Habitués touareg Posté(e) 10 novembre 2005 Habitués Posté(e) 10 novembre 2005 Parcours fulgurant dElias Zerhouni aux Etats-Unis DAlger à BesthesdaLe docteur Elias Zerhouni ne parlait pas anglais quand il fit le voyage dAlger vers les Etats-Unis en 1975. Il dirige aujourdhui les Instituts nationaux de la santé, plus grands centres de recherche médicale au monde, au budget annuel de 28 milliards de dollars. A la fin de ses études de médecine à Alger, il envisageait la France. « Ma famille me la déconseillé, on ma dit, que cétait trop dur, que jallais à léchec.Aujourdhui, des jeunes dorigine algérienne se révoltent en France. Si javais fait ce choix, mes enfants seraient probablement en train de jeter des pierres à la police en ce moment », dit le docteur Zerhouni en souriant. Mais le patron de la recherche publique américaine, 54 ans, débarqué il y a 30 ans à Baltimore avec 369 dollars en poche, ne plaisante quà moitié. « Je pense que le rêve américain est réel. A la différence dautres pays, ici, si vous démontrez vos compétences, vous êtes reconnu. » Il dresse la longue liste des obstacles à sa réussite, avec le même enthousiasme que sil évoquait sa dernière partie de tennis. « Je suis venu ici par moi-même, pas dami, pas de famille, je nai pas fait Harvard, les grandes écoles, je nai pas de diplôme supérieur américain, et les élites peuvent bien dire que je ne suis pas comme elles. Je ne suis pas un politicien, je nai pas de réseau, dailleurs je suis indépendant, ni démocrate ni républicain. En plus, je suis musulman, tous les préjugés auraient pu jouer contre moi. » Comment expliquer quen 2002 le président George W. Bush le choisisse parmi une centaine de candidats pour remonter les NIH, alors en crise didentité, sans patron depuis plus de deux ans ? Et comment obtient-il, presque comme une formalité, un vote de confirmation du Congrès dordinaire si difficile ? « Je dirais que ma nomination sest faite au mérite, parce que javais démontré et accompli des choses. Ce nest pas limage qui fait la différence en Amérique, cest la substance », poursuit-il en jetant un coup dil aux notes préparées pour son discours. Si le docteur Zerhouni se défend dêtre une « bête » politique, il ne peut nier son talent en société. Hilare, il confie que le président Bush aussi oublie systématiquement le « s » de « Johns » quand il veut parler de Johns Hopkins University, déclenchant lhilarité dans la salle. Avant de prendre la tête des 27 Instituts de recherche publics des NIH (17 000 employés), M. Zerhouni était directeur de lécole de médecine de Johns Hopkins University. Radiologue et inventeur, il détient 8 brevets lui assurant une fortune personnelle de plusieurs dizaines de millions de dollars. Né à Nédroma en 1951, marié avant son départ pour lAmérique à une pédiatre algérienne, Nadia, père de trois enfants et naturalisé américain, il attribue une partie de sa réussite à sa double culture dAlgérien formé à la française, endurci à laméricaine depuis son premier job aux urgences de lhôpital de Baltimore. « La culture française a été extrêmement importante dans ma croissance en Amérique. Cest vrai ! », sexclame-t-il en français. « La méthode cartésienne pour aborder un problème se combine extrêmement bien avec le pragmatisme américain. » Le docteur Zerhouni revient sur la situation en France, qui lui tient à cur. « Les préjugés existent dans toutes les sociétés, mais certainement plus fortement en Europe quaux Etats-Unis. En Europe, il y a une volonté dexclusion, ici davantage une volonté dinclusion, même si, tout nest pas si simple. »source ici Citer
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