Aller au contenu

Élections 2006 : le dernier droit


Petit-Prince

Messages recommandés

  • Habitués

Lundi, certainement tard en soirée, nous devrions connaître le nom du premier ministre du Canada. Une chose est certaine, il s'appellera Paul Martin ou Stephen Harper. C'est, sans aucun doute, la seule certitude que nous pouvons avoir pour le moment.

Un petit rappel pour les nouveaux, lundi 23 janvier, les Canadiens vont voter pour élire leurs députés fédéraux à la chambre des communes à Ottawa.

Les forces en présence sont :

- le PLC (Parti Libéral du Canada), centre-droit. C'est le parti sortant conduit pas l'actuel premier ministre Paul Martin.

- le PCC (Parti Conservateur du Canada), droite. L'opposition officielle au parlement, conduite par Stephen Harper.

- le NPD (Nouveau Parti Démocratique), gauche. Son chef : Jack Layton.

- le BQ (Bloc Québécois), indépendantistes. Le Bloc ne se présente qu'au Québec, ne peut donc pas prétendre à prendre le pouvoir. Son chef : Gilles Duceppe.

La campagne est partie en flèche chez les libéraux. Paul Martin, avant même le vote de la motion de défiance qui mis fin à son cabinet, commençait déjà à étaler les promesses électorales. En quelques jours, il avait aligné quelques 42 milliards de dollars en terme de promesses électorales.

Rendus là, on commençait à se dire que l'histoire allait recommencer et que Paul Martin et le PLC allaient encore être élus, mais sans obtenir une majorité claire. Bref... rien de passionnant...

Puis, la surprise arriva de la part de Stephen Harper et des Conservateurs. Ayant laissé Paul Martin étaler ses promesses et griller ainsi ses cartouches, Stephen Harper y a été plus calmement, alignant les points de son programme doucement, en commençant par les points les plus problématiques pour lui (mariage gai, avortement...).

Stephen Harper n'est pas vraiment un grand homme politique. Peu communicateur, Harper a éprouvé beaucoup de difficultés à tenir son parti avant les élections. J'ai même été étonné qu'il puisse rester à sa tête après avoir perdu les dernières élections.

Son soutien, il vient de l'Ouest Canadien... et surtout de l'Alberta. Mais il sait très bien que sans un appui en Ontario et dans les autres provinces, il sera difficile d'obtenir la majorité. Sans grand talent, comme je l'ai dit plus haut, Stephen Harper a cependant fait une très bonne campagne.

Surtout, il a su conserver l'initiative ce qui a forcer les autres partis, et surtout les libéraux, à le suivre et a essayer de le contrer. Depuis décembre, on dirait que Harper a toujours une longueur d'avance sur les libéraux.

Le résultat fut clair : alors que les libéraux étaient en avance dans les sondages au début de la campagne, ce ne fût plus le cas après les fêtes. Depuis le début de l'année, les sondages donnent les Conservateurs gagnants. Mieux ! Depuis deux semaines, on parle même d'un gouvernement conservateur majoritaire. Une issue que peu auraient pu imaginer en début de campagne.

Certes, les sondages sont à prendre avec les précautions d'usage.

Aujourd'hui, à trois jours du scrutin, l'on sent un vrai vent de panique... Les libéraux sortent les vieux démons, le Bloc essaye d'enrayer l'effritement de son vote, le NPD n'est pas en reste.

Et au Québec ?

Fort de ses 54 députés sur 75 possibles, le Bloc Québécois reste le grand favori. Les premiers sondages parlaient même d'un appui sans précédant pouvant dépasser les 50% ! Ce qui aurait été symboliquement très fort pour le parti souverainiste.

Mais là aussi Harper est passé par là.

Se montrant très ouvert et beaucoup moins agressif que les libéraux, Harper a écouté les Québécois en leur promettant de régler le déséquilibre fiscal des provinces, et a même plaidé pour une certaine reconnaissance de la spécificité de la société québécoise. Certes, ce ne sont que des paroles, mais déjà là, il a fait beaucoup plus en un mois que les libéraux depuis Trudeau dans les années 80 !

Surprise... Harper ne grappille plus des voix seulement chez les libéraux, mais aussi chez les appuis du Bloc ! Ainsi, il n'est pas impossible que les Conservateurs puissent obtenir des élus au Québec... on parle de la Beauce par exemple.

Contrairement à la précédente élection, la bataille du Québec se fera à trois (Bloc, PCC et PLC). Le PLC devrait même arriver troisième si ça continue. Ça serait une grande surprise !

Chez les libéraux, c'est la grande panique... des ministres jouent leur siège à Ottawa, comme Lisa Frulla et Pierre Pettigrew, qui sont loin d'être assurés de gagner leur circonscription. L'énervant Jean Lapierre, le petit caniche fatiguant des libéraux, n'en finit pas d'aboyer en sortant les gros mots afin de contrer la vague "bleue". Lui aussi éprouvera des difficultés à se faire réélire, mais il ne devrait pas avoir autant de mal que Frulla et Pettigrew... malheureusement... Car je sortirai bien le champagne s'il pouvait se planter cette fois-ci !

Bref... mis à part au Québec où les choses sont tout de même assez claires, le reste du Canada demeure dans l'incertitude. Tout dépendra de l'abstention chez les libéraux, tout dépendra aussi des nouveaux appuis aux conservateurs en Ontario : changeront-ils d'avis ? Maintiendront-ils leur vote jusqu'au bout ?

Les Canadiens ne sont pas devenus conservateurs, mais il y a quelque chose contre lequel les libéraux ne peuvent rien, ou pas grand chose, c'est le désir de changement. Les libéraux sont au pouvoir depuis longtemps et les Canadiens souhaitent les revoir dans l'opposition. Les scandales, le manque d'initiative et l'incapacité des libéraux à gouverner (surtout dû à l'absence de majorité claire), ont lassé les Canadiens qui veulent voir du nouveau monde à l'?uvre. Les Conservateurs le savent bien, et ont même adopté un slogan de circonstance : "Le changement pour vrai !". Dès le début de la campagne, une majorité de Canadiens demandaient du changement... bien maintenant, ils sont peut-être à veille de l'avoir !

Harper souhaite faire du beaucoup de changements pour assainir la vie politique... là-dessus, il a l'air convaincu et déterminé. Il cite d'ailleurs souvent René Lévesque à ce sujet, il semble vouloir laisser sa marque contre la corruption. Reste à savoir comment il s'y prendra... et s'il tiendra ses promesses.

Et vous ? Qu'en pensez-vous ? Quels sont vos pronostiques ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 22
  • Created
  • Dernière réponse

Top Posters In This Topic

Top Posters In This Topic

  • Habitués

Et vous ? Qu'en pensez-vous ? Quels sont vos pronostiques ?

je ne suit pas forcement dans le details l'evolution de la campagne,

mais je trouve domage les publicités (de tout bord) CONTRE la concurence

on en est rendu la en ce moment, ce sont les derniere cartes et c'est pas flateur pour aucun des partis

mon prono ? liberaux au Quebec et conservateurs ailleurs -> conservateurs en fin de compte

le NPD serai le moins pire , mais les grandes idees humanitaires a l'echelle du genre humain ca peut se concevoir, a l'echelle d ' une vie, autant etre realiste

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Dans la perspective d'un gouvernement minoritaire, l'opposition Conservateur versus Libéral est simpliste.

Les "petits" partis vont avoir un pouvoir énorme, celui de faire pencher la balance lors des votes en chambre. Je parle du Bloc Québécois (entre 44 et 60 sièges), du NPD (entre 12 et 25 sièges) et du Parti Vert (s'il réussit à faire élire entre 1 et 4 députés, car il ne peut pas vraiment faire mieux).

Le Canada n'est pas habitué aux gouvernements minoritaire et encore moins aux gouvernements de coalition. Pourtant il faudra bien qu'il s'y fasse... il y a beaucoup de variété dans les idées et dans les idéologies, et ça risque de ne pas changer avant longtemps. Et puis, c'est sain le multipartisme à plus de 2 partis.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

ps: Les pronostics les plus sérieux donnent au Canada:

130 Conservateur

105 Libéral

50 BQ

22 NPD

1 Indépendant

0 Vert

Au Québec:

50 BQ (Bloc)

21 PLC (Libéral)

3 PCC (Conservateur)

1 Indépendant (André Arthur)

Par contre, on attend une grosse manifestation de support au Bloc Québécois demain à Montréal. La Place du Canada sera renommée "Place de l'indépendance" pour l'occasion. Cela pourrait augmenter légèrement les performances du Bloc, mais tout dépend de la couverture médiatique.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Dans la perspective d'un gouvernement minoritaire, l'opposition Conservateur versus Libéral est simpliste.

Les "petits" partis vont avoir un pouvoir énorme, celui de faire pencher la balance lors des votes en chambre. Je parle du Bloc Québécois (entre 44 et 60 sièges), du NPD (entre 12 et 25 sièges) et du Parti Vert (s'il réussit à faire élire entre 1 et 4 députés, car il ne peut pas vraiment faire mieux).

Tout à fait d'accord ! Les petits partis vont avoir un pouvoir surdimensionné par rapport à leur appui réel. On repassera donc pour les "grands changements". Aucune grande réforme peut voir le jour sans une majorité claire. On l'a vu dernièrement avec Paul Martin... dans le fond, "il est urgent de ne rien faire" lorsqu'on est minoritaire.

Évidemment, étant minoritaire, on a peur d'être renversé au moindre problème.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

A 2 jours des éléctions qui vont engager l'avenir du Canada, et en me promenant dans les rues de Montreal ,j'ai comme l'impression que les gens accordent peu d'importance à ces joutes politiques et semblent etrangement desintéréssés comme si ça ne les concerne pas.

Ca nous change de l'atmosphère qui règne en France durant les moments des élections où chaque partie affute ses armes ,les militants portent le combât dans les rues n'hésitant pas à occuper les devants de le scène en se montrant plus présents, par exemple en portant des banderoles dans lesquelles ils inscrivent le programme de leurs partis et de leurs mouvances,où encore ils vantent le mérite de leurs leaders , les affiches sont plus nombreuses etc...

Les medias sont plus presents et occupent le terrain politique beaucoup plutôt et font augmenter les enchères en donnant plus de mordant à ces élections et chacun s'aligne sur la politique pronée par le parti qu'on soutient ..

Peut etre je vis pas intensément ces élections ,mais j'ai remarqué moins d'effervescence, moins d'engouement et moins d'implication de la part des Québécois contrairement à ce qui se passe en France.

Peut etre que les Québécois n'aiment pas beaucoup la politique , à moins que je me trompe...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Ben... c'est pas idiot Arslan. Moi qui ai baigné très activement dans le monde politique en France, j'ai eu un certain "choc culturel" en arrivant ici.

Le vocabulaire est d'ailleurs révélateur de la situation. En France, on parle de "militants" politique, terme guerrier... ici, l'on parle plus de "partisans". En France, une campagne se monte comme une bataille, une guerre même. Pour avoir directement participé à l'organisation de campagnes, les intentions sont assez guerrières (tous partis confondus).

D'abord, une bonne campagne passe par une conquête du terrain. Nous avions une carte de la circonscription, de la ville et même de la région (dans le cas des élections nationales comme les présidentielles) avec tous les emplacements de "collages" (d'affiches). Là, il faut avoir le maximum de militants pour "coller" jour et nuit, afin de recouvrir les affiches de l'adversaire le plus vite possible et gagner la bataille de l'affichage. Seul les panneaux "officiels" ne pouvaient être recouverts (en théorie).

Bien sûr, les espaces libres étant peu nombreux, l'affichage sauvage fait souvent surface malgré les amendes envoyées par les municipalités... surtout si elles ne sont pas de votre bord politique !

Les débats sont très nombreux à la TV... très médiatisés aussi. On s'engueule autour d'une table, on aime les "effets de manche", le gagnant sera celui qui aura cloué le bec à son adversaire.

Lors des diffusions de tracts (pamphlets au Québec), les affrontements sont choses courantes. Je ne compte pas le nombre de fois où on en est venu aux mains face à des adversaires qui ne souhaitaient pas nous voir faire campagne. Intimidation, confiscation de matériel de campagne... jusqu'au vol même ou au saccage de locaux. Une formation politique traditionnelle (non extrémiste) avait eu un de ses locaux incendié avec un cocktail molotov... ça peut aller loin donc !

Bref... à l'image d'une société agressive, les campagnes politiques le sont également... et chacun a sa part de responsabilité.

Ici... les panneaux électoraux sont placés sur les poteaux d'Hydro ou les poteaux de l'éclairage public. Ce sont des panneaux en plastique rigide, accrochés par des attaches prenant ainsi le poteau en "sandwich". Rien n'est collé, le tout est retiré à la fin de la campagne.

Parfois il y a du vandalisme sur ces panneaux, mais cela est très rare.

Ensuite, les panneaux restent en place pour le reste de la campagne et le porte à porte commence. Les "partisans" des candidats passent chez vous, parlent avec vous, essayant de vous convaincre. Si vous êtes membre d'une formation, ils vous appellent chez vous afin de "faire sortir le vote".

Tout ce fait à l'image de la société canadienne : calmement. Même si la campagne peut sembler "agressive" dans les mots, dans les publicités, cela trahi plus un manque d'idée, qu'un réel affrontement.

En plus, les partis canadiens sont relativement proches au niveau des idées... ou plutôt, je devrais dire qu'ils sont moins éloignés qu'en France.

Au niveau économique, peu de choses séparent le PLC du PCC... et même si Harper arrive au pouvoir, ne vous attendez pas à de grands changements. Il y aura des dossiers chauds, mais la société canadienne ne fera pas vraiment de virages à gauche ou à droite.

De plus, ni Harper, ni Martin sont des "leaders" charismatiques... aucun des deux ne sort donc du lot, ce qui conduit à des attaques "en dessous de la ceinture".

Sinon, au niveau de l'abstention, tu as peut-être l'impression que cela n'intéresse personne ici, mais le taux de non participation et comparable avec les autres démocraties. La France n'échappe pas à la règle même s'il y a plus de "passion" dans le débat... un autre côté "latin" ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Ben en tout cas, les forumistes qui annoncent un balayage Libéral au Québec n'ont pas encore maîtrisé la politique canadienne...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Ajoutons que Harper a été très actif contre les lois linguistiques, autant celles du Canada que celles du Québec. Il n'a pas du tout supporté les communautés francophones d'Alberta, on peut même dire qu'il les a snobées. De plus, il a publié un article en mai 2001 contre le bilinguisme d'état au Canada, qu'il a qualifié de "nouvelle religion".

Voici deux petits extraits d'un article récent sur sa politique linguistique:

«

Madame Boisclair-Stewart rappelle d?abord que, dans le cadre des élections fédérales d?octobre 1993, Stephen Harper avait refusé de participer à un forum organisé par les francophones de Calgary en disant : « I represent an Anglophone riding; no French here, this is Calgary; I?m not here to represent Quebec » ( Je représente un comté anglophone; pas de français ici, c?est Calgary; je ne représente pas le Québec. )

»

(La Presse)

«

« Stephen Harper ne fût pas l?ami des Francophones de l?Alberta mais plutôt notre ennemi, préoccupé à alimenter l?opposition à l?épanouissement de notre communauté francophone. Il n?était pas là quand nous avons eu besoin de lui », d?affirmer madame Boisclair-Stewart.

»

(La Presse)

On peut être d'accord ou non avec la politique économique de Harper, puisqu'il prône un certain libéralisme qui peut rejoindre une partie de la population. Mais du côté de la politique étrangère, son alignement quasi inconditionnel à la politique américaine ne rejoint pas la majorité des canadiens; encore une fois, il s'agit d'une simple observation, pas d'une prise de position de ma part. Et son opposition aux droits et aux acquis des francophones au Canada, toujours fragile, est troublante.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

C'est certain Zogu...

C'est sûr que pour un fédéraliste québécois, voter Harper c'est prendre un risque quand à la protection de la langue (il a aussi soutenu les recours contre la loi 101 devant la Cours suprême du Canada). Mais dans la perspective d'un nouveau référendum sur l'indépendance, qu'est-ce qui est le mieux ? Libéraux ou conservateurs ? Vaste question...

Si Harper joue franc jeu et respecte ses engagements, ça va mal ! ... Par contre, si Harper a effectivement un agenda secret, comme essaye de nous faire croire les libéraux, cela pourra renforcer les souverainistes.

Maintenant, la question qu'il faut se poser est la suivante : est-ce dans l'intérêt de Harper de se mettre les Québécois à dos ? Hum...

De plus, l'air de rien, il se rapproche de Jean Charest, n'hésitant pas à le citer dans certains de ses discours... sans oublier que Charest est un ancien conservateur. Il cherche à ce mettre les provinces dans sa poche, et c'est plutôt une bonne stratégie je pense. S'en prendre aux lois linguistiques l'affaiblira beaucoup et il ne pourra pas compter sur Charest pour le soutenir lors des rencontres Provinces/Ottawa.

N'oublions pas aussi que son principal soutien dans l'est, c'est Bernard Lord... Lord est un allié très important pour lui dans les maritimes. Il mène une campagne très importante et sera peut-être déterminant dans sa victoire. De plus, Lord a une certaine influence dans les rangs conservateurs. Et Lord, il est francophone... Ça ferait donc deux premiers ministres provinciaux à dos d'entrée de jeu ! ... Issssshhh !

Compte tenu qu'il ne bénéficiera pas d'un fort soutien populaire et parlementaire (dans le cas où il gagne), il a tout intérêt à ne pas créer plusieurs fronts. Je pense qu'il aura suffisamment de chat à fouetter sur d'autres dossiers.

Si Martin perd, c'est aussi à cause d'un mécontentement de la part des provinces. Sa certaine "francophobie" est une posture politique qui peut porter pour rassembler l'électorat albertin, mais c'est une sorte de suicide politique une fois au pouvoir.

Dans un pareil cas, je ne donne pas six mois pour que son gouvernement soit renversé.

Mais bon... c'est mon opinion... Harper peut aussi être plus con que je le pense. Dans ce cas, je suis dans le champ ! ;)

Sa certaine "francophobie" est une posture politique qui peut porter pour rassembler l'électorat albertin, mais c'est une sorte de suicide politique une fois au pouvoir.

Je viens de voir que cette phrase peut porter à confusion... je parlais de la francophobie de Harper, pas de Martin cité dans la phrase précédente. ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Charest, l'ancien chef du... Parti Conservateur Canadien!

Charest, un cerveau conservateur dans une perruque libérale.

C'est certain que Harper et lui sont en contact d'une manière ou d'une autre. Le "timing" de certaines actions et déclarations de Charest peut donner des indices.

Le pire pour le Québec serait de se faire servir une énième mouture de Meech et du "Beau Risque" confédéral qui a tué les carrières de Lévesque et de Mulroney.

Chaque version du torchon étant moins intéressante que la précédente, je me demande à quel point l'offre sera risible. Quoi qu'il en soit, ça nous ferait perdre un autre 10 ans en disputes stériles (comme la dernière fois: du gossage de 1984 à 1995). À moins que Charest ne signe la Constitution de 1982 de façon autocratique, sans consulter le peuple québécois? Ça pourrait être son genre, au petit frisé.

De toute manière, après le rapport Allaire (qui exige au minimum l'autonomie du Québec), l'accord du lac Meech (une "société distincte" qui "ne veut rien dire" selon Mulroney), le référendum de Charlottetown (qui est un Meech délavé) et la Déclaration de Calgary (qui vise ni plus ni moins à offrir "rien du tout" au Québec)... il ne reste plus grand chose au fond du tiroir constitutionnel.

Et le Québec n'a toujours pas signé la Constitution de 1982... parce qu'on n'a pas invité la province à participer à son écriture!

Quoi qu'il en soit, on n'a pas vu premier ministre du Québec plus fédéraliste que Charest en plus de 100 ans. Et je ne sors pas ce chiffre au hasard, j'ai fait mes recherches. Certains leaders Libéraux ont fait beaucoup pour l'émancipation et pour la protection de la société québécoise. On n'a qu'à penser à Bourassa (la Loi 22), aux politiques d'Honoré Mercier, à Jean Lesage ou à Jean Allaire, pour nommer quelques illustres personnages.

(Oui d'accord, Bourassa s'est écrasé à Charlottetown et Allaire a claqué la porte, mais ça c'est une autre histoire...)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Permettez-moi de ressortir ici un éditorial que j'ai écrit il y a quelques temps dans un petit journal politique.

------------

TITRE: « A LA DÉFENSE DES "PARTIS INUTILES" »

Ça me fait bien rire quand je lis ici et là que le Bloc Québécois "ne sert à rien" parce qu'il ne pourra jamais prendre le pouvoir. De telles affirmations montrent une méconnaissance presque criminelle du principe démocratique.

Chaque député élu est une brique dans notre édifice démocratique, chaque député peut influencer les votes en chambre. Cela est vrai pour le Canada, pour le Québec, pour la France ou pour l'Europe.

Si une élection n'avait pour objet que la prise de pouvoir par un seul individu (un président) ou par un seul parti, alors notre démocratie serait encore plus malade qu'elle ne l'est aujourd'hui. Quelle "démocratie" peut supporter qu'on muselle l'opposition élue et les députés élus? On peut regarder du côté de pays répressifs ou très malades, comme l'Ouzbékistan par exemple. Ici, il est rare qu'on ignore le processus démocratique pour passer des lois... même si ça se produit parfois.

Un député au Canada, c'est une voix parmi 308 voix. Peu importe quel projet de loi est proposé en chambre, le député peut faire la différence. Qu'on pense à la différence qu'une voix a pu faire lors du vote de confiance contre le gouvernement Martin, en 2005! Qu'on pense aux coalitions et aux différents "blocs" qui peuvent se former pour faire avancer une proposition ou pour la... bloquer.

L'ARRIVÉE DES GOUVERNEMENTS MINORITAIRES

Qu'on essaie pour voir de faire passer la motion sur le bouclier antimissile américain; une coalition de députés de trois des quatre partis pourrait très facilement la faire tomber. L'idée d'un gouvernement majoritaire au Canada n'est plus qu'un fantasme lointain; quel parti pourrait, dans les conditions actuelles, atteindre la barre des 155 sièges? C'est carrément inatteignable, et c'est peut-être tant mieux.

Les Canadiens devront apprendre à vivre avec des gouvernements minoritaires et des gouvernements de coalition pour longtemps encore. Ou du moins, jusqu'à ce que le Québec quitte le bateau, en retirant son Bloc du paysage politique. À ce moment-là, peut-être que le fractionnement de l'électorat pourrait encore réserver des surprises, avec la hausse lente mais graduelle du vote Vert, et peut-être un renouveau du vote NPD, qui sait? Je crois que même après la sécession du Québec, le paysage politique canadien demeurera relativement fracturé. On pourrait imaginer par exemple dans 10 ans, les chiffres suivants:

PCC 100, PLC 100, NPD 29, PV 4.

Avec un tel gouvernement, chaque loi et chaque motion devra être débattue en profondeur. Impossible de faire passer des lois à la chaîne, avec un parti au pouvoir dont les députés ne servent qu'à lever la main au bon moment (et sans réfléchir).

Le Bloc Québécois, le NPD et le Parti Vert ont tous leur place, actuellement, sur l'échiquier politique canadien. Chacun de ces partis a une raison d'exister car il représente les idéaux et les aspirations d'une partie de la population. Ici, la social-démocratie interventionniste. Là, les considérations environnementales et la planification à long terme. Chez nous, l'émancipation du peuple québécois.

CHEZ NOS VOISINS DU SUD

La pire chose à faire serait de rêver d'un paysage aussi stérile que celui de nos voisins du sud. Deux partis, enbourbés à 50% des votes, et de plus en plus retranchés dans leurs bastions régionaux. La sclérose se transforme de plus en plus en confrontation entre la Nouvelle-Angleterre et la Californie d'un côté, et le reste du pays de l'autre. Ce n'est ni très sain ni très constructif. Et ce n'est surtout pas normal; comment représenter toutes les idées populaires, comment matérialiser les aspirations ou les idéaux, si tout doit obligatoirement être classé dans le parti R ou dans le parti D?

Chaque parti a dû se radicaliser et se composer une impressionnante palette d'idéologies; la guerre des tranchées et les attaques de front font que les idées elles-mêmes n'ont plus d'importance, seule l'identification viscérale à l'image d'un parti ou de l'autre a du sens. Sinon, comment expliquer rationnellement qu'un pro-vie soit absolument pro- mariage gay, anti-guerre et contre le forage de pétrole en Alaska? Les combinaisons idéologiques mènent à un stéréotype qui interdit le débat rationnel ou toute remise en question. Un citoyen "est" R ou D, le reste vient avec.

PERSPECTIVE SOUVERAINISTE

Dans un Québec indépendant, espérons que le multipartisme sera de mise. Je n'y vois pas la paralysie de l'état, mais bien un indice de notre vitalité démocratique. Que les idées soient variées et toutes en nuances, et non pas polarisées de manière ridiculement simplistes. Après l'éclatement ou la réorganisation des partis traditionnels du Québec, on verra fort probablement l'émergence de trois partis. Un parti Solidaire de gauche modérée, à tendance sociale-démocrate. Un parti Lucide de droite modérée, à tendance vaguement libertarienne ou libéraliste. Et peut-être un parti Caramel, populiste au centre mou. Nous aurons probablement aussi un Parti Vert.

Lequel de ces partis sera "inutile"? Aucun, à moins que la démocratie ne vous répugne.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Je trouve ça très juste et très intéressant !

Très juste dans le cas d'un scrutin majoritaire, comme au Canada. Mais attention ! Il y a aussi des contre-exemples : l'Italie, avec de nombreux partis et un scrutin proportionnel a souvent été littéralement paralysé au niveau politique. Les gouvernements et chefs de cabinets se succédaient avant de tomber à la faveur d'une nouvelle coalition de pure circonstance. La France a connu aussi son épisode proportionnel... et l'on sait ce que cela a donné... :wacko:

Mais je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'il y a des opinions diverses que l'on doit laissé s'exprimer. Comme le dit très bien l'article que tu as cité, l'on peut être, par exemple de droite et en même temps écologiste. En France, il y a Brice Lalonde par exemple, même s'il n'aurait pas de quoi remplir une cabine téléphonique avec ses membres. On peut être de gauche, en étant ouvert à certaines idées libérales... Être favorable à l'avortement, mais contre l'euthanasie... et un tas de combinaisons possibles.

C'est sûr que le vote "inutile" n'existe pas ! C'est même assez grave de sortir une telle connerie sachant le nombre d'abstentionnistes qu'il y a et le peu d'intérêt de la part des Canadiens pour la politique ! Et s'il y a des gens qui votent pour ces partis, c'est peut-être aussi parce que les deux "grandes" formations n'ont pas été capables de satisfaire une attente ! Donc, si des partis soit-disant "inutiles" existent, c'est juste de leur faute !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Bonjour! :)

Je suis avec plus ou moins de regularite la campagne electorale et il y a quelque chose qui m'echappe.... Bon, en fait beaucoup de choses restent un peu confuses mais j'aimerais que vous eclaircissiez ma lanterne sur un point.

Pourquoi, ne parle-t-on pratiquement que du parti conservateur et du parti liberal? S'opposent-ils vraiment tant que cela? Habituee aux debats droite-gauche (meme s'ils sont a mon gout de plus en plus fades) en France et meme en Roumanie (mais dans ce pays ce clivage est tres different du clivage francais), je ne comprends pas pourquoi le NPD fasse aussi peu parler de lui. Pourquoi? Petit-Prince, tu parlais de desir de changement de la part des Canadiens mais ce changement sera-t-il si evident que cela si la population choisit le parti conservateur? Je ne veux pas dire que les liberaux et les conservateurs ont le meme programme mais vu de loin, avec ma pauvre petite culture politique canadienne, j'avoue que leurs differences ne me sautent pas aux yeux, surtout si l'on observe leurs politiques economiques. Je me trompe? Alors pourquoi les Canadiens ne sont-ils pas plus attires que ca par le NPD? Son leader manque de charisme? Son programme est irrealiste? Les Canadiens sont visceralement opposes aux idees plus socialistes?

J'espere ne pas avoir profere trop de betises dans ce message, je n'en suis qu'a mes debuts dans mon essai de comprehension de la vie politique canadienne... :P

Aline

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Salut !!

La politique Canadienne m'intéresse pas mal aussi. Je voudrais savoir si il existe des livres que je pourrais non pas pour être incollable en politique canadienne mais surtout pour m'y retrouver et comprendre le rôle de chacun.

Un livre genre pour les débutants qui expliquerait de façon précise les bases (comment ça se déroule), et les idées de chacun avec les pour et les contres de chaque parti pour mieux comprendre.

Vos messages sont clairs mais je voudrais vraiment mieux comprendre et reprendre tout depuis le début. En France j'ai eu mon 1er cours de politique vers 17 ans où on expliquait les choses dans les bouquins d histoire. Avez vous ça aussi ??

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Bonne question Aline, je me la posait également. Est-ce que, comme les américains, les canadiens considèreraient que tout ce qui est à gauche du centre relève d'un dangereux communisme ?

Autre question, pardonnez l'ignorance : est-ce que ce sont juste des élections fédérales, ou permettent-elles aussi d'élire des représentations provinciales ?

sinon c'est très intéressant tout ce que vous racontez. J'aime assez le concept de "parti caramel". :D

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Je me risque à une réponse... ;)

C'est sûr que vu de France, où les libéraux se situent à droite, il est assez déroutant de constater qu'au Canada il existe un clivage entre conservateurs et libéraux. Mais il faut dire que cela correspond à une réalité toute nord-américaine.

Ici, le modèle capitaliste règne en maître et le socialisme fait peur. Bien sûr qu'il y a aussi de la pauvreté et des inégalités en Amérique, mais c'est aussi le cas de pays "progressistes" comme l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et même les pays les plus socialistes. Cela correspond peut-être à des clivages datant de la guerre froide, mais ce n'est pas mieux en France où les clivages remontent à la révolution française.

Mais là n'est pas la question. Au sud, démocrates et républicains se partagent le pouvoir, une lutte entre un centre-droit et une droite, même si les démocrates sont associés à la gauche. Ici, c'est un peu pareil entre les libéraux et les conservateurs. Les termes d'ailleurs ne veulent rien dire puisque comme les républicains et démocrates étatsuniens, les libéraux canadiens ont, justement, des politiques interventionnistes qui sont... anti-libérales ! Bizarre hien ?

Bref, la gauche est marginalisée. Le NPD, même avec un chef sympathique, ne perce pas. On en tout pas pas suffisamment pour prendre le pouvoir. Au mieux, aura t-il une capacité de nuisance en cas d'alliance de circonstance pour renverser ou soutenir un vote.

Au niveau provincial, les élections ont lieues aussi tous les quatre ans. Les prochaines sont prévues au printemps 2007. Mais pour ce qui est du Québec, le clivage est nettement différent. Ça fera l'objet d'un autre sujet.

Zogu, ou d'autres auront peut-être aussi leurs explications par rapport à vos questions.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Au Québec, la gauche modérée a modelé l'état moderne à partir de 1962 et de la "Révolution Tranquille", qui fut finalement une réforme sociale et une laïcisation des services de l'état. Il s'agit d'une social-démocratie plutôt centriste, qui a cours encore aujourd'hui puisqu'elle a été adoptée par tous les gouvernements de la province, qu'ils soient libéraux ou péquistes. Le premier à contester ce "Modèle québécois" est Charest, depuis 2003, qui tente bien maladroitement de remplir les coffres de l'état. La social-démocratie, lorsque appliquée un peu n'importe comment, ça coûte cher. Cependant, on pourrait dire que les réformes de Charest pourraient coûter tout aussi cher. À suivre.

Ailleurs au Canada, on peut généralement qualifier l'approche de social-démocrate, mais certaines provinces comme la Colombie-Britannique, l'Ontario et la Saskatchewan ont déjà eu au pouvoir des partis beaucoup plus à gauche (et avec des résultats économiques désastreux!!!)

À part Maurice Duplessis qui prônait dans les années 1940-1950 un anti-communisme et un anti-syndicalisme primaire, la peur de la gauche n'est pas présente, puisque la gauche nord-américaine est très modérée de toute manière.

Il est à noter que le Québec a un taux de syndicalisation très élevé (selon les normes continentales), soit 40%.

ps: Le parti Libéral de Paul Martin n'est absolument pas de droite modérée! Il est interventionniste et progressiste socialement, donc social-démocrate... Le NPD quant à lui est beaucoup plus à gauche. Normal donc qu'on voit souvent des alliances entre ces deux partis.

Modifié par Zogu
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Ici, c'est un peu pareil entre les libéraux et les conservateurs. Les termes d'ailleurs ne veulent rien dire puisque comme les républicains et démocrates étatsuniens, les libéraux canadiens ont, justement, des politiques interventionnistes qui sont... anti-libérales ! Bizarre hien ?

Non PP, ce n'est pas bizarre. C'est juste que "Libéral" en france ne veut pas du tout dire la même chose que "Liberal" (voire juste le contraire). Au USA aussi Liberal caractérise plutôt les partis et positions de gauche...

Bref, comme on disait au lycée, libéral est vrai "faux-ami".

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.



×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2024 immigrer.com

Advertisement