franchir... ce ne sont pas les mêmes... je dirai qu'à 50 ans on a un peu plus de bouteille pour relativiser et ne pas ceder au premier caprice du retour. Mais j'ai aussi des amis ont immigré à 50 ans et aujourd'hui ils rentrent (Après 1 an sur place)... Comme quoi... il n'y a pas d'histoire standard et encore moins d'âge standard ... par contre cela depend beaucoup de notre philosophie de la vie... et ça chaque histoire est unique et on ne pourra jamais généraliser.

Ebsline

[Lachtite]

Les déçus peuvent exprimer leur déception et pourquoi pas leurs critiques, même infondées. Cela permet d'identifier les fausses attentes, les illusions, le manque de préparation. De se poser de bonnes questions telles que "Ai-je une chance de réagir comme ça si je suis confronté(é) à cette situation ? Est-ce insurmontable ? Vais-je me décourager au premier petit obstacle ? Est-ce que je tiens absolument à mes repères ou suis-je prêt(e) à en changer ? "

Je pense qu'effectivement il faut essayer de se poser des questions auparavant mais je pense aussi que parfois on peut se surprendre soi-même.... On ne peut pas toujours présupposer la façon dont on va réagir dans une situation x ou y....

il n'y a pas d'histoire standard et encore moins d'âge standard ... par contre cela depend beaucoup de notre philosophie de la vie... et ça chaque histoire est unique et on ne pourra jamais généraliser.

+1000 :blushing:

Une chose est sûre si on part (quel que soit notre age) alors qu'on a déjà dans son son pays une vraie situation bien implantée, assise, des bons boulots, des amis, des projets, il faut juste être pret à tout reconstruire, pierre par pierre, il faut être pret à faire le deuil de notre vie d'avant.... Qui a priori ne nous correspondait pas tant que ça.... Et puis il faut aussi être pret à tout découvrir.... Tout remettre en question, et surtout se remettre en question... prendre conscience que c'est une culture différente... et que surtout ça va t'apprendre des choses sur toi sur ta culture....

On a parlé du tu/vous... Certains québecois estiment que le tu systématique n'est pas forcément une bonne chose, dans les universités le vous revient.... Une de mes collegues vouvoie ses parents...

[Curieuse]

Si on pratique le tutoiement, n'est-ce pas par mimétisme avec l'anglais qui ne les distinguent pas ? Curieux d'en faire une illustration identitaire.

Je crois que lhypothèse qui dit que le « tu » employé systématiquement au Québec proviendrait de lemploi du « you » en anglais, nest pas fondée.

Le tutoiement ici sest généralisé au milieu des années 70. Avant il était de mise de vouvoyer ses professeurs, ses patrons et le quidam rencontré dans la rue. Les Québécois des années 70 venaient tout juste de prendre conscience de la valeur de leur identité et de lenvie, longtemps réprimée, de communiquer entre eux sur cette base. Les pubs et les chansons de lépoque reflètaient bien cette découverte : « On est 6 millions, faut se parler » - « Québécois, nous sommes Québécois! » - « Gens du pays, cest votre tour de vous laissez parler damour » Bref, lheure était à la découverte de lautre et à la célébration de notre identité retrouvée. Les gens ont commencé à se tutoyer, sortant tout juste du carcan ecclésiastique imposé jusqualors.

En effet, le vouvoiement était systématiquement imposé lorsque lont sadressait à un membre de la communauté religieuse catholique. Même sil sagissait de quelquun de beaucoup plus jeune que soi ou même sil sagissait de son propre fils. Et comme lenseignement, était laffaire des ecclésiastiques, les gens ont vite associé le vouvoiement à cet état de fait. Les gens de la génération qui ont instaurés le tutoiement, ont tous reçu une éducation sous la houlette des prêtres et des bonnes surs.

Les années 70 cétait léclatement des carcans, des contraintes sociales, du formel et des convenances, cétait les rassemblements monstres sur le Mont-Royal ou les plaines dAbraham, cétait laccomplissement de la Révolution tranquille et le rejet du modèle antérieur dont le vouvoiement faisait partie.

Modifié 11 février 2007 par Curieuse